Benoît Bisson est l'un des joueurs les plus utilisés cette saison au BPFC. © Sylvain Desgroppes. |
«
Quand je viens dans un club, d'un point de vue personnel comme d'un
point de vue collectif, c'est pour avoir des résultats. En partir
sans atteindre l'objectif n'est pas une décision simple. Si je peux
rester longtemps dans un club, je le fais ». Ces mots de Benoît
Bisson résument bien le personnage. Quelqu'un de fidèle, qui n'a
connu que quatre clubs depuis ses débuts en jeunes. Quelqu'un
d'ambitieux mais qui garde les pieds sur terre aussi. Enfin,
quelqu'un de décidé et travailleur.
Originaire
de Cognac-la-Forêt, à l'ouest de Limoges, il commence le football
dans le club de son village, en district. Son coach de l'époque
l'inscrit, ainsi que plusieurs autres jeunes, à des présélections
pour entrer au centre de préformation de Châteauroux. C'est pendant
ces sélections que Limoges le repère.
La
progression
Il
arrive donc dans ce club en deuxième année de – de 13 ans. Sans
ambition particulière, autre que celle de jouer au football, tout
simplement. « Je ne me fais pas de film. Je suis alors très content
d'aller dans un club où je vais pouvoir progresser, côtoyer des
joueurs et des coaches de bon niveau, avec des structures importantes
», précise-t-il aujourd'hui. Sa progression, elle se fait en
accéléré, jusqu'aux 17 ans nationaux limougeauds.
Lors
de cette saison 2010-2011, le jeune joueur ''du cru'', né en janvier
1993, intègre même l'équipe première, alors en DH et en pleine
course pour la montée. « Pendant les entraînements, la A prenait
les plus âgés de notre équipe pour compléter le groupe à
l'entraînement, mais j'étais dans les plus jeunes... En fin de
saison, il y a eu un blessé à mon poste, et ils se sont tournés
vers moi, directement pour jouer », se souvient-il avec plaisir.
Limoges
monte en CFA2, mais vient une première semi-déception dans l'été...
Alors que son départ à Strasbourg est imminent, sa signature est
repoussée puis annulée, le club déposant finalement le bilan en
août. C'est donc à Limoges toujours que son évolution va
continuer. Il évoluera dans son club de 2011 à 2015, passant trois
ans en CFA2 et un an en CFA, lors d'une saison 2014-2015 qui verra le
club immédiatement redescendre.
En
parallèle, fidèle à son image de sérieux et de travail, il
continue ses études, et valide en 2015 une licence en management du
sport, au Staps à Limoges. Dans ces années, le jeune joueur fait
partie des ''protégés'' du Limoges FC, en tant que joueur formé au
club. D'autres joueurs de sa génération sont à ses côtés : le
gardien Mathieu Brun arrivé en 2012 en senior, le milieu Ferris
N'Goma, de retour en 2013 après un passage par le centre de
formation de Montpellier.
À
ces trois joueurs de la génération 1993 se rajoute Tony Mauricio,
attaquant né en 1994. « On avait le rôle des petits jeunes du
club, c'est une très belle époque pour moi, il y avait à la fois
de l'exigence et de la bienveillance envers nous, on nous a laissé
évoluer sans pression particulière », évoque-t-il. Aujourd'hui,
N'Goma et Mauricio ont signé professionnels, respectivement à Brest
et Valenciennes, des clubs de Ligue 2.
Des
choix à faire
Benoît
Bisson a choisi une autre voie à l'été 2015, lorsque Limoges
redescend donc en CFA2. Décision peu évidente à prendre, il quitte
le club. Son club. « Je n'étais pas totalement satisfait de ce que
je faisais à Limoges. Je voulais sortir de ma zone de confort, voir
ce que je pouvais faire ailleurs », estime-t-il. Le projet de Saint
Malo lui apparaît alors être le plus satisfaisant, avec l'ambition
de monter en N1.
Malheureusement,
tout ne se passera pas comme prévu. Après une bonne première
année, terminée malheureusement à la deuxième place (un point
seulement derrière Concarneau), avec un huitième de finale de coupe
de France à la clé, et trente et un matches joués en tout, se
suivent deux saisons plus compliquées. En 2016-2017 en effet, après
un bon départ, les malouins calent. D'un point de vue personnel,
alors qu'il a déjà joué quatorze matches, Benoît Bisson se blesse
en décembre.
Une
rupture des ligaments croisés du genou droit qui va l'éloigner des
terrains pendant un an et demi... En effet, revenu en cours de saison
l'an passé, il fait face à un groupe qui fonctionne bien
collectivement. « On finit troisième, mais cela a été une année
frustrante, car l'équipe tournant bien, il n'y avait pas de raison
que je reprenne si facilement ma place », admet-il. À l'été 2018,
une décision doit être prise.
«
On était en discussion avec le club, et je sentais qu'il fallait que
je regarde ailleurs. J'ai vu que Nicolas Le Bellec, un coach que
j'avais eu à Limoges, signait à Bergerac. Je l'ai contacté pour
parler du projet et connaître son intérêt, et ensuite, tout s'est
fait très vite », détaille celui qui aura été la première
recrue du mercato estival périgordin.
Pour
autant, traverser les différentes épreuves vécues en Bretagne
n'aura pas toujours été facile. « Cette blessure m'a fait perdre
un an et demi. Il a fallu que je trouve des solutions pour garder de
la sérénité, prendre les choses avec philosophie et gérer tout
ça. Partir de Saint Malo sans atteindre l'objectif de la montée n'a
pas été simple non plus », reconnaît-il. Désormais, au BPFC,
l'objectif est à la fois de retrouver des sensations, du temps de
jeu, et à terme de remplir certains objectifs.
Un
joueur polyvalent
Du
temps de jeu, Benoît Bisson en a depuis le début de saison. Il a
participé à dix des onze rencontres officielles, ne manquant que le
quatrième tour de coupe de France en raison d'une suspension. Il a
été titulaire les dix fois, et a disputé sept rencontres en
intégralité. Un paramètre ressort : sa polyvalence. Benoît Bisson
a joué cinq fois latéral droit, quatre fois milieu droit, une fois
milieu gauche. Lors des matches amicaux de l'été, il a aussi occupé
un rôle de meneur de jeu.
«
Il faut s'adapter à différents systèmes, mais c'est positif, car
si on a la confiance du coach pour jouer à ces postes, on doit
répondre présent. Même si ce n'est pas toujours simple, car il
faut trouver des automatismes avec les autres joueurs », précise ce
dernier. Sa vitesse, ses qualités techniques dans le jeu de passe,
son énergie en défense, sa qualité de centre en font en tout cas
l'un des joueurs les plus utilisés sur le début de saison, avec un
coach qu'il a côtoyé un an à Limoges (2014-2015).
«
C'est justement le coach qui m'a fait monter plus haut, alors que je
jouais essentiellement latéral à Limoges avant. J'étais un jeune
joueur, j'avais besoin de bosser, notamment tactiquement car j'avais
des lacunes, n'ayant pas fait de centre de formation. C'est pour cela
que je gardais un bon souvenir avec lui et que je l'ai appelé cet
été », abonde Benoît Bisson, conscient aussi pour en avoir
discuté avec son coach directement que tout cela ne donnerait pas
lieu au moindre ''passe-droit''.
Depuis
Limoges, l'expérience aidant, le joueur a évolué. « Avec les
années, on essaie de trouver plus de sérénité, de moins douter,
ou en tout cas de mieux gérer les contrecoups si on a moins de temps
de jeu, si on est remplaçant... », avance-t-il tout d'abord.
Probablement suite aussi à sa blessure, son jeu a changé. « Je
trouve avoir perdu en qualité de percussion, je suis peut-être plus
posé, plus réfléchi, mais j'aimerais retrouver de la folie »,
continue-t-il.
Il
a un peu de temps pour cela. Avec de nombreux changements dans le
staff et dans le groupe, le BPFC part sur un nouveau cycle, avec
toujours en toile de fond la volonté d'accéder à l'étage
supérieur. « J'ai un objectif personnel, jouer au niveau le plus
élevé possible. On a tout ce qu'il faut à Bergerac pour monter en
N1 à assez court terme, cette année ou l'an prochain. On a donc la
même ambition, et je veux tout faire pour que cela marche »,
conclut Benoît Bisson.
Bonjour,
RépondreSupprimerBenoît Bisson est mon joueur préféré en National 2. Il est très talentueux. D’ailleurs, sa prestation avec le Bergerac Périgord FC est impressionnante cette saison. Je pense que ce footballeur fera encore parler de lui à l’avenir.