samedi 27 octobre 2018

Benoît Bisson, humble, sérieux, ambitieux

Le haut-viennois Benoît Bisson, arrivé cet été au BPFC, a de réelles ambitions avec le club. Des ambitions à son image, qui passent par le travail et l'humilité.

Benoît Bisson est l'un des joueurs
les plus utilisés cette saison au BPFC.
© Sylvain Desgroppes.
« Quand je viens dans un club, d'un point de vue personnel comme d'un point de vue collectif, c'est pour avoir des résultats. En partir sans atteindre l'objectif n'est pas une décision simple. Si je peux rester longtemps dans un club, je le fais ». Ces mots de Benoît Bisson résument bien le personnage. Quelqu'un de fidèle, qui n'a connu que quatre clubs depuis ses débuts en jeunes. Quelqu'un d'ambitieux mais qui garde les pieds sur terre aussi. Enfin, quelqu'un de décidé et travailleur.
Originaire de Cognac-la-Forêt, à l'ouest de Limoges, il commence le football dans le club de son village, en district. Son coach de l'époque l'inscrit, ainsi que plusieurs autres jeunes, à des présélections pour entrer au centre de préformation de Châteauroux. C'est pendant ces sélections que Limoges le repère.

La progression
Il arrive donc dans ce club en deuxième année de – de 13 ans. Sans ambition particulière, autre que celle de jouer au football, tout simplement. « Je ne me fais pas de film. Je suis alors très content d'aller dans un club où je vais pouvoir progresser, côtoyer des joueurs et des coaches de bon niveau, avec des structures importantes », précise-t-il aujourd'hui. Sa progression, elle se fait en accéléré, jusqu'aux 17 ans nationaux limougeauds.
Lors de cette saison 2010-2011, le jeune joueur ''du cru'', né en janvier 1993, intègre même l'équipe première, alors en DH et en pleine course pour la montée. « Pendant les entraînements, la A prenait les plus âgés de notre équipe pour compléter le groupe à l'entraînement, mais j'étais dans les plus jeunes... En fin de saison, il y a eu un blessé à mon poste, et ils se sont tournés vers moi, directement pour jouer », se souvient-il avec plaisir.
Limoges monte en CFA2, mais vient une première semi-déception dans l'été... Alors que son départ à Strasbourg est imminent, sa signature est repoussée puis annulée, le club déposant finalement le bilan en août. C'est donc à Limoges toujours que son évolution va continuer. Il évoluera dans son club de 2011 à 2015, passant trois ans en CFA2 et un an en CFA, lors d'une saison 2014-2015 qui verra le club immédiatement redescendre.
En parallèle, fidèle à son image de sérieux et de travail, il continue ses études, et valide en 2015 une licence en management du sport, au Staps à Limoges. Dans ces années, le jeune joueur fait partie des ''protégés'' du Limoges FC, en tant que joueur formé au club. D'autres joueurs de sa génération sont à ses côtés : le gardien Mathieu Brun arrivé en 2012 en senior, le milieu Ferris N'Goma, de retour en 2013 après un passage par le centre de formation de Montpellier.
À ces trois joueurs de la génération 1993 se rajoute Tony Mauricio, attaquant né en 1994. « On avait le rôle des petits jeunes du club, c'est une très belle époque pour moi, il y avait à la fois de l'exigence et de la bienveillance envers nous, on nous a laissé évoluer sans pression particulière », évoque-t-il. Aujourd'hui, N'Goma et Mauricio ont signé professionnels, respectivement à Brest et Valenciennes, des clubs de Ligue 2.

Des choix à faire
Benoît Bisson a choisi une autre voie à l'été 2015, lorsque Limoges redescend donc en CFA2. Décision peu évidente à prendre, il quitte le club. Son club. « Je n'étais pas totalement satisfait de ce que je faisais à Limoges. Je voulais sortir de ma zone de confort, voir ce que je pouvais faire ailleurs », estime-t-il. Le projet de Saint Malo lui apparaît alors être le plus satisfaisant, avec l'ambition de monter en N1.
Malheureusement, tout ne se passera pas comme prévu. Après une bonne première année, terminée malheureusement à la deuxième place (un point seulement derrière Concarneau), avec un huitième de finale de coupe de France à la clé, et trente et un matches joués en tout, se suivent deux saisons plus compliquées. En 2016-2017 en effet, après un bon départ, les malouins calent. D'un point de vue personnel, alors qu'il a déjà joué quatorze matches, Benoît Bisson se blesse en décembre.
Une rupture des ligaments croisés du genou droit qui va l'éloigner des terrains pendant un an et demi... En effet, revenu en cours de saison l'an passé, il fait face à un groupe qui fonctionne bien collectivement. « On finit troisième, mais cela a été une année frustrante, car l'équipe tournant bien, il n'y avait pas de raison que je reprenne si facilement ma place », admet-il. À l'été 2018, une décision doit être prise.
« On était en discussion avec le club, et je sentais qu'il fallait que je regarde ailleurs. J'ai vu que Nicolas Le Bellec, un coach que j'avais eu à Limoges, signait à Bergerac. Je l'ai contacté pour parler du projet et connaître son intérêt, et ensuite, tout s'est fait très vite », détaille celui qui aura été la première recrue du mercato estival périgordin.
Pour autant, traverser les différentes épreuves vécues en Bretagne n'aura pas toujours été facile. « Cette blessure m'a fait perdre un an et demi. Il a fallu que je trouve des solutions pour garder de la sérénité, prendre les choses avec philosophie et gérer tout ça. Partir de Saint Malo sans atteindre l'objectif de la montée n'a pas été simple non plus », reconnaît-il. Désormais, au BPFC, l'objectif est à la fois de retrouver des sensations, du temps de jeu, et à terme de remplir certains objectifs.

Un joueur polyvalent
Du temps de jeu, Benoît Bisson en a depuis le début de saison. Il a participé à dix des onze rencontres officielles, ne manquant que le quatrième tour de coupe de France en raison d'une suspension. Il a été titulaire les dix fois, et a disputé sept rencontres en intégralité. Un paramètre ressort : sa polyvalence. Benoît Bisson a joué cinq fois latéral droit, quatre fois milieu droit, une fois milieu gauche. Lors des matches amicaux de l'été, il a aussi occupé un rôle de meneur de jeu.
« Il faut s'adapter à différents systèmes, mais c'est positif, car si on a la confiance du coach pour jouer à ces postes, on doit répondre présent. Même si ce n'est pas toujours simple, car il faut trouver des automatismes avec les autres joueurs », précise ce dernier. Sa vitesse, ses qualités techniques dans le jeu de passe, son énergie en défense, sa qualité de centre en font en tout cas l'un des joueurs les plus utilisés sur le début de saison, avec un coach qu'il a côtoyé un an à Limoges (2014-2015).
« C'est justement le coach qui m'a fait monter plus haut, alors que je jouais essentiellement latéral à Limoges avant. J'étais un jeune joueur, j'avais besoin de bosser, notamment tactiquement car j'avais des lacunes, n'ayant pas fait de centre de formation. C'est pour cela que je gardais un bon souvenir avec lui et que je l'ai appelé cet été », abonde Benoît Bisson, conscient aussi pour en avoir discuté avec son coach directement que tout cela ne donnerait pas lieu au moindre ''passe-droit''.
Depuis Limoges, l'expérience aidant, le joueur a évolué. « Avec les années, on essaie de trouver plus de sérénité, de moins douter, ou en tout cas de mieux gérer les contrecoups si on a moins de temps de jeu, si on est remplaçant... », avance-t-il tout d'abord. Probablement suite aussi à sa blessure, son jeu a changé. « Je trouve avoir perdu en qualité de percussion, je suis peut-être plus posé, plus réfléchi, mais j'aimerais retrouver de la folie », continue-t-il.
Il a un peu de temps pour cela. Avec de nombreux changements dans le staff et dans le groupe, le BPFC part sur un nouveau cycle, avec toujours en toile de fond la volonté d'accéder à l'étage supérieur. « J'ai un objectif personnel, jouer au niveau le plus élevé possible. On a tout ce qu'il faut à Bergerac pour monter en N1 à assez court terme, cette année ou l'an prochain. On a donc la même ambition, et je veux tout faire pour que cela marche », conclut Benoît Bisson.

1 commentaire:

  1. Bonjour,

    Benoît Bisson est mon joueur préféré en National 2. Il est très talentueux. D’ailleurs, sa prestation avec le Bergerac Périgord FC est impressionnante cette saison. Je pense que ce footballeur fera encore parler de lui à l’avenir.

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