mercredi 1 mai 2019

Le maintien, et après ?

Si sportivement, la saison de Gardonne est réussie, en N2 comme dans le reste du club, il reste difficile d'exister à cet échelon sur la durée...

Si la fin de saison s'est bien terminée sportivement,
l'avenir de l'ESG reste flou...
© Archives Yannick Monsec.
Samedi soir, peu après la dernière journée de N2 qui aura vu l'équipe fanion disposer de Villeneuve-sur-Lot pour finir en trombe cette saison, et accrocher la septième place de la poule, il demeurait un certain flottement à l'ESG, notamment chez les dirigeants... Si la quatrième saison du club à cet échelon s'achève par un maintien, et que la dynamique est intéressante, structurellement et financièrement, tout reste compliqué...
Pourtant, sportivement, tout va pour le mieux pour les périgordins, avec une fin de championnat pleine d'espoir avec trois victoires consécutives, autour d'un groupe travailleur et d'un staff performant. « Le groupe est vraiment sympa, Frédéric Rocco et Charly Rey ont fait un gros travail pour faire progresser les joueurs, le public est revenu nombreux à la salle sur cette fin de saison », affirme avec satisfaction Philippe Pedegai.
Sur ce plan, le coach de l'ESG rejoint son président : « La saison est satisfaisante, je suis content de l'évolution du groupe. Les joueurs ont cru au projet et sont restés concentrés jusqu'au bout, ils ont fait les efforts au moment où il le fallait, ils ont été capables de jouer malgré les coups du sort. Je suis marqué par les trois gros matches réalisés quand il le fallait contre Niort, Montsoué, et Marmande ». Le bilan est positif, même si par moments, la saison aura été difficile.
Dans les résultats par exemple, avec une petite frayeur lorsque les périgordins s'inclinent à domicile face au Val d'Albret lors de la dix-neuvième journée. Dans la construction collective aussi, avec la lourde décision prise début novembre, après huit journées, de se séparer du bulgare Arabadzhiyski. L'idée étant alors d'intégrer Lissalt, cinquième muté, pour soulager la mène, décaler Czajkowski en poste 4, et faire la part belle aux jeunes (Lissalt, Masson, Lucas Adgnot, Coué, Muzungu).
Pour ce qui est du contenu, là aussi, il aura fallu que le coach revoie ses plans, lui qui portait un projet de jeu ambitieux avec beaucoup de systèmes en attaque. « On a mis le cap à fond sur la défense. On a réduit la voilure sur les aspects tactiques, pour repartir sur les fondamentaux défensifs », explique Frédéric Rocco. Progressivement, le collectif aura intégré ces principes, retrouvant in fine sa capacité à mettre le feu en attaque dans des courts moments d'euphorie à la maison.
Mais il reste quelques regrets au technicien, toujours exigeant, autant envers lui-même que son équipe. « Je crois en une équipe de dix ou douze joueurs. Et j'ai une petite frustration par rapport à tout ce que j'ai fait pour impliquer les jeunes, c'est de ne pas avoir réussi à les récompenser comme je l'aurais souhaité. Un autre regret est le 0/6 que l'on fait contre les trois premiers, on se devait d'en battre au moins un chez nous », développe-t-il.

Gardonne à un tournant
Ces regrets n'effacent en rien la très belle saison gardonnaise. Surtout que les résultats ne se sont pas cantonnés à la seule équipe fanion. Les trois autres équipes seniors, la réserve en R3, la C en D2, et l'équipe féminine en Prérégionale, terminent toutes à la première place de leurs poules et montent au niveau supérieur. Chez les jeunes, les U13 garçons entraînés par Charly Rey et les U13 filles coachées par Antoine Adgnot ont gagné la coupe de Dordogne.
« C'est la catégorie la plus scrutée, et c'est là que l'on voit le travail de fond de nos deux éducateurs, ce sont des bases très importantes pour le club, et ils fournissent un travail de qualité pour nos jeunes », se réjouit Philippe Pedegai. C'est aussi l'occasion de voir les avancées dans la structuration sportive du club, en termes d'équipes de jeunes (deux équipes de garçons par catégorie U13, U15, U17, ainsi que des féminines en U13 et U15), d'éducateurs et de salariés.
« Le challenge n'est plus sportif, mais structurel et administratif si l'on veut perdurer en N2 », n'a pas caché le président gardonnais. La construction du club doit en effet évoluer, et très rapidement, afin d'éviter une désagréable surprise dans les semaines à venir. « On a des bénévoles qui s'essoufflent... Il faut élargir le comité directeur pour apporter un nouveau souffle, une nouvelle vision dans le projet », ajoute-t-il.
À un échelon toujours plus exigeant, tendant de plus en plus vers le professionnalisme, vouloir s'accrocher coûte que coûte est à saluer, mais cela peut aussi représenter quelques dangers. Il faut bien arbitrer. « On ne peut plus continuer dans notre modèle, il faut apporter de l'humain et des compétences pour se régénérer. On doit rester un club familial, mais cela ne suffit plus non plus pour répondre aux exigences de la Fédération », note Philippe Pedegai.
Économiquement, l'ESG doit trouver des solutions pour continuer d'exister. « On est toujours à la recherche de partenaires. Mais je dois reconnaître le grand soutien de la municipalité, de la CAB, et du conseil départemental », explique Philippe Pedegai. Trouver des ressources est l'objectif pour ne pas voir l'aventure des seniors et d'une formation performante s'arrêter, comme d'autres clubs ont déjà pu le connaître dans un passé proche (Île de Ré en 2016, Cognac en 2018).
Dans ce contexte, le projet de la N2 est encore dans le flou. Pour le staff technique comme la direction du club, l'envie est de continuer à travailler ensemble. Sous condition de s'équilibrer financièrement et de rester en N2. « Se projeter est impossible, pour le staff comme les joueurs. Même si ma volonté première serait de rester », confirme Frédéric Rocco. La réponse ne saurait tarder sur l'avenir de chacun...

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