![]() |
Si la fin de saison s'est bien terminée sportivement, l'avenir de l'ESG reste flou... © Archives Yannick Monsec. |
Samedi
soir, peu après la dernière journée de N2 qui aura vu l'équipe
fanion disposer de Villeneuve-sur-Lot pour finir en trombe cette
saison, et accrocher la septième place de la poule, il demeurait un
certain flottement à l'ESG, notamment chez les dirigeants... Si la
quatrième saison du club à cet échelon s'achève par un maintien,
et que la dynamique est intéressante, structurellement et
financièrement, tout reste compliqué...
Pourtant,
sportivement, tout va pour le mieux pour les périgordins, avec une
fin de championnat pleine d'espoir avec trois victoires consécutives,
autour d'un groupe travailleur et d'un staff performant. « Le groupe
est vraiment sympa, Frédéric Rocco et Charly Rey ont fait un gros
travail pour faire progresser les joueurs, le public est revenu
nombreux à la salle sur cette fin de saison », affirme avec
satisfaction Philippe Pedegai.
Sur
ce plan, le coach de l'ESG rejoint son président : « La saison est
satisfaisante, je suis content de l'évolution du groupe. Les joueurs
ont cru au projet et sont restés concentrés jusqu'au bout, ils ont
fait les efforts au moment où il le fallait, ils ont été capables
de jouer malgré les coups du sort. Je suis marqué par les trois
gros matches réalisés quand il le fallait contre Niort, Montsoué,
et Marmande ». Le bilan est positif, même si par moments, la saison
aura été difficile.
Dans
les résultats par exemple, avec une petite frayeur lorsque les
périgordins s'inclinent à domicile face au Val d'Albret lors de la
dix-neuvième journée. Dans la construction collective aussi, avec
la lourde décision prise début novembre, après huit journées, de
se séparer du bulgare Arabadzhiyski. L'idée étant alors d'intégrer
Lissalt, cinquième muté, pour soulager la mène, décaler
Czajkowski en poste 4, et faire la part belle aux jeunes (Lissalt,
Masson, Lucas Adgnot, Coué, Muzungu).
Pour
ce qui est du contenu, là aussi, il aura fallu que le coach revoie
ses plans, lui qui portait un projet de jeu ambitieux avec beaucoup
de systèmes en attaque. « On a mis le cap à fond sur la défense.
On a réduit la voilure sur les aspects tactiques, pour repartir sur
les fondamentaux défensifs », explique Frédéric Rocco.
Progressivement, le collectif aura intégré ces principes,
retrouvant in fine sa capacité à mettre le feu en attaque dans des
courts moments d'euphorie à la maison.
Mais
il reste quelques regrets au technicien, toujours exigeant, autant
envers lui-même que son équipe. « Je crois en une équipe de dix
ou douze joueurs. Et j'ai une petite frustration par rapport à tout
ce que j'ai fait pour impliquer les jeunes, c'est de ne pas avoir
réussi à les récompenser comme je l'aurais souhaité. Un autre
regret est le 0/6 que l'on fait contre les trois premiers, on se
devait d'en battre au moins un chez nous », développe-t-il.
Gardonne
à un tournant
Ces
regrets n'effacent en rien la très belle saison gardonnaise. Surtout
que les résultats ne se sont pas cantonnés à la seule équipe
fanion. Les trois autres équipes seniors, la réserve en R3, la C en
D2, et l'équipe féminine en Prérégionale, terminent toutes à la
première place de leurs poules et montent au niveau supérieur. Chez
les jeunes, les U13 garçons entraînés par Charly Rey et les U13
filles coachées par Antoine Adgnot ont gagné la coupe de Dordogne.
«
C'est la catégorie la plus scrutée, et c'est là que l'on voit le
travail de fond de nos deux éducateurs, ce sont des bases très
importantes pour le club, et ils fournissent un travail de qualité
pour nos jeunes », se réjouit Philippe Pedegai. C'est aussi
l'occasion de voir les avancées dans la structuration sportive du
club, en termes d'équipes de jeunes (deux équipes de garçons par
catégorie U13, U15, U17, ainsi que des féminines en U13 et U15),
d'éducateurs et de salariés.
«
Le challenge n'est plus sportif, mais structurel et administratif si
l'on veut perdurer en N2 », n'a pas caché le président gardonnais.
La construction du club doit en effet évoluer, et très rapidement,
afin d'éviter une désagréable surprise dans les semaines à venir.
« On a des bénévoles qui s'essoufflent... Il faut élargir le
comité directeur pour apporter un nouveau souffle, une nouvelle
vision dans le projet », ajoute-t-il.
À
un échelon toujours plus exigeant, tendant de plus en plus vers le
professionnalisme, vouloir s'accrocher coûte que coûte est à
saluer, mais cela peut aussi représenter quelques dangers. Il faut
bien arbitrer. « On ne peut plus continuer dans notre modèle, il
faut apporter de l'humain et des compétences pour se régénérer.
On doit rester un club familial, mais cela ne suffit plus non plus
pour répondre aux exigences de la Fédération », note Philippe
Pedegai.
Économiquement,
l'ESG doit trouver des solutions pour continuer d'exister. « On est
toujours à la recherche de partenaires. Mais je dois reconnaître le
grand soutien de la municipalité, de la CAB, et du conseil
départemental », explique Philippe Pedegai. Trouver des ressources
est l'objectif pour ne pas voir l'aventure des seniors et d'une
formation performante s'arrêter, comme d'autres clubs ont déjà pu
le connaître dans un passé proche (Île de Ré en 2016, Cognac en
2018).
Dans
ce contexte, le projet de la N2 est encore dans le flou. Pour le
staff technique comme la direction du club, l'envie est de continuer
à travailler ensemble. Sous condition de s'équilibrer
financièrement et de rester en N2. « Se projeter est impossible,
pour le staff comme les joueurs. Même si ma volonté première
serait de rester », confirme Frédéric Rocco. La réponse ne
saurait tarder sur l'avenir de chacun...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire