samedi 5 janvier 2019

Montrer un autre visage

Après une première partie de saison désastreuse, et une longue trêve de deux mois, le BPPH veut tout faire pour améliorer son jeu et redorer son blason.

Ididder et les bergeracoises espèrent redresser
la barre sur la deuxième partie de saison.
© Claude Chastenet.
Deux mois sans compétition, c'était la particularité du calendrier cette saison pour les équipes de handball féminines de haut niveau. Une coupure due au championnat d'Europe organisé en France et qui a vu la sélection nationale gagner un nouveau titre. En deux mois, il s'en est passé des choses : le recrutement, un retour d'infirmerie, mais aussi malheureusement des blessures, un plan de jeu à redéfinir, un moral à regonfler, une préparation athlétique intense à mettre en place...
Le BPPH n'a pas chômé. « En temps normal, une telle trêve est compliquée à gérer, quand on est dans une bonne dynamique comme Plan de Cuques qui restait sur cinq victoires par exemple. Mais vu notre situation, cela permet de reprendre le groupe, d'intégrer les recrues, de se recentrer complètement sur nous en coupant avec la compétition », explique Michel Cassier, le coach depuis le départ de Pascal Carfantan fin octobre, après cinq journées de championnat.
Au niveau de l'effectif tout d'abord, tout le monde n'a pas été à la même enseigne. Ididder et Dabo ont tout d'abord participé à la CAN. La première sans succès sur le plan sportif avec le Maroc, et une élimination au premier tour avec quatre défaites en autant de matches. La deuxième avec plus de réussite avec le Sénégal, en échouant en finale seulement contre le grand favori, l'Angola (défaite 19-14).
Plus globalement, le coach ressort du positif de ce qu'ont vécu les deux joueuses : « Cela casse la monotonie, l'effet est bénéfique pour leur moral, elles reviennent en pleine santé, avec une autre vision des choses ». Autre raison de sourire, le retour dans l'effectif de Kangah après son opération début octobre qui l'a éloigné des terrains après quatre journées seulement. Plusieurs joueuses (Fayemendy, Deschildre, Dupont...) ont aussi disputé quelques matches en N3.
Malheureusement, deux joueuses ressortent de cette préparation out : la gardienne Ialomiteanu et l'arrière buteuse Titou. « C'est le risque lorsque l'on pousse les entraînements comme on l'a fait et qu'il y a déjà des fragilités. On peut toujours revoir les choses après coup mais... Cela a été un coup dur », regrette Michel Cassier. Pour tenter de retrouver le moral et d'éviter de voir l'effectif trop s'affaiblir, Bergerac s'est activé sur le recrutement.
Deux joueuses sont arrivées : Pauline Handy, de retour au club, et Chadya Kablouti, en provenance d'Angoulême. La gardienne Rosaline Correa (28 ans), sans club après avoir évolué dans plusieurs équipes de national autour de Bordeaux, vient également renforcer ce poste, et se destine surtout à la N3. C'est donc avec cet effectif que le staff a mis en place un programme très chargé pour se donner de nouveaux objectifs.

Un nouveau départ ?
« On a fait près de cinq semaines, avec cinq entraînements par semaine, uniquement sur le physique et les montées de balle. Avec seulement une coupure de dix jours pendant les fêtes. Et pour préparer Bouillargues, on a repris ce mercredi, avec deux séances par jour pendant trois jours », détaille le coach. Ce dernier a pu compter sur l'apport d'Ulrich Delage, qui a rejoint le staff élargi (avec l'adjoint Christophe Grellaud et le kiné Florent Poirier).
Le périgordin, champion de karaté et qui a suivi des formations de préparateur physique, a mis sur pied une préparation athlétique importante afin de montrer un meilleur que sur la phase aller, et surtout un niveau de jeu plus constant sur la durée d'un match. Tout ne sera pas forcément au point immédiatement. Le retard est important, les résultats l'ont prouvé avec huit défaites en autant de rencontres et un goal-average à -99...
« Sur les montées de balle et le jeu rapide comme sur le mental et l'envie de faire les efforts, il y a une volonté collective, on est quasiment à 100%. Mais sur le jeu placé et la précision des enclenchements, il nous manque encore du temps », résume Michel Cassier. Du temps, il n'y en a plus beaucoup, alors que les six derniers matches de la première phase vont maintenant vite s'enchaîner, avant de basculer sur la seconde phase fin février.
Dès le début, il y a un vrai défi à relever face à Bouillargues. Les gardoises sont avant-dernières avec deux victoires seulement, obtenues à Bergerac lors de la deuxième journée puis le weekend suivant contre Le Pouzin. Depuis, cinq défaites. Des deux côtés, la situation est donc la même ou presque, et la trêve est plutôt bien arrivée. « Les situations sont proches, les jeux se ressemblent, mais elles sont plus constantes et expérimentées que nous », nuance le coach bergeracois.
Pour ce dernier, l'enjeu du match est particulier : « C'est un match très important, une victoire relancerait pas mal de choses et nous donnerait de l'élan dans la voie que l'on est en train de prendre. Mais il n'y a pas de pression excessive non plus, un revers ne remettra pas tout ce que l'on a préparé pendant la trêve en cause ». Une rencontre primordiale mais pas capitale qui ne peut être que positive pour la suite, à condition de montrer sur le terrain ce qui a été travaillé.
C'est aussi pour cela que la typicité de l'adversaire a été mise quelque peu de côté sur cette journée de championnat, comme cela sera plus souvent le cas dans les semaines à venir. « Je veux travailler nos points forts, et ne pas trop regarder les forces et faiblesses de l'adversaire, car en faisant cela, on oublie un peu trop le reste. On s'est préparé pour un certain style de jeu, quel que soit l'équipe en face », développe Michel Cassier.
Celui-ci espère voir son groupe montrer enfin un visage plus compétitif, dans un match de reprise au contexte très particulier, très incertain aussi. La tactique ne représentera qu'une petite partie des éléments entrant en jeu dans le résultat final. « J'attends que l'on montre plus de constance, une envie d'aller au bout des choses, avec un esprit de guerrières », lance Michel Cassier. Malgré le bilan comptable, il ne veut pas renoncer à une tâche qui s'annonce très difficile à relever.
« Il ne faut pas se laisser faire, on doit montrer que l'on n'est pas encore abattu, que l'on veut mettre en place des choses sur cette phase retour », conclut-il. Le défi est immense, alors que l'équipe devrait probablement entamer les play-down en février avec un retard important sur ses concurrents. Le tout sans pouvoir compter sur Titou, blessée aux croisés et absente probablement jusqu'à la fin de la saison.

Bouillargues (7e, 12 pts) – Bergerac (8e, 8 pts)

Gymnase municipal de Bouillargues, coup d'envoi à 20h15.

Arbitres : Titouan Picard et Pierre Vauchez.

Match aller : défaite 22-27

Le groupe : Deschildre, Dabo, Dupont, Fayemendy, Hegesippe, Hodosi, Ididder, Kablouti, Kangah, Kuridza, Laudu, Michel.

Blessées : Ialomiteanu, Titou
Choix : Castagna, Zanelli
Non-qualifiée : Handy

Le classement avant la neuvième journée














Equipes Pts Joués V N P BP BC Diff

1 Plan de Cuques 21 8 6 1 1 239 207 32

2 La Rochelle 19 8 5 1 2 241 216 25

3 Mérignac 18 8 5 0 3 243 211 32

4 Celles sur Belle 18 8 5 0 3 202 188 14

5 Le Pouzin 18 8 5 0 3 256 228 28

6 Cannes 13 8 3 0 5 210 208 2

7 Bouillargues 12 8 2 0 6 204 238 -34

8 Bergerac 8 8 0 0 8 171 270 -99












Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire