Ididder et les bergeracoises espèrent redresser la barre sur la deuxième partie de saison. © Claude Chastenet. |
Deux
mois sans compétition, c'était la particularité du calendrier
cette saison pour les équipes de handball féminines de haut niveau.
Une coupure due au championnat d'Europe organisé en France et qui a
vu la sélection nationale gagner un nouveau titre. En deux mois, il
s'en est passé des choses : le recrutement, un retour d'infirmerie,
mais aussi malheureusement des blessures, un plan de jeu à
redéfinir, un moral à regonfler, une préparation athlétique
intense à mettre en place...
Le
BPPH n'a pas chômé. « En temps normal, une telle trêve est
compliquée à gérer, quand on est dans une bonne dynamique comme
Plan de Cuques qui restait sur cinq victoires par exemple. Mais vu
notre situation, cela permet de reprendre le groupe, d'intégrer les
recrues, de se recentrer complètement sur nous en coupant avec la
compétition », explique Michel Cassier, le coach depuis le départ
de Pascal Carfantan fin octobre, après cinq journées de
championnat.
Au
niveau de l'effectif tout d'abord, tout le monde n'a pas été à la
même enseigne. Ididder et Dabo ont tout d'abord participé à la
CAN. La première sans succès sur le plan sportif avec le Maroc, et
une élimination au premier tour avec quatre défaites en autant de
matches. La deuxième avec plus de réussite avec le Sénégal, en
échouant en finale seulement contre le grand favori, l'Angola
(défaite 19-14).
Plus
globalement, le coach ressort du positif de ce qu'ont vécu les deux
joueuses : « Cela casse la monotonie, l'effet est bénéfique pour
leur moral, elles reviennent en pleine santé, avec une autre vision
des choses ». Autre raison de sourire, le retour dans l'effectif de
Kangah après son opération début octobre qui l'a éloigné des
terrains après quatre journées seulement. Plusieurs joueuses
(Fayemendy, Deschildre, Dupont...) ont aussi disputé quelques
matches en N3.
Malheureusement,
deux joueuses ressortent de cette préparation out : la gardienne
Ialomiteanu et l'arrière buteuse Titou. « C'est le risque lorsque
l'on pousse les entraînements comme on l'a fait et qu'il y a déjà
des fragilités. On peut toujours revoir les choses après coup
mais... Cela a été un coup dur », regrette Michel Cassier. Pour
tenter de retrouver le moral et d'éviter de voir l'effectif trop
s'affaiblir, Bergerac s'est activé sur le recrutement.
Deux
joueuses sont arrivées : Pauline Handy, de retour au club, et Chadya
Kablouti, en provenance d'Angoulême. La gardienne Rosaline Correa
(28 ans), sans club après avoir évolué dans plusieurs équipes de
national autour de Bordeaux, vient également renforcer ce poste, et
se destine surtout à la N3. C'est donc avec cet effectif que le
staff a mis en place un programme très chargé pour se donner de
nouveaux objectifs.
Un
nouveau départ ?
«
On a fait près de cinq semaines, avec cinq entraînements par
semaine, uniquement sur le physique et les montées de balle. Avec
seulement une coupure de dix jours pendant les fêtes. Et pour
préparer Bouillargues, on a repris ce mercredi, avec deux séances
par jour pendant trois jours », détaille le coach. Ce dernier a pu
compter sur l'apport d'Ulrich Delage, qui a rejoint le staff élargi
(avec l'adjoint Christophe Grellaud et le kiné Florent Poirier).
Le
périgordin, champion de karaté et qui a suivi des formations de
préparateur physique, a mis sur pied une préparation athlétique
importante afin de montrer un meilleur que sur la phase aller, et
surtout un niveau de jeu plus constant sur la durée d'un match. Tout
ne sera pas forcément au point immédiatement. Le retard est
important, les résultats l'ont prouvé avec huit défaites en autant
de rencontres et un goal-average à -99...
«
Sur les montées de balle et le jeu rapide comme sur le mental et
l'envie de faire les efforts, il y a une volonté collective, on est
quasiment à 100%. Mais sur le jeu placé et la précision des
enclenchements, il nous manque encore du temps », résume Michel
Cassier. Du temps, il n'y en a plus beaucoup, alors que les six
derniers matches de la première phase vont maintenant vite
s'enchaîner, avant de basculer sur la seconde phase fin février.
Dès
le début, il y a un vrai défi à relever face à Bouillargues. Les
gardoises sont avant-dernières avec deux victoires seulement,
obtenues à Bergerac lors de la deuxième journée puis le weekend
suivant contre Le Pouzin. Depuis, cinq défaites. Des deux côtés,
la situation est donc la même ou presque, et la trêve est plutôt
bien arrivée. « Les situations sont proches, les jeux se
ressemblent, mais elles sont plus constantes et expérimentées que
nous », nuance le coach bergeracois.
Pour
ce dernier, l'enjeu du match est particulier : « C'est un match très
important, une victoire relancerait pas mal de choses et nous
donnerait de l'élan dans la voie que l'on est en train de prendre.
Mais il n'y a pas de pression excessive non plus, un revers ne
remettra pas tout ce que l'on a préparé pendant la trêve en cause
». Une rencontre primordiale mais pas capitale qui ne peut être que
positive pour la suite, à condition de montrer sur le terrain ce qui
a été travaillé.
C'est
aussi pour cela que la typicité de l'adversaire a été mise quelque
peu de côté sur cette journée de championnat, comme cela sera plus
souvent le cas dans les semaines à venir. « Je veux travailler nos
points forts, et ne pas trop regarder les forces et faiblesses de
l'adversaire, car en faisant cela, on oublie un peu trop le reste. On
s'est préparé pour un certain style de jeu, quel que soit l'équipe
en face », développe Michel Cassier.
Celui-ci
espère voir son groupe montrer enfin un visage plus compétitif,
dans un match de reprise au contexte très particulier, très
incertain aussi. La tactique ne représentera qu'une petite partie
des éléments entrant en jeu dans le résultat final. « J'attends
que l'on montre plus de constance, une envie d'aller au bout des
choses, avec un esprit de guerrières », lance Michel Cassier.
Malgré le bilan comptable, il ne veut pas renoncer à une tâche qui
s'annonce très difficile à relever.
«
Il ne faut pas se laisser faire, on doit montrer que l'on n'est pas
encore abattu, que l'on veut mettre en place des choses sur cette
phase retour », conclut-il. Le défi est immense, alors que l'équipe
devrait probablement entamer les play-down en février avec un retard
important sur ses concurrents. Le tout sans pouvoir compter sur
Titou, blessée aux croisés et absente probablement jusqu'à la fin
de la saison.
Bouillargues
(7e,
12 pts) – Bergerac (8e,
8 pts)
Gymnase
municipal de Bouillargues,
coup d'envoi à 20h15.
Arbitres
: Titouan Picard et Pierre Vauchez.
Match
aller : défaite 22-27
Le
groupe : Deschildre,
Dabo, Dupont, Fayemendy, Hegesippe, Hodosi, Ididder, Kablouti,
Kangah, Kuridza,
Laudu, Michel.
Blessées
: Ialomiteanu, Titou
Choix
: Castagna, Zanelli
Non-qualifiée
: Handy
Le classement avant la neuvième journée
Equipes | Pts | Joués | V | N | P | BP | BC | Diff | |||
1 | Plan de Cuques | 21 | 8 | 6 | 1 | 1 | 239 | 207 | 32 | ||
2 | La Rochelle | 19 | 8 | 5 | 1 | 2 | 241 | 216 | 25 | ||
3 | Mérignac | 18 | 8 | 5 | 0 | 3 | 243 | 211 | 32 | ||
4 | Celles sur Belle | 18 | 8 | 5 | 0 | 3 | 202 | 188 | 14 | ||
5 | Le Pouzin | 18 | 8 | 5 | 0 | 3 | 256 | 228 | 28 | ||
6 | Cannes | 13 | 8 | 3 | 0 | 5 | 210 | 208 | 2 | ||
7 | Bouillargues | 12 | 8 | 2 | 0 | 6 | 204 | 238 | -34 | ||
8 | Bergerac | 8 | 8 | 0 | 0 | 8 | 171 | 270 | -99 | ||
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