samedi 5 janvier 2019

Le BPFC sous les projecteurs

Après une courte trêve, c'est par un défi de taille, un match de gala, que le BPFC retrouve la compétition et veut montrer son potentiel.

Les bergeracois, ici le milieu offensif Diego Gomez,
vont devoir livrer une prestation de haute volée ce samedi.
© Sylvain Desgroppes.
Les supporters bergeracois ont quitté le BPFC sur un succès 1-0 dans le derby contre Trélissac. Un match de grande importance étant donné la situation des deux équipes au classement et qui est venu confirmer une nette tendance à l'amélioration, autant dans les performances que dans les résultats, pour les hommes de Nicolas Le Bellec. Après une courte pause, ils retrouvent ce weekend la compétition avec au programme un 32e de finale de coupe de France face à Niort, club de Ligue 2.
« Le football demande beaucoup d'efforts à ce niveau, et il faut aussi récupérer. Tout cela en peu de temps vu le programme », avance très vite le coach. Son groupe a ainsi repris le chemin de l'entraînement fin décembre : une séance le 29, deux le 30, et une le 31 au matin. Après une courte pause pour le Nouvel An, la reprise officielle a eu lieu ce 02 janvier. « On fait beaucoup d'efforts et parfois des sacrifices pour bien travailler et se préparer », continue Nicolas Le Bellec.
Une situation que les joueurs acceptent, comme le confirme Pierre Laborde-Turon, numéro 2 dans la hiérarchie des gardiens et titulaire sur la coupe de France comme le veut l'habituelle rotation entre championnat et coupe. « C'est un sacrifice, mais on le vit bien. Des périodes de fêtes il y en aura d'autres. Mais un match comme ça n'arrive pas tous les jours, si on veut se donner une chance, il faut en passer par ces efforts », confie-t-il.

Du mieux
Des efforts individuels et collectifs qui ont permis de connaître de nets progrès ces dernières semaines. En changeant le staff et une grande partie de l'effectif cet été, il fallait s'attendre à une saison de transition avec un retard possible au démarrage. Mais pas dans une telle ampleur, avec une seule victoire lors des dix premières journées. C'est par un succès 1-0 le 10 novembre contre la réserve des Girondins que la mauvaise dynamique a été stoppée.
Après une défaite à Blois et un nul contre Moulins, une série de trois victoires a même été réalisée, à Vertou (N3) en coupe de France, puis au Stade Montois et donc contre Trélissac, deux matches permettant de sortir de la zone rouge et de prendre des points contre des adversaires directs. « On était sur une bonne dynamique avant la trêve. Après un travail de six mois, les choses commencent à prendre. Mais on avait besoin de couper aussi pour se régénérer », estime le coach bergeracois.
Alors que la situation en championnat reste délicate, l'aventure de la coupe de France a largement permis de continuer à construire le projet collectif, au fur et à mesure des tours. Le président Christophe Fauvel reste serein quant à la suite des choses : « J'ai le sentiment de voir un groupe très sérieux, humble, déterminé, et calme par rapport à l'événement. Un groupe qui a fait ce qu'il fallait pour être prêt le moment venu ».
Au regard des derniers résultats, on peut se dire que l'approche de la rencontre semble la bonne. Malgré un tirage au sort très avancé, dès le 10 décembre, les bergeracois sont restés concentrés sur le championnat, se laissant du temps avant de penser à la coupe et à leur adversaire. « Si on veut se mentaliser à l'exploit, on peut penser à ce que l'on a fait il y a deux ans contre Lens, un adversaire similaire et dans ce même stade », glisse le président Fauvel.
Comme Lens, que Bergerac avait battu à l'occasion des 16e de finale lors de la saison 2016-2017, Niort est en effet dans le haut du tableau de la Ligue 2. Mais avec une dynamique particulière, et une trêve mouvementée. Patrice Lair, ancien coach à succès des féminines de Lyon puis du PSG et arrivé cet été sur le banc niortais, a été démis de ses fonctions mi-décembre. L'intérim est assuré par Jean-Philippe Faure, pour la troisième fois dans cette situation avec les Chamois Niortais.
Depuis, les deux-sévriens ont signé deux matches nuls en L2, juste avant la trêve, voyant le classement se resserrer. Cinquièmes, ils sont à égalité avec Lens, le troisième, mais ne comptent que trois points d'avance sur Clermont, neuvième. À noter la présence dans les rangs visiteurs d'Ande Dona Ndoh, troisième meilleur buteur de Ligue 2. Ce dernier a inscrit onze des vingt et un buts de son équipe cette saison en championnat (dont sept penalties).
Si l'attaque n'est pas spectaculaire, Niort possède par contre la quatrième meilleure défense du championnat avec seize buts encaissés en dix-neuf journées. « On voit bien leurs résultats, c'est une équipe qui ne marque pas beaucoup, mais qui ne prend pas de but non plus. Leur marque de fabrique, c'est la victoire 1-0, comme au tour précédent en coupe de France », précise le technicien du BPFC. Une qualification obtenue à Challans, club de N3.
« C'est une équipe jeune, enthousiaste, qui ne nous prendra pas à la légère. Contre Challans, ils avaient pris une remontée par leur coach. Même s'il est parti depuis, cela reste dans les mémoires », prévient Nicolas le Bellec. Celui-ci ne s'attend à aucun cadeau : « En L2, la dominante athlétique est plus forte, avec des joueurs costauds, qui vont durer dans le temps avec une intensité supérieure à la N2. À nos joueurs, qui ont connu pour beaucoup les échelons supérieurs, de hausser leur niveau ».

Quelles armes ?
En termes de coaching, le staff bergeracois a aussi des éléments à faire valoir, autour d'un groupe capable d'évoluer dans plusieurs systèmes, avec de nombreux joueurs polyvalents. « On joue en 4-2-3-1, mais on est capable de modifier ce système. Comme je donne de la liberté aux joueurs, j'aime aussi m'en laisser et avoir la possibilité d'utiliser différents dispositifs tactiques, en sachant que le cadre restera toujours le même ».
Ces mots sont ceux de Nicolas Le Bellec juste avant le début du championnat. Depuis, malgré toutes les péripéties traversées pendant la phase aller, il n'a pas changé de discours. Même si le contexte de ce match face à Niort est particulier, cela ne modifie en rien sa vision des choses. « Le message est de croire en ce que l'on fait, que les joueurs adhèrent au projet. Plus que le système, ce sont les ingrédients à mettre dans le match qui comptent », estime-t-il.
Cependant, malgré certaines évidences qui se dégagent, comme l'ont prouvé les trois derniers matches de 2018, autour du même système tactique en 4-2-3-1 et du même onze de départ, il y aura forcément des changements sur cette rencontre. Au moins l'un d'eux est contraint, en raison de la suspension de Sarr suite aux deux cartons jaunes reçus contre Trélissac. Le BPFC devra faire sans son buteur, auteur de quatre des douze réalisations bergeracoises en championnat.
Sarr était aussi le joueur bergeracois de la coupe, en ayant marqué six buts lors des cinq tours disputés. Comment le remplacer ? En restant en 4-2-3-1, les solutions sur le banc sont Bouscarrat, buteur symbolique lors de l'épopée en coupe de France en 2016-2017 (huit buts en neuf tours de coupe de France), Pinto, dont le temps de jeu est réduit cette saison, ou le jeune Sène, très utilisé pendant la préparation estivale, et souvent décisif.
Autre possibilité : un changement de système. « On peut mettre en place quelque chose et changer en cours de match selon le scénario, selon ce que propose l'adversaire... On doit s'adapter à toutes les situations », glisse Nicolas Le Bellec. Ce dernier a déjà eu recours à de nombreux dispositifs tactiques depuis le début de saison, 4-4-1-1, 4-3-3. Il a aussi joué à deux reprises avec une défense à cinq : en 5-4-1 au Puy lors de la huitième journée, et en 5-3-2 à Saint Étienne (dixième journée).
Mais la tentation de s'appuyer sur la force du moment, le 4-2-3-1, est forcément là. « Avant la trêve, on a trouvé une stabilité, on s'est rassuré. Il va y avoir des secteurs plus importants que d'autres sur ce match, on va essayer de proposer des choses là où leur défense pourrait être en difficulté », annonce le coach. S'il est difficile d'imaginer Bouscarrat titulaire (seulement 82 minutes en six entrées en jeu cette saison en N2), la mobilité de Pinto pourrait être une solution.
Quoi qu'il arrive, pour réaliser l'exploit de se qualifier, il faudra que tout se déroule à la perfection. Dans ces matches, il faut que le ''petit'' soit à 120% de ses moyens pour exister et créer le doute chez son adversaire. « Le tout est de faire les choses ensemble, avec cette force collective, l'envie de se sacrifier pour rattraper la petite erreur d'un coéquipier ». Un discours répété depuis six mois par Nicolas Le Bellec et qui prend tout son sens face au défi proposé ce samedi.

Bergerac (N2) – Niort (L2)

Stade Gaston Simounet (rugby), coup d'envoi ce samedi à 15h00.

Arbitres : Bartolomeu Varela, assisté de Stéphane Panont et Jean-Paul Neves Gouveia.

L'équipe probable : Laborde-Turon – Gnaleko, Jamaï, Flegeau, Chevalier – Belbachir, Fachan – Bisson, Gomez, Badin – Pinto. Remplaçants : Baradji, Bouscarrat, Diarra, Loustallot, Ringayen, Sène, Zidane.

Blessés : North, Romain
Suspendu : Sarr
Réserve : Daïf, Ducros, Pourtuguez, Sindoussoulou, Yenoussi

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire