Les bergeracois, ici le milieu offensif Diego Gomez, vont devoir livrer une prestation de haute volée ce samedi. © Sylvain Desgroppes. |
Les
supporters bergeracois ont quitté le BPFC sur un succès 1-0 dans le
derby contre Trélissac. Un match de grande importance étant donné
la situation des deux équipes au classement et qui est venu
confirmer une nette tendance à l'amélioration, autant dans les
performances que dans les résultats, pour les hommes de Nicolas Le
Bellec. Après une courte pause, ils retrouvent ce weekend la
compétition avec au programme un 32e de finale de coupe de France
face à Niort, club de Ligue 2.
«
Le football demande beaucoup d'efforts à ce niveau, et il faut aussi
récupérer. Tout cela en peu de temps vu le programme », avance
très vite le coach. Son groupe a ainsi repris le chemin de
l'entraînement fin décembre : une séance le 29, deux le 30, et une
le 31 au matin. Après une courte pause pour le Nouvel An, la reprise
officielle a eu lieu ce 02 janvier. « On fait beaucoup d'efforts et
parfois des sacrifices pour bien travailler et se préparer »,
continue Nicolas Le Bellec.
Une
situation que les joueurs acceptent, comme le confirme Pierre
Laborde-Turon, numéro 2 dans la hiérarchie des gardiens et
titulaire sur la coupe de France comme le veut l'habituelle rotation
entre championnat et coupe. « C'est un sacrifice, mais on le vit
bien. Des périodes de fêtes il y en aura d'autres. Mais un match
comme ça n'arrive pas tous les jours, si on veut se donner une
chance, il faut en passer par ces efforts », confie-t-il.
Du
mieux
Des
efforts individuels et collectifs qui ont permis de connaître de
nets progrès ces dernières semaines. En changeant le staff et une
grande partie de l'effectif cet été, il fallait s'attendre à une
saison de transition avec un retard possible au démarrage. Mais pas
dans une telle ampleur, avec une seule victoire lors des dix
premières journées. C'est par un succès 1-0 le 10 novembre contre
la réserve des Girondins que la mauvaise dynamique a été stoppée.
Après
une défaite à Blois et un nul contre Moulins, une série de trois
victoires a même été réalisée, à Vertou (N3) en coupe de
France, puis au Stade Montois et donc contre Trélissac, deux matches
permettant de sortir de la zone rouge et de prendre des points contre
des adversaires directs. « On était sur une bonne dynamique avant
la trêve. Après un travail de six mois, les choses commencent à
prendre. Mais on avait besoin de couper aussi pour se régénérer »,
estime le coach bergeracois.
Alors
que la situation en championnat reste délicate, l'aventure de la
coupe de France a largement permis de continuer à construire le
projet collectif, au fur et à mesure des tours. Le président
Christophe Fauvel reste serein quant à la suite des choses : « J'ai
le sentiment de voir un groupe très sérieux, humble, déterminé,
et calme par rapport à l'événement. Un groupe qui a fait ce qu'il
fallait pour être prêt le moment venu ».
Au
regard des derniers résultats, on peut se dire que l'approche de la
rencontre semble la bonne. Malgré un tirage au sort très avancé,
dès le 10 décembre, les bergeracois sont restés concentrés sur le
championnat, se laissant du temps avant de penser à la coupe et à
leur adversaire. « Si on veut se mentaliser à l'exploit, on peut
penser à ce que l'on a fait il y a deux ans contre Lens, un
adversaire similaire et dans ce même stade », glisse le président
Fauvel.
Comme
Lens, que Bergerac avait battu à l'occasion des 16e de finale lors
de la saison 2016-2017, Niort est en effet dans le haut du tableau de
la Ligue 2. Mais avec une dynamique particulière, et une trêve
mouvementée. Patrice Lair, ancien coach à succès des féminines de
Lyon puis du PSG et arrivé cet été sur le banc niortais, a été
démis de ses fonctions mi-décembre. L'intérim est assuré par
Jean-Philippe Faure, pour la troisième fois dans cette situation
avec les Chamois Niortais.
Depuis,
les deux-sévriens ont signé deux matches nuls en L2, juste avant la
trêve, voyant le classement se resserrer. Cinquièmes, ils sont à
égalité avec Lens, le troisième, mais ne comptent que trois points
d'avance sur Clermont, neuvième. À noter la présence dans les
rangs visiteurs d'Ande Dona Ndoh, troisième meilleur buteur de Ligue
2. Ce dernier a inscrit onze des vingt et un buts de son équipe
cette saison en championnat (dont sept penalties).
Si
l'attaque n'est pas spectaculaire, Niort possède par contre la
quatrième meilleure défense du championnat avec seize buts
encaissés en dix-neuf journées. « On voit bien leurs résultats,
c'est une équipe qui ne marque pas beaucoup, mais qui ne prend pas
de but non plus. Leur marque de fabrique, c'est la victoire 1-0,
comme au tour précédent en coupe de France », précise le
technicien du BPFC. Une qualification obtenue à Challans, club de
N3.
«
C'est une équipe jeune, enthousiaste, qui ne nous prendra pas à la
légère. Contre Challans, ils avaient pris une remontée par leur
coach. Même s'il est parti depuis, cela reste dans les mémoires »,
prévient Nicolas le Bellec. Celui-ci ne s'attend à aucun cadeau : «
En L2, la dominante athlétique est plus forte, avec des joueurs
costauds, qui vont durer dans le temps avec une intensité supérieure
à la N2. À nos joueurs, qui ont connu pour beaucoup les échelons
supérieurs, de hausser leur niveau ».
Quelles
armes ?
En
termes de coaching, le staff bergeracois a aussi des éléments à
faire valoir, autour d'un groupe capable d'évoluer dans plusieurs
systèmes, avec de nombreux joueurs polyvalents. « On joue en
4-2-3-1, mais on est capable de modifier ce système. Comme je donne
de la liberté aux joueurs, j'aime aussi m'en laisser et avoir la
possibilité d'utiliser différents dispositifs tactiques, en sachant
que le cadre restera toujours le même ».
Ces
mots sont ceux de Nicolas Le Bellec juste avant le début du
championnat. Depuis, malgré toutes les péripéties traversées
pendant la phase aller, il n'a pas changé de discours. Même si le
contexte de ce match face à Niort est particulier, cela ne modifie
en rien sa vision des choses. « Le message est de croire en ce que
l'on fait, que les joueurs adhèrent au projet. Plus que le système,
ce sont les ingrédients à mettre dans le match qui comptent »,
estime-t-il.
Cependant,
malgré certaines évidences qui se dégagent, comme l'ont prouvé
les trois derniers matches de 2018, autour du même système tactique
en 4-2-3-1 et du même onze de départ, il y aura forcément des
changements sur cette rencontre. Au moins l'un d'eux est contraint,
en raison de la suspension de Sarr suite aux deux cartons jaunes
reçus contre Trélissac. Le BPFC devra faire sans son buteur, auteur
de quatre des douze réalisations bergeracoises en championnat.
Sarr
était aussi le joueur bergeracois de la coupe, en ayant marqué six
buts lors des cinq tours disputés. Comment le remplacer ? En restant
en 4-2-3-1, les solutions sur le banc sont Bouscarrat, buteur
symbolique lors de l'épopée en coupe de France en 2016-2017 (huit
buts en neuf tours de coupe de France), Pinto, dont le temps de jeu
est réduit cette saison, ou le jeune Sène, très utilisé pendant
la préparation estivale, et souvent décisif.
Autre
possibilité : un changement de système. « On peut mettre en place
quelque chose et changer en cours de match selon le scénario, selon
ce que propose l'adversaire... On doit s'adapter à toutes les
situations », glisse Nicolas Le Bellec. Ce dernier a déjà eu
recours à de nombreux dispositifs tactiques depuis le début de
saison, 4-4-1-1, 4-3-3. Il a aussi joué à deux reprises avec une
défense à cinq : en 5-4-1 au Puy lors de la huitième journée, et
en 5-3-2 à Saint Étienne (dixième journée).
Mais
la tentation de s'appuyer sur la force du moment, le 4-2-3-1, est
forcément là. « Avant la trêve, on a trouvé une stabilité, on
s'est rassuré. Il va y avoir des secteurs plus importants que
d'autres sur ce match, on va essayer de proposer des choses là où
leur défense pourrait être en difficulté », annonce le coach.
S'il est difficile d'imaginer Bouscarrat titulaire (seulement 82
minutes en six entrées en jeu cette saison en N2), la mobilité de
Pinto pourrait être une solution.
Quoi
qu'il arrive, pour réaliser l'exploit de se qualifier, il faudra que
tout se déroule à la perfection. Dans ces matches, il faut que le
''petit'' soit à 120% de ses moyens pour exister et créer le doute
chez son adversaire. « Le tout est de faire les choses ensemble,
avec cette force collective, l'envie de se sacrifier pour rattraper
la petite erreur d'un coéquipier ». Un discours répété depuis
six mois par Nicolas Le Bellec et qui prend tout son sens face au
défi proposé ce samedi.
Bergerac
(N2) – Niort (L2)
Stade Gaston Simounet
(rugby), coup d'envoi ce samedi à 15h00.
Arbitres : Bartolomeu Varela,
assisté de Stéphane Panont et Jean-Paul Neves Gouveia.
L'équipe
probable : Laborde-Turon
– Gnaleko, Jamaï, Flegeau, Chevalier – Belbachir, Fachan –
Bisson, Gomez, Badin – Pinto.
Remplaçants : Baradji,
Bouscarrat,
Diarra,
Loustallot,
Ringayen,
Sène,
Zidane.
Blessés
: North, Romain
Suspendu
: Sarr
Réserve
: Daïf, Ducros,
Pourtuguez,
Sindoussoulou, Yenoussi
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