L'interview de la semaine

Alors qu'Antonne est monté en R2, les nombreux changements de l'été nécessitent pour le coach Frédéric Muller de redéfinir le projet sportif.

Autour de Frédéric Muller, premier en partant de la droite,
les antonnais ont travaillé depuis cet été pour former un groupe solide.

Sylvain Desgroppes : Comment avez-vous géré les changements de l'été ?

Frédéric Muller : Il a fallu d'abord trouver un groupe de joueurs ayant le bon état d'esprit, les mêmes valeurs, de solidarité, de travail, des joueurs besogneux, convaincus par le projet et qui vont se fondre dans le collectif. Sur le plan humain, la gestion que l'on a eue a été très positive. Mais la rotation importante opérée dans la préparation a créé des couacs, on a perdu du temps dans la recherche d'une vraie cohérence au sein du groupe de la R2. On avance en ce moment, autour de joueurs qui sont des guerriers, qui sont prêts à se vider, qui mettent de l'impact.

Vous évoluez dans un staff élargi. Comment fonctionnez-vous ?

Avec Yoann Mortain, le coach de la réserve, on est en symbiose, on discute beaucoup, on construit ensemble. Jean-Claude Brugère est mon adjoint en R2. Il a une particularité, son côté pessimiste, on peut échanger sur nos différents points de vue. Martin Khnibeller nous a rejoint, et on fait ensemble l'analyse vidéo des matches. Il est arrivé par hasard à Antonne proposer son aide, après quinze ans passés au Vénézuela à faire ce travail en professionnel. Enfin, David Lalot (Classico C5, NDLR) complète l'équipe en tant qu'adjoint de la réserve.

Quel projet de jeu cherchez-vous à installer ?

Cette saison, on a évolué sur les idées de jeu, en fonction aussi de nos moyens. On peut jouer au football, mais on ne peut pas le faire sans chercher en premier lieu à gagner un maximum de duels... À ce niveau en championnat, il faut la volonté, l'envie, mais les aspects tactiques sont très forts aussi : travail de zone, repli défensif, qui doit faire quoi, à quel moment... En ce moment, on évolue en bloc bas, il faut accepter d'attendre, de rester en place, de ne pas sortir de sa zone, d'être patient et d'exploser au dernier moment...

Comment jugez-vous vos résultats ?

En coupe de France, on a atteint notre objectif, celui d'obtenir les fameux maillots (quatrième tour). On est encore en course en coupe de Nouvelle-Aquitaine, ce qui est positif, car cela permet de rester dans des rotations sur les effectifs. Enfin, en championnat, on doit encore avancer (une victoire, un nul, trois défaites), se faire à l'idée que sur certains matches, comme récemment contre Brive, on est dans la position du ''petit''. Tout est une question de philosophie, d'équilibre à trouver.

Dans quel état d'esprit abordez-vous votre déplacement à Isle B ?

On se positionne comme contre Brive, on est le ''petit'', on va fermer le jeu. La patience sera notre plus grande vertu. On a fait une bonne préparation physique cet été, et en ce moment, cela permet de bien figurer dans les deuxièmes mi-temps de nos matches. Les aspects tactiques et mentaux sont forts : défendre en bloc, se replier, être solidaire, combatif. Et à la récupération, on est sur des choses simples, dans l'idée de vite exploser : chercher un appui, remiser, et trouver la profondeur pour un joueur lancé.