vendredi 9 novembre 2018

Le portrait de la semaine

La belle aventure de Montignac s'écrit cette saison en ligue, où le ''petit'' club périgordin prend progressivement ses marques à cet échelon exigeant.

Les montignacois prennent petit à petit
la mesure de ce championnat de régional 3.
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« La saison dernière a été une année extraordinaire, comme on n'en connaîtra peut-être plus dans notre vie, et on va se battre aujourd'hui pour rester à ce niveau ». En quelques mots, et en faisant appel à ses émotions, le coprésident de Montignac Robert Flamet a résumé ce que vit le club aujourd'hui en R3. Pour la première fois de son histoire, l'ESM évolue au niveau régional, un pas de géant pour une petite structure.
Thierry Lacombe et Robert Flamet sont devenus coprésidents à l'été 2015. Si le premier s'occupe plus de l'école de foot, en entente avec Rouffignac, et où joue son fils, le deuxième se concentre sur les seniors, où joue également son fils. « Dans un club de notre dimension, tout le monde fait un peu tout, on doit s'occuper des seniors, des jeunes avec une équipe d'éducateurs formés, des féminines qui sont en place depuis deux ans », lance Robert Flamet.
Dans tous les domaines, les chantiers sont multiples, la montée en régional ne fait que les accélérer, autant qu'elle exige un investissement de tous les jours. Continuer à développer l'école de football, poumon des seniors, faire monter la réserve, actuellement en brassage D4, pour réduire l'écart avec l'équipe fanion... Autant de chantiers à mener pour un club de régional qui doit partager son terrain avec le club de rugby de la commune...

Beaucoup d'émotions à gérer
Depuis toujours en départemental, Montignac ne se prédestinait pas à évoluer en R3. Cette montée, si l'équipe est allée la chercher par ses performances, est venue presque par surprise. « On avait évoqué cette possibilité en début de saison, mais ce n'était pas un objectif. Mais après la trêve hivernale, on a enchaîné neuf victoires de rang, qui nous ont placés tout en haut, et on y est resté jusqu'au bout », explique le coach Olivier Chardelin.
Longtemps joueur en équipe A à Thenon, puis entraîneur-joueur de l'équipe réserve, Olivier Chardelin est arrivé à l'été 2013 à Montignac, comme entraîneur-joueur. Alors en D2, il monte immédiatement au plus haut échelon du district, redescend dans la foulée, pour remonter. Lors de la saison 2016-2017, l'ESM parvient à se maintenir en D1, pour monter donc l'été dernier en régional.
Une aventure à part, que relate le technicien. « Les dirigeants sont présents depuis longtemps au club, ils y ont joué, aujourd'hui ce sont leurs enfants qui y jouent, j'ai des joueurs qui évoluent ensemble depuis longtemps aussi, qui ont été à l'école de foot avant. C'est pour toutes ces raisons que la saison dernière a été si belle, sur le plan sportif comme sur le plan émotionnel », complète le coach.
Mais si la saison a été belle, elle a aussi été usante d'un point de vue mental. « D'habitude, dans les têtes, on coupe pendant deux mois l'été. Mais là, on a fêté cette montée pendant un mois et demi pour certains. On a eu raison de le faire et d'en profiter, mais forcément on a repris avec encore de la fatigue », analyse Olivier Chardelin. La préparation et les premiers matches officiels ont ainsi été délicats à gérer.
D'autant plus que Montignac n'a pas beaucoup recruté, et évolue cette saison avec un effectif où la plupart des joueurs découvrent le niveau régional. Limité à quatre mutés, le club s'est concentré sur le recrutement de jeunes joueurs passés par le club auparavant. En octobre, Paul Graux est arrivé en renfort en provenance de Bergerac B (R1), mais il s'est blessé après une semaine seulement, et uniquement un match de coupe disputé.
S'adapter tactiquement et techniquement au niveau régional et trouver les ressources mentales nécessaires aura nécessité un certain temps. Mais après deux mois de compétition, le groupe avance. « On sent qu'un cap est passé, notre arrivée en régional est digérée, et aujourd'hui, on est enfin en R3 », décrit Olivier Chardelin. Il reste encore beaucoup de temps, et avec quatre points au compteur en cinq journées, Montignac n'est pas particulièrement en difficulté.

Passer un cap
Les facteurs ayant permis à l'ESM d'avancer positivement sont multiples. Il y a tout d'abord les structures. « On a collaboré avec un préparateur physique, il y a un entraîneur des gardiens, les joueurs ont pris conscience de ces évolutions. Avec mon adjoint Boris Marguin, on a beaucoup échangé avec eux », développe le coach. Des échanges simples, collectifs ou individuels, pour faire passer des messages, apporter un supplément de confiance au groupe.
Éliminé de toutes les coupes (France, Nouvelle-Aquitaine, Dordogne), Montignac peut désormais se concentrer sur son championnat. Exempts lors de la première journée, les périgordins ont ensuite enchaîné deux défaites à l'extérieur et un nul à domicile. C'est lors de la journée de retard disputé le jeudi 1er novembre qu'enfin ils ont obtenu le premier succès de l'histoire du club en régional (victoire 1-0 contre Jugeals Noailles).
« Cette victoire nous a fait du bien, elle a montré que l'on était capable de faire de bons matches, que même si l'on était monté de deux niveaux d'un coup, on pouvait faire quelque chose », ressent Olivier Chardelin. Ce dernier a vu son groupe hausser son niveau dans la qualité et l'intensité des entraînements depuis deux semaines. Le temps fait son œuvre, et en s'appuyant sur ce qui a fait sa force par le passé, Montignac peut regarder devant.
« On n'aime pas forcément avoir le ballon. On est plus à l'aise en évoluant avec un bloc bas, et à la récupération, on va vite de l'avant en contre », décrit le coach. Le plan de jeu est là, c'est tactiquement que son effectif doit travailler. « Dans le bloc-équipe, le fait de réduire les espaces défensivement, d'être en mouvement permanent, de monter d'un cran dans l'impact, la percussion, la vitesse d'exécution, on fait des progrès et on travaille », ajoute-t-il.
De quoi garder de la confiance, après seulement cinq matches de joués sur vingt-quatre. Malgré ses résultats et son classement, Montignac a marqué lors de l'intégralité de ses matches en championnat. C'est défensivement qu'il faut progresser pour aller chercher des points. « On marque souvent en premier mais on ne tient pas, il faut être plus solide, cela viendra avec l'expérience aussi », remarque Olivier Chardelin.
Maintenant que l'accession en régional est assimilée, la suite de l'aventure s'annonce passionnante, et les montignacois ont bien l'intention d'en profiter pleinement et de la prolonger au-delà d'une seule saison. « On doit mettre quatre équipes derrière nous. Pour l'instant, en se détachant des résultats et en regardant les contenus, personne ne nous a impressionné dans le jeu, donc on se dit, pourquoi pas nous », conclut le coach.

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