Les montignacois prennent petit à petit la mesure de ce championnat de régional 3. © Droits réservés. |
«
La saison dernière a été une année extraordinaire, comme on n'en
connaîtra peut-être plus dans notre vie, et on va se battre
aujourd'hui pour rester à ce niveau ». En quelques mots, et en
faisant appel à ses émotions, le coprésident de Montignac Robert
Flamet a résumé ce que vit le club aujourd'hui en R3. Pour la
première fois de son histoire, l'ESM évolue au niveau régional, un
pas de géant pour une petite structure.
Thierry
Lacombe et Robert Flamet sont devenus coprésidents à l'été 2015.
Si le premier s'occupe plus de l'école de foot, en entente avec
Rouffignac, et où joue son fils, le deuxième se concentre sur les
seniors, où joue également son fils. « Dans un club de notre
dimension, tout le monde fait un peu tout, on doit s'occuper des
seniors, des jeunes avec une équipe d'éducateurs formés, des
féminines qui sont en place depuis deux ans », lance Robert Flamet.
Dans
tous les domaines, les chantiers sont multiples, la montée en
régional ne fait que les accélérer, autant qu'elle exige un
investissement de tous les jours. Continuer à développer l'école
de football, poumon des seniors, faire monter la réserve,
actuellement en brassage D4, pour réduire l'écart avec l'équipe
fanion... Autant de chantiers à mener pour un club de régional qui
doit partager son terrain avec le club de rugby de la commune...
Beaucoup
d'émotions à gérer
Depuis
toujours en départemental, Montignac ne se prédestinait pas à
évoluer en R3. Cette montée, si l'équipe est allée la chercher
par ses performances, est venue presque par surprise. « On avait
évoqué cette possibilité en début de saison, mais ce n'était pas
un objectif. Mais après la trêve hivernale, on a enchaîné neuf
victoires de rang, qui nous ont placés tout en haut, et on y est
resté jusqu'au bout », explique le coach Olivier Chardelin.
Longtemps
joueur en équipe A à Thenon, puis entraîneur-joueur de l'équipe
réserve, Olivier Chardelin est arrivé à l'été 2013 à Montignac,
comme entraîneur-joueur. Alors en D2, il monte immédiatement au
plus haut échelon du district, redescend dans la foulée, pour
remonter. Lors de la saison 2016-2017, l'ESM parvient à se maintenir
en D1, pour monter donc l'été dernier en régional.
Une
aventure à part, que relate le technicien. « Les dirigeants sont
présents depuis longtemps au club, ils y ont joué, aujourd'hui ce
sont leurs enfants qui y jouent, j'ai des joueurs qui évoluent
ensemble depuis longtemps aussi, qui ont été à l'école de foot
avant. C'est pour toutes ces raisons que la saison dernière a été
si belle, sur le plan sportif comme sur le plan émotionnel »,
complète le coach.
Mais
si la saison a été belle, elle a aussi été usante d'un point de
vue mental. « D'habitude, dans les têtes, on coupe pendant deux
mois l'été. Mais là, on a fêté cette montée pendant un mois et
demi pour certains. On a eu raison de le faire et d'en profiter, mais
forcément on a repris avec encore de la fatigue », analyse Olivier
Chardelin. La préparation et les premiers matches officiels ont
ainsi été délicats à gérer.
D'autant
plus que Montignac n'a pas beaucoup recruté, et évolue cette saison
avec un effectif où la plupart des joueurs découvrent le niveau
régional. Limité à quatre mutés, le club s'est concentré sur le
recrutement de jeunes joueurs passés par le club auparavant. En
octobre, Paul Graux est arrivé en renfort en provenance de Bergerac
B (R1), mais il s'est blessé après une semaine seulement, et
uniquement un match de coupe disputé.
S'adapter
tactiquement et techniquement au niveau régional et trouver les
ressources mentales nécessaires aura nécessité un certain temps.
Mais après deux mois de compétition, le groupe avance. « On sent
qu'un cap est passé, notre arrivée en régional est digérée, et
aujourd'hui, on est enfin en R3 », décrit Olivier Chardelin. Il
reste encore beaucoup de temps, et avec quatre points au compteur en
cinq journées, Montignac n'est pas particulièrement en difficulté.
Passer
un cap
Les
facteurs ayant permis à l'ESM d'avancer positivement sont multiples.
Il y a tout d'abord les structures. « On a collaboré avec un
préparateur physique, il y a un entraîneur des gardiens, les
joueurs ont pris conscience de ces évolutions. Avec mon adjoint
Boris Marguin, on a beaucoup échangé avec eux », développe le
coach. Des échanges simples, collectifs ou individuels, pour faire
passer des messages, apporter un supplément de confiance au groupe.
Éliminé
de toutes les coupes (France, Nouvelle-Aquitaine, Dordogne),
Montignac peut désormais se concentrer sur son championnat. Exempts
lors de la première journée, les périgordins ont ensuite enchaîné
deux défaites à l'extérieur et un nul à domicile. C'est lors de
la journée de retard disputé le jeudi 1er novembre qu'enfin ils ont
obtenu le premier succès de l'histoire du club en régional
(victoire 1-0 contre Jugeals Noailles).
«
Cette victoire nous a fait du bien, elle a montré que l'on était
capable de faire de bons matches, que même si l'on était monté de
deux niveaux d'un coup, on pouvait faire quelque chose », ressent
Olivier Chardelin. Ce dernier a vu son groupe hausser son niveau dans
la qualité et l'intensité des entraînements depuis deux semaines.
Le temps fait son œuvre, et en s'appuyant sur ce qui a fait sa force
par le passé, Montignac peut regarder devant.
«
On n'aime pas forcément avoir le ballon. On est plus à l'aise en
évoluant avec un bloc bas, et à la récupération, on va vite de
l'avant en contre », décrit le coach. Le plan de jeu est là, c'est
tactiquement que son effectif doit travailler. « Dans le
bloc-équipe, le fait de réduire les espaces défensivement, d'être
en mouvement permanent, de monter d'un cran dans l'impact, la
percussion, la vitesse d'exécution, on fait des progrès et on
travaille », ajoute-t-il.
De
quoi garder de la confiance, après seulement cinq matches de joués
sur vingt-quatre. Malgré ses résultats et son classement, Montignac
a marqué lors de l'intégralité de ses matches en championnat.
C'est défensivement qu'il faut progresser pour aller chercher des
points. « On marque souvent en premier mais on ne tient pas, il faut
être plus solide, cela viendra avec l'expérience aussi », remarque
Olivier Chardelin.
Maintenant
que l'accession en régional est assimilée, la suite de l'aventure
s'annonce passionnante, et les montignacois ont bien l'intention d'en
profiter pleinement et de la prolonger au-delà d'une seule saison. «
On doit mettre quatre équipes derrière nous. Pour l'instant, en se
détachant des résultats et en regardant les contenus, personne ne
nous a impressionné dans le jeu, donc on se dit, pourquoi pas nous
», conclut le coach.
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