En
mauvaise posture en R3, l'US La Catte et son nouveau coach Rachid El
Koun œuvrent pour retrouver le bon état d'esprit et une meilleure
dynamique.
La Catte, ici en bleu, peut encore espérer le maintien en Régional 3. © US La Catte. |
Une
saison galère. C'est ce que vit malheureusement l'US la Catte en
Régional 3 dans cet exercice 2017-2018. Le pire des moments pour
connaître ce genre de difficultés, alors que la réforme des
compétitions régionales va entraîner la suppression d'une division
en Ligue, et que le dernier de R3 sera directement relégué en
district à l'issue de cette saison.
Mais
chez les dirigeants, que ce soit pour le président Soukanh
Sengphaditchanh ou le nouveau coach Rachid El Koun, pas de raison de
paniquer. On veut rester positif, porter un message d'espoir,
rétablir une meilleure atmosphère autour du groupe senior et aller
chercher un maintien important pour la continuité du travail
accompli.
Des
changements, une surprise
Rien
ne laissait présager pourtant d'une telle situation. Le club avait
connu un bel exercice 2015-2016, conclut par une montée en R3. Ahmed
Nasser s'était alors installé sur le banc cattais et avait conduit
son équipe vers le haut de tableau pendant une large partie de la
saison dernière, pour finir finalement septième. Il repartait donc
logiquement pour une saison de plus cet été.
En
coulisses, le président Jean-Paul Coudert arrêtant sa fonction, il
a fallu cependant opérer un changement. Sans candidat identifié au
départ, c'est Soukanh Sengphaditchanh qui a finalement été élu.
Ancien joueur du club, ce dernier était revenu vivre à Bergerac en
mai 2017, et avait alors intégré le conseil d'administration du
club.
Il
correspondait au profil recherché. « Il fallait quelqu'un qui
connaisse le club, un ancien du quartier mais qui soit aussi capable
de garder une certaine indépendance, un recul dans la gestion, avec
un œil extérieur », explique ce dernier. Le nouveau président
vient avec des ambitions dépassant le simple cadre sportif.
Évidemment,
l'objectif de l'équipe fanion est alors de se maintenir en régional,
soit en R3, soit en R2 en accrochant la première moitié de tableau.
« J'ai vite pris conscience de l'ampleur du poste, et j'ai envie
d'avancer avec ce club dans lequel j'ai débuté en jeunes, avec
lequel j'ai joué en senior aussi... Je me suis pour l'instant engagé
sur deux ans », explique Soukanh Sengphaditchanh.
Parmi
les sujets qui lui tiennent à cœur, l'école de football, créée
cet été. « On a vu de nombreux jeunes partis ailleurs revenir au
club. On a une personne dédiée, Jawad Benfarhone. On travaille pour
obtenir le label fédéral », explique le président. Gérer le
développement des jeunes, une tâche toujours de grande ampleur dans
les clubs.
Deux
grands mots résument l'action et le projet mené par le nouveau
président : l'intégration, et l'ouverture. « Avoir des jeunes,
c'est travailler sur l'intégration. Mais fédérer, c'est aussi
intégrer pleinement l'équipe de vétérans du club. Enfin, on a la
volonté de prolonger et de renforcer l'ouverture du club sur
l'extérieur », explique-t-il.
Des
résultats en berne
Malheureusement,
au-delà des projets, celui-ci va voir la saison de son équipe
fanion très mal commencer. De nombreux départs de joueurs, quelques
blessés, et c'est avec un effectif amoindri qu'Ahmed Nasser
s'incline dès les premiers tours des coupes de France et de
Nouvelle-Aquitaine. Cela ne va pas mieux en championnat, où les
défaites s'accumulent vite. Trop vite.
Mi-décembre,
après une défaite à Cenon, la septième en huit journées, pour un
seul nul, Ahmed Nasser quitte l'US La Catte. « On était dans un
mauvais cycle, quelque chose semblait cassé dans le groupe. Ahmed
Nasser n'a pas souhaité continuer », avance le président. Le
maintien en régional paraît alors être un objectif déjà
difficile.
Dans
ce contexte délicat, il faut pourtant trouver un nouvel entraîneur.
Les regards se portent vite sur Rachid El Koun, ancien du club, et
membre du conseil d'administration. « Il avait déjà entraîné
l'équipe par le passé. On s'est rencontré, il m'a expliqué son
projet, on était en accord sur de très nombreux points, et le
conseil d'administration a entériné cette décision », se rappelle
Soukanh Sengphaditchanh.
Ce
qui plaît et séduit vite les dirigeants du club comme les joueurs,
c'est la mentalité du nouveau coach. Ce dernier salue tout d'abord
le travail de son prédécesseur : « Ahmed Nasser a travaillé avec
ce groupe. Il a notamment mis l'accent sur la jeunesse. Il faut
garder cet axe, et faire en sorte peut-être de mieux mélanger des
anciens, qui ont de l'expérience, avec ces jeunes qui veulent
s'installer durablement au club », explique Rachid El Koun.
Pour
sa part, s'il a tenu à prendre en main cette fonction, c'est aussi
par respect envers son club. « J'ai un historique avec l'US La
Catte. J'ai été là quand tout allait bien, quand on a eu ce cycle
de montées jusqu'en régional. Mais il faut aussi le rendre, savoir
être là quand les choses deviennent plus dures », estime-t-il.
Retrouver
de l'allant
La
majeure partie de son travail est désormais mentale. Reprendre un
groupe en si mauvaise posture en plein cœur de l'hiver n'est pas une
chose simple. Inverser la courbe des résultats sur le moyen voire le
long terme ne se fera que si l'état d'esprit change, que l'espoir
renaît, que l'envie de réaliser des performances en collectif est
présente.
«
Je suis là pour faire vivre le groupe, pour redonner de la dignité
au collectif, redonner un cadre. Il faut que les joueurs soient
acteurs de leur sport, et non simples consommateurs », commence
Rachid El Koun. Sa mentalité, son travail aussi, lui qui est
directeur du centre social de la Brunetière, comptent pour beaucoup
dans ses méthodes de management et sa façon de voir le
développement du football à l'US la Catte.
«
On pourrait parler d'opération maintien. Mais je préfère mettre
des choses en place, travailler sur les fondations, faire vivre un
projet collectif, continuer à s'ouvrir. Mettre la notion de plaisir
au centre de ce que l'on fait. Et on verra comment cela se traduit »,
développe le coach, non par manque d'ambition, mais avec la
conviction que le salut viendra de l'état d'esprit et de la
mentalité de ses joueurs.
Lui
le milieu offensif prône également un football qui lui ressemble. «
Je veux repartir de derrière systématiquement, avoir un bloc haut,
jouer au sol, avoir comme seul objectif de marquer un but de plus que
l'adversaire », précise Rachid El Koun. Un discours qui peut
surprendre pour une équipe dans cette position. Mais un discours en
accord avec ses valeurs. « Il faut se retrouver tous ensemble,
travailler, et on laissera une équipe derrière », continue-t-il.
Pour
mener à bien son travail, Rachid El Koun va aussi s'entourer.
Logique pour quelqu'un qui accorde une place de choix aux relations
humaines dans la réussite d'un projet. Le coach souligne ainsi
l'importance de Mustapha Dhaideh, le coach de la réserve, et indique
travailler avec Benoît Tihy, Rachid El Kihel, voire d'autres sports
du bergeracois, pour s'ouvrir à d'autres regards sur son équipe,
offrir d'autres perspectives à ses joueurs.
«
On sent une vraie solidarité dans le groupe, une envie avec Rachid
El Koun. On peut aller chercher ce maintien, ce serait symbolique
pour les quarante ans du club que l'on fêtera à la fin de la saison
», glisse le président Soukanh Sengphaditchanh. Depuis l'arrivée
du nouveau coach, La Catte a signé une victoire avant la trêve et
un nul à la reprise...
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