vendredi 19 janvier 2018

Le portrait de la semaine

À 22 ans, le jeune Martin Gaillard est déjà capitaine de l'équipe réserve de Bergerac en Régional 1, après deux ans dans le groupe CFA.

Martin Gaillard à Cobham, le centre d'entraînement de Chelsea,
lors du stage du groupe CFA dans le club londonien à l'été 2016.
© BPFC.
Une ascension vitesse grand V. Des équipes de jeunes de district de Grignols/Villamblard lors de la saison 2011-2012, au groupe CFA du Bergerac Périgord Football Club lors des saisons 2015-2016 et 2016-2017. Jusqu'au brassard de capitaine de la réserve, dans le haut de tableau de Régional 1, cette saison sous le coaching de Karl Ateba. Tout est allé très vite pour Martin Gaillard.
Périgordin pur souche, il commence le football à cinq ans, dans le club de son village, Villamblard, qui devient ensuite l'Entente Grignols/Villamblard. Il effectuera toute sa formation dans ce club de copains avant tout, où, même si la compétition reste présente, on parle en premier de football plaisir dans les championnats de district.

Des premiers pas en seniors...
Suivant le rythme de ses études, il change de club en 2012, et rejoint Bergerac, ce qui est pour lui l'occasion de se tester à plus haut niveau. Martin Gaillard a 17 ans, il évolue en deuxième année de – de 18 ans. Catégorie qu'il ne terminera pas. Car après un an et demi seulement chez les jeunes de Bergerac, Richard Maquin fait appel à lui dans le groupe réserve, qui évolue alors en Régional 2.
Le test est satisfaisant, puisque le coach le reconduit la saison suivante (2014-2015). À 19 ans seulement, Martin Gaillard fait déjà partie intégrante du projet senior bergeracois. « Il est arrivé tard dans le processus de formation chez nous, mais il a fait ses classes dans la post-formation, et a eu sa chance en CFA », explique Karl Ateba.
En effet, lors de l'été 2015, à vingt ans, et trois ans à peine après avoir quitté le district pour rejoindre Bergerac, le jeune joueur intègre le groupe de Fabien Pujo. « On avait fait le bilan de la saison 2014-2015 avec Richard Maquin, il avait évoqué cette possibilité, mais on en était resté là. Le stage dans les Pyrénées du groupe CFA s'est fait sans moi, mais dès le premier entraînement collectif, j'ai été convoqué », se souvient Martin Gaillard.
Il enchaîne les séances, et participe au premier Bergerac – Chelsea. Il prend part à l'intégralité des matchs amicaux. « L'idée était claire, j'ai fais la préparation pour me faire progresser. Je débute la saison en réserve, mais pour moi c'était logique », continue-t-il humblement. En deuxième partie de saison, des blessures, ainsi que la suspension longue durée de Mathieu Didion, lui permettent finalement de jouer.
Martin Gaillard dispute cinq matchs de CFA, tous en tant que titulaire et en intégralité, ainsi que trois matchs de coupe d'Aquitaine, dont la finale. « Si on me l'avait dit trois ans avant, je ne l'aurais peut-être même pas cru », s'amuse-t-il, alors que le staff de Fabien Pujo décide de le reconduire.
« Tout peut aller très vite. Je suis arrivé d'un club où l'on jouait sans prétention particulière. Et d'un coup, je découvre un staff à Bergerac proche de niveau professionnel, avec un kiné, un préparateur physique, de la vidéo, beaucoup de tactique... », analyse le jeune périgordin avec le recul. Mature, intelligent, sa progression rapide s'explique aussi par ses qualités d'écoute et sa volonté de progresser, sans complexe.
« On se retrouve avec des joueurs de haut niveau, on apprend beaucoup aux côtés de personnes comme Mathieu Didion, sur tous les aspects du jeu », continue-t-il. Le rêve continue, car pour sa deuxième saison dans le groupe CFA, la préparation commence par un stage à Chelsea. « On a des étoiles plein les yeux », se rappelle-t-il. Cependant, sur le terrain, Martin Gaillard joue moins lors de la saison 2016-2017.
Preuve une fois encore de sa capacité de recul, celui-ci reste serein : « L'équipe était en place, il n'y a pas eu d'opportunité. À la fin de la saison, ayant moins joué, je n'ai pas été conservé dans le groupe, mais je ne l'ai pas pris comme une sanction », avoue-t-il. En bon compétiteur, évidemment, la frustration est présente. Mais le projet avec la réserve, désormais en Régional 1, le satisfait. Surtout avec le rôle de capitaine auquel le destine Karl Ateba.

au capitanat
Une évidence pour le coach de la réserve, qui a pris la suite de Richard Maquin au cours de la saison 2016-2017. « Étant dans le projet R1 à plein temps cette saison, et avec son passé dans le club, son tempérament, ce choix était logique », explique Karl Ateba. « Même en comprenant le choix sportif, ne plus être avec le groupe CFA était une déception. Mais la démarche du coach m'a mis en confiance », ajoute Martin Gaillard.
Ce dernier prend son rôle très à cœur, mais avec humilité également, ayant pleinement conscience qu'il est un cadre parmi d'autres dans le vestiaire, comme Mathias Bontour, autre joueur passé par le groupe de Fabien Pujo les saisons précédentes. « Le brassard, c'est une responsabilité et une pression supplémentaire, mais elle n'est pas négative. Il faut montrer l'exemple, être irréprochable sur le terrain et aux entraînements », continue le joueur.
Le rôle de capitaine est primordial aussi en termes de gestion humaine pour le coach, au sein de ce groupe réserve composé de jeunes, de profils plus expérimentés ayant connu des niveaux plus élevés, et le weekend de joueurs redescendant de CFA. « Martin est mature, calme, posé, c'est un vrai relais. Il est à l'aise avec les plus jeunes, mais a aussi le vécu et l'éducation qui lui permettent d'aller facilement vers les plus anciens », complète le coach.
Si son caractère est un aspect important dans sa prise nouvelle de fonction, ses qualités de footballeur ne doivent évidemment pas être oubliées. Des qualités qu'il a façonné depuis le plus jeune âge et sa formation à Villamblard. Après avoir été gardien de but pendant quatre ans, puis avoir joué à tous les postes sur le champ ou presque, il se stabilise en défense centrale à partir de quinze ans.
Un poste qu'il garde à Bergerac, même si les choses changent beaucoup dans la façon de faire. « À l'EGV, je jouais avec un marquage individuel. J'ai été formaté pour le duel, le combat, et il y avait un autre défenseur central qui assurait la relance. La première chose a donc été de m'habituer à la défense à plat », glisse celui qui prend le poste de défenseur axial droit.
L'engagement, la faculté à aller au duel et à répondre présent tout le match, ce sont ces qualités qui plaisent aux coachs seniors, dont Fabien Pujo. Et aujourd'hui Karl Ateba. « Il a des qualités naturelles de défenseur, dans le combat, l'abnégation, le don de soi », commence-t-il. Reste à passer un palier dans la maîtrise technique.
« J'ai vite pris conscience de mon point faible, la relance, et il faut encore que je travaille beaucoup là-dessus », reconnaît Martin Gaillard. Et de se souvenir d'une séance avec Fabien Pujo : « Un lundi soir, sur un travail de mise en place d'une séquence de jeu, le défenseur central devait se tenir dans le rond central et renverser le jeu avec une transversale vers l'ailier. J'ai loupé la première, je n'y arrivais pas, et le coach m'a fait répéter et répéter encore ».
Beaucoup de travail et d'exercices qui ont permis d'avancer. « Il a passé un palier dans l'utilisation du ballon et il apporte dans notre projet de jeu où l'on cherche à avoir la maîtrise », lance Karl Ateba. De retour après une légère blessure, Martin Gaillard va retrouver sa place ce weekend dans le groupe de R1, qui truste le haut de tableau cette saison.
L'avenir, lui, reste inconnu. Après une licence en biologie, Martin Gaillard termine sa deuxième année de Master en nutrition. « J'arrive à la fin de mon cursus universitaire. Je vais rentrer sur le marché du travail, je ne sais pas ce qui va se passer l'an prochain », annonce-t-il. Même si l'envie de continuer à jouer est présente, le jeune capitaine ne préfère pas penser à tout ce qui pourra arriver...

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