À
22 ans, le jeune Martin Gaillard est déjà capitaine de l'équipe
réserve de Bergerac en Régional 1, après deux ans dans le groupe
CFA.
Martin Gaillard à Cobham, le centre d'entraînement de Chelsea, lors du stage du groupe CFA dans le club londonien à l'été 2016. © BPFC. |
Une
ascension vitesse grand V. Des équipes de jeunes de district de
Grignols/Villamblard lors de la saison 2011-2012, au groupe CFA du
Bergerac Périgord Football Club lors des saisons 2015-2016 et
2016-2017. Jusqu'au brassard de capitaine de la réserve, dans le
haut de tableau de Régional 1, cette saison sous le coaching de Karl
Ateba. Tout est allé très vite pour Martin Gaillard.
Périgordin
pur souche, il commence le football à cinq ans, dans le club de son
village, Villamblard, qui devient ensuite l'Entente
Grignols/Villamblard. Il effectuera toute sa formation dans ce club
de copains avant tout, où, même si la compétition reste présente,
on parle en premier de football plaisir dans les championnats de
district.
Des
premiers pas en seniors...
Suivant
le rythme de ses études, il change de club en 2012, et rejoint
Bergerac, ce qui est pour lui l'occasion de se tester à plus haut
niveau. Martin Gaillard a 17 ans, il évolue en deuxième année de –
de 18 ans. Catégorie qu'il ne terminera pas. Car après un an et
demi seulement chez les jeunes de Bergerac, Richard Maquin fait appel
à lui dans le groupe réserve, qui évolue alors en Régional 2.
Le
test est satisfaisant, puisque le coach le reconduit la saison
suivante (2014-2015). À 19 ans seulement, Martin Gaillard fait déjà
partie intégrante du projet senior bergeracois. « Il est arrivé
tard dans le processus de formation chez nous, mais il a fait ses
classes dans la post-formation, et a eu sa chance en CFA », explique
Karl Ateba.
En
effet, lors de l'été 2015, à vingt ans, et trois ans à peine
après avoir quitté le district pour rejoindre Bergerac, le jeune
joueur intègre le groupe de Fabien Pujo. « On avait fait le bilan
de la saison 2014-2015 avec Richard Maquin, il avait évoqué cette
possibilité, mais on en était resté là. Le stage dans les
Pyrénées du groupe CFA s'est fait sans moi, mais dès le premier
entraînement collectif, j'ai été convoqué », se souvient Martin
Gaillard.
Il
enchaîne les séances, et participe au premier Bergerac – Chelsea.
Il prend part à l'intégralité des matchs amicaux. « L'idée était
claire, j'ai fais la préparation pour me faire progresser. Je débute
la saison en réserve, mais pour moi c'était logique »,
continue-t-il humblement. En deuxième partie de saison, des
blessures, ainsi que la suspension longue durée de Mathieu Didion,
lui permettent finalement de jouer.
Martin
Gaillard dispute cinq matchs de CFA, tous en tant que titulaire et en
intégralité, ainsi que trois matchs de coupe d'Aquitaine, dont la
finale. « Si on me l'avait dit trois ans avant, je ne l'aurais
peut-être même pas cru », s'amuse-t-il, alors que le staff de
Fabien Pujo décide de le reconduire.
«
Tout peut aller très vite. Je suis arrivé d'un club où l'on jouait
sans prétention particulière. Et d'un coup, je découvre un staff à
Bergerac proche de niveau professionnel, avec un kiné, un
préparateur physique, de la vidéo, beaucoup de tactique... »,
analyse le jeune périgordin avec le recul. Mature, intelligent, sa
progression rapide s'explique aussi par ses qualités d'écoute et sa
volonté de progresser, sans complexe.
«
On se retrouve avec des joueurs de haut niveau, on apprend beaucoup
aux côtés de personnes comme Mathieu Didion, sur tous les aspects
du jeu », continue-t-il. Le rêve continue, car pour sa deuxième
saison dans le groupe CFA, la préparation commence par un stage à
Chelsea. « On a des étoiles plein les yeux », se rappelle-t-il.
Cependant, sur le terrain, Martin Gaillard joue moins lors de la
saison 2016-2017.
Preuve
une fois encore de sa capacité de recul, celui-ci reste serein : « L'équipe était en place, il n'y a pas eu d'opportunité.
À la fin de la saison, ayant moins joué, je n'ai pas été conservé
dans le groupe, mais je ne l'ai pas pris comme une sanction »,
avoue-t-il. En bon compétiteur, évidemment, la frustration est
présente. Mais le projet avec la réserve, désormais en Régional
1, le satisfait. Surtout avec le rôle de capitaine auquel le destine
Karl Ateba.
…
au
capitanat
Une
évidence pour le coach de la réserve, qui a pris la suite de
Richard Maquin au cours de la saison 2016-2017. « Étant dans le
projet R1 à plein temps cette saison, et avec son passé dans le
club, son tempérament, ce choix était logique », explique Karl
Ateba. « Même en comprenant le choix sportif, ne plus être avec le
groupe CFA était une déception. Mais la démarche du coach m'a mis
en confiance », ajoute Martin Gaillard.
Ce
dernier prend son rôle très à cœur, mais avec humilité
également, ayant pleinement conscience qu'il est un cadre parmi
d'autres dans le vestiaire, comme Mathias Bontour, autre joueur passé
par le groupe de Fabien Pujo les saisons précédentes. « Le
brassard, c'est une responsabilité et une pression supplémentaire,
mais elle n'est pas négative. Il faut montrer l'exemple, être
irréprochable sur le terrain et aux entraînements », continue le
joueur.
Le
rôle de capitaine est primordial aussi en termes de gestion humaine
pour le coach, au sein de ce groupe réserve composé de jeunes, de
profils plus expérimentés ayant connu des niveaux plus élevés, et
le weekend de joueurs redescendant de CFA. « Martin est mature,
calme, posé, c'est un vrai relais. Il est à l'aise avec les plus
jeunes, mais a aussi le vécu et l'éducation qui lui permettent
d'aller facilement vers les plus anciens », complète le coach.
Si
son caractère est un aspect important dans sa prise nouvelle de
fonction, ses qualités de footballeur ne doivent évidemment pas
être oubliées. Des qualités qu'il a façonné depuis le plus jeune
âge et sa formation à Villamblard. Après avoir été gardien de
but pendant quatre ans, puis avoir joué à tous les postes sur le
champ ou presque, il se stabilise en défense centrale à partir de
quinze ans.
Un
poste qu'il garde à Bergerac, même si les choses changent beaucoup
dans la façon de faire. « À l'EGV, je jouais avec un marquage
individuel. J'ai été formaté pour le duel, le combat, et il y
avait un autre défenseur central qui assurait la relance. La
première chose a donc été de m'habituer à la défense à plat »,
glisse celui qui prend le poste de défenseur axial droit.
L'engagement,
la faculté à aller au duel et à répondre présent tout le match,
ce sont ces qualités qui plaisent aux coachs seniors, dont Fabien
Pujo. Et aujourd'hui Karl Ateba. « Il a des qualités naturelles de
défenseur, dans le combat, l'abnégation, le don de soi »,
commence-t-il. Reste à passer un palier dans la maîtrise technique.
«
J'ai vite pris conscience de mon point faible, la relance, et il faut
encore que je travaille beaucoup là-dessus », reconnaît Martin
Gaillard. Et de se souvenir d'une séance avec Fabien Pujo : « Un
lundi soir, sur un travail de mise en place d'une séquence de jeu,
le défenseur central devait se tenir dans le rond central et
renverser le jeu avec une transversale vers l'ailier. J'ai loupé la
première, je n'y arrivais pas, et le coach m'a fait répéter et
répéter encore ».
Beaucoup
de travail et d'exercices qui ont permis d'avancer. « Il a passé un
palier dans l'utilisation du ballon et il apporte dans notre projet
de jeu où l'on cherche à avoir la maîtrise », lance Karl Ateba.
De retour après une légère blessure, Martin Gaillard va retrouver
sa place ce weekend dans le groupe de R1, qui truste le haut de
tableau cette saison.
L'avenir,
lui, reste inconnu. Après une licence en biologie, Martin Gaillard
termine sa deuxième année de Master en nutrition. « J'arrive à la
fin de mon cursus universitaire. Je vais rentrer sur le marché du
travail, je ne sais pas ce qui va se passer l'an prochain »,
annonce-t-il. Même si l'envie de continuer à jouer est présente,
le jeune capitaine ne préfère pas penser à tout ce qui pourra
arriver...
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