Le
tennisman bergeracois Hoan Mouret participe, à douze ans seulement,
aux qualifications des Petits As, le mondial des 13 et 14 ans à
Tarbes.
Le bergeracois Hoan Mouret à l'entraînement avec Llodra. © D.R. |
Un
fort potentiel. C'est ainsi que l'on peut qualifier le profil du
jeune Hoan Mouret. Le tennisman bergeracois, qui a eu douze ans en
novembre 2017, fait aujourd'hui partie, dans sa génération 2005,
des dix meilleurs joueurs identifiés par la Fédération Française
de Tennis. Dans une année de transition, sa participation ce weekend
aux qualifications du tournoi des Petits As de Tarbes, référence
dans le domaine, est un pas de plus de franchi.
Les débuts
Mais
tout cela est loin d'être le fruit du hasard. La passion, l'amour du
tennis, Hoan Mouret l'a depuis tout petit. Il ne met pas longtemps à
trouver son modèle, son oncle Alexandre Vu Quang Huy, joueur de
tennis référencé dans la région. « Il a eu une raquette très
tôt dans les mains, et il y a vite pris goût. Il fallait aller au
tennis tout le temps. Dès que cela a été possible, il a pris sa
licence », se rappelle son père Sébastien Mouret.
Son
entraîneur, avec qui il travaille encore aujourd'hui, est déjà son
oncle, entraîneur du club de Bergerac et brevet d'Etat. Hoan Mouret
devient numéro 1 de la ligue de Guyenne (Dordogne, Gironde,
Lot-et-Garonne) dans sa génération 2005 en remportant tous les
tournois à huit ans. Présent sur les Tournois Multi-Chances dès
sept ans, il remporte son premier à Limoges à neuf ans.
Tout
s'enchaîne ensuite. Hoan intègre le Plan Avenir National, un
accompagnement par la FFT des meilleurs Français de chaque
génération, avec un aménagement scolaire, un suivi sportif, un
suivi médical. Il multiplie aussi sa participation aux divers stages
fédéraux, à Boulouris notamment. Peu à peu, le sport prend toute
son importance dans la vie du jeune bergeracois.
Le
projet prenant forme, les différentes composantes se mettent en
place autour. Thibault Courlet, conseiller sportif de territoire,
basé à Trélissac au siège du comité départemental, est le
responsable et coordinateur de ce projet. Il entraîne Hoan six fois
par semaine, à Trélissac ou à Bergerac. « Au total, cela fait
environ douze heures par semaine avec moi, c'est beaucoup
d'entraînements, une exigence forte, mais c'est obligatoire »,
explique ce dernier.
Une
vie au tennis
Se
rajoutent trois séances par semaine avec son oncle à Bergerac, et
des séances avec Jérémy Bertin, coach de l'USB rugby, qui gère la
partie physique et le mental. Jérémy Bertin qui a très bien connu
le père d'Hoan, joueur puis coach adjoint de l'USB en Fédérale 1.
« Il y a un programme de défini. On se coordonne tous ensemble pour
poser les axes de travail, en s'adaptant au calendrier, aux tournois,
et à ses matchs », complète Alexandre Vu Quang Huy.
Un
encadrement important pour un jeune adolescent de douze ans, qui a la
chance aussi d'échanger avec Mickaël Llodra occasionnellement à
Bordeaux Primrose. Mais avec son statut de sportif espoir, inscrit
sur les listes du ministère des sports, et avec déjà plusieurs
années de pratique derrière lui, une habitude s'est installée chez
Hoan Mouret. « Il a la maturité, la conscience de toute cette
machine autour de lui », explique son père.
«
Il a une exigence naturelle pour se préparer, s'étirer, boire et
s'alimenter, et la maturité vient automatiquement aussi dans les
tournois, pour prendre sa chambre, se doucher, descendre au
petit-déjeuner », continue Thibault Courlet. Des tournois d'abord
nationaux, puis internationaux. Cet été, le choix a donc été fait
de déscolariser Hoan Mouret.
«
C'est un projet familial. Des sacrifices aussi, car cela veut dire se
couper un peu des copains, de l'école. Mais il a participé à ce
choix, il est déterminé à progresser, donc il suit désormais des
cours par le CNED, et a une professeur d'anglais », précise
Sébastien Mouret. Le choix fort effectué doit permettre à Hoan
Mouret de gérer au mieux cette année de transition, où les
tournois vont s'enchaîner.
L'objectif
est en effet de préparer ce qu'il va se passer l'année prochaine,
dans la catégorie des 13/14 ans. Car en étant né en fin d'année
(novembre 2005), et avec un gabarit plus frêle naturellement, Hoan
Mouret doit faire pour l'instant avec un important déficit physique,
face à des enfants ayant parfois près de deux ans d'écart.
Quel
avenir sportif ?
Dans ce projet avant tout familial, Hoan n'est pas seul. Sa soeur Thi Liên, neuf ans, présente aussi un fort potentiel. © D.R. |
«
Pour l'instant, la technique est en place, il reste à gagner en
maturité et en taille. On se lance dans cette saison sans pression,
avec l'envie de découvrir et d'apprendre », explique Sébastien
Mouret. Les tournois à venir vont permettre au jeune tennisman de
progresser, de faire connaissance avec le haut niveau mondial, pour
celui qui est déjà classé 5/6.
Pour
continuer d'accompagner ce développement, son père a créé en mai
dernier une association, « Le Point gagnant d'Hoan Mouret », qui
lui permet juridiquement et légalement de s'adresser à tous les
partenaires souhaitant accompagner financièrement le projet, estimé
à 30000 euros par an (équipements sportifs, soins médicaux,
hébergements et transports en tournois...).
Au
programme donc, des tournois internationaux chez les 13/14 ans, et un
rythme intense. Du 8 au 10 janvier, Hoan Mouret était par exemple en
stage à Poitiers, au pôle France. Puis il a disputé les
qualifications du tournoi de Bolton, de grade 1 (le plus haut), le
vendredi 12 janvier, perdant au deuxième tour. De retour en France
ce mardi, il est parti pour Tarbes dès le mercredi 17 janvier.
S'il
n'a logiquement pas l'âge requis, Hoan Mouret va en effet participer
aux Petits As (grade 1) en passant par les qualifications. Pour
obtenir ce sésame, il fallait remporter un tournoi national, ce
qu'il a fait à Saintes en décembre dernier. « C'est encore de
l'expérience à engranger, il va se confronter à d'autres
nationalités, d'autres état d'esprit », explique son oncle.
«
C'est le meilleur tournoi au monde à cet âge, il y va pour faire connaissance avec le très haut niveau, et
profiter », commence Thibault Courlet, avant d'en dire plus sur
l'idée directrice de la saison 2018. « C'est une année de
transition. L'idée est de se préparer dans ces gros tournois grade
1, et de chercher plus d'objectifs de résultats dans les grades 3 »,
conclut-il.
Hoan
Mouret devrait ainsi participer aux tournois de Zoetermeer (Belgique)
et Rotterdam (Pays-Bas) fin février. Il n'est enfin pas le seul à
suivre cette voie. Dans ce projet familial figure aussi sa petite
sœur Thi Liên, neuf ans, qui suit le même parcours. Des dires de
Thibault Courlet et Alexandre Vu Quang Huy, le potentiel est même
encore supérieur. Une affaire à suivre...
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