Licencié
au CAP Triathlon, Fabrice Bossion se dépense sans compter dans sa
discipline, qu'il vit autant comme un sport que comme un moyen
d'évasion.
Fabrice Bossion, aux côtés de sa compagne Valérie Ducatillion en mai à Bratislava. © D.R. |
Comment
un sport peut faire partie intégrante d'une vie. Fabrice Bossion
pourrait en parler pendant des heures. Pour lui, le triathlon est un
moyen de s'entretenir, physiquement et moralement. Mais c'est aussi
un moyen de pratiquer sa passion et d'y trouver un réel plaisir. Et
c'est enfin une bonne excuse pour s'offrir quelques belles vacances à
partager en famille.
L'athlète
licencié au CA Périgueux Triathlon s'est tourné progressivement
vers cette discipline complète et exigeante qu'est le triathlon. Au
départ, c'est dans la course à pied que celui qui est originaire de
la région parisienne se lance en compétition. « J'ai commencé dès
le plus jeune âge dans la course à pied. Puis, au bout d'un moment,
il y a de la lassitude, et on voit que les résultats plafonnent
aussi », explique Fabrice Bossion.
Nouveau(x)
défi(s)
Il
y a une vingtaine d'années maintenant, les choses changent tout de
même. Arrivé dans le bergeracois, il travaille comme maître
nageur, trouve une opportunité dans un centre de vacances. Pour
passer ses diplômes et conserver un niveau intéressant, le coureur
devient nageur.
Son
brevet d'état de natation obtenu au CREPS, il évolue de fil en
aiguille vers une pratique sportive diversifiée. Quand il observe ce
qu'il se passe autour de lui, Fabrice Bossion saute alors le pas, et
élargit encore ses compétences : « En Dordogne comme en France, je
voyais cette émergence du triathlon. J'aimais ce concept
d'enchaînement de disciplines, avec une atmosphère sympa, donc je
me suis mis au vélo ».
Un
peu de temps pour découvrir cette nouvelle discipline, ces nouveaux
efforts, et l'athlète se lance dans la compétition. Pour lui comme
pour les autres, le plaisir arrive rapidement. Mais derrière le
passionné se cache aussi le sportif, le compétiteur. Alors son
regard se tourne assez vite vers les résultats, et le sérieux vient
avec.
«
Les résultats sont vite venus, donc on se prend un peu plus au
sérieux, au-delà de l'entraînement, on fait attention à la
diététique... », glisse le périgourdin. Sans perdre de vue ce
côté convivial et festif que saluent tous les pratiquants, amateurs
ou plus, et qui efface l'exigence et la dureté de la discipline.
«
Le déclic est venu en 2013, avec le titre de champion de France de
triathlon à Nice. C'est important, ça m'a ouvert les portes de
l'équipe de France en groupe d'âges », se rappelle Fabrice
Bossion. Qui sera en 2015 champion d'Europe d'aquathlon et de
triathlon, toujours par groupe d'âge. Car en-dessous des champions
élites, les professionnels, les courses dîtes « amateurs »
regroupent les athlètes par âge, de cinq ans en cinq ans.
En
France, la sélection se fait par la Fédération, qui prend en
compte les résultats effectués sur la course décernant le titre de
champion national. « Les cinq premiers sont sélectionnables, chacun
décidant s'il veut aller ou non sur la compétition. Le champion
d'Europe de la catégorie d'âge est aussi directement qualifié »,
précise l'athlète.
Parcourir
l'Europe pour participer à ces courses, c'est ensuite un choix pour
ces athlètes amateurs. La Fédération n'a en gestion que les
athlètes élites. Pour les autres, il faut tout prendre en charge :
déplacement, logement, inscription. Mais Fabrice Bossion a trouvé
une solution pour tout concilier.
Car
il n'est pas seul dans ces épreuves. Sa compagne, Valérie
Ducatillion, est aussi triathlète au CAP. Et participe comme lui aux
événements français, européens, et bientôt mondiaux. « Vivre ça
à deux est exceptionnel. Et pour ces compétitions à l'étranger,
on part une semaine et on reste après la course dans le pays. C'est
notre façon de partir en vacances, d'assouvir aussi notre passion du
voyage », glisse Fabrice Bossion.
De
beaux résultats
Côté
voyage, l'année 2017 va être chargée. Le 27 mai dernier déjà, le
couple était à Bratislava pour les championnats d'Europe
d'aquathlon (1 km de nage, puis 5 km de course à pied). Une
compétition qui a sourit à Fabrice Bossion, premier dans la
catégorie des 50-54 ans (il est né en 1965). De quoi récupérer
son titre de 2015, perdu l'an passé avec une deuxième place.
Mais
cette fois, tout s'est mieux bien déroulé. Pour cette course, les
vingt-cinq concurrents européens partaient du bord d'un lac, avec un
circuit de nage à parcourir deux fois, entrecoupé d'une sortie à
l'australienne (les athlètes font une boucle, puis sortent de l'eau
avant de rentrer de nouveau pour le deuxième tour).
«
Quand je sors de l'eau, difficile pour moi de savoir où je suis.
Mais ma compagne me dit cinquième. Je fais une belle transition et
c'est après que je vois que le vélo ouvreur est juste cinquante
mètres devant », détaille le périgourdin. La transition, moment
clé à négocier dans une course.
En
aquathlon, le principe est simple. Pour Bratislava, les athlètes
avaient l'obligation d'avoir leur tenue en néoprène. Il s'agit de
l'enlever et de la poser dans sa propre boîte pour garder sur soi la
combinaison trifonction. Puis de récupérer dans cette même caisse
les chaussures de course, et selon les athlètes la casquette ou les
lunettes de soleil, le tout ayant été déposé par les athlètes
eux-mêmes avant le départ.
Il
faut ensuite suivre le tapis pour sortir du parc et attaquer le
circuit de course, de cinq kilomètres. « C'est un moment à ne pas
négliger, ça se travaille à l'entraînement. Il faut enlever la
fermeture éclair, mettre les chaussures alors que l'on sort de l'eau
et que l'on est mouillé... », continue-t-il. Avant les derniers
efforts, et pour Fabrice Bossion la délivrance. Après 33'24''
d'effort : 14'22 en natation, 33'' de transition, et 18'28 de course
à pied. Pour finir 57'' devant un allemand, et 1'14 devant un
espagnol.
Une
satisfaction, mais pas un aboutissement pour autant. La dureté de la
discipline, les progrès sans cesse effectués par tous ne permettent
aucun relâchement. Il faut continuer à s'entraîner. Pour le
périgourdin, c'est huit à quinze heure par semaine, à raison d'une
à deux séances par jour.
«
A Périgueux, les entraînements sont planifiés, avec trois créneaux
de piscine par semaine, deux de course à pied au stade, et une
sortie vélo le dimanche matin. Mais chacun aime aussi avoir ses
propres repères, insister sur un point plutôt qu'un autre, ajuster,
cela vient avec l'expérience », liste-t-il.
Des
expériences, il va continuer à en vivre pour la suite de l'année.
Et ce très rapidement, avec le championnat d'Europe de triathlon ce
samedi 24 juin à Dusseldorf (Allemagne). Au programme, la distance
S, soit sept-cent-cinquante mètres de natation, une transition,
vingt kilomètres de vélo, une autre transition, et cinq kilomètres
en course à pied.
Une
compétition que Fabrice Bossion vivra là-encore avec sa compagne.
Et ce n'est pas terminé. Les émotions fortes, c'est en septembre
qu'elles seront, avec le championnat du monde de triathlon, organisé
le 15 septembre à Rotterdam aux Pays-Bas. « On y va car c'est
jouable géographiquement. C'est une autre dimension, avec des
athlètes que l'on n'a pas l'habitude de côtoyer », sait le
dordognot.
Mais
le moment sera fort à vivre pour ce passionné, simplement heureux
de pouvoir pratiquer son sport sans contrainte, avec le plaisir de
l'effort, celui du partage, et de la découverte. « Il y aura le
protocole, la parade des nations, on est avec les athlètes élites
de la Fédération, les coachs. On a en triathlon un respect mutuel
entre les élites et les amateurs, ce sera un moment forcément
sympathique à vivre », se réjouit Fabrice Bossion.
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