Peu de surprises

Alors que s'est ouvert ce lundi le tableau final de l'Engie Open du Périgord, peu de surprises dans des premières rencontres toutefois serrées.

La grosse performance est pour Maelys Bougrat, qui s'offre
un deuxième tour en tournoi 25000$ à quinze ans seulement.
© Sylvain Desgroppes.

Six des seize matchs du premier tour se déroulaient ce lundi en ouverture de l'Engie Open du Périgord, tournoi ITF de 25000$. Pour les trois françaises opposées à des joueuses étrangères, pas de suspense, aucune n'a renversé la hiérarchie établie.

Jade Suvrijn a pu y croire contre la lettone Diana Marcinkevica, notamment en gagnant le premier set grâce à un beau tennis, mais la suite aura été plus compliquée. De même, Emmanuelle Salas n'a rien pu faire face à la japonaise Mari Osaka, deux joueuses sorties des qualifications. Un duel franco-nippon décidément à sens unique, puisque l'aventure s'est terminée pour la jeune Diane Parry contre la tête de série numéro 3 Ayano Shimizu. L'américaine tête de série numéro 1 Usue Maitane Arconada est elle-aussi passée, non sans difficulté, face à la bulgare sortie des qualifications Aleksandrina Naydenova.

Les deux seules rencontres où la joueuse la mieux classée se sera faite éliminée sont finalement les deux opposant des françaises. Avec une première surprise, l'élimination d'Elixane Lechemia, demi-finaliste l'an passé, et quart de finaliste en 2015, lors de son retour sur le circuit, qui aura laissé échapper de nombreuses occasions face à Jessika Ponchet, plus opportuniste.

L'autre surprise est la belle histoire qui se prolonge pour Maelys Bougrat. A quinze ans, celle qui n'avait jamais gagné de match en ITF jusqu'alors malgré quatre tentatives dans des qualifications, a non seulement passé les deux tours samedi et dimanche, mais elle a aussi renversé la vapeur pour éliminer Victoria Muntean, qui l'avait justement battu une semaine avant au premier tour de qualification de Montpellier.

Place ce mardi aux dix autres matchs du premier tour, ainsi qu'au huitième et dernier match du premier tour de double. Avec notamment l'entrée en lice de la tête de série numéro 2 et finaliste malheureuse l'an passé, l'espagnole Olga Saez Larra, celle de la seule tête de série française Sherazad Reix, qui sort juste d'une finale perdue à Montpellier. Sans oublier en fin de journée, aux alentours de 18h00, l'opposition entre la locale de l'étape Audrey Albié et l'ancienne numéro 7 mondiale, la suissesse Patty Schnyder.

Usue Maitane Arconada [1] (USA, 218e) – Aleksandrina Naydenova (q, BUL, 298e) : 4-6 ; 6-1 ; 6-4

Malgré une petite frayeur au premier set, la tête de série n°1
Usue Maitane Arconada s'est qualifiée pour le second tour.
© Sylvain Desgroppes.

Pour son entrée en lice à Périgueux, la tête de série numéro 1 Usue Maitane Arconada ne s'attendait probablement pas à cela. Si elle prend d'entrée le service de son adversaire bulgare, elle perd cet avantage dans la foulée. Ce qui annonce la suite, puisque les spectateurs verront quinze break en vingt-sept jeux disputés. Les joueuses ne se lâchent pas du premier set, et c'est finalement Aleksandrina Naydenova qui conclut sur le service adverse (4-6). A la suite d'un jeu très disputé, elle conserve ensuite son service pour bien lancer son deuxième set. Malheureusement, la suite est une longue chute face à une favorite qui entre enfin dans son tournoi. Bilan : six jeux de rang, avec sept points concédés seulement pour égaliser à un set partout (6-1). Le dernier set commence ensuite par cinq jeux de break, avant qu'Aleksandrina Naydenova ne soit la première à gagner sa mise en jeu (2-4). Ce sera paradoxalement le dernier signe positif pour la bulgare, qui voit son adversaire dérouler quatre jeux consécutifs pour justifier son statut (6-4).

Victoria Muntean (q, FRA, 642e) – Maelys Bougrat (q, FRA, NC) : 6-0 ; 6-7 (1-7) ; 1-6

Victoria Muntean, proche de la victoire, a subi le retour
de Maelys Bougrat sans pouvoir rien faire...
© Sylvain Desgroppes.

Entre les deux françaises sorties des qualifications, le match aura été à plusieurs vitesses. Tombeuse de la russe Sofya Golubovskaya (841e) puis de la française Théo Gravouil (612e), la jeune Maelys Bougrat, quinze ans, a eu bien du mal à entrer dans son match. Surtout qu'en face, Victoria Muntean joue un tennis propre, et remporte le premier set sur le score sans appel de 6-0 en trente-deux minutes seulement. En début de deuxième set, enfin Maelys Bougrat se réveille, gagnant son service puis breakant son adversaire (0-2). Une adversaire qui recolle vite cependant. Aucune des deux joueuses n'arrive ensuite à conserver sa mise en jeu, tant et si bien que Victoria Muntean sert pour le match (5-4). Mais solide mentalement à quinze ans, Maelys Bougrat va chercher le jeu décisif, qu'elle gagne sans forcer (6-7). En pleine confiance, elle enchaîne et remporte les quatre premiers jeux de la deuxième manche. Une avance définitive pour aller chercher la qualification (1-6), et prolonger encore le rêve.

Maelys Bougrat joue sans complexe sur ce tournoi,
en pleine confiance.
© Sylvain Desgroppes.

Maelys Bougrat : « Je suis super contente, surtout que le match était mal parti pour moi à 6-0/5-4, mais je n'ai rien lâché, au contraire, je me suis dit que je n'avais plus rien à perdre et j'ai tout donné pour aller gagner le jeu décisif. Dans le premier set, si mon adversaire jouait bien, de mon côté, je ne suis pas assez allé de l'avant, je lui ai laissé faire les points gagnants. Puis je me suis lâché, j'ai attaqué. J'étais venu sans objectif particulier, en tous cas sans un but à atteindre obligatoirement. Je me sens bien, je ne ressens pas de fatigue, et vu que je ne joue pas, on va s'entraîner demain (ce mardi) pour régler quelques détails ».

Jessika Ponchet (FRA, 407e) – Elixane Lechemia (FRA, 360e) : 4-6 ; 7-5 ; 6-4

Parfois dos au mur, Jessika Ponchet a su à chaque fois
redresser la situation pour l'emporter.
© Sylvain Desgroppes.

Duel intéressant entre deux françaises proches au classement WTA, le match entre Jessika Ponchet et Elixane Lechemia aura tenu toutes ses promesses pour ce qui est du suspense en tous cas. Si les deux joueuses remportent tout d'abord leurs deux premières mises en jeu, quatre breaks suivent (4-4). Avant qu'Elixane Lechemia, juste devant son adversaire du jour à la WTA, ne gagne sa mise en jeu et conclut sur le service adverse (4-6). Le début du deuxième set est identique au premier : chacune des joueuses gagnant ses deux mises en jeu, avant que Jessika Ponchet ne réalise un break, perdu dans la foulée (3-3). La pression est alors sur les épaules de Jessika Ponchet au moment de servir alors que son adversaire est à un jeu du match (4-5). A deux points même, menant 15-40. Mais Jessika Ponchet sauve les deux avant d'enchaîner pour gagner le set 7-5. Toujours appliquées dans les débuts de set, les deux françaises remportent leur trois premiers

Match des occasions manquées pour Elixane Lechemia,
habituellement plus en réussite sur la terre battue périgourdine.
© Sylvain Desgroppes.

jeux de service du troisième set (3-3), avant que Jessika Ponchet ne réalise le break (4-3), ce qui la met en position de conclure sur sa mise en jeu (5-4). Mais elle se retrouve menée 0-40, et l'affaire semble mal embarquée. Pourtant, elle va sauver ces trois balles de débreak, et deux autres encore pour conclure sur sa deuxième balle de match 6-4. Sur l'ensemble de la rencontre, cette dernière aura été plus opportuniste, convertissant chacune des cinq balles de break qu'elle se sera procurée, quand Elixane Lechemia n'a fait de même que sur quatre des quatorze balles de break en sa faveur.

Diane Parry (q, FRA, NC) – Ayano Shimizu [3] (JPN, 240e) : 2-6 ; 3-6

Entrée dans le tournoi tout en maîtrise
pour la tête de série n°3 Ayano Shimizu.
© Sylvain Desgroppes.

La marche était-elle trop haute ? C'est ce que l'on pouvait imaginer avant même le début de la rencontre pour Diane Parry, tant le défi était de taille pour la jeune française de quatorze ans face à la tête de série numéro 3 du tournoi. Une japonaise qui ne semble pas disposée à laisser d'ouverture à son adversaire, en prenant d'entrée de match deux breaks d'avance (0-4). Diane Parry ne lâche rien cependant, elle prend même le service de son adversaire pour se rapprocher (2-4), mais Ayano Shimizu break la française à son tour et enchaîne pour conclure le set sur deux jeux blancs (2-6). En insistant tôt dans le deuxième set, Ayano Shimizu pense se débarrasser définitivement de son adversaire (0-2). Mais Diane Parry ne lâche rien, à l'image de ses matchs de qualification, et recolle à 3-3. Le tout avant que la japonaise ne gagne les trois jeux suivants, dans un deuxième set tout de même accroché, puisque malgré les trois jeux d'écart (3-6), Ayano Shimizu n'a gagné que cinq points de plus.

Mari Osaka (q, JPN, 440e) – Emmanuelle Salas (q, FRA, 824e) : 6-2 ; 6-3

Mari Osaka est parfaitement dans son tournoi.
© Sylvain Desgroppes.

Si la japonaise Mari Osaka et la française Emmanuelle Salas sortaient toutes deux des qualifications, l'écart entre elles était réel : près de 400 places à la WTA. Et cela se voit vite, Mari Osaka menant d'entrée de match 4-0. Les deux joueuses gagnent ensuite leurs mises en jeu, difficilement pour Emmanuelle Salas, et Mari Osaka conclut donc le premier set 6-2. Le deuxième set sera plus serré. La française tient bien son service, et chaque jeu est très disputé (3-3). Mais la nippone finit par breaker (4-3), décisif avant de vite conclure la rencontre 6-3. Comme d'habitude en comptant ses deux tours de qualification, Mari Osaka aura été expéditive, elle qui n'a jamais perdu plus de trois jeux dans le même set en trois matchs, passant seulement 1h05, 1h13, et ce lundi 1h11 sur les terrains.

Diana Marcinkevica (LAT, 323e) – Jade Suvrijn (FRA, 507e) : 2-6 ; 6-4 ; 7-6 (7-2)

Diana Marcinkevica a su retourné une situation
mal embarquée pour l'emporter en trois sets.
© Sylvain Desgroppes.

Alors que la française Jade Suvrijn avait la charge de lancer les hostilités, le ton est vite donné, puisque celle-ci se fait breaker par son adversaire lettone Diana Marcinkevica. Ce sera la tendance forte de ce premier set, avec six break réalisés au total en huit jeux disputés. En conservant tout de même à deux reprises son service, Jade Suvrijn gagne le premier set (2-6). Mais dès l'entame de deuxième set, elle se fait breaker. Et pour la première fois du match, Diana Marcinkevica gagne sa propre mise en jeu (2-0). La française réduit bien l'écart (2-1), avant que six breaks ne se succèdent encore, la bulgare égalisant finalement à un set partout en remportant son jeu de service (6-4). le match est toujours aussi serré dans le troisième set, qui commence par un break de chaque côté. Les deux joueuses ne se lâchent plus, et prennent la direction du jeu décisif. Jeu ou la lettone se procure vite cinq balles de match. La deuxième suffira pour l'emporter donc 7-6 (7-2).