Le
deuxième tour des qualifications aura réservé son lot de
surprises, et aussi de belles histoires notamment pour deux jeunes
françaises.
Comme Diane Parry, quatorze ans, la française Maelys Bougrat, quinze ans, accède au tableau principal. © Sylvain Desgroppes. |
Après
un premier tour de qualification qui aura vu évoluer de très
nombreuses jeunes joueuses, mais où la logique aura été
relativement respectée, ce dimanche, le deuxième tour aura proposé
de belles empoignades, certaines se concluant par un renversement de
la hiérarchie.
Les
places pour entrer dans le tableau final de cet Engie Open du
Périgord, ITF de 25000 $ de Périgueux, se méritent. Même
''trop'', au regard du combat à livrer pour gagner seulement un
point au classement WTA, comme en souriait Victoria Muntean,
qualifiée après 3h27 de match face à sa compatriote Mallaurie
Noël.
Vingt
françaises étaient présentes au premier tour, elles étaient
encore onze sur les cours ce dimanche. Pour trois duels
franco-français tout d'abord. L'anecdote voulant que la plus jeune
des joueuses sera à chaque fois allée chercher le précieux sésame,
dans des matchs allant tous au-delà des quatre-vingt-dix minutes de
jeu.
Pour
les cinq autres rencontres, la mission était difficile, puisque les
françaises affrontaient toutes des joueuses étrangères mieux
classées. Malgré tout, deux auront tiré leur épingle du jeu, non
sans batailler ferme, Léa Tholey (894e) éliminant la japonaise
Chihiro Muramatsu (473e), et Emmanuelle Salas (824e) sortant
l'américaine Yuki Kristina Chiang (607e).
A
noter enfin les très belles performances de Diane Parry et Maelys
Bougrat, respectivement quatorze et quinze ans, qui se sont
qualifiées pour le tableau principal pour la première fois de leur
jeune carrière, elles qui sont arrivées sur le circuit ITF depuis
le printemps seulement. Aucune n'avait gagné le moindre match de
qualification avant Périgueux. Au total donc, cinq françaises
sortent des qualifications, accompagnées d'une japonaise, pays au
contingent important (cinq joueuses sur le tournoi), d'une
américaine, et d'une espagnole.
Un
beau tableau
Ce
lundi commence le tableau principal. Un tableau relevé, bouleversé
jusque dans les derniers instants des inscriptions. En effet, lors de
la dernière actualisation du classement WTA, Usue Maitane Arconada,
une américaine, a gagné 18 places pour atteindre la 218e place
mondiale et obtenir le statut de tête de série numéro 1, juste
devant l'espagnole Olga Saez Larra, finaliste l'an passé, et tête
de série numéro 2.
La
brésilienne Teliana Pereira, ancienne gagnante à Périgueux en
2013, a du de son côté déclarer forfait, suite à une blessure
contractée lors du deuxième tour du tournoi ITF de Montpellier, où
elle a abandonné face à la française Marine Partaud.
Toujours
pour les têtes de série, les fans de tennis pourront reconnaître
la tête de série numéro 6. Il s'agit de la suissesse Patty
Schnyder, ancienne numéro 7 mondiale (meilleur classement en 2005).
Après plus de quatre ans de retraite, elle est revenue sur les
circuits ITF à l'été 2015, gagnant vite des points pour remonter
aujourd'hui à la 280e place mondiale, à 38 ans. Non-inscrite, elle
bénéficie de la wild-card détenue par le président du CAP
Périgueux, et directeur du tournoi, Bernard Darqué.
Côté
français, une seule joueuse dans les huit meilleures, Sherazad Reix,
qui vient de s'incliner en finale du tournoi de Montpellier ce
dimanche face à la roumaine Dulgheru. Au total, et avec les
qualifications, seize françaises composeront le tableau final. Le
pays forcément le plus représenté, devant le Japon avec quatre
joueuses.
L'Espagne
aura également trois représentantes, et la Belgique deux. La
Bulgarie, les Etats-Unis, l'Italie, la Lettonie, le Mexique, la
Roumanie, et la Suisse auront une joueuse. Ce lundi, les rencontres
débuteront à 10h30. Au programme, les six premiers seizièmes de
finale en simple et l'ensemble des huitièmes de finale en double.
Aleksandrina
Naydenova (BUL, 298e) – Juliette Colard (FRA, NC) : 6-2 ; 6-1
La
partie s'annonçait déséquilibrée entre la jeune française
Juliette Colard, seize ans et sans classement, et la bulgare
Aleksandrina Naydenova, tête de série numéro 1 des qualifications,
statut lui ayant permis d'être la seule joueuses à être exemptée
du premier tour de qualification le samedi. Si les débuts sont
équilibrés, chaque joueuses remportant sa mis en jeu (2-2). Puis la
bulgare accélère pour remporter quatre jeux de rang, concluant sur
le service de la française (6-2). Elle continue sur le même rythme,
profitant du service défaillant de Juliette Colard pour se détacher
(3-0). La française gagne bien sa mise en jeu (3-1), mais tout va
trop vite et la bulgare se qualifie en 1h09 (6-2, 6-1).
Aleksandrina Naydenova a passé facilement son seul tour de qualification. © Sylvain Desgroppes. |
Yuki
Kristina Chiang (USA, 607e) – Emmanuelle Salas (FRA, 824e) : 4-6 ; 6-3 ; 2-6
Après une frayeur dans le deuxième set, Emmanuelle Salas s'est bien ressaisie pour s'imposer en deux heures et demie. © Sylvain Desgroppes. |
Si
l'américaine Yuki Kristina Chiang semblait légèrement favorite sur
le match eu égard à son classement, les premières minutes du match
l'auront vite fait déchanter. Emmanuelle Salas rentre sans complexe
dans la rencontre, et break d'entrée, un break vite confirmé (0-2,
puis 1-3). Lorsque l'américaine débreak, la française refait
l'effort (3-4). Mais elle laisse encore échapper sa mise en jeu
(4-4). Avant de breaker et cette fois de conclure (4-6). Si son
adversaire démarre bien le deuxième set, Salas riposte en gagnant
sa mise en jeu puis en breakant (1-2). Mais tout se dérègle
ensuite, et Yuki Kristina Chiang déroule (6-3). La française, qui
avait demandé des soins à quelque jeux de la fin du deuxième set,
revient alors totalement dans le match. Elle retrouve ses repères et
gagne ce troisième set 2-6, bouclant le match en 2h28 de jeu.
Chihiro
Muramatsu (JPN, 473e) – Léa Tholey (FRA, 894e) : 4-6 ; 5-7
Pour
la française Léa Tholey, 894e mondiale, la mission s'annonçait
difficile face à la japonaise Chihiro Muramatsu, tête de série
numéro 3 des qualifications avec sa place de 473e mondiale.
D'entrée, les deux joueuses perdent leur service. Puis Léa Tholey
offre un break à son adversaire lors du troisième jeu, commettant
trois double-fautes. Break que la japonaise confirme (3-1, puis 4-2).
Mais Léa Tholey parvient à accélérer sur la fin de set, sortant
son adversaire de son rythme, pour arracher le premier set en une
heure de jeu (4-6). Une séquence qui se retrouve au deuxième set.
Chihiro Muramatsu break d'entrée puis gagne sa mise en jeu (2-0),
mais Léa Tholey enchaîne ensuite quatre jeux consécutifs (2-4). La
japonaise débreak cependant, recolle, puis break encore, se
retrouvant en position de servir pour le set (5-4). La française va
alors finir en trombe, enchaînant finalement trois jeux blancs, dont
deux sur le service adverse, pour remporter le deuxième set 5-7 et
le match.
Auteure de l'une des belles performances de la journée, Léa Tholey s'est ouvert le chemin du tableau principal. © Sylvain Desgroppes. |
Diane
Parry (FRA, NC) – Mathilde Armitano (FRA, 1024e) : 7-5 ; 6-3
Déjà
auteure d'une très belle performance en éliminant la mexicaine Ana
Sofia Sanchez, 564e mondiale, au premier tour de qualification, la
jeune française Diane Parry, quatorze ans, a récidivé au deuxième.
Elle qui, en ITF, n'avait gagné que deux matchs, des premiers tours
de qualification de tournois 15000 $, se retrouve dans le tableau
principal. Face à Mathilde Armitano, elle aura fait la différence
d'entrée, gagnant ses deux mises en jeu et breakant une première
fois (3-0). Mais Mathilde Armitano se reprend, et débreak (3-2).
Diane Parry break encore (4-2), mais son adversaire ne s'en laisse
pas compter et recolle (4-4, puis 5-5). Le moment choisit par la
jeune joueuse pour gagner son service et conclure par un break (7-5).
Dos au mur, Mathilde Armitano se lance avec envie dans le deuxième
set et break sur le premier jeu. Mais Diane Parry débreak dans la
foulée pour garder les commandes, et breaker encore lors du sixième
jeu (4-2). Un break confirmé avec solidité sur son jeu de service.
Mathilde Armitano pousse son adversaire à servir pour le match
(5-3). Moment délicat pour la jeune joueuse, qui se retrouve alors
avec trois balles de débreak. Mais elle enchaîne cinq points de
rang pour conclure sur sa première balle de match (6-3).
Comme Ana Sofia Sanchez avant, Mathilde Armitano s'est faite surprendre par Diane Parry. © Sylvain Desgroppes. |
Nouvelle grosse performance de Diane Parry, qui va participer à son premier tableau final en ITF, à quatorze ans. © Sylvain Desgroppes. |
Diane
Parry : « Le premier tour était plus compliqué que celui-ci, face
à une fille qui jouait bien au tennis. Il a fallu que je change ma
façon de jouer en fin de match, quand je me retrouve menée
6-3/3-6/2-5, je me suis lâché et ça a tourné en ma faveur. Pour
ce second tour, il n'y avait pas d'échanges, peu de rythme, j'ai eu
plus de mal à trouver mon meilleur niveau. Mais c'est bien aussi de
passer ce genre de match, il faut savoir gagner quand on est moins
bien aussi. Je me sens bien, je ne ressens pas de fatigue, j'ai
beaucoup progressé physiquement ces derniers temps. Je veux
maintenant faire le maximum, je n'ai pas de classement, je viens ici
pour prendre de l'expérience et pour apprendre encore, ce que je
fais encore mieux en jouant dans ces qualifications de plus gros
tournois ».
Théo
Gravouil (FRA, 612e) – Maelys Bougrat (FRA, NC) : 3-6 ; 4-6
Théo Gravouil n'a pas trouvé les solutions face à la jeune Maelys Bougrat. © Sylvain Desgroppes. |
L'autre
belle surprise vient donc de Maelys Bougrat, quinze ans, elle-aussi
sans classement WTA et qui a écarté deux têtes de série pour
s'offrir sa place dans les trente-deux dernières joueuses. Après la
russe Sofya Golubovskaya (841e), c'est la française Théo Gravouil
(612e) qui en a fait les frais. Pourtant, elle rentre bien dans son
match en gagnant son service. Mais Maelys Bougrat en fait de même,
puis prend un break, qu'elle confirme aussitôt (1-3). Les deux
joueuses gagnent leurs mises en jeu, jusqu'à ce que la plus jeune
prenne encore celui de son adversaire avec opportunisme pour conclure
(3-6). Dans le deuxième set, chacune aura ensuite sa période. Théo
Gravouil prend une première option (2-0), et après que son
adversaire ait égalisé (2-2), elle repart à l'attaque (4-2). Mais
très déterminée, Maelys Bougrat gagne les quatre jeux suivants et
file vers le tableau principal, là-aussi pour la première fois de
sa jeune carrière.
Schena
Benamar (FRA, NC) – Julia Payola (ESP, 997e) : 4-6 ; 0-6
L'espagnole Julia Payola a batu la française Schena Benamar. © Sylvain Desgroppes. |
Schena
Benamar, dix-huit ans, n'aura de son côté pas connu la même
réussite que la veille dans son bon match face à Alice Bacquié.
Son début de match est pourtant prometteur, puisqu'elle break
immédiatement son adversaire Julia Payola. Même si l'espagnole
réagit, la française prend encore un break et cette fois le
confirme (3-1). Si l'espagnole s'accroche (3-2), en signant un jeu
blanc, Schena Benamar montre sa bonne forme (4-2). Mais tout peut
aller vite en tennis, et en quelques minutes et quatre jeux, c'est
l'espagnole qui boucle la première manche 4-6. Tout continue de
marcher à l'envers dès les premières balles du deuxième set. Les
points défilent bien trop vite pour la française, qui n'en remporte
que neuf sur les trente-quatre disputés. Julia Payola enchaîne
ainsi dix jeux de rang pour finir sur un set blanc 0-6 en trente
minutes seulement.
Mari
Osaka (JPN, 440e) – Alice Tubello (FRA, NC) : 6-3 ; 6-3
La japonaise Mari Osaka a disposé de la jeune française Alice Tubello sans trop de difficulté. © Sylvain Desgroppes. |
Si
la française Alice Tubello, seize ans, avait pu se débarrasser sans
encombre de la britannique Tiffany William (6-1/6-1), comme elle
non-classée, lors du premier tour des qualifications samedi, la
marche était trop haute contre la solide japonaise Mari Osaka, qui
n'avait pas fait de détail face à Maud Vigné non plus (6-3/6-0).
Dans le premier set, conserver son avantage sur son jeu de service
est bien difficile pour les deux joueuses, avec six breaks en neuf
jeux disputés. C'est la japonaise qui s'en sort le mieux (6-3). Et
qui, sur son service, attaque fort, pour prendre deux breaks d'avance
dans le deuxième set (4-0). Il n'y en a plus qu'un lorsque la
française trouve quelques solutions, pour se rapprocher à 4-2. Les
deux joueuses gagnant ensuite leur mise en jeu, Mari Osaka se trouve
en position de conclure sur son service et ne s'en prive pas (6-3).
Victoria
Muntean (FRA, 642e) – Mallaurie Noël (FRA, 820e) : 6-4 ; 6-7 (2-7) ; 7-5
Mallaurie Noël n'a pas trouvé les solutions pour déborder Victoria Muntean. © Sylvain Desgroppes. |
Enfin,
c'était le match qui pouvait apparaître comme le plus serré sur le
papier, entre deux têtes de série aux classements très proches à
la WTA, deux françaises en forme, avec des premiers tours faciles
(deux jeux concédés par Victoria Muntean, aucun par Mallaurie
Noël). Et la rencontre aura tenu toutes ses promesses. Très vite,
les joueuses ne se quittent pas. Victoria Muntean break d'entrée,
mais Mallaurie Noël répond. Chacune gagne ensuite son jeu de
service, puis lorsque la première refait le break, la deuxième se
rattrape encore de suite (3-3, puis 4-4). Le troisième break réalisé
par Victoria Muntean est cependant le bon, cette dernière gardant
cette fois son service pour conclure le premier set 6-4. Si Mallaurie
Noël gagne ensuite sa mise en jeu, Victoria Muntean en fait de même,
avant de breaker et de se détacher (3-1). Son jeu gêne
considérablement une Mallaurie Noël qui n'arrive pas à la
déborder, ou trop peu. Les jeux défilent jusqu'à 5-3, où une
balle de match se présente pour Victoria Muntean sur le service
adverse. Balle de match manquée, ou plutôt sauvée par Mallaurie
Noël, qui prend ensuite le service de son adversaire lorsque cette
dernière sert pour le match (5-5). Le jeu décisif est facilement
remporté sept points à deux, et les deux joueuses se dirigent vers
un troisième set, alors que l'on joue depuis 2h10 déjà. La
dynamique est maintenant du côté de Mallaurie Noël. Victoria
Muntean, qui s'est retrouvée à un point de la victoire, doit se
remettre dans le match alors qu'elle est vite menée (1-3). Mais avec
beaucoup d'abnégation, elle revient au score, puis comme au deuxième
set, se retrouve à servir pour le match (5-3). Mallaurie Noël break
une fois de plus et prolonge les débats, que Victoria Muntean va
conclure sur le service de son adverse (7-5) après 3h27 de jeu. Le
match le plus long de ces qualifications.
Victoria Muntean a lutté avant de pouvoir obtenir sa place dans le tableau principal. © Sylvain Desgroppes. |
Victoria
Muntean : « C'était un très gros combat, le match était à
l'image de ce que j'attendais. J'ai essayé de rester concentré tout
le temps, de m'encourager, de rester focalisé sur moi-même pour
jouer tous les points à fond. J'ai une balle de match au deuxième
set, mais elle joue bien le coup et de mon côté, je me complique un
peu la vie. Je suis contente aussi de voir que malgré ce scénario
où je laisse filer une balle de match pour finalement perdre le set,
je suis arrivé à me remettre dedans. Le troisième set, c'est un
nouveau match qui commence, j'ai essayé de ne pas penser au score,
je me sentais bien physiquement et je suis à l'aise sous la chaleur
donc de ce côté-là ça allait, il fallait que je ne pense qu'aux
points, un par un ».
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