Tradition
oblige, la rotation se fait dans les buts de Bergerac, gardés par
René Dolivet en coupe. Zoom sur le travail effectué au BPFC avec
Pascal Gomes.
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Pascal Gomes. © BPFC. |
Si
le football est un sport si populaire, c'est parce qu'il peut se
pratiquer par tous et partout. S'il est aussi beau, c'est par son
côté imprévisible. S'il est aussi difficile, c'est parce qu'il
existe des gardiens de but, hommes à part prêts à tout pour
empêcher l'adversaire d'atteindre son objectif ultime lui donnant la
victoire, marquer un but.
Même
si la saison passée justement, la répartition des rôles entre
Anthony Loustallot et René Dolivet a parfois pu paraître floue. «
On a décidé de modifier les choses à la mi-saison, et d'installer
une rotation, avec des objectifs de points toutes les trois journées
pour chaque gardien. C'était ma décision, et c'était une erreur de
ma part », analyse avec lucidité Fabien Pujo.
Travail
de fond
La
saison se finissant, et après de longues discussions, les deux
gardiens restent finalement au club. Avec une répartition plus
claire : René Dolivet est désormais la doublure d'Anthony
Loustallot, qui a le championnat, son collègue le remplaçant en
coupe. Au sein du staff aussi, les choses évoluent. « Cette saison,
Pascal Gomes a les pleins pouvoirs sur les gardiens. On a un vécu
ensemble d'une saison, il y a une vraie relation d'amitié, et une
confiance totale », glisse Fabien Pujo.
Avec
Pascal Gomes, il faut dire que l'entraîneur bergeracois tient un
homme d'expérience. L'ex-portier trélissacois compte notamment plus
de deux cents matchs dans les buts en Ligue 2. Un passé qui n'est
pas anodin pour installer une meilleure relation avec les deux
portiers qu'il entraîne. « Il faut forcément un minimum de métier
pour comprendre les tenants et les aboutissants de ce poste »,
explique Pascal Gomes.
Gardien,
le poste le plus particulier du football. Un fonctionnement unique,
une méthodologie, une approche des entraînements, de la compétition
qui en font des êtres à part. « C'est un rôle atypique, des
aptitudes complètement à part des autres joueurs. On est les seuls
à pouvoir prendre le ballon avec les mains », s'exclame le coach
des gardiens.
Une
banalité en apparence, mais qui a un sens profond. « Il faut être
bon manuellement, avoir des capacités de coordination. Et les
évolutions récentes font qu'un gardien doit être capable de jouer
au pied aussi, il faut désormais être bon techniquement »,
continue Pascal Gomes. Une large palette de compétences qui impose
par conséquence une masse de travail bien plus importante à
l'entraînement.
«
On dit toujours qu'il faut être un peu fou pour jouer gardien. Et on
le voit dans les séances, où l'on multiplie les répétitions de
gestes. Il faut de la puissance, de l'explosivité, du gainage, et
une vraie grinta », développe un coach des gardiens pleinement
investi dans son rôle. Lui qui a connu les responsabilités
d'entraîneur principal à Boulazac avant de venir à Bergerac se
retrouve complètement dans son activité au BPFC.
Une
compétition
Autre
dimension au combien importante pour ce poste, le mental. Non
seulement en terme d'implication, d'envie, de volonté, de
résistance, mais aussi en terme d'équilibre. Pascal Gomes n'est pas
seulement l'entraîneur des gardiens à Bergerac, il est aussi le
confident. « Il faut parfois être très proche, un confident, et à
d'autres moments prendre plus de recul. Mon rôle est que ces deux
garçons puisent s'épanouir sur et en-dehors du terrain »,
juge-t-il.
Avec
le choix désormais clairement identifié d'installer Anthony
Loustallot comme gardien numéro 1, il faut aussi gérer la
concurrence de la façon la plus saine possible avec la doublure de
cette saison, René Dolivet. Les coupes sont là pour garder ce
dernier motivé et concerné. Une fois de plus, ce rôle de doublure
est bien particulier au poste de gardien de but.
Et,
les résultats aidant probablement aussi, l'équilibre est parfait
cette saison entre les deux portiers, irréprochables dans leurs
performances comme leurs comportements. « René Dolivet est toujours
impliqué, c'est aussi lui qui pousse Anthony Loustallot à faire
plus. Par son dynamisme dans le groupe, ses relations avec chacun, il
amène quelque chose », explique Pascal Gomes.
Et
comme de tradition, au-delà de son rôle de doublure en championnat,
il a ensuite les coupes pour se montrer. Parfois jusqu'à se
sacrifier comme à Trélissac en coupe d'Aquitaine. Parfois aussi
pour se voir largement exposé avec la plus belle scène qui soit, la
coupe de France. Ce sera le cas pour ce 32e de finale, évidemment le
premier pour ce bergeracois d'origine.
Un
match qui résonne aussi comme une récompense pour celui qui a
trouvé sa place dans ce rôle de doublure parfois complexe à
appréhender. « On est en permanence avec l'autre gardien, on vit
avec le groupe, mais on se retrouve à ne pas jouer. Mais même sur
le banc, il faut donner quelque chose, on a un rôle déterminant à
jouer dans la solidarité, le bon esprit dans le vestiaire »,
précise Pascal Gomes.
Un
ensemble d'attitudes que René Dolivet semble avoir pris à cœur
cette saison. Le tout en travaillant dur aux entraînements, avec une
implication sans faille. Cela donne bien le droit à une petite
récompense. Aujourd'hui, c'est à lui de s'exprimer. Et de montrer
qu'il en a aussi dans les gants pour rendre inviolable son
coffre-fort.
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