Pas
le temps de trop souffler pour les bergeracois, qui après une courte
trêve, sont immédiatement remis dans le bain avec un intense 32e de
finale de coupe de France.
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Le groupe bergeracois va devoir se montrer soudé ce soir pour prolonger encore l'aventure. © Sylvain Desgroppes. |
Dans
le football de haut niveau amateur, se retrouver à jouer lors du
premier weekend de l'année est plutôt bon signe. C'est en effet
synonyme de la coupe de France et de ses tours prestigieux. C'est ce
qui se produit actuellement pour le Bergerac Périgord FC, qui
attendait depuis bien longtemps de vivre enfin une belle aventure
dans cette compétition centenaire.
Garder
le rythme
Soit
un total de vingt-et-un matchs officiels disputés dans cette
première partie de saison. « La trêve a permis de bien récupérer
de ce long marathon, on a vu à leur retour que cela avait fait du
bien aux joueurs de rentrer chez eux voir leur famille, leurs amis »,
avance Fabien Pujo. Un constat important, afin de se ressourcer et de
retrouver de la fraîcheur et du dynamisme pour les échéances à
venir.
L'an
passé, la coupure avait été plus longue à la trêve. Mais la
deuxième partie de saison avait été quelque peu décevante, même
s'il s'agissait en tous points d'une découverte du CFA pour
Bergerac. Cette fois, la coupure, bien qu'imposée, a été plus
courte. Notamment en raison du dernier match de championnat joué le
mercredi 21 décembre à Lorient. Avec en point de mire évidemment
le 32e de finale, il a fallu garder la forme pendant les fêtes.
Pour
les joueurs qui étaient le plus près géographiquement, des séances ont été
organisées les 27 et 28 décembre. Pour les joueurs rentrés chez
eux, le programme était transmis. « Le travail s'est concentré sur
des courses longues à intensité moindre et de l'aérobie. Donc
chacun a pu le faire de façon individuelle, et le préparateur
physique Alexandre Gasparotto suivait le tout par téléphone. Les
joueurs ont été sérieux », glisse encore Fabien Pujo.
Un
coach satisfait de l'implication de ses joueurs, et qui, avec les
moments importants se profilant, a repris les séances pied au
plancher début janvier. Lundi et mardi, les entraînements ont donc été
doublés. Mais pas de problème pour se remettre au travail, bien au
contraire. « Ce que veulent les joueurs, c'est de la compétition. Se
remettre en route est parfois difficile quand il n'y a pas de match
pendant quinze jours. Là, la reprise a été beaucoup plus sympathique, avec des intentions vite présentes », apprécie le
technicien bergeracois.
Forcément,
il est plus facile de se motiver lorsque le match de reprise est un
32e de finale de coupe de France, avec tous les enjeux induits, en
terme de prestige de la compétition, d'intérêts financiers,
d'intérêts sportif avec une reconnaissance et une couverture
médiatique importante. Surtout qu'avec une liste de dix-huit noms à
coucher sur la feuille de match (au lieu de seize en CFA), le staff
bergeracois va pouvoir ouvrir son groupe.
«
C'est un moment de vie pour le groupe, pour le club dans l'ensemble
de ses composantes, pour le territoire aussi avec la couverture
médiatique plus importante et le nom de Bergerac mis en avant. On le
ressent, c'est un moment fort que l'on vit », note le coach. Un
moment historique aussi, alors que la compétition fête justement
ses 100 ans.
Tous
les éléments sont donc réunis pour que cet après-midi soit une
fête du football, autant pour les spectateurs, forcément attendus
nombreux à Campréal, que pour les joueurs et l'ensemble du club de
Bergerac, bien conscient de l'aventure qui se déroule en ce
moment-même. « La coupe, c'est de l'émotionnel, c'est un scénario,
une dramaturgie qui s'écrit à chaque tour. C'est une vraie fête
qui se prépare à Campréal », explique Fabien Pujo.
Un
match intense
Au
milieu de tous ces éléments, forcément grisants, il y a un match à
préparer. Le tirage au sort ayant réservé Toulouse Rodéo,
club de CFA2. Un club bien connu pour le BPFC, qui avait notamment
affronté les hauts-garonnais lors de l'année de leur montée en
CFA, en 2014-2015. Avec deux victoires à la clé, 2-0 à domicile
sur un doublé de Pinto, et 2-1 au retour. Depuis, les choses ont
bien changé entre les deux clubs.
Et
la division d'écart apporte forcément son lot de pression
supplémentaire. Une fois de plus, Bergerac se retrouve dans la
position du favori, de l'équipe qui se doit de passer, encore plus
avec un match à la maison, le premier de son parcours. « On est
dans l'obligation de. Les gens ne comprendraient pas qu'à domicile
et face à une CFA2 de milieu de tableau, on se fasse sortir. C'est
une donnée que l'on connaît maintenant », reconnaît le coach
bergeracois.
Une
donnée qui est vraie au regard de l'observation brute des faits sur
cette rencontre, mais qui compte-tenu du contexte, de l'incertitude
du football, des scénarios possibles, n'est pas si évidente que
cela. Seule différence, les tours passants, l'écart de
motivation qui peut exister entre le gros et le petit lors d'un 4e ou
d'un 5e tour en octobre a maintenant disparu.
«
A partir du moment où l'on avance aussi loin, où l'on se rapproche
de la lumière, il n'y a pas de différence de motivation entre les
équipes. Derrière, il y a la possibilité d'un 16e de finale, avec
un match qui serait diffusé en intégralité, etc. La coupe est le
meilleur agent pour les joueurs », rappelle Fabien Pujo, bien
conscient des enjeux qui gravitent autour de la possibilité d'une
qualification, qui serait historique par ailleurs pour Bergerac.
Mais
pour cela donc, il faudra se défaire de Rodéo. « Une équipe
créative, avec des joueurs capables d'exploits individuels
offensivement. Ils ont aussi de vraies qualités de combattants.
C'est une équipe déroutante, difficilement lisible »,
détaille le technicien du BPFC, méfiant comme toujours de ce que va
lui proposer son adversaire, quel que soit le niveau.
Par
l'intermédiaire comme souvent de Paul Maso, Bergerac a dailleurs pu
observer son adversaire du jour lors de son dernier match de
championnat. Même si Rodéo ne sera pas en soit la priorité dans la
préparation de cette rencontre pour Fabien Pujo : « On a identifié
quelques individualités, mais on pense surtout à nous. Il faudra
rester très missionné dans notre match et notre plan de jeu, avec
beaucoup de vigilance et de concentration pour ce match de reprise ».
Avec
plus de maturité et d'expérience encore que l'an passé par
exemple, et avec la confiance de la première partie de saison,
Bergerac sait ensuite ce qu'il faut faire pour voir une issue
heureuse à la sortie de cette rencontre. En 2016, sur les 41 matchs
disputés toutes compétitions confondues, Bergerac a ouvert 28 fois
le score. Résultat : 21 victoires, pour 6 nuls et 1 seule défaite.
Fabien
Pujo a donc un plan de jeu bien identifié : « Il va falloir aller
de l'avant, mettre la pression, imposer notre rythme pour rendre
visible la différence entre une CFA2 et une CFA. Cela veut dire
donner de l'espace au jeu, mettre de la vitesse, et mettre une grosse
présence athlétique ». Le tout pour espérer ouvrir le score, et
se donner le droit de continuer à rêver dans cette si belle
compétition.
Bergerac (CFA) – Rodéo
(CFA2)
Stade de Campréal, coup
d’envoi samedi à 15h00.
Arbitres : Cédric Dos Santos,
assisté d'Ergun Yazar et Régis Gerbaud
Le
groupe : Dolivet
– Zidane, M.
Kamissoko
(cap.), Lacrampe, Bertho
– Pinto, Jamaï, Fuchs,
Chevalier – Bouscarrat,
Mayenga. Remplaçants : Bangré,
Choury, Covin, Didion,
Dufeal,
Loustallot,
Mohamed.
Suspendu
: Dia
Blessés
: Gérard,
Jamin
Repos
:
El Kihel, Gaillard
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