Une
fois de plus, Bergerac a su attirer les meilleurs athlètes pour une
journée intense en émotions lors de ce championnat d'Aquitaine
d'aquathlon.
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La transition, toujours spectaculaire, ici avec Rémi Dugoujon. © Vincent Boirie. |
C'est
une nouvelle belle journée d'aquathlon qu'a organisé le club de
l'US Bergerac triathlon. Un aquathlon habituellement organisé le 1er
mai, mais qui a été décalé cette année à ce jeudi 05 mai, jour
férié, pour éviter un embouteillage avec d'autres compétitions du
1er mai (triathlon de Saint Pée sur Nivelle notamment).
La
décision a porté ses fruits, et Bergerac a pu ainsi attirer de
beaux plateaux sur toutes les courses. Dautant plus que, comme c'est
le cas une année sur deux, l'aquathlon avait une double importance.
Comme toujours, chez les minimes, cadets, juniors, le classement de
la journée permettait d'attribuer les places qualificatives aux
championnats de France du 16 juillet aux Herbiers.
Mais
pour cette édition 2016, l'ensemble des courses faisaient également
office de championnats d'Aquitaine. Deux enjeux importants donc qui
ont appelé la quasi totalité des athlètes à s'aligner sur
la journée.
De
minimes à masters, la compétition s'est déroulée sur la même
distance : 475 mètres de natation dans la piscine de Picquecailloux
(soit dix-neuf longueurs de bassin) enchaîné à 2,6 kilomètres de
course à pied (deux tours) autour du parapluie et du lac de la
plaine des sports. Un format de compétition court (XS) qui a généré
quelques belles empoignades, pour les titres mais aussi les places
qualificatives.
NOTA
BENE : Les classement ci-dessous s'arrêtent aux athlètes qualifiés.
Pour les classements complets, suivre ce lien :
http://www.perigueux-enduranceshop.com/2016/05/resultats-aquathlon-bergerac-2016/
Minimes
filles
Fidèle
à son habitude, Jessye Gomesse, déjà victorieuse sur la même
catégorie l'an passé, a dominé sa course. Sortie de l'eau
largement en tête, dans les temps de sa coéquipière de club Adèle
Azzola (les cadettes courraient en même temps), elle a géré son
avance sur la nageuse libournaise Pauline Kunzelmann.
Elle
termine plus d'une minute devant, s'attachant à gagner sa course
face aux cadettes, et signant également le troisième meilleur temps
au scratch des féminines sur toute la journée. La bergeracoise
Wendy Bru complète le podium.
1.
Jessye Gomesse (Blanquefort, 16'47) ; 2. Pauline Kunzelmann
(Libourne, 17'55) ; 3. Wendy Bru (Bergerac, 18'01) ; 4. Maëlle
Porcher (Saint Astier, 19'32) ; 5. Lisa Jacques (Biscarosse, 19'37)
Minimes
garçons
La
compétition s'annonçait ouverte, aucun des trois premiers de l'an
dernier n'étant dans la course (ni l'angoumoisin Maxence Baspeyras,
ni Julien Patfoort et Diego Remon, passés cadets). Finalement, la
différence se sera faîte dans le bassin, et par un libournais,
comme cela va souvent de pair. Matthias Robert possédait plus de
trente secondes après la natation, il aura conservé un pécule
suffisant après deux tours d'une course mouvementée derrière lui.
Yohann
Minnard, non licencié, se sera le mieux accroché dans le bassin,
avant d'exploser à pied pour terminer septième. Juste derrière lui
en sortant de l'eau, le bergeracois Malo Rognerud aura tenté de
revenir sur le premier tour de course, qu'il boucle en deuxième
position, mais sera resté impuissant malgré le temps repris.
Il
accroche la qualification (quatrième), même s'il aura été dépassé
par un autre bergeracois, Fabien Lacoste, et... un autre libournais,
William Jaumain, qui se seront suivis toute la course pour aller
chercher le podium.
1.
Matthias Robert (Libourne, 16'31) ; 2. Fabien Lacoste (Bergerac,
16'43) ; 3. William Jaumain (Libourne, 16'52) ; 4. Malo Rognerud
(Bergerac, 16'55)
Cadettes
Le
plateau était dense, avec les deuxième et troisième minimes de
l'an passé, Adèle Azzola et Sophie Veron, mais aussi les première
et deuxième cadettes de l'édition 2015, Mathilde Liebeck et Sarah
Mathieu. Sans oublier l'arrivée d'Isabella Gilbert, la bergeracoise
toute récente championne d'Aquitaine de duathlon. Cinq filles qui
feront la course, séparées à l'arrivée de quarante-cinq secondes.
Si
Adèle Azzola a pu contrôler du début à la fin, la course a bougé
derrière elle. La non-licenciée (!) Sarah Mathieu et Mathilde
Liebeck, parties en contre avec une trentaine de secondes de retard,
n'ont jamais abandonné. Et que dire du retour express d'Isabella
Gilbert sur la course à pied, qui a coiffé tout le monde au poteau
pour prendre la deuxième place.
1.
Adèle Azzola (Blanquefort, 17'09) ; 2. Isabella Gilbert (Bergerac,
17'32) ; 3. Sarah Mathieu (Non-licenciée, 17'35) ; 4. Mathilde
Liebeck (Pau, 17'37) ; 5. Sophie Veron (Blanquefort, 17'54) *(Sarah
Mathieu, non-licenciée, n'est pas qualifiée, libérant une place
pour Sophie Veron, arrivée 5e).
Cadets
L'une
des courses les plus rapides s'est tenue chez les cadets, avec quatre
athlètes passés sous la barre des quinze minutes. Le blanquefortais
Martin Quifille, pourtant qualifié d'office (comme son coéquipier
Dylan Gomesse, absent à Bergerac) a fait montre de toute sa force
pour construire sa victoire. Sorti avec quelques foulées d'avance à
peine du bassin, il a bouclé son premier tour avec une dizaine de
secondes d'avance pour finir en vingt-deux secondes de moins que son
plus proche poursuivant, qui aura été tout au long de la course
Adrien Cornu.
L'athlète
de Pessac avait pourtant juste derrière lui Etienne Quifille et
Julien Patfoort, ce dernier prenant le meilleur dans le final sur son
concurrent qui a par ailleurs franchi la ligne en boitant...
Dans
la course aux places qualificatives (quatre dans cette catégorie),
le bergeracois Nathan Lamy a fait une course intelligente. Après
avoir limité la casse dans l'eau (sorti huitième), il revient sur
un groupe composé de Jules Moret, Tugdual Gautier et Pierre Guérin
pendant son premier tour à pied avant d'accélérer encore pour
lâcher ses compères et terminer donc cinquième et qualifié,
Martin Quifille, premier, ayant déjà son billet.
1.
Martin Quifille (Blanquefort, 14'08) ; 2. Adrien Cornu (Pessac,
14'30) ; 3. Julien Patfoort (Villeneuve sur Lot, 14'34) ; 4. Etienne
Quifille (Blanquefort, 14'51) ; 5. Nathan Lamy (Bergerac, 15'18) *(Dylan Gomesse était qualifié d'office, comme Martin Quifille, qui
finit 1er et libère une place pour Nathan Lamy, 5e).
Juniors
filles
La
course la moins disputée de la journée a très probablement été
celle des juniors féminines. En l'absense de Marion Rialland, la
nageuse libournaise qui s'était imposée à Bergerac en 2015 étant
déjà qualifié pour les France, c'est une autre libournaise,
Laurine Blanc, qui a écrasé la course.
Le
trio de tête sera resté inchangé du début à la fin. Laurine
Blanc, sortie avec vingt secondes d'avance sur Solenn David, aura
ensuite creusé l'écart, gagnant quasiment une minute par tour sur
l'athlète du Carbon Blanc.Même tarif pour la troisième Coraline
Dupont, qui aura tout de même conservé sa place sur le podium
malgré le retour d'Olivia Veron, sortie huitième du bassin pour se
classer au final quatrième.
1.
Laurine Blanc (Libourne, 16'35) ; 2. Solenn David (Carbon Blanc,
18'45) ; 3. Coraline Dupont (Coutras, 19'23) ; 4. Olivia Veron
(Blanquefort, 19'49) ; 5. Emma Gautier (Libourne, 20'15) *(Marion
Rialland était qualifiée d'office)
Juniors
garçons
Sans
le vainqueur de l'an passé Guillaume Mailler, passé en senior, ni
Louis Vitiello, vainqueur en cadets en 2015, déjà qualifié pour
les France (et cinquième du championnat de France de duathlon 2016),
il y avait de la place pour aller chercher un titre. Et c'est Lucas
Azzola qui s'en est occupé.
Comme
chez les filles, peu de bouleversement en tête de course. Le
bergeracois Mathurin Pezon sort bien à seulement cinq secondes de Lucas Azzola
après la natation, mais le blanquefortais a gagné quinze à vingt
secondes par tour pour s'imposer sans trembler. Sur la dernière
marche du podium du début à la fin, le périgourdin Rémy Quagliara
a tout de même eu peur sur la fin.
Car
dans la bataille aux places qualificatives pour les France (cinq
décernées), Kévin Vrillon s'est appuyé sur ses belles aptitudes en
course à pied pour remonter au classement. Sorti sixième de l'eau,
il est le seul à réaliser les mêmes temps en course que le
vainqueur, passant cinquième après un tour à pied, pour finir
quatrième, à huit secondes de Rémy Quagliara.
1.
Lucas Azzola (Blanquefort, 14'37) ; 2. Mathurin Pezon (Bergerac,
15'20) ; 3. Rémy Quagliara (Périgueux, 15'57) ; 4. Kévin Vrillon
(Blanquefort, 16'05) ; 5. Jules Ferre (One 2 Tri, 16'16) *(Louis
Vitiello était qualifié d'office)
Senior/masters
féminines
Témoin
de l'essor pris par le triathlon et l'ensemble des autres épreuves
combinées, l'aquathlon de Bergerac s'est couru en seniors et masters
féminines avec dix-sept concurrentes. Et un club était venu en
force : les Girondins de Bordeaux. Ils comptaient quatre
représentantes en seniors féminines, quatre en seniors masculins,
et trois en masters masculins. Preuve de la volonté de vite grandir,
avec pour objectif de compter une équipe féminine et une masculine
en D2 très vite.
Les
féminines des Girondins de Bordeaux ont en tout cas écrasé la
course. Elles sont quatre dans les cinq premières, la victoire
revenant à Mariane Ott à la conclusion d'une course maîtrisée. De
la sortie de la piscine à l'arrivée, aucun changement n'aura lieu
dans le top 5. Même si certaine se seront fait peur.
Héléna
Herman, grâce à une belle course à pied, avec le deuxième temps
derrière... Mariane Ott, a peu à peu fait l'écart sur la seule
féminine à avoir contrarier les Girondines de Bordeaux, Caroline
Mogenet. Malgré seulement le neuvième temps de course à pied, la
libournaise a résisté à deux autres Girondines qui échouent à
quatorze secondes pour décrocher le podium.
Du
côté des masters, le duel a été chaud jusqu'au bout entre Aurélie
Coquelet et Sophie Quifille, nom déjà cité plus haut avec ses deux
enfants en cadets. La première est sorti de l'aire de transition
avec onze secondes d'avance, elle en a conservé quatre petites sur
la ligne d'arrivée.
Seniors
: 1. Mariane Ott (Girondins de Bordeaux, 16'45) ; 2. Héléna Herman
(Girondins de Bordeaux, 17'43) ; 3. Caroline Mogenet (Libourne,
19'15)
Masters
: 1. Aurélie Coquelet (Villeneuve sur Lot, 20'34) ; 2. Sophie
Quifille (Blanquefort, 20'38) ; 3. Laurence Boyer (La Teste, 22'28)
Masters
masculins
Dans
la course masculine master (athlètes nés en 1976 et avant), les
séries peu après midi avaient permis de réaliser un premier
classement. Pour la finale, les douze meilleurs du matin
s'affrontaient donc dans une course qui promettait d'être serrée.
Et elle l'aura été, avec seulement 1'39'' d'écart entre le premier
et le dernier.
Le
vainqueur, Martin Liebeck, aura su faire la différence dans la
piscine de Picquecailloux, en étant le seul à passer sous la barre
des sept minutes (transition comprise), partant ainsi avec seize
secondes d'avance sur Thierry Minard et vingt-six sur Jean-Marc
Caraty. A noter de vraies différences de niveau entre la natation et
la course à pied dans cette catégorie.
En
conséquence, le classement sera sans cesse bouleversé au cours des
deux tours de course à pied. Le béglais Thierry Minard a craqué
pour ne finir que huitième. De son côté, Jean-Marc Caraty a su
rester concentré pour conserver sa place de dauphin, n'échouant
même qu'à huit secondes du vainqueur.
Il
aura aussi réussi à résister aux retours canons de William
Palengat et Patrick Lacombe, les deux sortant dixième et onzième du
bassin mais signant ensuite les deux meilleures performances à pied.
1.
Martin Liebeck (La Tribu 64, 15'58) ; 2. Jean-Marc Caraty (Libourne,
16'06) ; 3. William Palengat (Non-Licencié, 16'25)
Seniors
masculins
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En course de clôture, le trio Roye/Berben/Dugoujon a assuré le spectacle jusqu'au bout. © Vincent Boirie. |
Dans
la course phare, en clôture de la journée, le trio composé du
bordelais Thor Berben, du rochelais Lionel Roye et du bergeracois
Rémi Dugoujon a longtemps animé la course. Victorieux de l'édition
2015, Lionel Roye a eu fort à faire avec une jeune concurrence. Le
titre de champion d'Aquitaine en jeu a poussé aussi pour offrir aux
spectateurs une belle course. Le meilleur nageur du trio, Rémi
Dugoujon, a finalement réussi à s'imposer au sprint.
Pourtant,
paradoxalement, la différence n'était absolument pas faîte après
la natation. « Je voulais vraiment creuser l'écart sur la natation,
mais je n'ai pas vraiment pu le faire avec seulement une quinzaine de
secondes d'avance. J'ai donc voulu maintenir un train élevé en
sachant qu'ils courraient vite derrière mais ils reviennent au bout
d'un tour », souffle Rémi Dugoujon.
Du
côté de Lionel Roye, finalement troisième, pas de regret sur ce
résultat : « Je surveillais la course, je ne voulais pas avoir plus
d'une longueur de bassin de retard sur les deux autres concurrents.
Je pars vite en course pour recoller à Thor Berben, qui est juste
devant moi, on revient devant, mais ensuite les deux parviennent encore à
accélérer et je lâche. Je suis surpris de leurs progrès en
course, il aurait fallu que je sorte une grande course pour gagner,
et pour ma reprise, je n'ai pas pu le faire ».
Quant
à Thor Berben justement, la défaite au sprint est forcément un peu
difficile à digérer pour l'athlète des Girondins de Bordeaux : «
Je suis satisfait quand même de ma course. Je voulais voir comment
je pouvais gérer à pied dans ce trio, j'ai accéléré à 800
mètres de l'arrivée, mais Rémi a pu s'accrocher. C'est toujours
rageant de perdre mon titre au sprint mais Rémi a fait beaucoup de
progrès ».
Le
bergeracois, qui est allé au bout de lui-même pour reprendre un
titre qu'il avait déjà obtenu en 2014, à Bergerac, n'avait plus
qu'à savourer : « Je n'ai rien lâché pendant les accélérations
de Thor, même si c'était très dur de rester dans sa foulée. J'ai
pu faire ce qu'il fallait pour ensuite le contrer et sprinter à 100
mètres de l'arrivée, mais tout s'est aussi joué dans la tête et
avec le soutien du public ».
1.
Rémi Dugoujon (Bergerac, 13'53) ; 2. Thor Berben (Girondins de
Bordeaux, 14'00) ; 3. Lionel Roye (La Rochelle, 14'12)
Super article ! les interviews sont un vrai plus de journaliste.
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