Entrée en jeu en deuxième période, Melissa Saudubois a libéré son équipe en fin de rencontre. © Archives Sylvain Desgroppes. |
Dimanche
soir, après son match nul à Lorient, Bergerac est passé dans une
nouvelle ère. Le football féminin périgordin ouvre une période
historique avec cette montée en D2, acquise avec beaucoup de
maîtrise au match retour. Sur le terrain synthétique lorientais,
jamais les bergeracoises n'auront eu réellement peur, malgré
quelques passages difficiles dans le match. Il faut maintenant
envisager la suite, qui s'annonce passionnante et très prenante.
Mais
pour se projeter aussi loin, il aura fallu attendre les derniers
instants. Victorieuses 3-0 au match aller, les filles de Serge Pialat
partaient évidemment favorites. Mais il fallait trouver le bon
équilibre dans le discours. « Face à l'inconnu de la réaction de
Lorient, on est parti dans une stratégie défensive, avec l'idée de
protéger notre avantage. C'était une option différente du match
retour à Vesoul », explique le coach du BPFC.
Ce
dernier est tout de même mis en difficulté par des locales bien
décidées à réduire le plus vite possible l'écart pour instiller
le doute dans les têtes bergeracoises. Le système novateur en 3-5-2
perturbe notamment Bergerac. Le Touze (5e) puis Le Moine (7e) font
déjà passer les premiers frissons. Il ne reste qu'à cadrer, mais
Guillevin n'y parvient pas non plus (25e). Les minutes passent, et la
défense périgordine tient le choc.
Mieux,
sur quelques sorties de balle, les bergeracoises inquiètent leurs
adversaires, à l'image de ce centre de Zaïda pour Lévêque, qui
précipite un peu trop son geste (24e). Ces attaques ont leur
importance, elles maintiennent une menace sur les bretonnes, qui ne
peuvent pas se permettre d'encaisser de but. « On a eu des
difficultés au début, puis on a modifié notre schéma, ne
concédant plus que de rares situations sur des frappes lointaines »,
détaille Serge Pialat.
Du
suspense
À
la pause, le score reste ainsi nul et vierge. Comme lors de ces trois
premiers matches de barrage, Bergerac reste solide défensivement (un
seul but encaissé, dans les arrêts de jeu du match retour à
Vesoul, pour un succès 2-1). Ce pragmatisme est le grand progrès
par rapport aux précédentes saisons. « J'ai insisté sur le fait
que rien n'était fait, qu'il fallait rester concentré, et ne pas se
mettre en état de stress face à l'enjeu », explique le coach.
Malheureusement
pour lui, le pire des scénarios se produit juste après la reprise.
Après un cafouillage sur un corner de Le Moine, c'est la défenseur
centrale Le Beller qui est la plus prompte pour pousser le ballon au
fond des filets (50e). De quoi redonner de l'espoir aux lorientaises
autant qu'il laisse s'instiller quelques doutes pour des périgordines
tenant moins le ballon. « On n'a pas senti de panique, mais un peu
de fragilité », estime le coach.
Saudubois
rentre alors pour apporter plus de vitesse. Ce qui fonctionne, à
l'image de ce contre sur lequel Ozon intervient (62e). Le match prend
alors la même tournure qu'à l'aller. Lorient a la possession, mais
manque d'inspiration pour créer la moindre faille dans un bloc
bergeracois compact autour de sa surface de réparation. Les minutes
passent, et la mission du FCL se complique lorsque Guinehut voit
rouge (73e).
Bergerac
remonte son bloc d'un cran, profite des espaces laissés par des
locales forçant leur jeu, et commence à réussir quelques
enchaînements. Puis, dans les derniers instants, Saudubois s'échappe
encore dans le dos de la défense. Cette fois, elle remporte son
face-à-face avec Ozon (1-1, 90e+3). C'est fait, Bergerac est en D2.
L'aboutissement de beaucoup d'efforts, le début aussi d'une nouvelle
page dans l'histoire des féminines du BPFC.
Un
challenge
«
C'est une énorme satisfaction. Je suis très heureux pour le groupe,
qui fait beaucoup de sacrifices au quotidien. On a ressenti une vraie
émotion chez les filles, qui étaient dans un état second à la fin
du match. Quand on est coach, on vit pour ressentir ces émotions et
les partager », confie Serge Pialat. Ses joueuses, dont plusieurs
pleuraient de joie à la fin du match, ont traversé beaucoup
d'épreuves avant d'en arriver là.
La
saison n'a pas été un long fleuve tranquille. Début mars, l'heure
était même à l'abattement, après une défaite au Stade Bordelais.
« J'ai dit à mon groupe qu'il fallait travailler jusqu'au bout, que
tout était possible dans le football », se rappelle l'entraîneur.
« Le groupe a suivi ce message, n'a rien lâché et a continué à
travailler », ajoute-t-il. Ses dires se vérifient, puisque le BPFC
va réduire progressivement son retard sur l'ASMUR.
Il
y avait quatre points de moins en mars. La confrontation directe qui
a suivi a été remportée par les périgordines, qui ont fini en
boulet de canon pour arracher la deuxième place et la qualification
en barrages. Mais nouvelle déception ensuite, avec deux défaites de
rang, en quart de finale de la coupe de Nouvelle-Aquitaine puis en
finale de la coupe de Dordogne. Avant l'apothéose en barrages. «
Les défaites en coupe, c'était un mal pour un bien », glisse Serge
Pialat.
Deux
victoires contre Vesoul créent déjà un sentiment d'euphorie. Puis
est venue la qualification contre Lorient pour monter en D2. « Il
faut revoir l'organisation, mais en gardant un fil conducteur, en se
rappelant d'où l'on vient. Il faudra se renforcer en D2, c'est
obligé, mais on ira aussi à la bataille avec une très grande
partie du groupe qui a fait la montée », termine Serge Pialat. Le
travail s'annonce intense pour le technicien.
Lorient
– Bergerac
Mi-temps : 0-0
Score final : 1-1
Buteuses : Le Beller (50e)
pour Lorient. Saudubois (90e+3) pour Bergerac.
Avertissement : 0
Expulsion : Guinehut (73e)
pou Lorient.
Lorient
: Ozon – Caous, Le Beller, Quéro – Le Cléac'h, Guillevin
(Guiheneuf, 87e), Van Landschoot (Allanic, 46e) – Le Moine –
Guinehut, Le Touze (Ferreira Repp, 52e), Le Gall. Entraîneur :
Antoine Guyot.
Bergerac
: Claret – Taule, Martin, Cerdan, Goubie – Longeaud – Zaïda,
Stetic, Carrié (Drouault, 87e), Camus – Lévêque (Saudubois,
54e). Entraîneurs : Serge Pialat, assisté de Thierry Duponteil.
Remplaçantes :
Flamain, Sardella, Soriano.
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