Le président Eric Froin est très lucide sur la saison que vient de traverser le club. © Archives Didier Cassier. |
Sylvain Desgroppes : Comment
avez-vous vécu cette difficile saison ?
Eric Froin : Il
est tout d'abord important de dire que c'était une chance pour nous
de jouer à ce niveau-là. On s'aperçoit cependant de la marge qu'il
y a. Ce niveau ne permet pas d'être dans l'approximation si l'on
veut prétendre s'y maintenir. Il faut que le club dans son ensemble
soit bien en place et structuré, on n'a pas eu les moyens sportifs
pour pouvoir se préparer. Mais, sur d'autres secteurs comme la
formation et la communication, c'est aussi parce que l'on jouait en
D2 que l'on a pu progresser et passer un cap.
Dès l'été dernier, les choses s'annonçaient compliquées en raison du mercato...
On
en revient à la problématique des approximations dont on a tous
fait preuve. La règle du nombre restreint de joueuses étrangères à
aligner existait déjà par exemple. Or, la première recrue que l'on
réalise est justement une étrangère (Sandra Kuridza, obligeant le
coach à faire un choix et à sortir deux joueuses de son groupe
chaque weekend, NDLR). Sur le mercato d'un point de vue plus global,
il était hors de question de recruter sans connaître notre niveau
futur et donc le budget que l'on aurait. Mais, quand on valide la
montée en juin, il était trop tard, les cartes étaient
distribuées.
Comment
expliquer ensuite le départ de Pascal Carfantan, après cinq
journées ?
La
décision a été prise d'un commun accord avec le coach, on a
discuté et sur certains points il n'avait pas de solution. On a un
entraîneur professionnel, qui a une mission avec son groupe, et en
face, il faut comprendre aussi que l'on n'a pas des professionnels,
et qu'il faut donc garder un aspect humain. Pour le coach, il y avait
des difficultés à gérer le groupe avec le poids qu'avait Michel
Cassier. Pour moi le problème était autre, il était dans
l'équilibre entre le professionnalisme, le poids de l'entraîneur,
la présence du manager, et la vie du groupe.
Quel
est votre regard sur les résultats qui ont suivi ?
Michel
Cassier a pris la suite sur le banc, et si cela ne devait être que
provisoire, et que l'on avait des pistes en novembre, je n'ai pas
souhaité y donner suite. Après, ce ne sont pas les résultats qui
me laissent le plus de regrets, mais c'est parfois la manière, et le
niveau de jeu affiché. Sur la fin de la première phase, on a vu un
groupe plus soudé, mais ce qui n'a pas permis de relancer la
machine, c'est le début des playdown, où les filles ont tout donné,
et où les matches se sont joués à rien. Après, c'est devenu
compliqué, elles ont pris un coup au moral.
Quelle
est votre vision pour la suite au niveau sportif ?
Il
y a deux possibilités : soit on continue avec le même style
d'équipe, soit on diminue la voilure, et on intègre plus de jeunes.
Quel que soit le choix, on devrait se situer l'an prochain en milieu
de tableau, la remontée n'est pas prévue. Sur l'effectif futur, 80
% du groupe va rester, complété par le recrutement d'une arrière
et des jeunes. D'ici la fin du mois de mai, on doit définir nos axes
de travail et le choix de l'entraîneur. Les trois priorités seront
ensuite le maintien en N1, la formation, et la structuration et la
professionnalisation dans l'organisation du club et des dirigeants.
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