Les trélissacoises de Claire Celotto ont remporté la première édition de cette coupe de Dordogne. © Sylvain Desgroppes. |
Bergerac,
deuxième de R1 cette saison et barragiste pour l'accession en D2,
face à Trélissac, septième dans la même poule. La finale de cette
première édition de la coupe de Dordogne féminine à 11 était
logique, entre les deux meilleures équipes du département. Le
résultat a été plus surprenant, puisque c'est le TFC qui a arraché
la victoire dans un match parfois pauvre sur le plan technique, mais
où l'envie aura prévalu.
Dès
les premières secondes, c'est ce scénario qui prend forme. Sur une
erreur d'appréciation de Claret sortie loin de ses buts sur un long
ballon dans sa surface, Ferrier profite du cafouillage, récupère le
ballon et le glisse dans le but vide (2e). Trélissac est déjà en
tête, ce qui ne peut être que favorable dans le scénario imaginé
par Paul Charron, qui sait son équipe capable de faire bloc. Mais
ses joueuses n'ont pas le temps de savourer.
Quelques
instants plus tard, après un travail sur le côté droit, notamment
autour de Stetic, un long centre-tir de Taule lobe Hillairet et vient
se loger dans le petit filet opposé (8e). Le début de match est
ouvert, et Bergerac semble décidé à reprendre les choses en main
au plus vite. Côté gauche cette fois, Zaïda déborde, centre pour
Lebled, qui remet à Masdupuy, seule au point de penalty et qui d'un
plat du pied plein de sang-froid ne laisse pas filer cette occasion
(2-1, 12e).
L'euphorie
passée, Bergerac tente de mettre le pied sur le ballon et de faire
tourner, en occupant la moitié de terrain adverse. Mais entre
précipitation et déchet technique, difficile de se créer une
occasion, face à un bloc qui travaille bien et se montre menaçant
en cherchant la profondeur dès la récupération de balle.
Opportuniste, Trélissac va d'ailleurs mettre à profit les erreurs
de son adversaire, peu inspiré.
Parmentier,
entrée après un quart d'heure de jeu à la place de Sudrie,
blessée, intercepte une passe en retrait mal appuyée vers Claret,
et prend le temps d'ajuster sa frappe en angle fermé (37e). Sa
vitesse fait des ravages. Quatre minutes plus tard, lancée dans le
dos de la défense, elle se présente devant Claret. La gardienne
s'interpose du pied à l'entrée de la surface, mais le ballon
rebondit sur la tête de l'attaquante et rentre dans le but (2-3,
41e).
Attaque/défense
Après
cette première période étrange, où quatre des cinq buts sont pour
le moins hasardeux, dans une rencontre qui n'aura pas trouvé son
rythme, avec beaucoup de déchet technique, le deuxième acte reprend
sur un autre scénario. Bergerac a décidé de prendre le match à sa
main à l'image de ce coup-franc dangereux de Stetic (48e) ou d'un
bon enchaînement de Masdupuy, malheureusement conclut par une
demi-volée écrasée (55e).
Bergerac (Pauline Taule) a eu des difficultés pour tromper la vigilance du bloc trélissacois. © Sylvain Desgroppes. |
L'entame
passée, Trélissac retrouve ses repères défensifs et joue à sa
main. Certes, Bergerac tient le ballon et le TFC a beaucoup de mal à
passer la ligne médiane, mais les situations de but sont quasiment
inexistantes pour les filles de Serge Pialat. Sans inspiration, sans
mouvement sans ballon ni appels dans la profondeur, l'équipe reste
stérile offensivement, et perd ses nerfs. Cela coûte une exclusion
pour dix minutes à Martin (64e).
Même
en infériorité numérique, les bergeracoises continuent de
travailler pour forcer le verrou, mais Celotto dirige sa défense
d'une main de maître, coupe les trajectoires et multiplie les
interventions autoritaires dans les pieds des attaquantes adverses.
Incapable de revenir au score, Bergerac va laisser une opportunité à
Trélissac. Cela suffit. Sur sa première incursion balle au pied du
deuxième acte, le TFC prend le large.
Ferrier
va profiter d'un flottement dans la défense pour s'échapper sur le
couloir droit, rentrer dans la surface, et servir sur un plateau
Parmentier, qui, seule au deuxième poteau, s'offre un triplé en
finale de coupe (2-4, 71e). Un but qui fait mal aux espoirs de
Bergerac autant qu'il galvanise Trélissac. En deux ans et sept
matches, cette équipe n'avait jamais marqué contre le BPFC. En
soixante-dix minutes, elle a inscrit quatre buts.
Les
filles de Paul Charron sont à l'aise autour de leur bloc bas, ne
prennent aucun risque et savent que le temps joue en leur faveur.
Patientes, concentrées, elles répondent présentes dans les duels
et perturbent l'organisation du jeu au milieu de terrain. Les minutes
défilent, et il est difficile d'imaginer un quelconque retournement
de situation, alors que les erreurs de transmission ralentissent
chaque attaque. Dans ses buts, Hillairet, même blessée, n'est pas
inquiétée.
Dans
les derniers instants cependant, après deux corners de rang, Carrié
trouve sa meneuse de poche Stetic, qui vient placer une tête
puissante au second poteau pour entretenir l'espoir (89e). Un vent de
révolte souffle, mais il est trop tard. De valeureuses
trélissacoises arrachent cette première coupe de la Dordogne pour
leur dernier match officiel de la saison. Pour Bergerac, il faut
maintenant se remobiliser pour les barrages d'accession en D2, dès
dimanche.
Serge Pialat : « J'ai le sentiment d'un match complètement loupé, avec une entame catastrophique. On était revenu en restant serein et en faisant tourner le ballon, mais sur la première période, on offre les trois buts à un adversaire qui a joué sur ses valeurs, par des longs ballons et des contre-attaques. Il y a eu un ou deux moments du match où l'on a senti que l'on pouvait revenir, notamment sur la fin où l'on était sur une bonne dynamique, mais c'est trop peu. En deuxième période, même si l'on a dominé, on n'a pas fait les bons choix, on n'est pas allé assez vite vers l'avant, on n'a pas mis assez de vitesse, on a eu trop de déchet technique, et on s'est parfois coupé en deux, perdant les duels au milieu. Malgré tout, ce match reste positif dans notre préparation pour les barrages, pour se remettre aussi les idées en place et avoir du rythme. Il était beaucoup plus intéressant de faire ce match plutôt qu'un entraînement ».
Paul Charron : « C'est génial pour ces filles qui se battent contre tous les éléments, alors que l'on était encore privé de nos deux capitaines pour blessure (De Sousa et Homedes, NDLR), et que l'on avait sollicité beaucoup de jeunes. Le scénario du match est fou aussi, on a renversé la situation malgré notre passif contre cette équipe. Pourtant, lorsque l'on marque d'entrée, je me suis dit que c'était trop tôt... Puis on s'est vite retrouvé mené 2-1, et là, je me suis dit que cela allait être long, car souvent, dans cette situation, on a baissé la tête cette saison. Là, on est allé chercher des ressources dans notre collectif et notre solidarité. C'était notre dernier match et les filles ont tout donné, on a le sentiment du travail accompli, avec l'envie d'en montrer encore plus l'année prochaine. Il nous reste un mois et demi d'entraînement, il n'en sera que meilleur pour préparer la suite ».
Bergerac
– Trélissac
Mi-temps : 2-3
Score final : 3-4
Buteuses : Taule (8e),
Masdupuy (12e), Stetic (89e) pour Bergerac. Ferrier (2e), Parmentier
(37e, 41e, 71e) pour Trélissac.
Avertissements
: Masdupuy (78e) pour Bergerac. Lassagne (70e) pour Trélissac.
Carton blanc : Martin
(64e) pour Bergerac.
Expulsion : 0
Bergerac
: Claret – Taule, Martin, Cerdan, Goubie – Camus, Masdupuy,
Carrié (cap.) – Stetic, Lebled, Zaïda. Entraîneurs : Serge
Pialat, assisté de Thierry Duponteil. Entrées en jeu :
Leveque, Sardella, Saudubois.
Trélissac
: Hillairet – Simon, Carbonniere, Celotto (cap.), Frémont –
Lassagne, Thomasson – Ferrier, Archer, Sudrie – Martins.
Entraîneur : Paul Charron. Entrées en jeu : Lescure, Parmentier.
Remplaçante : De Sousa.
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