jeudi 9 mai 2019

Trélissac premier vainqueur

Pour la première édition de cette nouvelle compétition, Trélissac a renversé les pronostics face à Bergerac dans un match à rebondissements.

Les trélissacoises de Claire Celotto ont remporté
la première édition de cette coupe de Dordogne.
© Sylvain Desgroppes.
Bergerac, deuxième de R1 cette saison et barragiste pour l'accession en D2, face à Trélissac, septième dans la même poule. La finale de cette première édition de la coupe de Dordogne féminine à 11 était logique, entre les deux meilleures équipes du département. Le résultat a été plus surprenant, puisque c'est le TFC qui a arraché la victoire dans un match parfois pauvre sur le plan technique, mais où l'envie aura prévalu.
Dès les premières secondes, c'est ce scénario qui prend forme. Sur une erreur d'appréciation de Claret sortie loin de ses buts sur un long ballon dans sa surface, Ferrier profite du cafouillage, récupère le ballon et le glisse dans le but vide (2e). Trélissac est déjà en tête, ce qui ne peut être que favorable dans le scénario imaginé par Paul Charron, qui sait son équipe capable de faire bloc. Mais ses joueuses n'ont pas le temps de savourer.
Quelques instants plus tard, après un travail sur le côté droit, notamment autour de Stetic, un long centre-tir de Taule lobe Hillairet et vient se loger dans le petit filet opposé (8e). Le début de match est ouvert, et Bergerac semble décidé à reprendre les choses en main au plus vite. Côté gauche cette fois, Zaïda déborde, centre pour Lebled, qui remet à Masdupuy, seule au point de penalty et qui d'un plat du pied plein de sang-froid ne laisse pas filer cette occasion (2-1, 12e).
L'euphorie passée, Bergerac tente de mettre le pied sur le ballon et de faire tourner, en occupant la moitié de terrain adverse. Mais entre précipitation et déchet technique, difficile de se créer une occasion, face à un bloc qui travaille bien et se montre menaçant en cherchant la profondeur dès la récupération de balle. Opportuniste, Trélissac va d'ailleurs mettre à profit les erreurs de son adversaire, peu inspiré.
Parmentier, entrée après un quart d'heure de jeu à la place de Sudrie, blessée, intercepte une passe en retrait mal appuyée vers Claret, et prend le temps d'ajuster sa frappe en angle fermé (37e). Sa vitesse fait des ravages. Quatre minutes plus tard, lancée dans le dos de la défense, elle se présente devant Claret. La gardienne s'interpose du pied à l'entrée de la surface, mais le ballon rebondit sur la tête de l'attaquante et rentre dans le but (2-3, 41e).

Attaque/défense
Après cette première période étrange, où quatre des cinq buts sont pour le moins hasardeux, dans une rencontre qui n'aura pas trouvé son rythme, avec beaucoup de déchet technique, le deuxième acte reprend sur un autre scénario. Bergerac a décidé de prendre le match à sa main à l'image de ce coup-franc dangereux de Stetic (48e) ou d'un bon enchaînement de Masdupuy, malheureusement conclut par une demi-volée écrasée (55e).
Bergerac (Pauline Taule) a eu des difficultés
pour tromper la vigilance du bloc trélissacois.
© Sylvain Desgroppes.
L'entame passée, Trélissac retrouve ses repères défensifs et joue à sa main. Certes, Bergerac tient le ballon et le TFC a beaucoup de mal à passer la ligne médiane, mais les situations de but sont quasiment inexistantes pour les filles de Serge Pialat. Sans inspiration, sans mouvement sans ballon ni appels dans la profondeur, l'équipe reste stérile offensivement, et perd ses nerfs. Cela coûte une exclusion pour dix minutes à Martin (64e).
Même en infériorité numérique, les bergeracoises continuent de travailler pour forcer le verrou, mais Celotto dirige sa défense d'une main de maître, coupe les trajectoires et multiplie les interventions autoritaires dans les pieds des attaquantes adverses. Incapable de revenir au score, Bergerac va laisser une opportunité à Trélissac. Cela suffit. Sur sa première incursion balle au pied du deuxième acte, le TFC prend le large.
Ferrier va profiter d'un flottement dans la défense pour s'échapper sur le couloir droit, rentrer dans la surface, et servir sur un plateau Parmentier, qui, seule au deuxième poteau, s'offre un triplé en finale de coupe (2-4, 71e). Un but qui fait mal aux espoirs de Bergerac autant qu'il galvanise Trélissac. En deux ans et sept matches, cette équipe n'avait jamais marqué contre le BPFC. En soixante-dix minutes, elle a inscrit quatre buts.
Les filles de Paul Charron sont à l'aise autour de leur bloc bas, ne prennent aucun risque et savent que le temps joue en leur faveur. Patientes, concentrées, elles répondent présentes dans les duels et perturbent l'organisation du jeu au milieu de terrain. Les minutes défilent, et il est difficile d'imaginer un quelconque retournement de situation, alors que les erreurs de transmission ralentissent chaque attaque. Dans ses buts, Hillairet, même blessée, n'est pas inquiétée.
Dans les derniers instants cependant, après deux corners de rang, Carrié trouve sa meneuse de poche Stetic, qui vient placer une tête puissante au second poteau pour entretenir l'espoir (89e). Un vent de révolte souffle, mais il est trop tard. De valeureuses trélissacoises arrachent cette première coupe de la Dordogne pour leur dernier match officiel de la saison. Pour Bergerac, il faut maintenant se remobiliser pour les barrages d'accession en D2, dès dimanche.
Serge Pialat : « J'ai le sentiment d'un match complètement loupé, avec une entame catastrophique. On était revenu en restant serein et en faisant tourner le ballon, mais sur la première période, on offre les trois buts à un adversaire qui a joué sur ses valeurs, par des longs ballons et des contre-attaques. Il y a eu un ou deux moments du match où l'on a senti que l'on pouvait revenir, notamment sur la fin où l'on était sur une bonne dynamique, mais c'est trop peu. En deuxième période, même si l'on a dominé, on n'a pas fait les bons choix, on n'est pas allé assez vite vers l'avant, on n'a pas mis assez de vitesse, on a eu trop de déchet technique, et on s'est parfois coupé en deux, perdant les duels au milieu. Malgré tout, ce match reste positif dans notre préparation pour les barrages, pour se remettre aussi les idées en place et avoir du rythme. Il était beaucoup plus intéressant de faire ce match plutôt qu'un entraînement ».
Paul Charron : « C'est génial pour ces filles qui se battent contre tous les éléments, alors que l'on était encore privé de nos deux capitaines pour blessure (De Sousa et Homedes, NDLR), et que l'on avait sollicité beaucoup de jeunes. Le scénario du match est fou aussi, on a renversé la situation malgré notre passif contre cette équipe. Pourtant, lorsque l'on marque d'entrée, je me suis dit que c'était trop tôt... Puis on s'est vite retrouvé mené 2-1, et là, je me suis dit que cela allait être long, car souvent, dans cette situation, on a baissé la tête cette saison. Là, on est allé chercher des ressources dans notre collectif et notre solidarité. C'était notre dernier match et les filles ont tout donné, on a le sentiment du travail accompli, avec l'envie d'en montrer encore plus l'année prochaine. Il nous reste un mois et demi d'entraînement, il n'en sera que meilleur pour préparer la suite ».

Bergerac – Trélissac

Mi-temps : 2-3
Score final : 3-4

Buteuses : Taule (8e), Masdupuy (12e), Stetic (89e) pour Bergerac. Ferrier (2e), Parmentier (37e, 41e, 71e) pour Trélissac.

Avertissements : Masdupuy (78e) pour Bergerac. Lassagne (70e) pour Trélissac.
Carton blanc : Martin (64e) pour Bergerac.
Expulsion : 0

Bergerac : Claret – Taule, Martin, Cerdan, Goubie – Camus, Masdupuy, Carrié (cap.) – Stetic, Lebled, Zaïda. Entraîneurs : Serge Pialat, assisté de Thierry Duponteil. Entrées en jeu : Leveque, Sardella, Saudubois.

Trélissac : Hillairet – Simon, Carbonniere, Celotto (cap.), Frémont – Lassagne, Thomasson – Ferrier, Archer, Sudrie – Martins. Entraîneur : Paul Charron. Entrées en jeu : Lescure, Parmentier. Remplaçante : De Sousa.

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