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Moussa Doumbia fait le bonheur des thenonnais d'Issa Mara en R3. © Droits réservés. |
Le
parcours de Moussa Doumbia n'a rien d'anodin. Certes, le voir
aujourd'hui sous les couleurs de Thenon, hier sous celles de
Chamiers, relève en partie du hasard. Mais à travers son histoire,
sa trajectoire, on peut comprendre beaucoup des qualités qu'incarne
le joueur sur le terrain. Humble, travailleur, capable de s'adapter,
avec pour seule volonté de se mettre au service du collectif.
D'origine
malienne, le thenonnais a commencé très tôt le football, dès six
ans, avant de voir les choses s'accélérer à l'adolescence. « J'ai
quitté le football de rue à dix ans pour intégrer un centre de
formation, où il n'y a que des joueurs de qualité, où l'on demande
de la rigueur », se rappelle-t-il. Il passe aussi des sélections
drastiques pour intégrer l'académie de Jean-Marc Guillou à Bamako,
mais les manque (sept jeunes retenus sur plus de cent aux
sélections).
Malgré
ce premier échec pour passer un cap et partir à la capitale, Moussa
Doumbia ne s'arrête pas. Déterminé à trouver des solutions, il
quitte son pays et rejoint la France. « J'ai eu un parcours
difficile, le contexte était compliqué. Je suis arrivé à
Bordeaux, et ma demande d'asile a été acceptée. J'ai commencé des
essais à Lormont, Saint Bruno, puis mon dossier a été transféré
à Périgueux », développe-t-il.
C'est
ainsi que, par hasard, se retrouvant dans l'agglomération
périgourdine et proche de Chamiers, il se présente au coach en
place au club, Issa Mara. Tout s'enclenche très vite, une fois la
régularisation validée. « Il ne demande rien. La vie ne lui a pas
fait de cadeau, mais il se donne les moyens d'y arriver. Il a eu sa
naturalisation, il a un travail, il s'investit dans le groupe avec
toutes ses qualités », confie Issa Mara.
«
Le football a tout de suite été quelque chose qui m'a aidé à me
libérer, à oublier tous mes soucis pour m'exprimer pleinement.
C'était ma seule passion, donc j'y ai donné tout ce que je pouvais
», ajoute Moussa Doumbia. Avec cet état d'esprit, l'intégration se
passe très bien, les qualités footballistiques faisant le reste.
Tant et si bien que l'an dernier, Issa Mara quittant le COCC pour
Thenon, le joueur le suit.
Un
joueur essentiel
Avec
ce parcours de vie difficile, sa volonté de réussir n'en est que
plus farouche. L'esprit de compétition est décuplé, autant que
celui de se faire plaisir à travers le sport. Technique,
intelligent, véloce, collectif dans sa vision de jeu, il va
s'adapter au FCTLF comme il s'était fondu dans le moule à Chamiers.
Irréprochable sur le terrain, il gagne ses galons et enchaîne les
matches depuis le début de la saison, dans une équipe qui n'en
finit plus de gagner.
«
C'est un joueur exemplaire, travailleur, calme, discipliné,
tactiquement intelligent, qui comprend vite, et qui présente de
grosses qualités physiques », apprécie le coach. Une autre qualité
ressort, sa polyvalence. « C'est un couteau suisse. Il marque
beaucoup lorsqu'il joue avant centre, il est très efficace en milieu
défensif, mais aussi très bon en défense centrale. À tous les
postes, il fait partie des meilleurs de la poule », glisse encore
Issa Mara.
Cette
capacité à s'adapter et à trouver des solutions pour garder un
niveau de performance élevé, le joueur la tire tout d'abord de sa
façon d'aborder les choses, comme il le prouve en rapport avec son
nouveau poste de défenseur central. « J'ai vite appris. J'ai joué
attaquant, donc je me mets dans la peau de mon adversaire, comment je
me déplacerais, comment je jouerais les ballons, et j'essaie
d'anticiper », explique Moussa Doumbia.
Le
mental et l'état d'esprit du joueur comptent aussi, lui qui est prêt
à se sacrifier. « On sait que l'on a peu d'effectif, mais on a un
objectif, une grosse détermination dans l'envie de monter. Donc il
faut se mettre à la disposition du coach », fait-il simplement
remarquer. Une analyse humble mais pourtant primordiale dans la vie
et la bonne marche du groupe. Thenon est d'ailleurs tout proche de
ses objectifs et de la R2.
Il
faut garder la même mentalité pour aller jusqu'au bout, Moussa
Doumbia en est convaincu et tient à défendre ces valeurs
essentielles à la réussite. « Au départ, le coach a construit une
équipe. Au final, il a formé une famille. On va à chaque
entraînement, à chaque match, avec l'envie de se retrouver. On a
des joueurs de grande qualité, mais en plus de cela, ce groupe que
l'on forme est nécessaire pour aller là où l'on veut aller »,
conclut-il.
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