Le portrait de la semaine

Arrivé cet été seulement à Nontron, Sopheap Om n'a pas mis longtemps à s'imposer au sein d'un jeune effectif dont il est l'un des principaux cadres.

Sopheap Om s'est rapidement
imposé à Nontron.
© ASNSP.

Humainement, techniquement, et jusqu'au rôle de capitaine, tout semblait réuni pour que l'histoire entre l'AS Nontron/Saint Pardoux et Sopheap Om fonctionne. Le club a trouvé en ce joueur beaucoup de ce qui lui manquait pour compléter la construction de son équipe, quand le joueur a parfaitement trouvé sa place dans cette équipe pour garder l'envie d'évoluer en régional et de rester compétitif.

Tout n'était pourtant pas joué d'avance cet été, alors que Sopheap Om se demandait quelle orientation donner à la suite de sa carrière. Une longue carrière, commencée chez les jeunes de l'ASPTT Périgueux, avant d'entrer aux Girondins de Bordeaux, où il va passer trois saisons. « J'ai été repéré dans des tournois de sélections, et j'ai suivi la préformation puis la formation là-bas de 2001 à 2004 », se rappelle le joueur.

Des choix de parcours

Lorsque l'aventure se termine, il a 16 ans, et retourne à Trélissac, passant deux ans chez les jeunes avant d'intégrer les seniors (actuelle R2). Sa formation lui a donné des acquis importants. « Les trois ans aux Girondins m'ont beaucoup apporté, avec un gros travail technique d'abord, puis physique et tactique. Ce sont des choses simples, jouer des deux pieds, connaître les fondamentaux, mais aussi apprendre à vivre ensemble », continue-t-il.

Tout n'est pas simple à Trélissac pour lui, qui doit rebondir et trouver sa nouvelle place dans le football, à un niveau amateur. « C'est le passage en seniors, un autre parcours dans le football, on n'en fait plus tous les jours, j'avais même arrêté à un moment », reconnaît-il. En 2007, il rejoint finalement Olivier Modeste à Chamiers et retrouve des couleurs pendant trois saisons plus complètes. C'est ce coach qui le ramène dans ses bagages à Trélissac en 2010.

Malheureusement, une fois encore, son histoire s'écrit dans la difficulté. « Le club commençait à retrouver une dimension plus importante, la réserve est passée en R1, on était à trois séances par semaine et on jouait le samedi soir. Mais à côté, il y a la vie de famille, les responsabilités, le travail, le football prend une autre place », explique Sopheap Om. À l'intersaison 2012-2013, à 24 ans, il arrête.

Il lui faut un nouveau challenge, et c'est à Thenon qu'il le trouve pour finir sa saison, et prolonger pendant cinq ans de plus finalement. Cet été vient l'heure de tourner la page et de réfléchir à la suite. « Je me demandais si ce n'était pas l'heure d'arrêter en régional. Mais je trouvais qu'il était dommage d'aller en district à 30 ans si je pouvais encore jouer au-dessus », partage le joueur.

Nontron fait partie des clubs avec qui les contacts sont avancés, et le défenseur central débarque à l'ASNSP. Le choix de la compétition, l'envie de relever des challenges, de continuer à s'entraîner avec assiduité a été le plus fort. « Il faut repartir au travail dans une préparation d'été, garder le cap physiquement, s'entraîner, se remotiver au cœur d'un nouveau projet », note Sopheap Om.

Le bon équilibre

Et le projet justement défendu par le président et coach Vincent Thomas, qui travaille avec Jérémy Chamont au sein du staff senior, convient parfaitement à un profil tel que le sien. « À partir du moment où l'on avait beaucoup de jeunes, notamment de Trélissac, il nous fallait des joueurs d'expérience et de qualité à des postes clés », lance Vincent Thomas. Sopheap Om se voit donc confier un rôle élargi, avec un plus à apporter au groupe.

Sopheap Om, premier en bas en partant de la droite,
est un cadre d'expérience au milieu d'un jeune groupe.
© ASNSP.

Tout est là pour que le joueur trouve sa place, son rôle, et surtout du plaisir dans son nouveau club. « Les jeunes sortent d'une formation trélissacoise de qualité, il faut juste amener une expérience qu'ils n'ont pas en senior », explique-t-il, alors que sont arrivés en même temps que lui Théo Dubois, Lonni Valade, et Victor Villain, rejoints à l'automne par Georges Kalinda puis cet hiver par Léo Banquet. Cinq jeunes passés par les U19 du TFC.

Dans la philosophie nontronnaise de développer du jeu, ces joueurs collent parfaitement au projet. Sopheap Om apporte sa pierre à l'édifice, comme le confirme son coach : « Il apporte du caractère, sa qualité de duel, sa capacité à défendre debout, et surtout sa qualité de relance, importante pour notre jeu ». Dans sa façon de voir un poste qu'il connaît depuis toujours, le défenseur central lui-même démontre qu'il ne pouvait que convenir au projet de Nontron.

« Tous les postes sont importants, celui-là peut-être encore un peu plus. On a de grosses responsabilités défensives, mais aussi dans la première relance. Il faut de la sérénité, de la patience, et avoir le goût du risque pour sentir les choses et trouver la première passe qui va déclencher le mouvement offensif. Le défenseur doit apporter un plus », détaille-t-il, avec sa philosophie tournée vers l'attaque.

Ce discours technique, cette vision de jeu, son expérience, son intégration très rapide au sein du club, tout cela a rapidement contribué à ce que le joueur prenne une dimension plus importante dans l'équipe. Après quelques matches seulement, il hérite en effet du brassard. « Notre capitaine fait les allers-retours depuis Paris et avait prévenu que ce serait compliqué, il fallait quelqu'un de plus présent », commence Vincent Thomas.

Mais choisir une recrue est peu habituel. Le signe de la qualité de l'homme et de son leadership au sein du groupe. « Je recherchais quelqu'un du club, ''du cru'', mais naturellement, par les relations au quotidien, par le respect qu'il impose et qu'il a aussi envers les autres, on a fait le choix de Sopheap Om », ajoute le président et coach. Un bonheur partagé entre le club et le joueur que l'ASNSP espère prolonger le plus longtemps possible.