vendredi 8 février 2019

Le portrait de la semaine

Pur bergeracois, Mathias Bontour a vu son rôle évoluer au BPFC et prendre aujourd'hui de l'épaisseur avec l'équipe réserve, en R1.

Capitaine de la réserve bergeracoise cette saison,
Mathias Bontour brille par son exemplarité.
© Sylvain Desgroppes.
De ses débuts à cinq ans jusqu'à aujourd'hui, c'est toute une carrière que Mathias Bontour a forgé au BPFC. Le bergeracois de 29 ans, fier de défendre ses couleurs, a tout connu, des catégories de jeunes aux débuts précoces en seniors, jusqu'aux difficultés récentes et à son nouveau rôle de cadre puis de capitaine cette saison avec l'équipe réserve. Un parcours à son image, rigoureux, sans heurt, dans le travail et l'abnégation.
Si ses premiers pas dans le football à cinq ans ainsi que toute sa formation se déroulent selon un schéma on ne peut plus traditionnel avec le BPFC, c'est à 17 ans que les choses s'accélèrent, après une première année réussie en – de 18 ans. « À la fin de la saison, on m'a proposé d'intégrer l'effectif senior pendant l'été, de m'entraîner, et si cela marchait, de jouer aussi », se rappelle-t-il.

Un parcours complet
Mais à cet été 2007, tout se bouscule. Car en parallèle, l'équipe fanion apprend sa promotion sur tapis vert en CFA2. « Pour moi, être avec la DH était déjà une belle opportunité que l'on m'offrait. Mon objectif était de progresser, quitte à aller jouer le weekend en – de 18 ans. Mais j'ai joué trente matches en CFA2, ce fut une vraie belle surprise », ajoute Mathias Bontour, qui évolue alors sous les ordres de Paul Maso, aujourd'hui directeur sportif du club.
L'année se termine par une promotion en CFA, où Bergerac passe un an avant de redescendre. À l'hiver 2010, après trois ans et demi en senior, vient alors la décision d'un départ pour Marmande, en DH. « Je fonctionne à l'affectif. Et à Bergerac, cela ne passait plus forcément. Je faisais tout de même mes études à côté, donc je ne pouvais pas partir trop loin, et quand Marmande m'a contacté, je n'ai pas hésité », précise le bergeracois.
Six mois après son arrivée, il monte en CFA2. Mais le club lot-et-garonnais ne fait qu'un aller-retour, avant de revenir en DH. Pendant trois ans et demi, le latéral enchaîne les matches et les performances. « Je ne regrette absolument pas ce choix. Humainement, j'ai tissé des liens exceptionnels là-bas. Je voulais m'aérer et découvrir autre chose », avoue-t-il. Mission réussie. En 2014, il revient au BPFC, convaincu par Fabien Pujo.
Mais tout ne va pas se passer comme prévu. « Je voulais retrouver le niveau au-dessus, avec de meilleures conditions d'entraînement. Mais je me blesse dès mon arrivée, et cela n'a pas été facile car j'étais très motivé en revenant au club », détaille Mathias Bontour. Il ne dispute que deux matches de CFA2, et une dizaine en réserve, en R2. L'équipe fanion monte, mais la saison suivante, de nouveau, il joue un match en CFA et une quinzaine en R2.
Cependant, cette équipe réserve monte en R1. À partir de l'été 2016 donc, il fera partie intégrante du projet bergeracois en régional. Avec un rôle qui évoluera au fur et à mesure. Son coach aujourd'hui, Karl Ateba, est arrivé à la tête de cette équipe en cours de saison 2016-2017 : « Il n'avait pas le même profil qu'aujourd'hui, à l'époque il y avait beaucoup de joueurs d'expérience. Sa place d'ancien, il l'a prise naturellement », confie-t-il.

Un joueur exemplaire
Une première saison pour prendre ses marques au sein du groupe et avec le nouveau coach, une deuxième l'an dernier avec un rôle de vice-capitaine derrière Martin Gaillard, et enfin, cette saison, le brassard. « C'était logique qu'il prenne le relais. C'est la force tranquille. Il n'est pas exubérant, ni forcément moteur par la parole, mais il est présent dans les actes », décrit Karl Ateba.
Une analyse que confirme Mathias Bontour lui-même, discret en extérieur, mais au caractère bien trempé, qui s'impose naturellement par sa parole, rare mais précieuse. « Comme trois ou quatre autres du groupe, on est plus âgé, on a vécu d'autres choses, on est là pour encadrer. L'objectif est d'entretenir un esprit compétitif à l'entraînement, et de garantir le respect du cadre de vie », estime le joueur.
Surtout, c'est la question de l'exemple, du modèle à suivre qui se pose. Encore plus pour le capitaine. « Ce sont des choses simples, être irréprochable, arriver à l'heure, défendre des valeurs, être régulier sur le terrain », commence Mathias Bontour. Son coach sait qu'il ne s'est pas trompé sur son choix : « Sa force, c'est l'exemplarité. Et il a le caractère à la fois pour conseiller les jeunes, discuter avec les anciens, et échanger avec les joueurs de la N2 ».
Un rôle d'interface plutôt classique pour un capitaine, mais encore plus important dans le cadre de travail fixé par le coach, qui tient à ce que les règles de vie du groupe soient respectées pour travailler sur un projet commun. « Je n'ai pas énormément d'échanges avec lui, mais on se retrouve sur des temps forts, pour faire remonter l'état d'esprit du groupe, d'un joueur. Ce sont des informations importantes pour moi », juge Karl Ateba.
Indéboulonnable au poste de latéral droit, ses qualités humaines et mentales se reflètent dans ses caractéristiques de joueur. « C'est un joueur calme. Il ne fait rien d'extraordinaire sur le plan physique ou technique, mais il est très propre, avec une vraie qualité de relance. Il est aussi très régulier. Enfin, il a du tempérament, cela ressort dans l'adversité », décrit Karl Ateba. Autant de qualités qui laissent présager de quelques belles années encore au BPFC.

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