vendredi 25 janvier 2019

L'exploit était si proche

Le BPFC est passé par toutes les émotions ce mercredi : de l'espoir, de l'euphorie, mais finalement de la déception et de la frustration.

Terence Pinto a fait renaître l'espoir en marquant un premier but
juste avant les arrêts de jeu. En vain malheureusement.
© Claude Chastenet.
À l'occasion de son seizième de finale de coupe de France face à Orléans, le BPFC est passé tout près d'un nouvel exploit retentissant. Mais après un retour exceptionnel pour arracher la prolongation, il n'en aura rien été. Un manque de réalisme, de réussite aussi (un poteau en première période, une double barre transversale pendant la prolongation), et ce sont les visiteurs qui obtiennent leur billet pour le prochain tour, laissant beaucoup de frustration aux périgordins.
La rencontre de ce mercredi aura connu de multiples temps. La première période aura été assez fermée, avec peu d'occasions de s'enflammer. Orléans, plus solide et laissant moins d'espaces que les niortais au tour précédent, ne se procure aucune situation pour autant. « On a été bien en place mais un peu timide. On faisait les choses, mais il en manquait un peu », juge Nicolas Le Bellec. Malgré tout, sur deux ou trois situations, l'ouverture du score aura été proche.
Comme à la première minute de jeu, lorsque Fachan remporte un duel à la tête à la hauteur de la surface de réparation. Gomez est à la deuxième tombée, mais sa demi-volée cadrée est captée par Renault. Peu d'occasions de s'enflammer ensuite, dans un match équilibré et physique, mais avec peu de rythme. Sauf sur une belle sortie de balle, où l'équipe bergeracoise part depuis sa surface côté gauche, pour aller au bout de l'action avec un débordement du latéral droit Ringayen (10e).
La suite, ce sont de nombreux corners qui ne donnent rien. La plus grosse occasion de cette première période sera pour le BPFC quelques minutes plus tard. Sur une longue transversale de la gauche vers la droite, Badin surprend Lecoeuche, et Gomez file dans son dos. Son centre à raz de terre est coupé au premier poteau par Ringayen, mais ce dernier voit son ballon heurter le montant droit de Renault (22e).
Les faits marquants sont rares sur la suite. Orléans tente de remettre le pied sur le ballon, mais ne parvient pas pour autant à inquiéter Laborde-Turon. Mais si Bergerac n'est pas en danger, le bloc assez bas ne permet pas non plus de trouver des solutions de construction. Il faut attendre les arrêts de jeu pour vivre un nouveau frisson. Un long centre de Chevalier lobe toute la défense, et au second poteau, Gomez est encore présent, mais sa volée ne fait que frôler la lucarne.
Le début de la seconde période ne va malheureusement réconforter personne. Le BPFC est moins dans son match, alors que les visiteurs sont décidés à défendre leur statut de favori. L'ouverture du score va vite arriver, sur une perte de balle des locaux à cinquante mètres de leur but. Lopy intercepte, transmet à Ephestion, qui décale Le Tallec. Ce dernier percute sur le couloir droit, puis retrouve Ephestion. Le milieu est repris, mais Lopy a suivi et marque dans le but vide (51e).
Cruelle ouverture du score d'Orléans sur une attaque rapide, et surtout sur la première occasion du match pour les loirétains. Bergerac va alors tenter de réagir. Sur une touche longue, le retourné de Bisson passe à côté (52e). Puis sur un centre de Ringayen qui traverse toute la surface, c'est l'autre latéral Chevalier qui hérite du ballon. Sa frappe en force à l'angle des six mètres est repoussée par Renault sur Badin, mais celui-ci n'a pas le temps d'armer (55e).

Des regrets ?
Les périgordins continuent de pousser, à l'image d'un coup-franc de Chevalier. Orléans contrôle puis ressort son bloc pour piquer une deuxième fois avec beaucoup de réalisme. Benkaid déborde sur le couloir droit, rentre dans la surface, et centre à hauteur pour Perrin, seul au second poteau. « On a redémarré avec le frein à main, et il a fallu ces deux buts pour jouer comme on sait le faire. C'est ça qui nous a permis d'égaliser », constate Evan Chevalier.
En effet, le BPFC ne lâche rien. Un coup-franc de Gomez qui se dirige vers la lucarne se heurte à une parade du portier orléanais. Sur le corner qui suit, Renault est encore décisif. Mais le deuxième corner, toujours frappé par Chevalier, fait mouche, sur une tête croisée de Pinto (89e). L'espoir est là, l'euphorie s'empare du stade. Surtout qu'Orléans continue de reculer et de subir, face à des bergeracois survoltés.
Sur le dernier long ballon du match, Bouscarrat s'impose dans les airs à l'entrée de la surface et dévie dans son dos. L'attaquant a mobilisé trois défenseurs et ses coéquipiers se retrouvent avec plus d'espace. Ringayen fixe son vis-à-vis et décale Gomez. Le meneur de poche argentin, meilleur bergeracois sur la rencontre, élimine Tell d'un crochet et enroule son plat du pied dans le petit filet opposé. Le stade peut s'embraser, son équipe vient d'arracher la prolongation (2-2, 90e+4).
« L'ascenseur émotionnel est fort. Quand on est revenu à 2-2, on pensait être capable de marquer encore », explique Terence Pinto. « On se dit que c'est pour nous, qu'il ne peut rien nous arriver », complète Evan Chevalier. La pression est forte, le stade est en euphorie pendant que les deux bancs de touche glissent leurs consignes avant d'attaquer pour trente minutes supplémentaires. Le BPFC est progressivement monté en régime, et tout reste possible.
Malheureusement, toujours avec un réalisme aussi froid, Orléans va reprendre les devants. Sur un centre de Pinaud, Laborde-Turon s'impose des points au niveau du point de penalty. Le balon arrive à l'entrée de la surface, où instinctivement, D'Arpino place une tête qui lobe le portier bergeracois qui n'a pas eu le temps de se replacer. Tout est à refaire, mais la magie de la coupe aidant, les espoirs sont là.
La preuve sur une situation arrêtée. Gomez est au corner, sa frappe rentrante surprend tout le monde mais rebondit sur la barre transversale. En pleine surface de réparation, Gnaleko est le plus prompt et décoche une très lourde frappe, qui elle-aussi vient s'écraser sur la transversale d'un Renault spectateur. Ringayen tente de reprendre de la tête, et cette fois, la gardien loirétain se jette au sol pour capter le cuir (104e).
Il ne se passera plus grand-chose ensuite, en-dehors d'un dernier coup tactique de Nicolas Le Bellec, qui fait entrer son habituel gardien titulaire en N2, Loustallot. « A l'entraînement, il est adroit devant le but, se place bien et a surtout une grosse détente », justifie le coach. Sur le dernier corner, c'est d'ailleurs son gardien qui placera sa tête. Malheureusement au-dessus. Bergerac doit rendre les armes et voit son aventure s'arrêter là.
« On aurait encore pu revenir. Certes, on perd en prolongation contre une Ligue 2, mais on pouvait largement battre cette équipe. On ne voulait pas avoir de regrets, mais au final, on en a beaucoup », constate amèrement le capitaine, Damien Fachan. Bergerac s'est battu, a montré une vraie force de caractère, des qualités techniques et tactiques indéniables, y a cru jusqu'au bout, mais Bergerac a chuté contre plus réaliste.
Ce qui n'empêche pas d'imaginer la suite avec beaucoup d'optimisme. « Le coach a imposé des principes, tout le monde s'y met, et on prend du plaisir ensemble, on joue bien au ballon », continue Damien Fachan. « Il y a deux mois, on était au fond. Là, on a vu une équipe solide et avec beaucoup de qualité », lance Terence Pinto. Prometteur pour la suite, dans un projet encore en pleine construction cette saison.
Nicolas Le Bellec : « Je l'avais demandé sur cette rencontre, je voulais que l'on ressente des émotions fortes. Certes, je n'avais pas imaginé ce scénario, mais au moins on a été dans le vrai. On a pris ces deux buts en seconde période, mais on s'est remis au travail, et à 2-1 on a soulevé le public, on l'a emmené avec nous. Quelle force de caractère on a montré pour revenir à 2-2 dans cette adversité et avec cette intensité ! On aurait pu réussir un coup. Le troisième but nous fait mal. Après, il y a cette barre transversale... Dans les moments importants, on n'a pas su y faire. On a tout donné, il n'y a pas de regrets à avoir, dans les moments clés de ce match, cela n'a pas basculé en notre faveur. Mais on est allé au bout des choses ».

Bergerac – Orléans

Mi-temps : 0-0
Score final : 2-3 (pap)

Buteurs : Pinto (89e), Gomez (90e+4) pour Bergerac. Lopy (51e), Perrin (77e), D'Arpino (99e) pour Niort.

Avertissements : Lecoeuche (25e), Ephestion (58e), Tell (90e+5) pour Orléans.
Expulsion : 0

Bergerac : Laborde-Turon (Loustallot, 119e) – Ringayen, Jamaï (Pinto, 68e), Flegeau (Sène, 88e), Chevalier – Gnaleko, Fachan (cap.) – Gomez, Belbachir (Bouscarrat, 75e), Badin – Bisson. Entraîneurs : Nicolas Le Bellec, assisté de Julien Gauducheau. Remplaçants : Ducros, Lotto, Zidane.

Orléans : Renault (cap.) – Pinaud, Mutombo, Cambon, Lecoeuche (Monfray, 58e) – D'Arpino (Bouby, 103e) – Benkaid (Tell, 87e), Ephestion (Demoncy, 64e), Lopy, Perrin – Le Tallec. Entraîneur : Didier Ollé-Nicolle. Remplaçants : El Khoumisti, Gallon, Lauriente.

Les meilleurs buteurs et passeurs toutes compétitions confondues












Buteurs Buts Matchs Buts/matchs
Passeurs Passes Matchs Passes/matchs

Sarr 10 21 0,48
Badin 5 22 0,23

Chevalier 6 22 0,27
Bisson 4 21 0,19

Gomez 5 19 0,26
Chevalier 5 22 0,23

Bisson 4 21 0,19
Ducros 3 17 0,18

Badin 4 22 0,18
Pinto 2 16 0,13

Fachan 2 13 0,15
Gomez 2 19 0,11

Pinto 1 16 0,06
Ringayen 1 8 0,13

Diarra 1 2 0,50
Belbachir 2 20 0,10

Bouscarrat 1 11 0,09
Bouscarrat 1 11 0,09

Belbachir 1 20 0,05
Gnaleko 1 22 0,05






Sarr 1 21 0,05






Jamaï 1 23 0,04











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