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Cédric Favereau apporte son expérience et sa solidité à une jeune équipe de Limens JSA en régional. © François Berterreche. |
Pas
de calcul, pas de triche. Juste de l'envie et du plaisir. La
quarantaine approche, mais Cédric Favereau n'a pas changé sa façon
de voir le football. Aujourd'hui à Limens JSA, évidemment dans une
optique et avec un rôle différent de celui qu'il a pu avoir par le
passé, le défenseur central est devenu le ''papa'', un joueur
cadre, un joueur sur qui de nombreux jeunes de l'effectif peuvent se
reposer, un joueur dont les conseils sont toujours écoutés.
L'expérience
et le vécu parlent pour lui. Après des débuts au Monteil, il
arrive à dix ans aux Enfants de France, devenus ensuite le Bergerac
Foot puis le BPFC d'aujourd'hui. Il effectue dans ce club toute sa
formation. « On évoluait tous les ans en ligue, avec des coaches
qui étaient des seniors de l'équipe fanion, une concurrence qui
tirait vers le haut », se souvient Cédric Favereau. L'occasion pour
lui de faire ses premières armes.
Une
expérience solide
Et
de se forger son propre style, avant d'intégrer à son tour les
seniors. Il va passer au total dix-sept ans sous les couleurs
bergeracoises, allant jusqu'à la CFA2. « Quelques coaches m'ont
marqué, dont Benoît Tihy, qui m'a donné ma chance et m'a beaucoup
fait évoluer dans mon jeu », apprécie le joueur. Le contexte
change cependant, et ne se reconnaissant plus dans le club, il
préfère s'en aller.
Non
sans garder en mémoire, aujourd'hui encore, tout ce que ses années
lui ont apporté. « Je n'avais pas de qualités immenses, je n'étais
pas un leader technique, et je n'ai jamais eu de qualité de vitesse.
Mais je suis un joueur de devoir, quelqu'un qui ne lâche jamais
rien, et j'ai appris tactiquement aussi », résume Cédric Favereau
avec beaucoup d'humilité. Ses compétences, après un passage à
Pays du Dropt, c'est à Prigonrieux qu'il les met en œuvre.
Il
rejoint dans ce club le coach Jean-François Maury, qu'il a connu en
tant qu'éducateur à Bergerac. « Le coach m'a convaincu de signer.
Il y avait un noyau solide de prigontins, et autour, il apportait
chaque année une plus-value, en gardant le même état d'esprit qui
a fait notre force », se rappelle-t-il. L'aventure sera belle, avec
un passage de la PL jusqu'à la DH, du plus bas jusqu'au plus haut
des niveaux régionaux.
L'occasion
à la fois de mettre à profit ce qu'il a appris, et de continuer à
progresser. « Benoît Tihy et Jean-François Maury m'ont beaucoup
appris, et si un jour je devais devenir entraîneur, c'est d'eux que
je m'inspirerais », ajoute Cédric Favereau. En 2016, celui-ci pense
tourner la page lorsqu'il quitte le PFC en régional pour rejoindre
Grignols-Villamblard, où il entraîne déjà les jeunes depuis
plusieurs saisons.
«
J'avais 37 ans, j'avais envie de commencer à préparer
l'après-joueur, mais l'année a été compliquée sur ce poste
d'entraîneur-joueur, et pour d'autres raisons à côté »,
soupire-t-il, avant de continuer : « J'ai fait le point, et je me
suis donné deux ans pour retrouver le régional. Il y a eu quelques
contacts, et j'ai pris ma chance ». Pour des raisons familiales et
de proximité, il rejoint le projet de Limens JSA, club qui vient de
fusionner.
Cadre
d'un groupe
Les
matches de prestige contre des réserves professionnelles en CFA2
avec Bergerac, les épopées avec Prigonrieux, son expérience d'un
an comme entraîneur, son bagage tactique qu'il s'est forgé au fur
et à mesure des saisons, pour toutes ces raisons, dans un jeune
effectif de Limens JSA, il prend vite la place d'un joueur cadre.
C'est d'ailleurs pour cette raison que les coaches l'ont recruté.
«
On avait vu notre jeune effectif après la fusion. On savait que pour
passer un cap, il nous fallait ce profil de joueur expérimenté et
qui a connu le plus haut niveau. Un joueur capable d'encadrer le
groupe, avec un vécu, des qualités humaines », estime Grégory
Cario, co-entraîneur avec Josselin Chubilleau. Naturellement, et
sans même avoir le brassard, ces qualités-là explosent aux yeux du
groupe.
«
Il est garant de certaines valeurs, l'exemplarité, la rigueur. Il
parle beaucoup, c'est un relais pour nous. Et c'est aussi notre
leader défensif, il est capable de lire le jeu, il est propre,
solide dans ses duels », continue le technicien. Un portrait
élogieux qui témoigne du rôle que peut avoir Cédric Favereau dans
le vestiaire comme sur le terrain. Capitaine de route d'une équipe
qui en a besoin pour rivaliser avec de grosses cylindrées de R3, il
est incontournable.
«
Si je peux encore jouer à 40 ans, c'est parce que tout ce que j'ai
appris me sert. On sent mieux les coups, on compense par l'expérience
tactique accumulée. J'essaie d'apporter à l'équipe ce que l'on m'a
donné, dans le respect des consignes, la rigueur, le sérieux »,
avoue celui qui souhaite transmettre son expérience, pour un jour
passer le relais. Dans six mois peut-être, au bout de l'objectif
qu'il s'était fixé ?
Rien
n'est décidé. « Je suis venu vivre une nouvelle expérience avec
d'autres personnes ici. On a toujours à apprendre de tout le monde.
Tant que j'ai l'envie je continuerai. Je vais finir la saison. On
fera ensuite le bilan avec les coaches, je verrais aussi ce qu'ils en
pensent. Pour l'instant, je ne me suis pas projeté », conclut-il.
Si une chose est certaine, c'est que la suite de l'histoire se
passera tout près d'un terrain. Joueur, entraîneur, éducateur,
l'avenir le dira.
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