Nicolas Flégeau arrive à Bergerac avec une longue expérience, qui doit avoir son utilité dans un groupe en difficulté pour l'instant. © Sylvain Desgroppes. |
Il
est l'une des recrues majeures du mercato estival bergeracois.
Nicolas Flégeau est arrivé en Dordogne cet été pour apporter ses
qualités de défenseur, sa polyvalence, ses ambitions, et son
expérience. Le morbihannais de 33 ans est en effet l'un des joueurs
comptant le plus de matches dans les divisions supérieures à la N2
(64 matches de Ligue 2, et 107 de N1). Il a fait de son riche
parcours et de ses rencontres avec divers coaches une force pour
progresser.
Mais
avant, comme tout le monde, c'est dans son club de proximité que le
joueur né à Hennebont fait ses premiers pas. « J'ai commencé à
cinq ou six ans, en allant voir mon père jouer. Puis Lorient est
venu me chercher », explique-t-il. C'est ainsi à treize ans que
Nicolas Flégeau rejoint le FCL. « On se dit que c'est une chance,
une fierté aussi car c'est le club du Morbihan. Mais on garde la
tête sur les épaules », glisse-t-il.
Lorient
va marquer une belle et longue page dans son début de carrière. Il
reste au club pendant sept ans, jusqu'en 2006. C'est donc au sein de
son club formateur qu'il fait ses débuts en seniors, dans une
période du club marquée par le retour aux manettes de Christian
Gourcuff, alors que le FCL est en Ligue 2. C'est sous cet entraîneur
qu'il va disputer ses premières minutes en professionnel, lors de la
saison 2004-2005.
Des
hauts et des bas
«
On était deux ou trois jeunes à qui le coach faisait confiance, on
démarre la saison titulaires. Le premier match professionnel est
l'un des moments les plus importants de ma carrière », pense
Nicolas Flégeau, qui se rappelle encore de l'adversaire et du score
de cette rencontre. Malheureusement pour lui, alors qu'il dispute les
cinq premières rencontres de la saison, il se blesse ensuite.
Éloigné des terrains sur une longue période, il ne retrouvera
jamais sa place.
En
2006, il quitte le club, et rejoint les Herbiers en N2 pour tenter de
se relancer. Mais le club descend. Dans cette mauvaise passe, il
trouve tout de même le moyen de rebondir à Bayonne à l'été 2007,
en N2 également. Il reste deux ans dans le Pays Basque, avec une
montée en N1 dès l'été 2008. « C'est un club identitaire, on
mouillait le maillot, j'ai passé deux superbes années et j'ai
encore des contacts là-bas », se souvient-il.
Après
deux années compliquées (2005-2007), c'est une page plus heureuse
qui s'ouvre à lui. « Le football est fait d'opportunités. Cela a
mis du temps mais le travail a payé, et j'arrive enfin à ouvrir une
porte vers la ligue 2, car Istres vient me chercher. J'y aspirais
depuis ce qu'il s'était passé à Lorient », avoue le joueur. Cinq
ans après ces premiers pas, il signe donc en L2 et va disputer trois
saisons pleines à Istres à ce niveau.
Même
si les débuts n'ont pas été simples sous le coaching d'Henri
Stambouli. « Il m'a mis de côté dès le départ, je pense que je
n'étais pas son choix du mercato mais celui du président. Mais j'ai
persévéré. À douze journées de la fin de cette saison 2009-2010,
on a changé d'entraîneur, José Pasqualetti est arrivé, j'ai joué
tous les matches jusqu'à la fin de saison », relate Nicolas
Flégeau. En 2012 pourtant, il change de nouveau de club. Un regret
aujourd'hui, peut-être le seul qu'il a.
Il
s'en va en effet au Gazélec Ajaccio, en L2. « C'est le gros mauvais
choix que j'ai pu faire, alors qu'Istres voulait me prolonger,
qu'Auxerre ou Arles étaient intéressés aussi. Le coach qui m'avait
fait venir à Ajaccio a été licencié à la première journée, je
n'ai plus joué et je me suis enlisé », déplore le breton. Il
prend la décision rapidement de repartir, et accepte de descendre
d'un étage, à Vannes en N1 (2012-2014). Mais à l'été 2014, le
club est en dépôt de bilan.
Retour
à Istres pour Nicolas Flégeau, en N1, pendant six mois. Une courte
période où le joueur est en désaccord avec le coach arrivé en
même temps que lui, Lionel Charbonnier. Il préfère alors partir,
même si cela implique de revoir ses projets, puisque pour la
première fois, il se retrouve en N3, à Cholet, en janvier 2015.
Après le passage heureux de Bayonne à Istres en Ligue 2
(2007-2012), la période de deux ans et demi jusqu'à l'hiver 2015
est difficile à digérer.
«
À Istres, j'ai préféré casser mon contrat tant cela se passait
mal, je suis parti sans rien ». Le joueur, au caractère bien
trempé, va retrouver le plaisir au SOC. Dès l'été 2015, c'est la
montée en N2. Puis à l'été 2017, nouvelle montée, en N1, en
finissant devant... Bergerac. L'occasion pour lui de faire
connaissance avec le club périgordin. L'an dernier, son histoire
avec Cholet se terminant, et son ex-coach Nicolas Le Bellec venant en
Périgord, il signe également au club.
Un
caractère bien trempé
«
J'ai trouvé un bon discours, un projet familial intéressant, la
possibilité de signer au moins deux ans, dans un club qui a toujours
eu de bons effectifs en N2. Je voulais bien redescendre d'une
division mais pour rejoindre un projet avec une stabilité et des
ambitions », avance-t-il. La présence de Nicolas Le Bellec compte
aussi, pour celui qui se base sur l'affect. La relation qu'il peut
avoir avec un entraîneur compte beaucoup pour lui.
«
Pasqualetti m'a particulièrement marqué, tactiquement et comme
meneur d'hommes. Il y a les footballeurs, les techniciens, mais aussi
les hommes qui comptent », estime celui qui garde aussi de bons
souvenirs de Christian Gourcuff. À Bergerac, Nicolas Flégeau doit
emmener son expérience et sa polyvalence, lui qui a évolué latéral
gauche en début de carrière, et qui joue désormais principalement
défenseur axial gauche, voire milieu défensif.
«
Je ne sais pas si c'est une force, car s'adapter ne se fait pas comme
ça, mais pour moi c'est une chance », estime-t-il. Ses capacités
de lecture du jeu et d'analyse jouent beaucoup dans cette
polyvalence. Très en observation de ce que chaque joueur fait sur le
terrain, dans les déplacements, les gestes techniques préférentiels,
il peut en effet très vite adopter les réflexes de placement et de
jeu d'un nouveau poste.
Cette
saison, c'est majoritairement en charnière centrale qu'il est
utilisé. Il a joué quatorze matches officiels, sur les dix-sept du
BPFC. Il a été aligné à onze reprises en tant que défenseur
central, dont dix fois dans un duo avec Ange Gnaleko à ses côtés.
Les repères viennent, mais il faut encore du temps. « Une
charnière, c'est dur à trouver, il faut être complémentaire, se
connaître par cœur. Les automatismes commencent à être pris »,
estime-t-il.
Il
y a la progression collective, mais aussi la progression
individuelle. « On essaie tous les jours de progresser. Le jour où
l'on arrête de chercher, je pense que l'on devient mauvais. L'un des
axes où je dois travailler est la dureté dans les duels », juge
Nicolas Flégeau, qui avoue aussi qu'il travaille à gérer son
caractère. « À 20 ans, on suit presque naïvement. Au fur et à
mesure, on a notre ligne directrice, nos propres idées, on sait ce
que l'on veut », affirme-t-il.
«
Un vestiaire de football, ce n'est pas simple. Je préfère être
honnête, dire les choses, et que cela ne se complique pas. Le plus
important est de ne pas être rancunier. Le but final est d'aller
tous dans le même sens », continue le joueur. Dans une saison
délicate, à une position inattendue pour le BPFC, certes en
reconstruction, mais avec un effectif compétitif sur le plan
qualitatif, l'expérience et le caractère de ces joueurs
compétiteurs doivent apporter quelque chose.
Comme
à son habitude, Nicolas Flégeau ne cache pas les choses : « Quand
on regarde l'effectif, on devrait être dans le haut de la poule.
Mais une fois que l'on est dans l'engrenage, il est difficile de
sortir la tête de l'eau. Les objectifs sont élevés, mais on ne
répond pas aux attentes. On est tous coupables ». Il reste encore
du temps pour que les bergeracois exploitent tout leur potentiel et
se sortent de cette mauvaise passe. Et que chacun ajoute une page à
son histoire avec le football.
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