Alexandre Da Costa Lacerda tient un rôle d'entraîneur-joueur au sein d'un groupe rouffignacois très jeune. © ASRP. |
Petit
à petit, l'oiseau fait son nid. Arrivé en tant que joueur en 2014,
Alexandre Da Costa Lacerda fait aujourd'hui figure d'ancien dans le
club de Rouffignac, où son rôle est passé de ''simple'' joueur à
entraîneur-joueur à partir de 2016. Une première expérience sur
un banc de touche senior qui dure, et avec le temps, le sarladais
d'origine peaufine le projet rouffignacois, son groupe de joueurs, et
ses méthodes.
De
ses premiers pas dans le football à six ans jusqu'à 2014, c'est à
Sarlat-Marcillac qu'Alexandre Da Costa Lacerda fait ses armes en tant
que joueur. De l'école de football à la DH, qu'il quitte à 27 ans
pour rejoindre Rouffignac. Un club qui vient d'accéder au régional
à l'époque, et dans lequel il va rester deux ans comme joueur,
avant de voir son rôle évoluer à l'été 2016, au départ du coach
Pierre Marty.
L'ASRP
cherche un nouvel entraîneur, mais voit deux pistes échouer, avant
de se tourner vers une solution en interne. « Le président a réuni
les cadres et les anciens de l'équipe pour savoir si l'un d'eux
voulait prendre le poste d'entraîneur. Ils ont refusé mais ont
aiguillé les discussions vers moi », indique Alexandre Da Costa
Lacerda. Tout va alors vite s'enchaîner, pour celui qui possédait
tous les diplômes nécessaires.
«
J'avais vu avec quelques anciens du groupe qui validaient mon arrivée
à ce poste, et j'en avais besoin pour m'épauler au quotidien »,
ajoute celui qui devient ainsi entraîneur-joueur, pour sa première
expérience en senior. Même si depuis 2011 déjà, il s'est testé
dans un premier rôle d'éducateur, à Sarlat. Avec les U15 pendant
un an, puis avec les U17 entre 2012 et 2014, suivant ainsi la même
génération de joueurs.
En
parallèle, il avait passé ses diplômes, et obtenu le Brevet de
Moniteur Fédéral, qui lui permet d'entraîner jusqu'en R3. « Ces
diplômes m'ont été utiles pour apprendre à structurer une séance
d'entraînement, comprendre la morphologie du joueur et son évolution
dans les âges. C'est intéressant et enrichissant, car on a beaucoup
d'échanges avec les formateurs et les entraîneurs d'autres
départements », estime-t-il.
Après
la théorie, vient donc la pratique. À l'été 2016, Alexandre Da
Costa Lacerda reprend Rouffignac, avec une idée, qu'il défend
encore aujourd'hui : « travailler sur le long terme, en proposant
des choses, en structurant l'équipe, pour changer l'image du club ».
Il faut tout d'abord gérer l'effectif en place et assurer les
mercatos. C'est l'un des axes de travail depuis trois ans, pour
construire progressivement un groupe.
Une
évolution permanente
«
La première année, je suis arrivé tardivement. L'idée a donc été
de garder tout le monde. Pour ce qui est du recrutement, cela a été
compliqué, on a eu seulement deux arrivées, dont Hassan Hammouti
qui est très important dans le projet », commence le coach. Avec un
effectif réduit, les mercatos qui ont suivi ont vu de nombreux
nouveaux joueurs rejoindre les rangs rouffignacois.
«
La deuxième année, ce sont uniquement des jeunes qui sont arrivés.
Et cet été, on a encore vu nos difficultés à attirer des joueurs
majeurs. L'objectif était de se renforcer avec six joueurs, trois
jeunes et trois cadres, mais ce sont finalement cinq jeunes de moins
de 21 ans qui nous ont rejoints, pour un seul cadre », liste
Alexandre Da Costa Lacerda. Celui-ci peut au moins travailler avec un
effectif plus confortable.
Former
un groupe et affiner son équipe au fur et à mesure des saisons est
une chose, mais le coach a dû aussi construire sa philosophie de
jeu, son discours, sa manière de fonctionner, et transmettre tout
cela à son équipe. « J'entraîne mon équipe comme je suis tous
les jours, je suis assez proche des joueurs, et je suis entouré d'un
staff de qualité. J'ai besoin de relais qui m'aident et me donnent
des solutions », avoue-t-il humblement.
Ce
qui est d'autant plus vrai avec son rôle particulier
d'entraîneur-joueur. « C'est un peu frustrant parfois, j'aimerais
être sur le banc pour mieux voir les choses », commence-t-il. Mais
s'il joue, ce n'est pas forcément parce qu'il y tient. « J'aimerais
que l'on trouve un attaquant qui prenne ma place. Mais ce n'est pas
le cas, encore moins en ce moment avec l'absence de plusieurs cadres.
Onze des quatorze joueurs ont moins de 21 ans », explique le
technicien.
C'est
donc pour l'instant depuis le terrain qu'Alexandre Da Costa Lacerda
dirige son équipe. Les années passent, et logiquement, sa vision
des choses se précise. L'année dernière, longtemps compliquée
(trois nuls et trois défaites avant la trêve) avant de se décanter
dans la dernière ligne droite pour aller chercher la qualification
en R3 (deux défaites seulement en quatorze matches), a laissé
beaucoup de traces.
«
J'ai beaucoup évolué. La saison dernière m'a permis de mieux
comprendre la psychologie d'un groupe et de mieux appréhender
l'aspect athlétique des joueurs », juge le coach. Cette saison,
avec une équipe encore une fois très jeune, l'objectif est de finir
dans la première moitié du tableau. Mais la situation est tendue.
L'ASRP est septième, à un point du quatrième, mais aussi à un
point du dixième... Il faut espérer la même issue que l'an passé...
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