vendredi 14 décembre 2018

Le portrait de la semaine

Pour sa troisième saison sur le banc de Rouffignac, Alexandre Da Costa Lacerda évoque l'avancée du projet du club et de son rôle d'entraîneur-joueur.

Alexandre Da Costa Lacerda tient un rôle d'entraîneur-joueur
au sein d'un groupe rouffignacois très jeune.
© ASRP.
Petit à petit, l'oiseau fait son nid. Arrivé en tant que joueur en 2014, Alexandre Da Costa Lacerda fait aujourd'hui figure d'ancien dans le club de Rouffignac, où son rôle est passé de ''simple'' joueur à entraîneur-joueur à partir de 2016. Une première expérience sur un banc de touche senior qui dure, et avec le temps, le sarladais d'origine peaufine le projet rouffignacois, son groupe de joueurs, et ses méthodes.
De ses premiers pas dans le football à six ans jusqu'à 2014, c'est à Sarlat-Marcillac qu'Alexandre Da Costa Lacerda fait ses armes en tant que joueur. De l'école de football à la DH, qu'il quitte à 27 ans pour rejoindre Rouffignac. Un club qui vient d'accéder au régional à l'époque, et dans lequel il va rester deux ans comme joueur, avant de voir son rôle évoluer à l'été 2016, au départ du coach Pierre Marty.
L'ASRP cherche un nouvel entraîneur, mais voit deux pistes échouer, avant de se tourner vers une solution en interne. « Le président a réuni les cadres et les anciens de l'équipe pour savoir si l'un d'eux voulait prendre le poste d'entraîneur. Ils ont refusé mais ont aiguillé les discussions vers moi », indique Alexandre Da Costa Lacerda. Tout va alors vite s'enchaîner, pour celui qui possédait tous les diplômes nécessaires.
« J'avais vu avec quelques anciens du groupe qui validaient mon arrivée à ce poste, et j'en avais besoin pour m'épauler au quotidien », ajoute celui qui devient ainsi entraîneur-joueur, pour sa première expérience en senior. Même si depuis 2011 déjà, il s'est testé dans un premier rôle d'éducateur, à Sarlat. Avec les U15 pendant un an, puis avec les U17 entre 2012 et 2014, suivant ainsi la même génération de joueurs.
En parallèle, il avait passé ses diplômes, et obtenu le Brevet de Moniteur Fédéral, qui lui permet d'entraîner jusqu'en R3. « Ces diplômes m'ont été utiles pour apprendre à structurer une séance d'entraînement, comprendre la morphologie du joueur et son évolution dans les âges. C'est intéressant et enrichissant, car on a beaucoup d'échanges avec les formateurs et les entraîneurs d'autres départements », estime-t-il.
Après la théorie, vient donc la pratique. À l'été 2016, Alexandre Da Costa Lacerda reprend Rouffignac, avec une idée, qu'il défend encore aujourd'hui : « travailler sur le long terme, en proposant des choses, en structurant l'équipe, pour changer l'image du club ». Il faut tout d'abord gérer l'effectif en place et assurer les mercatos. C'est l'un des axes de travail depuis trois ans, pour construire progressivement un groupe.

Une évolution permanente
« La première année, je suis arrivé tardivement. L'idée a donc été de garder tout le monde. Pour ce qui est du recrutement, cela a été compliqué, on a eu seulement deux arrivées, dont Hassan Hammouti qui est très important dans le projet », commence le coach. Avec un effectif réduit, les mercatos qui ont suivi ont vu de nombreux nouveaux joueurs rejoindre les rangs rouffignacois.
« La deuxième année, ce sont uniquement des jeunes qui sont arrivés. Et cet été, on a encore vu nos difficultés à attirer des joueurs majeurs. L'objectif était de se renforcer avec six joueurs, trois jeunes et trois cadres, mais ce sont finalement cinq jeunes de moins de 21 ans qui nous ont rejoints, pour un seul cadre », liste Alexandre Da Costa Lacerda. Celui-ci peut au moins travailler avec un effectif plus confortable.
Former un groupe et affiner son équipe au fur et à mesure des saisons est une chose, mais le coach a dû aussi construire sa philosophie de jeu, son discours, sa manière de fonctionner, et transmettre tout cela à son équipe. « J'entraîne mon équipe comme je suis tous les jours, je suis assez proche des joueurs, et je suis entouré d'un staff de qualité. J'ai besoin de relais qui m'aident et me donnent des solutions », avoue-t-il humblement.
Ce qui est d'autant plus vrai avec son rôle particulier d'entraîneur-joueur. « C'est un peu frustrant parfois, j'aimerais être sur le banc pour mieux voir les choses », commence-t-il. Mais s'il joue, ce n'est pas forcément parce qu'il y tient. « J'aimerais que l'on trouve un attaquant qui prenne ma place. Mais ce n'est pas le cas, encore moins en ce moment avec l'absence de plusieurs cadres. Onze des quatorze joueurs ont moins de 21 ans », explique le technicien.
C'est donc pour l'instant depuis le terrain qu'Alexandre Da Costa Lacerda dirige son équipe. Les années passent, et logiquement, sa vision des choses se précise. L'année dernière, longtemps compliquée (trois nuls et trois défaites avant la trêve) avant de se décanter dans la dernière ligne droite pour aller chercher la qualification en R3 (deux défaites seulement en quatorze matches), a laissé beaucoup de traces.
« J'ai beaucoup évolué. La saison dernière m'a permis de mieux comprendre la psychologie d'un groupe et de mieux appréhender l'aspect athlétique des joueurs », juge le coach. Cette saison, avec une équipe encore une fois très jeune, l'objectif est de finir dans la première moitié du tableau. Mais la situation est tendue. L'ASRP est septième, à un point du quatrième, mais aussi à un point du dixième... Il faut espérer la même issue que l'an passé...

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