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Khalid El Kihel (debout, troisième en partant de la gauche) s'est lancé dans un nouveau défi en tant qu'entraîneur. © US La Catte. |
Un
relais de valeurs humaines fortes, voilà comment résumer en
quelques mots l'état d'esprit de Khalid El Kihel. À 33 ans
seulement, celui qui a fait les beaux jours de Bergerac, club où il
a tout connu et dont il a été l'emblème, la caution locale, la
garantie de la conservation de certaines valeurs, a pris depuis
l'hiver dernier un nouveau poste, toujours avec cette idée de
partager son expérience. Désormais, il est coach, à l'US La Catte
(R2).
À
Bergerac, il aura traversé les époques, lui qui a commencé en –
de 13 ans. Son ascension est fulgurante. Après quatre ans sous les
couleurs de sa ville natale, il part à Libourne, jouer avec les –
de 18 ans nationaux. Il fera même ses grands débuts seniors sous
les couleurs des pingouins. « Mais je suis resté seulement trois
ans et demi, dont deux ans en senior, avant de revenir, notamment
pour des raisons familiales, à Bergerac », explique Khalid El
Kihel.
Une
expérience forte
Cette
année 2005 sonne le départ d'une longue et belle aventure avec le
football bergeracois. « Je suis rentré à la maison, et j'ai repris
avec Bergerac sous la présidence de M. Dolivet. Tout cela s'est
surtout pérennisé avec le projet du président, Christophe Fauvel,
lorsqu'il a repris le club en main », se souvient le périgordin.
«
Le président a sauvé le club en DH, on est vite monté en CFA2 avec
lui. On a fait un premier passage en CFA avant une longue période en
CFA2 de nouveau, jusqu'à la montée en 2015, et aujourd'hui, le BPFC
fait partie des gros clubs de N2 », résume celui qui aura livré
nombre de batailles au milieu de terrain pendant toutes ces saisons.
De 2005 à 2017, il aura toujours eu une place particulière dans le
groupe.
Caution
locale, caution morale aussi, il aura incarné le projet bergeracois.
Une position qui n'aura pas toujours été simple à tenir. « On a
vécu le jour et la nuit. On est passé de l'amateurisme aux portes
du professionnalisme. Des joueurs de l'extérieur sont arrivés, j'ai
eu ce rôle de garant d'une âme bergeracoise, j'ai toujours voulu
donner plus pour défendre les couleurs de notre ville »,
soutient-il.
Khalid
El Kihel est dans la vie comme dans le football, avec des valeurs
collant parfaitement à son poste, lui qui aura aussi eu le brassard sous
Fabien Pujo, lors de la montée en 2014-2015, puis en N2 en
2015-2016. « C'est le cas aujourd'hui et ça l'a toujours été,
être milieu défensif, c'est défendre des valeurs d'humilité,
c'est travailler dans l'ombre, donner sans rien attendre en retour,
faire le sale boulot pour faire briller les autres », décrit-il.
Majoritairement
avec les jeunes de l'équipe réserve lors de sa dernière saison de
joueur, en 2016-2017, le bergeracois aura continué à jouer avec la
même combativité, la même volonté, dans un souhait de
transmission. C'est ce partage d'expérience qui est la base de son
nouveau rôle aujourd'hui, lui qui est passé de l'autre côté et
occupe désormais la fonction d'entraîneur. Une évolution très
naturelle finalement.
Un
coach dans l'humain
Il
sera en effet resté quelques mois seulement éloigné de toute
fonction. À l'hiver 2017, le club de La Catte est mal engagé dans
sa saison. La présidence est vacante, le coach en place Ahmed Nasser
ne trouve plus les solutions, et c'est Rachid El Koun qui reprend les
rênes. Très vite, il se concentre sur la présidence et laisse le
coaching à Khalid El Kihel. Après une période de transition, une
dynamique positive s'installe.
Alors
que les cattais sont partis de loin, ne comptant qu'un point après
huit journées à l'arrivée du duo, et qu'ils pointent encore à la
dernière place à huit journées de la fin, une belle série leur
permet lors de la dernière journée d'accrocher la sixième place,
synonyme de passage en R2. Un retournement de situation presque
inespéré, qui encourage dans la poursuite du projet.
«
La R2 n'est qu'une vitrine. Derrière, il y a une identité.
Aujourd'hui, la richesse humaine et sportive du club est dans
l'ouverture à tous les milieux socioculturels », annonce le coach.
Au cœur de ce projet de rassemblement de toutes les forces vives, il
met en avant « l'investissement humain de tous les bénévoles, sans
qui il n'y aurait pas de club ». Encore une fois, ce sont des
valeurs fortes qu'il place au centre de la réussite actuelle du
projet cattais.
Chez
Khalid El Kihel, l'expérience récente compte. « Si j'ai appris une
seule chose, c'est le souci du détail, dans le sérieux, la
concentration, l'approche professionnelle de chaque entraînement et
de chaque match ». C'est en s'appuyant sur ses propres observations
qu'il met en place aujourd'hui les principes de fonctionnement avec
son groupe, lui qui avoue « s'inspirer de Fabien Pujo, notamment sur
la capacité à mentaliser et à préparer les joueurs ».
Pour
cette saison en R2, le défi s'annonce compliqué à relever. Mais,
si La Catte ne compte qu'un point en trois journées, Khalid El Kihel
ne change pas de discours. « Je veux que les joueurs prennent du
plaisir, soient satisfaits de ce qu'ils font, tout en inculquant une
culture de la gagne, du don de soi. J'ai une philosophie offensive,
je veux que l'on se lâche, que l'on prenne les choses en main, sans
avoir peur du risque, ni du déséquilibre », conclut-il.
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