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Sabrina Michel, en senior depuis plus de dix ans au BPPH, est la capitaine depuis la saison dernière. |
Humilité,
franchise, lucidité font partie des qualités si précieuses que
développe Sabrina Michel en tant que capitaine du BPPH. Celle qui
entame sa quatorzième saison sous le maillot bergeracois a été
intronisée à ce poste depuis l'été 2017. Une décision du groupe,
que le coach déjà en place, Pascal Carfantan, a facilement accepté.
Comme une évidence, pour cette joueuse de 28 ans, cadre de cet
effectif.
Pour
Sabrina Michel, tout est allé très vite. Pourtant, ce n'est qu'à
douze ans qu'elle découvre ce sport qui va devenir bientôt sa
passion, sa raison d'être. Son premier club est Marmande, ville dont
elle est originaire. Dès ses débuts, tout s'enchaîne, et la
joueuse intègre vite les sélections avec le comité. Elle est alors
repérée par Bergerac, qui ne tarde pas à la faire venir en
Périgord.
«
C'est Agnès Gyorffy qui m'a repéré à 15 ans, et m'a fait venir à
Bergerac afin que j'intègre les – de 18 ans, qui étaient en
championnat de France. Mais si je suis arrivé là, c'est avant tout
grâce à Marmande, qui m'a formé, m'a permis de faire les choses et
m'a ouvert les portes », n'oublie pas Sabrina Michel. Les étapes de
son parcours s'enchaînent à grande vitesse. Avec les jeunes de
Bergerac, elle poursuit sa passion, et voit son avenir se dessiner.
«
Le handball, c'était un plaisir, quelque chose dont je ne pouvais
pas me passer, une vraie passion. Et j'avais envie de faire de cette
passion mon métier », lance-t-elle. Une position qui n'a pas changé
aujourd'hui, elle qui est toujours animée de la même envie, et qui
a le handball en elle. Lorsque le président Éric Froin prend ses
fonctions, en 2008, un cap de plus s'enclenche. L'avenir
handballistique de Sabrina Michel se confirme, et son aventure à
Bergerac commence.
«
Le président m'a proposé de prolonger en senior. Tout au long de
ces années, j'ai bossé pour le club, sur diverses missions, du
secrétariat, des relations avec les écoles où je me rendais le
midi, des entraînements avec les jeunes », se rappelle la joueuse,
qui passe en parallèle une formation BPJEPS. Avec la descente de
l'équipe fanion en N1, c'est paradoxalement une chance qui est
offerte à la jeune génération, qui arrive juste en senior.
La
capitaine
Ces
jeunes joueuses sont en effet lancées dans le grand bain, et se
retrouvent à jouer très vite en N1. Encore une fois,
l'apprentissage est accéléré, des débuts à douze ans, pour
figurer en N1 à dix-huit ans. Aujourd'hui, Sabrina Michel est la
dernière joueuse de cette génération (Dubau, Dumas, Echenique...)
encore sur les terrains. Et toujours sous le maillot du BPPH, qu'elle
n'aura donc jamais quitté.
«
C'est important d'avoir ces profils, des joueuses qui sont l'identité
du club, il faut que les gens se retrouvent dans notre équipe, qu'il
y ait un sentiment d'appartenance, une ADN locale », note de son
côté Pascal Carfantan. C'est aussi pour cette raison que lorsque le
groupe a décidé de sa capitaine, à l'occasion du premier match
officiel sous sa direction, le coach n'a pas sourcillé.
«
J'ai demandé au groupe de décider de la capitaine lors du premier
match de coupe de France en ouverture de la saison l'an passé. Les
filles ont fait leur choix, et elle tient très bien son rôle, c'est
un très bon porte-parole », apprécie le technicien bergeracois. La
joueuse remplie si bien sa mission que c'est tout naturellement
qu'elle l'a conservé cette saison, pour le retour du BPPH en D2.
Au
sein d'un collectif qui se connaît bien, son rôle ne se situe pas
forcément sur le terrain, où se trouvent plusieurs autres joueuses
cadres, mais aussi et surtout en dehors. « Il faut aider l'équipe,
ce sont plein de petits détails à côté du terrain, il faut faire
le relationnel entre les coaches, les joueuses, le président »,
estime Sabrina Michel. Une mission qui n'est pas si simple à
remplir, pour composer avec les ego de chacun.
Mais
les aspects humains, la joueuse sait les gérer. « Elle est capable
d'anticiper les choses et de vite agir en cas de problème. Elle va
amener de la lucidité, sait aller voir les bonnes personnes, le tout
sans se mettre en avant. On sait où on va avec elle, elle est
directe, juste, et a tout le temps le sourire », précise encore
Pascal Carfantan. Sabrina Michel, capitaine diplomate de cet
effectif, essaie d'imprimer sa patte, son amour du handball.
Comme
dans tout sport collectif, au fur et à mesure des années, le rôle
de chacun au sein d'un groupe évolue. Lorsque l'on passe autant de
temps avec le même maillot, que l'on enchaîne les saisons en N1,
l'expérience est naturelle. « J'essaie de motiver les joueuses, sur
le terrain par des conseils, en dehors du terrain en les poussant à
s'investir plus dans la vie du club qu'on ne le fait actuellement,
auprès des jeunes, des sponsors, dans la communication », explique
cette dernière.
Polyvalente
et travailleuse
Au-delà
de toutes ces missions, Sabrina Michel est également une joueuse
cadre sur le terrain. Polyvalente, elle évolue maintenant depuis
plusieurs saisons à l'aile. « C'est notre option n°2 après Dabo
cette saison. Physiquement, elle fait partie de ces joueuses qui sont
au niveau. Mais techniquement, elle doit encore travailler. C'est une
joueuse honnête, et parfaitement consciente de son niveau »,
apprécie le coach bergeracois.
Ailière
n'est cependant pas le seul poste que la périgordine peut occuper.
Ce n'est d'ailleurs pas par là qu'elle a commencé le handball. «
Au départ, je jouais sur la base arrière. Mais en arrivant en
senior, on se rend compte que l'on est plus petite que les autres, et
on change de poste... J'ai joué un an et demi comme pivot, puis je
suis passé à l'aile », décrit-elle. Une polyvalence qui peut être
une force, permettant parfois de gagner du temps de jeu, de
''dépanner'' si besoin.
Mais
cela peut aussi être un désavantage à ce niveau de compétition,
face à des joueuses qui, à l'aile comme ailleurs sur le terrain,
ont des bases techniques et tactiques plus solides, une meilleure
connaissance des spécificités de leurs postes. « En D2 surtout, on
joue contre des filles formées au poste. Elles ont plus
d'expérience, elles ont appris les choses, ont développé des
qualités précises dont elles ont besoin », reconnaît Sabrina
Michel.
Mais,
en bonne capitaine, celle-ci montre l'exemple et travaille. « Je
dois continuer à améliorer mon tir, retrouver de meilleurs appuis
aussi. Mon seul but, c'est de jouer autant que je le peux pour aider
l'équipe. On peut toujours apprendre et progresser »,
commence-t-elle. Dévouée au collectif, celle-ci est prête à tout
pour rendre service à son équipe. « Je vais jouer cinq minutes si
ça doit en être ainsi », affirme-t-elle.
Avec
des jeunes joueuses dans l'effectif, il est aussi question de
transmission cette saison. « Pour moi comme les autres joueuses
cadres sur le terrain, notre rôle est de guider les jeunes, de les
encourager et les tirer vers le haut. Notre objectif, c'est aussi
qu'à un moment, ces filles du groupe nous remplacent »,
glisse-t-elle. Même si, toujours animée de la même passion, elle
espère que cette transmission ne se fera pas tout de suite !
«
Je ne me projette pas, on va voir comment se déroule cette saison.
Mentalement, je ne suis pas prête à m'arrêter. C'est mon corps
aussi qui parlera pour stopper le haut niveau, et passer à autre
chose le moment venu », conclut-elle. Ce sera de toute façon très
proche du handball que Sabrina Michel continuera de graviter. Avec
l'équipe réserve, sur un banc de touche comme entraîneur, tout est
possible...
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