Dylan
Lafaye, c'est un parcours, des choix, le hasard de rencontres, le
guidant de Bergerac à Mussidan en passant par Trélissac. Le joueur
se dévoile.
Dylan Lafaye vit sa quatrième saison sous le maillot de Mussidan. © Régis Hazenfus. |
Dans
le football, il existe autant de parcours, autant de profils, autant
d'histoires que de joueurs. Certains sont les « enfants du pays »,
fidèles à un club avec lequel ils grandissent et ils traversent
toutes les époques. D'autres, par le hasard de rencontres, peuvent
connaître de formidables aventures à travers le pays pour atterrir
en Périgord. L'histoire de Dylan Lafaye est toute autre, faite de
choix courageux l'ayant guidé aujourd'hui à Mussidan.
C'est
dans ce secteur de la Dordogne que tout a commencé pour celui qui
fait son école de football entre Montpon et Mussidan. Jeune joueur
de qualité, il répond ensuite à l'appel de Daniel Valade,
entraîneur des jeunes à Bergerac, et évolue en DH. Niveau de
pratique qu'il ne quittera plus dans sa formation.
Un
parcours atypique
Au
cours de ces années, il vit déjà de belles aventures. « J'avais
le football dans le sang, je jouais tout le temps. J'ai été en
sélection de Dordogne, puis en sélection régionale », se
souvient-il. Sélection où il croise notamment la route de Gaëtan
Laborde, aujourd'hui attaquant aux Girondins de Bordeaux, et
d'Aymeric Laporte, alors à Agen, désormais défenseur central de
Manchester City.
Des
changements de vie vont alors intervenir directement sur son parcours
sportif. Direction les alentours de la capitale périgourdine pour
Dylan Lafaye, d'abord à Chamiers pendant un an, en moins de 17 ans.
« J'étais au collège Anne Frank à Périgueux, où j'ai été en
contact avec Rachid Kerkri. J'ai donc rejoint Trélissac en deuxième
année de moins de 17 ans puis en moins de 19 ans », se souvient le
joueur.
Son
ascension semble ne pas s'arrêter, puisqu'il passe très vite en
senior, au plus haut niveau régional sous la direction d'Olivier
Modeste. Il côtoie même de très près le groupe CFA, à dix-neuf
ans, en entrant plusieurs fois en jeu en championnat. C'est alors que
le temps des choix arrive. Des choix de vie, pour décider de son
avenir sportif et professionnel.
«
J'étais en BTS alternance à Leroy Merlin, sans possibilité de
négociation de mes horaires... Cela devenait difficile pour
m'entraîner et jouer le samedi soir, j'ai fait le choix de
privilégier mes études et j'ai rejoint un groupe d'amis à Mussidan
en 2014 », se rappelle Dylan Lafaye. Un choix fort à vingt ans,
pour un amoureux du football qui, quelques années avant, se voyait
peut-être dans des divisions plus élevées, comme tout jeune rêvant
un jour d'une carrière...
Après
la fin de son BTS en 2015, ce dernier souhaite tout de même se
rapprocher de chez lui. Il tente l'aventure à Antonne, sous la
direction d'Arnaud Dutruch. Un échec. Le football est aussi une
histoire humaine, et cette fois, cela n'a pas fonctionné. « C'est
une mauvaise expérience, j'ai vite arrêté et je suis retourné à
Mussidan en cours de saison », précise encore Dylan Lafaye. Pour ne
plus quitter le club depuis.
Au
cours de cette saison 2015-2016, lorsqu'il revient à l'USMSM, en
plus de rejoindre un club et des structures qu'il connaît, il
retrouve également des personnes croisées quelques années plus
tôt. Le président du club est en effet Daniel Valade, et
l'entraîneur de l'équipe fanion n'est autre que Rachid Kerkri. Et
le plus important peut-être, Dylan Lafaye joue au football.
Mais
pas seulement. Après son BTS, il a passé une licence. Aujourd'hui,
il suit une formation en interne au Crédit Agricole. « Ce sont des
choix, je suis content de là où je suis, alors que je ne me
destinais pas aux études au départ. Je n'ai pas de regrets »,
assume-t-il. À bientôt 24 ans, ce discours est la preuve d'une
certaine maturité, vers la construction de son après-carrière dans
le football.
Faire
la décision
Mais
cet après-carrière est encore loin. Pour l'instant, c'est au cœur
du jeu de Mussidan que Dylan Lafaye travaille tous les weekends. S'il
peut évoluer à tous les postes d'axe en milieu, c'est en meneur que
son coach le préfère. « S'il est dans un bon jour, avec sa
puissance, sa maîtrise, sa capacité à se retourner, sa
qualité de dernière passe, il peut faire de vraies différences »,
juge Frantz Bluck.
Sa
puissance et son physique lui donnent de bonnes aptitudes dans les
duels, lui permettant aussi de jouer milieu relayeur si besoin. Ses
qualités techniques, acquises notamment lors de la fin de sa
formation à Trélissac, sa vision de jeu et sa capacité à être
décisif sont aussi des qualités indéniables. Mais le joueur est
lucide aussi sur ses défauts.
«
Je manque de vitesse, et parfois de lucidité. Je suis un peu trop
expressif ou colérique, quand cela ne se passe pas comme prévu, je
peux vite sortir de mon jeu. Si je n'y arrive pas, je m'énerve tout
seul et je baisse la tête », admet-il. Ce manque de constance qui
en découle, Frantz Bluck doit aussi le gérer : « Il peut parfois
être agaçant, mais au-delà du football, c'est surtout un garçon
attachant, et c'est ce qui me plaît chez lui ».
À
Mussidan, Dylan Lafaye a un profil particulier. Encore jeune joueur,
il fait tout de même parti des anciens du vestiaire, dans un groupe
qui a beaucoup changé ces deux dernières saisons. Un entre-deux qui
lui sied : « Il y a des joueurs plus anciens de Mussidan comme
Grégory Duponteil, Vincent Lessenot, Florian Vert. Il y a aussi des
joueurs d'expérience comme Colby Assale, et des jeunes joueurs à
côté. Je me sens bien ici », estime-t-il.
Ce
mélange de profils, Frantz Bluck l'a souhaité. « Le groupe a été
largement renouvelé en deux ou trois ans. J'ai voulu changer les
choses dans l'état d'esprit et la philosophie de jeu, pour donner de
nouveaux challenges aussi à ces anciens joueurs qui connaissent bien
le club », explique le coach.
Pour
cette saison, le challenge sportif, c'est le passage en R3. Loin des
divisions que Dylan Lafaye côtoyait il y a encore peu de temps. «
Quand je suis arrivé de DH, je me disais que ce serait simple en PL.
Mais à ce niveau, j'ai vite vu que tous les matchs sont difficiles,
le niveau est élevé, les matchs sont parfois rugueux, il faut
s'adapter », admet-il. La volonté de continuer est toujours
présente chez lui. Où, c'est une autre question...
Car
Dylan Lafaye travaille au Crédit Agricole de Terrasson. Passer ses
semaines sur les routes entre le travail, Trélissac, et Mussidan n'est pas simple à gérer. Bientôt, il sera
encore question de choix. « Dans le monde d'aujourd'hui, il est
important de voir plus loin. Je n'ai pas eu la chance de percer à un
moment, et maintenant, je veux progresser dans mon secteur
professionnel, penser à l'avenir. Je verrais ce qu'il se passera à
la fin de la saison », conclut-il.
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