Lancé
dans une nouvelle aventure en R4, Pays de Montaigne vit une saison
compliquée, témoin de la difficulté des clubs à exister à ce
niveau exigeant.
Pourtant en difficulté, PMG a battu Saint André de Cubzac en coupe de Nouvelle-Aquitaine. © Justine Lozano. |
Dans
un département rural comme celui de la Dordogne, le football dépasse
le simple cadre sportif. Il véhicule, au même titre que le rugby,
autre sport très apprécié localement, une image sociale, donne de
la vie dans les petites communes. Chaque village a son terrain de
football.
Et
si aujourd'hui beaucoup de clubs sont en entente pour continuer de
vivre, leur rôle reste déterminant. C'est le cas de Pays de
Montaigne Gurçon, fusion en 1998 des clubs de Vélines et Saint
Méard de Gurçon, auxquels s'associe Saint Antoine de Breuilh.
Depuis vingt ans, les allers-retours se multiplient entre le très
haut niveau du district et le bas niveau régional pour PMG.
C'est
ce qui s'est encore passé l'été dernier, avec une montée en R4. «
Retrouver le niveau régional était une ambition de notre part, même
si l'on sait que l'on peut difficilement faire mieux que d'évoluer
en R4 », explique le président du club Xavier Pradeau. PMG, qui
compte aujourd'hui plus de 280 licenciés, a pourtant connu jusqu'à
la PH, actuelle R3.
Mais
continuer de performer est chaque saison plus difficile, alors que le
niveau général senior semble s'élever sans cesse, et que la
gestion des clubs est toujours plus compliquée. « Ce qui peut faire
peur, ce sont parfois les contraintes qu'imposent les instances, sur
le fait d'avoir des éducateurs diplômés par exemple. On a la
chance d'avoir des gens motivés, mais tous n'ont pas forcément le
temps pour aller se former », estime le président.
Un
club rural
Pour
construire, et chercher la performance en senior, les possibilités
ne sont pas immenses dans des communes rurales comme à PMG. Il y a
d'un côté la formation, ce que le club assure avec treize équipes
de jeunes et une présence dans toutes les catégories d'âge, de U7
à U18. Il y a ensuite le recrutement en senior directement.
Quand
on est autour de Bordeaux, avec plus de moyens financiers, matériels,
humains, le recrutement est simple. Séduire un joueur de l'extérieur
en l'aidant par exemple à trouver un travail en
Dordogne est plus difficile... « Il y a plus de possibilités pour
des clubs autour de Bordeaux. Nous, cela passe par la formation, ou
par le réseau de connaissance des joueurs », confirme Xavier
Pradeau.
En
accédant au régional cet été, Pays de Montaigne a également
changé d'entraîneur, Christian Roubertie restant tout de même
membre actif du club. « Il avait annoncé qu'il venait pour une
seule saison. On avait déjà réussi à le convaincre de rester un
an de plus. Il a fallu donc trouver un autre coach, et
Jean-Christophe Vilches est le prmeier et le seul que l'on a contacté
», affirme le président.
L'entraîneur
connaît bien PMG, club dans lequel il vit actuellement sa troisième
aventure sur le banc. La première remonte à la période 2006-2009.
Il est ensuite de retour en cours de saison 2012-2013, mais ne
parvient pas à éviter la relégation de PL à district. Il reste un
an de plus avant de partir à l'été 2014. Pour revenir cet été.
«
J'ai toujours gardé de bons contacts avec le président, avec
quelques anciens joueurs, et j'habite sur place. De plus, après deux
ans d'arrêt de coaching, j'avais envie de reprendre », lance
Jean-Christophe Vilches. Le défi est malgré tout de taille, avec
une dynamique de club qui n'est plus celle que le coach a pu
connaître par le passé.
«
Il y a eu une période faste, sous la présidence de M. Boidé, qui
pouvait amener des moyens au club, et donc des joueurs avec un fort
potentiel, une culture foot. Aujourd'hui, on est avec des joueurs
locaux, on va plus jouer avec les qualités naturelles de chacun »,
continue le coach. Celui-ci ne travaille pas de la même façon, et
doit amener plus de rigueur.
«
Les joueurs n'ont pas en eux l'investissement et les connaissances de
niveaux plus élevés, la culture générale du jeu, qu'ils n'ont pas
eu en école de football », met-il en avant, non pour pointer du
doigt ses joueurs, mais pour préciser son travail actuel. « Je
crois beaucoup au plaisir du joueur, donc on essaie de jouer un
maximum, avec beaucoup de ballon pendant les séances d'entraînement
», continue le coach.
Une
année difficile
Le championnat paraît bien mal engagé pour PMG, même si tout reste possible mathématiquement. © Justine Lozano. |
Quant
à l'objectif sportif, il paraît aujourd'hui bien mal engagé, au
moment où le championnat reprend après la trêve hivernale. En sept
journées, PMG ne compte qu'un point, pris à Pauillac, pour six
défaites. Et ce alors que quatre équipes, voire cinq, seront
reléguées dans chaque poule de R4... Au-delà des résultats bruts,
c'est la spirale négative dans laquelle se trouve l'équipe qui peut
inquiéter.
Mais
le coach se raccroche à quelques éléments positifs. En dehors du
revers lors de l'ouverture du championnat à domicile (1-4), les cinq
autres défaites l'ont été avec un but d'écart. « C'est décevant,
car les matchs sont équilibrés. On n'est pas dépassé, mais on
prend des buts évitables... Et la spirale négative s'installe, un
ballon adverse sur le poteau va finir au fond, nos attaquants vont
douter devant le but... », glisse Jean-Christophe Vilches.
Le
dernier match disputé, fin novembre contre Médoc Cote d'Argent, est
symptomatique. Dans une rencontre équilibrée, Pays de Montaigne se
retrouve mené au score puis réduit à dix. En infériorité
numérique, l'équipe égalise, mais encaisse un but en toute fin de
rencontre... Contre Faux (défaite 0-1) ou à Pauillac (nul 1-1), PMG
encaisse un but dans les trois premières minutes.
Pour
continuer d'y croire, les résultats en coupe peuvent cependant
encourager. Pays de Montaigne aura été jusqu'au cinquième tour de
la coupe de Nouvelle-Aquitaine, éliminant notamment Saint André de
Cubzac, club de R3, et est qualifié pour les quarts de finale de la
coupe de Dordogne. L'équipe prend peu de buts (huitième défense de
sa poule). Mais elle ne marque pas (trois buts inscrits en sept
journées).
«
Il y a deux secteurs où l'on doit être plus performant : la
finition, et la rigueur défensive », lance le coach. Ce dernier a
cherché des solutions, changeant de système tactique préférentiel,
laissant de côté le 4-2-3-1 pour utiliser majoritairement le 3-5-2. « Cela nous
réussit dans la production de jeu », explique-t-il. Reste à le
traduire dans les résultats, et vite, pour espérer encore jouer le
maintien.
Sur
moyen voire long terme, le président Xavier Pradeau croit en son
club. « On a un bel avenir, en ligue ou au plus haut du district. On
a la chance d'avoir des dirigeants motivés, des bénévoles, la
bonne échelle avec nos trois communes », estime-t-il. Et si le
travail est parfois usant au quotidien, il en vaut la peine.
«
Le but de la fusion était de continuer à avoir un club de football
dans ce milieu rural, et c'est une fierté de proposer encore ce club
dans nos villages. Il y a trop de jeunes qui aiment le football et
qui valent le coup qu'on s'occupe d'eux », conclut le président.
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