Gardonne
a retrouvé toutes ses valeurs au meilleur des moments, pour
accrocher un succès de prestige sur l'ogre toulousain juste avant la
trêve.
L'ESG, ici Senghor, a bataillé sans relâche pour aller chercher la victoire contre Toulouse au buzzer. © Pascal Lacroix. |
L'ambiance
monte depuis bientôt trente minutes dans la salle Fernand Mourgues
lorsque Gardonne a la balle de match en main à sept secondes de la
fin. La remise en jeu latérale est compliquée, Senghor hérite du
ballon en tête de raquette, il pénètre et son lay-up au buzzer
glisse doucement dans le panier. Gardonne s'impose de deux points sur
le leader Toulouse et met ainsi fin à une série de cinq défaites
juste avant la trêve.
Près
de deux heures avant, l'ambiance est toute autre. Au moment de
recevoir une équipe de Toulouse en tête de la poule, qui n'a perdu
que deux fois, et qui vise clairement la montée en N1 après avoir
déjà terminé premier la saison dernière puis s'être renforcée à
l'intersaison, Gardonne est dans le doute. La faute à une série de
cinq défaites, parfois bêtement concédées, avant que la confiance
ne se délite au fil des semaines...
Voilà
deux mois que les gardonnais ne s'étaient plus imposés, depuis le
14 octobre au Val d'Albret (82-84). Certes, la dernière prestation,
la semaine précédente à Dax-Gamarde, avait laissé quelques motifs
d'espoirs, avec un contenu enfin en progrès. Mais il restait du
chemin à faire. Dans les têtes trotte peut-être encore le premier
quart-temps du dernier match à domicile, avec le fantôme de
Gardonne qui avait laissé Pays des Olonnes s'envoler après dix
minutes (12-28).
Deux
visages
Dailleurs,
les premières minutes du match ne permettent pas de se rassurer.
Ajenifuja marque de loin, pendant que Gardonne perd le ballon sur sa
première attaque. Les problèmes sont présents des deux côtés du
terrain. Hanck puis Pasut par deux fois n'ont aucun mal à trouver
des tirs dans des positions favorables, pendant que l'attaque de
l'ESG piétine (2-9, 4e).
De
loin, Hanck score une fois de plus. Et Christian Ortega pose déjà
son premier temps mort, après un peu plus de quatre minutes (2-12).
Les toulousains sont adroits, bien aidés par la passivité de la
défense locale (5/6 au shoot), alors que Gardonne n'a pas réglé la
mire (1/7). La minute de coaching permet au moins de résoudre les
problématiques autour du secteur offensif, notamment par Benon sous
le cercle (six points en cinq minutes).
Mais
Tajan et ses coéquipiers marquent toujours autant (12-23, 9e). Un
panier primé de Claveau permet de garder encore espoir juste avant
la fin du quart-temps, mais c'est bien Toulouse qui est en tête,
confortant son statut de favori du match (15-23). La route vers la
victoire paraît de plus en plus sinueuse pour l'ESG...
Claveau,
qui déborde d'énergie après son absence au mois de novembre sur
blessure, montre alors la voie. Grâce à deux paniers intérieurs
consécutifs, Gardonne est de retour dans le match, et Laurent
Kleefstra, le coach visiteur, pose un temps mort (19-23, 11e). Mais
l'adresse de son équipe disparaît, avec une défense locale qui met
enfin toute son envie et jette ses forces dans la bataille du rebond
notamment.
L'ESG
se détache grâce à quatorze points de rang, sa meilleure série de
la soirée, face à une attaque toulousaine perdue, battue
physiquement (26-23, 15e). Il faut attendre cinq minutes et
vingt-deux secondes dans le deuxième quart-temps pour voir le TBC
marquer enfin, par Tajan. La salle, pleine pour ce dernier match en
2017, se réveille, alors que les deux équipes sont au coude à
coude (29-29, 18e).
Tall
se sent pousser des ailes, et marque deux fois de suite derrière
l'arc pour porter l'avantage à six points en faveur de son équipe
(treize points du poste 3 gardonnais samedi, meilleur total de sa
saison). Même si Dabadie marque avant la pause, c'est bien Gardonne
qui rentre avec l'avantage au tableau d'affichage, laissant Toulouse
avec huit points inscrits seulement dans ce deuxième quart-temps
(35-31, 20e).
Tension
maximale
Le
match est cependant loin d'être terminé. Williams, très discret
jusque-là, va se réveiller après le passage aux vestiaires. Il
inscrit cinq points de suite, et Tajan le suit aux lancers pour
permettre à Toulouse de reprendre les commandes (37-38, 22e). Le
début d'un chassé-croisé de cinq minutes entre les deux équipes,
avec des défenses très organisées et agressives, et une force de
dissuasion de Benon notamment qui fait déjouer Toulouse.
Le
secteur intérieur des visiteurs n'est pas en reste non plus, avec
Pasut, toujours aussi performant des deux côtés du terrain. Il
inscrit trois paniers consécutifs pour donner plus d'une possession
d'avance à son équipe (42-46, 27e). Mais Senghor, de retour sur les
terrains, amène de l'énergie, et prend notamment trois rebonds
importants en deux minutes (46-46, 29e).
Attention
tout de même à ne pas retomber dans les travers habituels, l'ESG
laissant filer quatre lancers francs sur ces dix minutes. Des points
importants, tant l'écart est faible entre les deux équipes sur le
terrain. À dix minutes de la fin, il n'est encore que de deux
points, et le volume sonore de la salle monte encore (48-50, 30e).
La
tension est maximale, autant en tribunes que sur le terrain. Après
deux minutes dans le quatrième quart-temps, personne n'a marqué. Le
coach toulousain pose un temps mort, mais sur la possession qui suit,
c'est Claveau qui marque de loin. L'arrière récidive quelques
secondes plus tard et harangue la foule (53-50, 33e). Les deux
équipes se rendent coup pour coup désormais.
Dabadie
marque et obtient la faute, Rabah score derrière l'arc, Tajan
continue son œuvre et marque quatre points de rang... Difficile de
dire de quel côté la pièce va tomber, avec un leadership changeant
sans cesse de camp (56-59, 36e). Dabadie est encore parfait sur la
ligne des lancers, et la décision semble se faire à quatre minutes
de la fin, alors que Gardonne est dans la pénalité (56-61).
Mais
les hommes de Christian Ortega ont des ressources mentales. En une
minute, Senghor, puis Benon, et enfin Claveau à trois points
enflamment le public (63-61, 38e). Dabadie et Senghor se rendent
alors coup pour coup. Le premier égalise. Mais Senghor, servi par
Rabah, monte au dunk (65-63, trente-cinq secondes à jouer).
Sur
l'attaque qui suit, c'est encore Dabadie qui obtient une faute et
égalise en inscrivant ses deux lancers francs. À sept secondes de
la fin, l'ESG bénéficie alors d'une faute, et d'une remise en jeu
latérale. Christian Ortega prend son temps mort. La remise en jeu
est négociée difficilement. Rabah drive, puis sert Senghor d'une
passe dans le dos. La suite est connue.
Gardonne
peut partir l'esprit plus libéré en vacances, et finit la phase
aller avec un bilan équilibré (six victoires, six défaites). De
telles prestations seront nécessaires pour faire aussi bien sur la
phase retour, voire mieux.
Christian Ortega : « C'est un énorme soulagement, il fallait que cette série se termine. Avant les fêtes, c'est idéal. Au début du match, je ne préfère même pas penser à Olonnes, je me dis que ce n'est pas possible. On a su bien réagir, on a montré que l'on pouvait faire de belles choses, que l'on pouvait aller chercher des matchs avec la manière. Le mot d'ordre de la soirée, c'était la défense, on savait que si l'on ne pouvait pas tenir leur attaque, on ne pourrait rien espérer. Je tire un coup de chapeau à mes joueurs d'avoir laisser le leader de la poule à 65 points. Repli défensif, rebonds, on a été capable de mettre beaucoup d'intensité en défense pour les sortir de leur confort de jeu, et qu'ils tentent des choses qu'ils n'ont pas l'habitude de faire. Les joueurs ont tout donné, avec de la solidarité, de l'entraide, du collectif, il faut garder cet état d'esprit de guerrier ».
Gardonne
– Toulouse
Quarts-temps
: 15-23 ; 20-8 ; 13-19 ; 19-15
Score
final : 67-65
Gardonne.
Titulaires : Adgnot (4), Arnolin, Kastratovic (3), Rabah (cap.) (5),
Senghor (11).
Remplaçants
: Akylangongo, Benon (13), Claveau (18), Masson, Tall (13).
Entraîneur : Christian Ortega.
Toulouse.
Titulaires : Ajenifuja (5), Dabadie (15), Hanck (5), Pasut (14),
Tajan (14). Remplaçants : Couret (cap.), Fedensieu (2), Hue, Mayeta
(2), Williams (8). Entraîneur :
Laurent Kleefstra.
Le classement après treize journées (fin des matchs aller)
Equipes | Pts | Joués | V | P | PM | PE | Diff | |||
1 | La Rochelle | 22 | 12 | 10 | 2 | 902 | 789 | 113 | ||
2 | JSA Bordeaux | 21 | 12 | 9 | 3 | 1037 | 913 | 124 | ||
3 | Toulouse | 21 | 12 | 9 | 3 | 972 | 815 | 157 | ||
4 | Garonne | 20 | 12 | 8 | 4 | 1041 | 920 | 121 | ||
5 | Pays des Olonnes | 20 | 12 | 8 | 4 | 923 | 891 | 32 | ||
6 | Cognac | 20 | 12 | 8 | 4 | 964 | 906 | 58 | ||
7 | Dax Gamarde | 19 | 12 | 7 | 5 | 865 | 817 | 48 | ||
8 | Gardonne | 18 | 12 | 6 | 6 | 956 | 948 | 8 | ||
9 | Marmande | 18 | 12 | 6 | 6 | 952 | 983 | -31 | ||
10 | Val d'Albret | 15 | 12 | 3 | 9 | 837 | 988 | -151 | ||
11 | Valence/Condom | 14 | 12 | 2 | 10 | 865 | 1010 | -145 | ||
12 | Horsarrieu | 13 | 12 | 1 | 11 | 871 | 1008 | -137 | ||
13 | Réal Chalossais | 13 | 12 | 1 | 11 | 804 | 1001 | -197 | ||
Les meilleurs marqueurs gardonnais
Marqueurs | Points | Matchs | Points/matchs | ||
Rabah | 163 | 12 | 13,58 | ||
Kastratovic | 149 | 12 | 12,42 | ||
Claveau | 139 | 9 | 15,44 | ||
Senghor | 108 | 12 | 9,00 | ||
Benon | 104 | 12 | 8,67 | ||
Arnolin | 90 | 12 | 7,50 | ||
Adgnot | 81 | 12 | 6,75 | ||
Tall | 76 | 12 | 6,33 | ||
Akylangongo | 46 | 12 | 3,83 | ||
Masson | 0 | 1 | 0,00 | ||
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