Cette
année, la délégation japonaise est particulièrement présente à
Périgueux, avec cinq joueuses inscrites dans le tournoi.
Masashi Yoshikawa, à gauche de la photo, est le coach de la fédération japonaise. © Sylvain Desgroppes. |
Un
calendrier décalé d'une petite semaine, des choix de fédération,
des choix de joueuses aussi, le hasard en plus, et voilà comment un
tableau peut fortement évoluer entre deux éditions d'un même
tournoi. C'est le cas cette année à l'Engie Open du Périgord,
tournoi ITF de 25000$ qui a vu les délégations étrangères bien
changer.
Habituellement,
les sud-américaines venaient en nombre sur les courts du CAP tennis,
en particulier les argentines. Cette fois, ce sont les japonaises qui
ont représenté la plus forte délégation (derrière la France
évidemment), avec trois joueuses dans le tableau principal, dont
deux têtes de série, et deux autres en qualification.
Construire
un calendrier, pour des joueuses du niveau de celles venant à
Périgueux, entre la 200e et la 500e place mondiale, obéit à un
principe simple. Soit on s'entraîne avec un coach personnel, soit
dans une académie, là-encore avec un coach dédié mais qui a
d'autres joueuses à côté, soit on s'organise et on se déplace
avec sa fédération.
A
Périgueux, tous les exemples sont présents. Mari Osaka (440e
mondiale), inscrite en qualification, évolue par exemple dans une
académie en Floride depuis qu'elle est jeune, même si elle est née
au Japon. Pour ce tournoi, elle se déplace avec le coach de
l'académie qui la suit pendant l'année, Maxime Kouyaté.
«
Elle a des séances privées en plus de celles en groupe. Mais je me
déplace seulement dix-huit à vingt semaines avec elle sur des
tournois, je garde un travail à côté », précise le coach.
L'objectif en venant à Périgueux est de trouver les bonnes
sensations sur terre. « Elle n'a jamais joué sur terre battue
orange, l'envie est de s'habituer à cette surface qui demande de la
diversité dans le jeu, de la stratégie », continue le coach.
Apprendre
Venir
à Périgueux, comme la semaine dernière à Montpellier ou la
semaine prochaine à Denain, c'est donc aussi une stratégie pour
progresser et s'ouvrir à de nouvelles pratiques. Masashi Yoshikawa,
coach de la fédération nippone, est là pour ça : « Je suis trois
jeunes joueuses, Ayano Shimizu, Momoko Kobori, et Chihiro Muramatsu,
qui ont toutes dix-huit ou dix-neuf ans, et avec qui on travaille
beaucoup sur terre battue ».
Quand
trois joueuses de la même nationalité se déplacent, et qu'elles
sont supportées par la fédération et son coach, cela en amène
d'autres encore, c'est le cas avec Hiroko Kuwata. Se regrouper en une
petite communauté est forcément mieux quand on se retrouve à
l'autre bout du monde. Pour toutes, l'objectif est de toute façon le
même. « On peut apprendre beaucoup de choses sur terre battue,
c'est très complet, sur les déplacements, le physique, la tactique
de jeu. Les joueuses doivent apprendre à évoluer sur ces terrains
que l'on a peu chez nous, c'est très formateur pour elles »,
continue Masashi Yoshikawa.
De
toute façon, alors que le tennis japonais est en pleine expansion,
chez les féminines comme chez les masculins (trente joueuses
classées dans le top 500 mondial), il faut forcément en passer par
de réels progrès sur terre pour continuer à avancer. La locomotive
que peut représenter Kei Nishikori (numéro 9 mondial, quart de
finaliste à Roland Garros en 2015 et 2017) aide forcément.
Osaka,
Shimizu, et Kobori étaient toutes trois présentes au deuxième tour ce
mercredi. Preuve des progrès effectués au fur et à mesure que les
joueuses s'habituent à cette surface exigeante. « Cela va prendre
du temps, mais on va continuer dans ce genre de politique pour
progresser. Après Périgueux, on ira à Denain, puis on passera
quelques jours sur les courts de Roland Garros », conclut le coach
nippon.
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