Le
BPFC aura vécu un vrai match de coupe de France face à Rodéo, pour
obtenir une qualification historique en 16e de finale au bout du
suspense.
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L'émotion était forte pour les joueurs bergeracois, qui prolongent encore leur aventure en coupe de France. © Laurent Guine. |
La
stupeur. Puis le soulagement. Avant la pression, puis la libération.
Mais ensuite l'effondrement. Et au bout de l'après-midi la
délivrance. Voilà ce qu'auront traversé les bergeracois tout au
long de leur 32e de finale face au Toulouse Rodéo (CFA2). La
qualification aura été acquise dans la douleur, mais elle est bien
là.
Une
minute plus tard, et Bergerac commet une nouvelle erreur grossière
dans la construction du jeu... Les hommes de Fabien Pujo ont
visiblement du mal à gérer toute la pression de cette rencontre, et
déjouent complètement. Pas Rodéo, qui est évidemment surmotivé
par cette ouverture du score précoce.
Le
réveil du BPFC
Il
faut attendre la 11e minute pour voir la première frappe du match
pour le BPFC, par Chevalier, qui sera le meilleur bergeracois samedi,
par son activité sur toute la largeur du terrain, sa justesse
technique, les solutions qu'il aura proposé. Rodéo répond par
Mediene, dont la frappe ne trompe pas un Dolivet vigilent (15e).
Après
vingt minutes de souffrance et d'approximations dans le jeu pour
Bergerac, qui s'en remet à de longs ballons devant le manque criant
de solution, le match change de physionomie. Les joueurs de
couloirs Pinto et Chevalier rentrent au cœur du jeu, et ce sont eux
qui apportent les solutions de jeu court vers l'avant et permettent
enfin aux locaux de montrer leur supériorité.
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Damien Mayenga a redonné espoir à son équipe en égalisant avant la pause. © Laurent Guine. |
Sur
un centre de Pinto, Mayenga voit sa tête décroisée passer juste à
côté (26e). Six minutes plus tard, c'est le soulagement. Sur une
action bien construite, de la droite vers la gauche, puis de nouveau
jusqu'au couloir droit de Pinto, Bergerac se montre une première
fois dangereux. La récupération haute du ballon permet ensuite à
Chevalier de trouver Mayenga dans l'intervalle à l'entrée de la
surface. La première frappe de l'attaquant bergeracois est stoppée
par le portier adverse, pas la deuxième (1-1, 33e).
Dans
un temps fort, le BPFC aurait même dû doubler la mise avant la
pause. Chevalier trouve tout d'abord la barre (35e), puis Mayenga et
encore Chevalier ne parviennent pas à inquiéter
Coulibaly sur des frappes lointaines (39e). Le milieu bergeracois toujours
impliqué sur un débordement côté gauche, mais Bouscarrat, à la
réception de son centre, voit sa déviation au premier poteau passer
au-dessus (44e).
Manque
de rythme
Devant
une telle domination, les supporters bergeracois peuvent commencer à
se rassurer sur le devenir du match. Mais le scénario change très
vite en deuxième période. Après six minutes de jeu, une faute
grossière de Khazri vaut au milieu défensif de Rodéo un rouge
logique. Mais comme souvent, en particulier cette saison, jouer en
supériorité numérique n'aide pas forcément le BPFC.
En-dehors
d'une grosse occasion pour Dufeal (66e), les débats s'équilibrent.
Certes, Bergerac a le plus souvent le contrôle du ballon. Mais
jamais en apportant une menace réelle sur le but du solide
Coulibaly. Tant et si bien que ce sont les banlieusards toulousains
qui se créent une très grosse occasion. Comme souvent suite à un
très bon travail de Chenine, l'entrant Ndiaye se retrouve esseulé à
l'angle des six mètres, mais croise trop sa frappe devant Dolivet
(73e).
Le
portier bergeracois montre ses qualités dans ces matchs de coupe qui
lui sont réservés. La preuve avec sa bonne gestion du dernier
ballon chaud dans le temps réglementaire, avec une bonne sortie au
milieu de deux joueurs de Rodéo sur un long coup-franc (89e). Il va
falloir en passer par une prolongation toujours aussi stressante,
pour les joueurs, le staff, comme les supporters.
Rodéo
n'est pas loin de refaire le coup de l'entame de match. Après une
minute et demie de jeu, Zalmate est à la réception d'un long ballon
à l'entrée de la surface. Dos au but, il se défait de trois
joueurs, puis voit sa frappe, contrée au dernier moment, échouer
sur le poteau... De quoi enfin réveiller les bergeracois. Un sursaut
qui passe par le pied de Chevalier.
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Mathieu Dufeal a bien choisi son moment pour inscrire son premier but sous les couleurs du BPFC. © Laurent Guine. |
Couloir
gauche, ce dernier envoie un centre enroulé à mi-hauteur, travaillé
entre les défenseurs et le gardien. Plein axe, Dufeal coupe la
trajectoire du ballon et d'un plat du pied permet à son équipe de
passer en tête (96e). Quatre minutes plus tard, les anciens palois
s'illustrent. Covin adresse un coup-franc côté droit de la surface
sur lequel Jamaï se jette au premier poteau. Sa déviation du bout
du pied passe devant le but sans que personne ne la reprenne.
Bergerac
semble maîtriser sa fin de match. En fin de prolongation, le portier
sénégalais Coulibaly sauve son équipe en détournant à bout portant
une frappe de Bangré. Dans la minute qui suit, c'est une frappe
enroulée de Covin que Coulibaly dévie du bout des doigts en corner
(120e). Le temps additionnel s'éternise...
Sur
un dernier ballon de contre-attaque, après trois minutes d'arrêts
de jeu, Rodéo obtient un corner. Tout le monde, jusqu'au gardien,
est dans la surface. Plein axe, c'est le grand défenseur central
Goncalves qui propulse le ballon de la tête dans les filets. Comme à
Lorient juste avant la trêve, Bergerac encaisse un but au bout du
temps additionnel en étant en supériorité numérique.
L'aventure
continue
C'est
par la loterie des tirs aux buts que les deux équipes vont ainsi se
départager. Le capitaine Cherfa s'élance en premier mais tire
au-dessus. Mais Bangré voit sa frappe arrêtée. Faty puis Chevalier
marquent. Le buteur Goncalves voit à son tour son tir arrêté par
Dolivet, puis Fuchs donne l'avantage à son équipe.
Quand
Haraoui tire au-dessus, Dufeal se voit proposer une première balle
de match. C'est au-dessus. Sainrimat inscrivant sa tentative, tout
repose sur Covin. Spécialiste des penaltys à Pau, le milieu de
terrain restait sur deux échecs avec Bergerac cette saison. Solide
mentalement, il trouve cette fois le petit filet droit de Coulibaly et envoie son
équipe en seizième de finale.
Un
niveau historique pour le club. Dimanche soir, aux alentours de 20h,
ils étaient ainsi plus d'une dizaine de joueurs à être rassemblés à Campréal pour vivre ensemble le tirage au sort, en direct du Parc
OL sur Eurosport. Un tirage à suspense, encore, puisque sur les
trente équipes qualifiés (deux matchs restent à jouer), seules
cinq équipes, dont Bergerac, sont de niveau CFA ou en-dessous.
Il
faudra attendre quarante minutes de direct et le tirage de la
treizième rencontre sur seize pour enfin connaître le sort de
Bergerac. Qui recevra le Racing Club de Lens (L2). Pour Jonathan
Bertho, latéral gauche arrivé cet été à Bergerac et une des
grandes satisfactions au BPFC, ce tirage est intéressant : « C'est
une équipe prestigieuse de L2, longtemps en L1 par le passé. Tirer
une équipe de National en s'y déplaçant, cela aurait été dur
pour nous. Là, on joue à domicile, contre une grosse équipe, ce
tirage nous va très bien ».
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Les joueurs bergeracois réunis devant Eurosport à Campréal pour découvrir leur adversaire en 16e de finale. © Sylvain Desgroppes. |
Parmi
les autres joueurs présents, Pierre Jamin, absent des terrains depuis le
17 septembre dernier et sa blessure au genou lors de la réception du Paris
Saint Germain, revient sur sa situation particulière au sein de
l'équipe, avec cette aventure que vit le groupe : « On vit les
choses différemment, les émotions ne sont pas les mêmes, mais je
vis les choses aussi intensément quand même, c'est une superbe
aventure, et je reste à fond avec le groupe », confie-t-il.
Parmi
les belles anecdotes que livre ce tirage au sort, effectué par
les deux internationales de l'Olympique Lyonnais Wendy Renard
(France) et Alex Morgan (Etats-Unis), celles d'Anthony Loustallot et
de Cheikh Bangré, formés à Toulouse et qui ont bien connus le
coach lensois actuel Alain Casanova. « Pour nous, c'est
exceptionnel. Et personnellement, je retrouve un coach qui a compté
dans ma jeunesse, c'est lui qui m'a amené dans le groupe
professionnel lorsque j'étais à Toulouse. C'est un clin d’œil à
ma formation aussi », note le milieu du BPFC.
«
C'est un grand club français, avec une histoire. Contre une autre
équipe de L2, cela aurait été différent. Mais Lens, c'est une
équipe de L2 qui fait penser à une équipe de L1, que tout le monde
connaît, on est très content de ce tirage. Il y aura une grosse
ambiance au stade, et consciemment ou pas, on sera encore plus
motivé, maintenant, ce sont nous les petits. Mais il faut aussi
rester serein. La coupe nous tient à cœur, mais on doit rester
concentré sur nos deux objectifs, la coupe et le championnat »,
conclue Mamadou Kamissoko.
Fabien Pujo : « On savait
que ce serait compliqué, car même si l'on était chez nous, il y
avait toutes les caméras, la garniture des panneaux autour du stade
et l'organisation de la FFF, l'obligation de gagner car l'adversaire
était de CFA2... Le discours était donc de rester calme, de garder
de la sérénité, de croire en nous. On se rajoute une difficulté
avec ce but d'entrée, qui met notre adversaire dans un état
psychologique favorable. On égalise, puis avec le fait de jeu et le
carton rouge, on passe vite à trois derrière. A 2-1, on doit
ensuite mieux faire dans les volontés offensives. On a voulu gérer,
mais en coupe, ce n'est pas possible. On passe finalement aux tirs
aux buts, en ayant vécu beaucoup d'émotions fortes comme jamais
jusqu'alors. C'est un point positif pour la construction du groupe,
ce sont des souvenirs en commun ».
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Fabien Pujo est un entraîneur heureux. © Laurent Guine. |
Bergerac
– Rodéo
Mi-temps : 1-1
Score final : 2-2 (3 tab à
2)
Buteurs : Mayenga (33e),
Dufeal (96e) pour Bergerac. Kamissoko (2e, csc), Goncalves (120e+3)
pour Rodéo.
Avertissements :
Jamaï (62e) pour Bergerac. Zalmate (17e), Viltard (84e), R. Aouada
(99e) pour Rodéo.
Expulsion : Khazri (51e)
pour Rodéo.
Bergerac : Dolivet
– Zidane, M.
Kamissoko
(cap.), Lacrampe, Bertho
(Covin, 71e)
– Pinto (Dufeal, 57e), Jamaï, Fuchs,
Chevalier – Bouscarrat (Bangré, 91e),
Mayenga.
Entraîneurs : Fabien Pujo, assisté de
Christophe Hugot. Remplaçants :
Choury,
Didion,
Loustallot,
Mohamed.
Rodéo : Coulibaly –
R. Aouada, Cherfa (cap.), Goncalves, Viltard – Mediene (Ndiaye,
71e), Medjahri (Haraoui, 83e), Kharzi, Chenine – Faty – Zalmate
(Sainrimat, 96e). Entraîneur : Mélanie Briche. Remplaçants : K.
Aouada, Belle, Hadefi.
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