C'est
l'une des figures de proue de la réserve trélissacoise. Cédric Agrain,
capitaine, est la caution expérience de cette jeune équipe. Un rôle
à assumer au quotidien.
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Cédric Agrain. © D.R. |
Le
football a bien évolué. Dans toutes ses strates. C'est le cas en ce
qui concerne le haut niveau amateur (CFA/CFA2), plus proche
aujourd'hui du monde professionnel qu'il ne l'a jamais été, au
moins dans son fonctionnement et son approche de la compétition.
C'est le cas aussi du football régional, dont le niveau global s'est
homogénéisé.
A
Trélissac aussi, l'équipe réserve, qui se situe au plus haut
niveau régional, s'appuie sur ses « anciens », joueurs cadres du
groupe qui apportent toute leur expérience et tout leur vécu aux
jeunes arrivant en senior. Parmi ceux-ci, Cédric Agrain, qui dispute
sa sixième saison sous les couleurs du club.
Des
valeurs
Formé
aux Girondins de Bordeaux de quinze à vingt ans, il quitte le club
après une saison de CFA pour rejoindre Châteauroux (pendant trois
ans). S'en suivent un an et demi à Clermont, puis deux ans à
Carquefou (CFA). Avant l'arrivée à Trélissac en 2011. Un parcours
plein, avec plus d'une dizaine de matchs de L2 à la clé.
De
sa formation dans un club professionnel, Cédric Agrain garde de bons
souvenirs. « On se retrouve avec uniquement des bons joueurs, et on
nous fait travailler sur nos points faibles, pour moi les bases
tactiques, et les répétitions des gestes techniques de base », se
rappelle l'attaquant.
Preuve
de l'état d'esprit qui l'anime aujourd'hui encore, très tôt, celui
qui est un jeune joueur, logiquement plein d'espoirs, ne mise pas
tout sur le football, et garde les pieds sur terre, autour de notions
importantes : « J'y ai appris les bonnes valeurs, sur le terrain
comme en-dehors, et le respect des anciens. Le club m'a aussi permis
de continuer à avancer au niveau scolaire, j'y ai obtenu mon BTS »,
souligne-t-il.
S'en
suit une carrière honorable, où avec beaucoup de recul et
d'humilité, Cédric Agrain avoue « avoir eu la chance de pouvoir
vivre de (s)a passion ». En 2011, il souhaite quitter le monde
professionnel, et saisit l'opportunité qui se présente à Trélissac
: « J'ai accepté de venir à Trélissac en CFA2 si je pouvais avoir
du temps libre pour préparer mon après-football. Le président m'a
donné son accord à condition que l'on monte en CFA, ce que l'on
fait la première année », se rappelle le joueur.
Dès
lors, s'il continue à jouer deux saisons pleines en CFA, Cédric
Agrain évolue à côté. Il passe sa licence professionnelle en
banque-finance-assurance, et obtient aussi son concours de pompier
professionnel. En 2014-2015, il joue moins et demande à descendre en
réserve. Le tournant de l'été 2015 se prépare.
Il
s'agit de l'arrivée de Frédéric Venou, assisté de Mourad Bennis,
à la tête de l'équipe B en Régional 1. « Les coachs voulaient me
donner des responsabilités, c'était une approche nouvelle et qui me
plaisait. De plus, le coach en équipe de France des sapeurs-pompiers
m'a fait comprendre qu'il fallait que je reste à un bon niveau pour
continuer à jouer avec eux », explique-t-il.
Sa
décision est donc prise. A 30 ans, le trélissacois voit son «
travail » de footballeur évoluer dans les grandes lignes. Il
devient un cadre de l'équipe réserve, un joueur d'expérience auprès des
jeunes, parfaitement dans le projet du club, justement à la
recherche d'anciens pour entourer et conseiller les jeunes lorsqu'ils
sortent de la formation.
Le
capitaine
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Capitaine, le nouveau rôle de Cédric Agrain. © D.R. |
Cette
saison, ce rôle est forcément d'actualité. Brassard autour du
bras, Cédric Agrain est un élément essentiel de la réserve
trélissacoise. Footballistiquement tout d'abord, avec des qualités
de buteur toujours présentes. « Sa vitesse, sa technique, et son
pied, voilà ses qualités. Cela lui permet de marquer dans des
situations difficiles, et d'être décisif aussi sur coups de pied
arrêtés », avance son coach Frédéric Venou.
Ce
dernier est bien placé pour parler d'un joueur dont il a fait son
capitaine. De quoi renforcer encore le rôle « d'ancien » et de
cadre donné à son attaquant. « Le brassard est donné par le
niveau de jeu et l'expérience. Le capitaine a un rôle d'exemple, il
est un régulateur, il fait passer des messages », continue le
coach.
«
C'est une marque de confiance de la part des coachs, cela me donne un
devoir d'exemplarité sur le terrain », admet Cédric Agrain. Les
mots ne sont pas choisis au hasard. A 31 ans désormais, le joueur se
connaît, a un vrai recul, et une capacité à analyser les
situations. Son expérience de footballeur fait le reste.
Encore
faut-il pouvoir la transmettre, être dans l'échange. C'est une
quasi-obligation pour un capitaine que de partager, de communiquer
avec le reste du groupe pour aider chacun à avancer. « Si ce que je
peux apporter permet à un jeune de progresser pour continuer à
avancer vers la CFA, c'est très bien », avoue le capitaine. Un rôle
qui dépasse le simple esprit de compétition, parfois
individualiste, pour se tourner vers le collectif.
Et
surtout, un rôle de relais, à la fois avec ses entraîneurs, et
avec ses partenaires. Avec les premiers, sa relation est simple : «
Ce sont des amis. On peut se dire les choses facilement ». Avec ses
partenaires, c'est un travail du quotidien qu'il faut effectuer : «
Il s'agit de prendre la parole si je sens un doute ou un relâchement
dans le groupe, de conseiller, d'expliquer, d'aider »,
détaille-t-il.
S'il
aborde le football avec un œil nouveau, Cédric Agrain n'en reste
pas moins un compétiteur au fond de lui. Avec des objectifs,
collectifs évidemment avec le maintien à obtenir, mais aussi
individuels. « J'ai marqué treize buts l'an dernier, je veux
continuer à marquer plus cette année », affirme-t-il.
On
ne peut pas changer du tout au tout quand on est un attaquant. Mais
on évolue, on voit le football dans des perspectives nouvelles : «
je travaille dans une agence bancaire de Bergerac, c'est un travail
qui me plaît beaucoup. Etre pompier volontaire à Périgueux
m'apporte un côté humain important. Et le football est un exutoire,
un espace pour me défouler. C'est un planning un peu fou, mais j'ai la chance d'avoir une compagne compréhensive », sourit-il.
Une
vie bien occupée donc pour le trentenaire, qui continue de donner de
son meilleur sur chaque terrain, en bon capitaine.
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