Arrivée
depuis un an et demi, Paulien Handy s'est imposée comme une évidence
dans l'effectif bergeracois cette saison.
Pauline Handy commence à retrouver quelques repères sur les situations offensives. © Eva FG. |
«
Une joueuse qu'un coach apprécie avoir à ses côtés », selon le
manager Michel Cassier, « une personne sur qui j'ai pu m'appuyer »
selon son coach Sébastien Eyheramono. A ces simples mots, c'est la
personnalité de Pauline Handy qui est résumée par ceux qui la
côtoient le plus au sein du Bergerac Périgord Pourpre Handball.
Entrée
en sport études à Talence dès la quatrième, elle y poursuit son
parcours jusqu'en terminale. Surclassée en N3 dès ses seize ans à
Oloron, son pays d'attache, en 2009, elle intègre vite Bordes,
repassant par les jeunes avant de jouer en N2 puis N1 (2010-2013).
Une blessure à l'épaule lui fait cependant vivre une dernière
saison blanche...
Opérée,
elle part ensuite une saison à Rennes (N1), puis à Bayonne (N2), où
elle ne fait que six mois. Ce passage de deux ans et demi, entre
blessures et mauvaises expériences en club, commence à être digéré
par la joueuse, même si ces années n'ont pas été faciles à
vivre...
«
Dès mon entrée en sport étude, je me suis luxé l'épaule. Il
aurait fallu une opération mais je devais attendre de finir ma
croissance aussi. Cela m'a gêné, et j'ai mal vécu l'opération à
vingt ans et la reprise », avoue Pauline Handy aujourd'hui. Surtout
que cela intervient sur une période décisive, où la joueuse est en
pleine possession de ses moyens et progresse alors très vite.
L'arrivée
à Bergerac en décembre 2014 sonne donc comme un nouveau départ à prendre. «
Le contact est de suite bien passé avec le président Eric Froin et
Michel Cassier. J'ai d'abord fait deux semaines d'essais, j'ai vu un
club très sérieux et qui me permettait de retrouver la N1 »,
explique-t-elle.
Preuve
encore d'une joueuse qui a la tête sur les épaules, muée par
une nature la poussant à toujours travailler plus, c'est la
possibilité de trouver à Bergerac « un accompagnement entre les
études et le sportif » qui finit de la motiver.
Le
renouveau
Tout
va ensuite très vite, avec les premiers matchs en N1 dès le mois de
janvier, « même si j'avais besoin de me remettre en forme »,
reconnaît la joueuse. Elle évoluera ensuite avec la réserve, avant
de gagner logiquement sa place dans l'équipe cet été, à la suite d'une
préparation complète.
Malgré
quelques absences inhérentes à son travail, ses études, et une
petite blessure, elle a joué dix-sept matchs sur vingt-et-un cette
saison, et notamment l'ensemble des rencontres à domicile. En
prenant de plus en plus de place dans l'équipe, naturellement. Ses
qualités défensives jouent pour elle.
Efficace
dans le duel, puissante, constante, elle est la joueuse de base du
coach sur le secteur de la défense. « Elle est très performante en
défense, c'est une vraie combattante et je me suis beaucoup appuyé
sur elle cette saison », développe Sébastien Eyheramono. Ce goût
de la défense, sans chercher à le mettre plus en avant que le
reste, la joueuse l'a toujours eu.
«
Un duel, c'est une part de vice, c'est être plus malin que son
adversaire, c'est aussi une question de fierté. Pour moi, défendre, c'est attaquer l'attaque », développe Pauline
Handy. Ainsi, à grands renforts de « Repliez !! », cri qu'elle ne
manque pas de lancer à ses coéquipières pendant les matchs, celle
qui se fait surnommer « Potch » est devenue
naturellement une valeur-sûre, un repère pour le BPPH en défense.
L'avenir
Reste
le secteur « qui fâche », l'attaque. La longue blessure à
l'épaule n'a pas aidé la joueuse sur ce domaine non plus. « Son
tempérament, sa retenue créent un manque de confiance qui la bloque
offensivement. Mais c'est une joueuse très sérieuse, qui cherche
toujours à progresser, et on attend le déclic », juge Michel
Cassier.
Le
déclic, c'est sa capacité à retrouver des situations, ce qu'elle
commence à faire de plus en plus, à prendre des tirs et à marquer.
Pauline Handy le reconnaît elle-même : « Je retrouve des
situations plus faciles en attaque en me mettant dans le duel, ce que
je maîtrise plus facilement ».
De
part son tempérament, et avec la blessure à l'épaule toujours
présente dans la tête, c'est surtout mentalement qu'il faut passer
un cap, pour confirmer et accélérer les récents progrès entrevus.
« Il y a une différence entre prendre conscience que je peux le
faire, et le faire sur le terrain », note le joueuse, toujours
lucide et exigeante envers elle-même.
Pas
de doute, à force de travail, Pauline Handy devrait passer ce cap
comme elle a toujours passé les autres, elle qui est revenue à son
niveau après avoir traversé quelques galères. Un bon signe pour
l'avenir du BPPH, avec une jeune joueuse déjà expérimentée, qui
retrouve ses moyens, et ne se voit pas partir de sitôt : « Je me
vois à Bergerac sur du long terme, notamment par ce double projet
sportif et professionnel que je mène », promet-elle.
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