Portrait
de Yannick Quesnel, ancien gardien professionnel, qui vit sa deuxième
saison en tant que coach principal en senior, la deuxième à
Montpon.
Être
entraîneur de football d'une équipe de ligue, c'est une passion,
c'est une envie personnelle, mais c'est aussi un besoin permanent de
s'adapter, de construire. L'ancien gardien professionnel Yannick
Quesnel, libournais d'origine, l'apprend à Montpon/Ménesplet depuis
l'été 2014.
Sa
carrière professionnelle derrière lui, il s'est vite tourné vers
le banc de touche. Une idée qui n'a pourtant pas été toujours
sienne. Formé à Sochaux, puis passé par les Girondins, Cannes en
D2, et la D1 portugaise (Naval, Alverca, Benfica, Estoril), il finit
sa carrière à Marseille puis à Monaco, en 2007.
Les
débuts
En
même temps que sa carrière se termine, de nouvelles idées se
mettent en place pour sa nouvelle vie. « L'envie d'entraîner est
venue au fil du temps, surtout en fin de carrière, où j'étais
remplaçant. Cela m'a permis d'être plus à l'écoute et
attentif au management, à la tactique, aux discours et aux causeries
», explique-t-il.
En
2007 donc, il reste dans le sud de la France, où il passe son brevet
d'état. Même si tout n'est pas clair encore dans son orientation. «
Au début, je ne savais pas trop vers quoi me diriger, si je devais
aller en senior ou plus chez les jeunes, et dans quelle catégorie,
ni si je voulais plus prendre les gardiens ou être entraîneur
principal », confie-t-il aujourd'hui.
En
parallèle, il continue de jouer, à La Penne (13), club de régional.
Il enchaîne les expériences, entraîneur des U15, joueur et adjoint
du coach en senior, etc. En 2010, il revient dans son secteur
d'origine, en signant à Saint Denis de Pile. Il y vit ses derniers
moments sur un terrain pendant deux saisons, en étant encore une
fois en partie joueur, en partie entraîneur.
L'élément
déclencheur, c'est en 2013 qu'il arrive, au cœur d'une expérience comme entraîneur des gardiens de la Mauritanie. « En
Mauritanie, j'ai compris que j'étais plus attiré par le management
d'une équipe à onze que par les jeunes ou les gardiens », explique
Yannick Quesnel.
De
retour en France, fort de ses convictions, c'est par un concours de
circonstances qu'il signe à Montpon lors de l'été 2014. « De mon
côté, il me fallait prendre une équipe pour mettre mes diplômes à
niveau. J'ai rencontré un dirigeant de Montpon, qui cherchait un
coach. Cela a bien fonctionné entre nous, et c'est donc le hasard de
cette rencontre qui m'a fait venir ici », relate l'ancien gardien.
Le
rôle de l'humain
Mais
si son expérience de dix ans dans le professionnalisme peut servir,
elle ne lui suffit pas pour s'imposer immédiatement comme
entraîneur. La saison dernière se solde par une relégation en PL,
malgré une arrivée qui se passe bien du point de vue extra-sportif
pour Yannick Quesnel.
«
Il y a eu beaucoup d'erreurs de ma part aussi l'an passé. Mais j'ai
vécu une année de découverte, d'apprentissage, très riche
humainement », confie l'ancien professionnel. Hors de question pour
lui de lâcher ou même de se cacher : « Mon erreur a été de trop
rester sur ce que j'avais moi-même vécu en tant que joueur, dans la
concentration, la rigueur, l'exigence professionnel de chaque
entraînement, chaque match. Alors que je me suis rendu compte qu'il
faut être plus dans les relations humaines, dans l'écoute, à ce
niveau-là ».
C'est
avec ce recul que l'entraîneur montponnais est reparti cette saison,
à un échelon inférieur certes, mais surtout avec des intentions
bien différentes dans sa façon de manager. « On ne peut avoir des ambitions et mettre des choses en place que s'il y a un groupe fort,
une cohésion, de l'ambiance, des valeurs collectives. Il faut
prendre du plaisir ensemble avant d'aller plus loin ».
L'exigence
est toujours là, l'esprit compétiteur, évidemment présent chez
quelqu'un passé par un centre de formation et dix ans en
professionnel, est transmis aux joueurs, mais l'approche et le
discours au quotidien ont changé. C'est l'une des différences cette
saison à Montpon, dans un groupe senior dont la physionomie a
changé.
Les
résultats viennent avec cette évolution puisque sur la première
partie de saison, l'équipe dirigée par Yannick Quesnel est en tête
de sa poule de PL. Mais l'humilité et l'expérience de ce genre de
challenge fait prendre beaucoup de précautions à l'entraîneur : «
Il ne faut pas oublier que l'on a été en difficulté contre les
équipes juste derrière nous, contre le 2e Caudéran, contre le 3e
Saint Seurin, et le 4e Ambarès nous a battu. Il faudra vraiment un
groupe fort pour viser le haut, la saison va être longue ».
Quant
à l'avenir, pour l'entraîneur, il s'écrit en pointillés. « Je ne
me projette pas trop sur l'avenir, même si j'ai remis mes diplômes
à niveau, et que je ne me donne ni objectif ni limite en terme de
niveau », laisse-t-il entendre.
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