vendredi 30 novembre 2018

Le portrait de la semaine

Après trois saisons de construction du projet en R3, Prigonrieux, promu cet été en R2, connaît quelques difficultés avec un effectif rajeuni.

Cyril Holod, arrivé à Prigonrieux en 2014,
continue d'avancer avec un effectif rajeuni.
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Cyril Holod est présent au Prigonrieux Football Club depuis l'été 2014, et il est devenu entraîneur principal du club la saison suivante. Progressivement, un projet s'est construit, un projet de club, un projet de formation, un projet de jeu en senior aussi, incarné par l'équipe fanion en régional. Mais le passage en R2 semble pour l'instant délicat à digérer pour l'effectif prigontin, entraînant ainsi quelques modifications.
Sur les fondamentaux, pas de changement. Le coach, ex-bergeracois, se rappelle pourquoi il a rejoint Prigonrieux : « J'avais besoin de me retrouver dans un club avec une forte identité locale. Le tout avec un contexte particulier, dans l'idée de remplacer au bout d'un an l'entraîneur en poste depuis de nombreuses saisons, Jean-François Maury ». Ceci tout en assurant le changement progressif de génération.

Un projet qui vit
Après la descente de DHR à PH lors de cette fameuse saison 2014-2015, la transition s'est faîte et Cyril Holod a pris officiellement ses fonctions. Les trois saisons passées en R3 ont montré une certaine progression, avec une cinquième place, puis une quatrième, et une troisième l'an dernier, assortie de la montée en R2. Autour, l'objectif a été de faire suivre l'école de football.
« Le projet est bien défini, pour structurer l'ensemble autour d'éducateurs diplômés. Olivier Billon nous a rejoints comme RTJ, les seniors s'investissent auprès des jeunes en passant des diplômes », commence le technicien prigontin. Depuis l'été 2017, Alexandre Gay, l'ex-trélissacois, a contribué à cette dynamique : « Il a pris en main la catégorie 16/19 ans, pour les intégrer dans la mentalité du monde senior », continue Cyril Holod.
L'objectif étant d'alimenter le plus possible les effectifs seniors, avec la régionale comme avec la réserve qui évolue en Départemental 1. Une équipe où se retrouvent deux ex-cadres de l'équipe fanion ayant pris du recul, Rémi Labussière et Guillaume Giry. « Il a fallu voir pour recruter et intégrer aussi des jeunes en interne. On se rend compte que si ce mercato est loin d'être négatif, on manque d'expérience », concède le coach.
Et cela se paie sur le début de saison en R2, un niveau où tous les curseurs sont montés d'un cran en termes d'exigence par rapport à la saison dernière. Après avoir gagné lors de la première journée de championnat, 2-3 à Saintes, le PFC n'a plus goûté aux joies du succès, concédant deux nuls pour quatre défaites. Neuvièmes, les prigontins ont du mal à se sortir de ce mauvais cycle.
En dehors de Graves, détaché avec dix-huit points, soit quatre d'avance sur le deuxième, la poule est serrée derrière, les sept équipes suivantes se tenant en quatre points. Mais entre le huitième et Prigonrieux, neuvième, il y a par contre cinq points d'écart. « Certes, il n'y a aucune pression dans le club, mais je reste compétiteur et j'ai de l'exigence dans l'investissement et la débauche d'énergie », lance Cyril Holod.
La décision a par exemple été prise d'abandonner le 3-5-2 devenu traditionnel à Prigonrieux depuis plusieurs saisons. La philosophie y était résolument offensive : « L'idée était de jouer tout le temps, d'aller de l'avant, d'attaquer, en se disant que l'on pouvait se permettre de prendre des buts car on pouvait aussi en marquer à tout moment », résume le coach. Mais la R2 aura eu raison de ce système.

S'adapter dans l'intensité
Si le contexte d'une première journée de championnat chez un adversaire comme Saintes pouvait encore convenir, depuis la réalité de la R2 a en effet rattrapé les prigontins, qui devant le manque de résultats, ont décidé de changer de système. « On a découvert la R2 avec ce système tactique. L'organisation était cohérente, le contenu aussi, mais on ne marquait pas, et par rapport à la R3, on se faisait plus vite sanctionner », admet Cyril Holod.
Le changement a donc été opéré, pour passer à un 4-1-4-1 avec une assise défensive plus solide, autour de quatre défenseurs, d'une sentinelle, et d'une deuxième ligne de quatre. Un système qui se convertit très vite en 4-3-3 lorsque l'équipe est en possession du ballon, les deux milieux de couloirs jouant un cran plus haut. Mais les résultats se font encore attendre, en raison du manque de réalisme et de réussite dans les deux zones de vérité.
C'est ce qu'il s'est passé lors du dernier match, à domicile face à Angoulême Leroy, dernier de la poule. « On était en place en première période. Mais juste avant la pause, sur un long dégagement de leur gardien, il y a eu une déviation de la tête dans l'entre-jeu, et l'attaquant a enchaîné avec une reprise de volée de trente mètres qui a fait mouche. On a égalisé ensuite, mais par rapport au nombre d'occasions, la finition a manqué », regrette le technicien.
Pour ce dernier, si des doutes sont forcément là eu égard à la position au classement, tout n'est pas négatif. Dans le mental, l'investissement, la qualité des contenus, le proche retour de deux attaquants qui vont amener leur expérience, les points encourageants sont nombreux. « Je préfère analyser un contenu sans le résultat que l'inverse. Au moins, on peut s'appuyer sur quelque chose », glisse le coach.
Mentalement son groupe est présent, et physiquement aussi. Si le niveau s'est élevé, c'est surtout dans l'exigence et la rigueur. « C'est l'intensité qui manque. On ne parle pas de vitesse/puissance, mais de capacité à garder le fil du match, à être concentré dans les choix à faire, à gérer temps forts et temps faibles », indique Cyril Holod. Les trois journées à venir d'ici la trêve seront très importantes, avec de multiples confrontations en bas de tableau.
Prigonrieux se rend ainsi ce weekend à Ruelle, onzième, et recevra pour le dernier match avant la trêve Soyaux, dixième. « Ce sont des matches de coupe. Il faut prendre un maximum de points pour faire changer les choses, sinon on va se mettre en difficulté. C'est une saison pour prendre de l'expérience, même si cela doit passer par une lutte jusqu'au bout pour le maintien », conclut le coach.

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