L'effectif gardonnais, largement renouvelé, va lancer sa saison à domicile ce samedi soir. © Sylvain Desgroppes. |
Ce
samedi soir, l'ES Gardonne Basket va donner le coup d'envoi de sa
quatrième saison en Nationale 2 consécutive. Une performance qu'il
convient de noter, le club s'inscrivant ainsi durablement dans le
paysage du basket régional et national. Pour ce nouvel exercice, les
habitués de Fernand Mourgues vont découvrir cependant une nouvelle
équipe, dont les contours ont largement évolué au cours de l'été.
Sur
le banc de touche tout d'abord, après deux saisons, Christian Ortega
a laissé sa place. Les dirigeants ont fait appel à Frédéric Rocco
pour le remplacer, lui qui était coach de Marmande depuis deux ans.
Le nouvel entraîneur gardonnais sera assisté, comme il le
souhaitait, de Charly Rey, en provenance du Val d'Albret. Pierrick
Rambaud, du club de Monestier, assurera pour sa part l'analyse vidéo,
pour un staff plus complet que par le passé.
De
quoi déjà laisser deviner un premier changement dans l'approche du
basket pour l'ESG, qui tend à se professionnaliser dans ses méthodes
de travail, malgré des moyens économiques réduits. La préparation
estivale l'a prouvé également, avec une grosse intensité et une
implication de tous les instants demandées par Frédéric Rocco à
son groupe.
Un
groupe élargi cette saison en quantité. En plus des cinq joueurs de
la N2 restés au club (A. Adgnot, Kastratovic, Masson, Rabah,
Senghor), l'ESG a effectué quatre recrues (Arabadzhiyski,
Czajkowski, Djedje, Gueye), et a complété ce groupe avec quatre
jeunes qui graviteront autour de l'équipe fanion : deux déjà au
club (L. Adgnot et Coué), et deux recrues (Lissalt et Muzungu).
En
particulier à la suite d'une saison 2017-2018 très délicate,
notamment dans les six derniers mois, Gardonne devait commencer par
se remettre au travail, autour de cet effectif new-look. Les pistes
de travail n'ont pas manqué pour le coach, de la préparation
physique évidemment, en passant par le travail mental et de
cohésion, et jusqu'au travail tactique, avec une nouvelle
philosophie à insuffler.
Travail,
travail, travail
«
La préparation a été conforme à ce que je pensais, et je suis
rassuré notamment par ce que l'on a montré lors du deuxième match
contre Marmande (le 30 août, NDLR). Mais on retire aussi un
enseignement : on n'a aucune marge de manœuvre face à des équipes
moins huppées, tout dépend de nous », estime tout de suite le
coach. Une observation déjà valable depuis plusieurs saisons, l'ESG
étant capable de tout, dans le bon comme le moins bon, et face à
n'importe qui...
Pour
prendre de nouveaux repères avec ce nouveau groupe, Frédéric Rocco
n'aura pas lésiné. Une seule idée : travailler sans relâche, tous
les jours ou presque, depuis la reprise des entraînements le 1er
août. Et même avant, puisqu'un programme de remise en forme
physique avait été envoyé à tous les joueurs en juillet, afin de
gagner du temps par la suite.
La
suite justement, elle s'est constituée autour d'un sérieux et d'une
implication de tous les instants. Si le jeu s'est cantonné à du
demi-terrain majoritairement, les longues séances (trois heures par
jour) ont permis de puiser dans les ressources, avec seulement trois
jours de repos au total sur les trois premières semaines. Les deux
semaines précédant celle de la reprise du championnat ont aussi été
chargées, avec six séances d'entraînement et cinq matches amicaux.
Si
le groupe a passé autant de temps ensemble, ce n'est pas anodin non
plus. En plus du travail physique, le coach poursuivait un autre
objectif majeur dans cette préparation. La cohésion d'équipe. «
Je voulais que l'on passe un maximum de temps ensemble en se
concentrant sur le basket. Avec aussi des moments informels de vie de
groupe, des repas, des échanges, des stages à l'extérieur. Des
choses qui ont été validées », estime le technicien.
Pour
autant, ce dernier reste vigilant. « Il ne faut pas se reposer sur
nos lauriers, l'état d'esprit et la cohésion du groupe, c'est
l'affaire de tous et de tous les instants, il faut une certaine
vigilance quand par exemple on a un coup de moins bien au cours d'un
match », ajoute Frédéric Rocco. Celui-ci n'a pas lâché son
groupe, en demandant toujours plus. C'est le cas aussi sur le
troisième axe de travail de l'été, l'installation d'un nouveau
style de jeu.
Un
nouveau basket
Frédéric
Rocco a voulu innover dans sa façon de faire avec Gardonne. « Dès
la première semaine, on avait vu tout le travail offensif et
défensif, et toutes les formes de jeu que je voulais mettre en
place. J'ai souhaité aller très vite », lance le coach, qui a mis
en place une dizaine de systèmes, afin qu'à chaque poste, un
joueur puisse avoir deux systèmes dans lequel il est mis en valeur
en attaque.
Cependant,
cette méthode de travail présente quelques inconvénients, alors
que l'effectif a eu du mal à tout assimiler au cours de cette
préparation. « Pour l'instant, il y a moins de maîtrise, beaucoup
de déchets. Mais cette variété laisse aussi la possibilité
pendant un match de s'adapter, puisque chacun de nos joueurs peut
dominer à son poste dans notre cinq majeur », continue Frédéric
Rocco.
Reste
donc pour chacun à prendre pleinement possession de cette variété
mise à disposition dans le basket à pratiquer. Ce qui pourrait
prendre un peu de temps. « Les joueurs passent d'une philosophie
très libre offensivement, à une philosophie fermée et normative de
ma part, c'est un changement qui demande du temps pour s'adapter.
Mais on sera très fort offensivement quand les joueurs se seront
libérés dans ce basket », explique le technicien.
Celui-ci
travaille d'un autre côté sur l'esprit et les méthodes à donner à
son groupe sur le plan défensif. Lui qui a observé de loin le
comportement de Gardonne depuis deux saisons sait dans quelle
direction aller : « A Marmande, je cherchais à complexifier les
défenses, sans avoir de résultats. J'ai beaucoup regardé Dax ou La
Rochelle l'an dernier. Je pense qu'il faut lutter en permanence sur
des petits détails, des choses basiques sur lesquelles il faut une
grande exigence ».
De
quoi donner une nouvelle identité à l'ESG version 2018-2019 : une
cohésion d'équipe au centre des préoccupations, des valeurs
défensives mises en avant, un basket plus complet offensivement.
Sans oublier de se lâcher. « On veut aussi faire perdurer la magie
offensive qui existe dans cette salle avec ce public. On sait qu'à
Gardonne, il y a cette folie et cette capacité à ce que la salle
s'enflamme, et que les paniers se mettent à pleuvoir », résume
Frédéric Rocco.
Bien
commencer
Reste
maintenant à traduire tous ces espoirs et tout ce travail en
compétition. Dans une poule B de N2 toujours aussi ''Sud-Ouest'',
Gardonne aura comme d'habitude fort à faire. Il y a malgré tout
quelques inconnues, puisque six équipes ont changé. Toulouse, La
Rochelle, et les JSA Bordeaux sont montés, Cognac a disparu, tout
comme l'Île de Ré qui avait fait forfait dès le début de la
saison dernière, et le Réal Chalossais, qui a souhaité repartir en
N3.
À
la place sont arrivés notamment Agen, Villeneuve sur Lot, et l'ESMS
dans les Landes (Montsoué, Montgaillard, Sarraziet). De quoi compter
cinq lot-et-garonnais, trois landais, et un gersois avec Gardonne,
les quatre autres équipes figurant plus au Nord (Olonnes, mais aussi
les trois nouveaux Pornic, Rezé, et Niort). Si toutes les
informations n'ont pas encore filtré, ce qui ne saurait tarder
puisque les matches de championnat sont filmés, le coach a quelques
idées de la poule.
«
Il devrait y avoir quatre ou cinq équipes en haut, et le reste sera
homogène. Les clubs travaillent de mieux en mieux, avec du turnover,
du recrutement de qualité, une approche plus professionnelle, et je
m'attends à une saison difficile », juge-t-il. « Je crains aussi
les équipes promues, qui sont virevoltantes, avec des effectifs qui
ont peu bougé, et qui comptent beaucoup de shooteurs »,
précise-t-il encore, comme pour se méfier de tous les adversaires
de la poule.
Gardonne
a cependant quelques ambitions légitimes, qui dépassent le simple
cadre du maintien, objectif comptable fixé chaque saison par les
dirigeants. « Pour Gardonne, être en N2 et perdurer, c'est déjà
extraordinaire. Pour le reste, je suis incapable de nous situer dans
cette poule. Ma seule envie, c'est de montrer des ressources mentales
pour tenir une forte cohésion d'équipe, redonner le sourire aux
dirigeants qui travaillent pour le club, et donner du plaisir au
public », annonce le coach.
Pour
bien se lancer dans ces objectifs, rien de mieux que de commencer par
une victoire lors de la première journée. Encore plus avec ce match
qui se présente à domicile. Comme chaque année dans un championnat
globalement équilibré, bien commencer sera important, pour
installer l'équipe dans une dynamique positive et ne pas trop
douter. Mais disposer d'Horsarrieu ne sera pas simple...
Certes,
les landais ont terminé derniers l'an passé. Mais tout pourrait
avoir été remis à plat cet été, et la vigilance doit être de
mise. « On est dans l'inconnu. Ils ont eu peu de mouvements, avec
huit joueurs sur douze conservés, et quatre recrues. Le coach est
parti mais son assistant a repris derrière. Ils ont été mal
classés justement car ils avaient mal commencé l'an dernier, mais
ils mettent de l'agressivité en défense, et ils peuvent beaucoup
scorer », prévient Frédéric Rocco.
À
son groupe de trouver les ressources, de rester impliqué un maximum
en défense, et de se lâcher offensivement, même si tout n'est pas
encore en place. C'est à travers un basket simple mais efficace, et
grâce à une implication collective maximale que Gardonne peut
espérer lancer positivement cette nouvelle saison.
Gardonne
– Horsarrieu
Complexe
Fernand Mourgues, coup d'envoi ce samedi à 20h00.
Arbitres
: Nicolas Lasserre et Yoann Large.
Le
groupe : A. Adgnot,
Arabadzhiyski, Coué, Czajkowski, Djedje, Gueye, Kastratovic, Masson,
Rabah, Senghor.
Choix
: L. Adgnot, Lissalt, Muzungu.
La poule de N2
Equipes | Pts | Joués | V | P | PM | PE | Diff | |||
1 | Agen | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | ||
2 | Dax Gamarde | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | ||
3 | Gardonne | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | ||
4 | Garonne | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | ||
5 | Horsarrieu | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | ||
6 | Marmande | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | ||
7 | Montgaillard | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | ||
8 | Niort 79 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | ||
9 | Pays des Olonnes | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | ||
10 | Pornic | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | ||
11 | Rezé | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | ||
12 | Val d'Albret | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | ||
13 | Valence/Condom | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | ||
14 | Villeneuve sur Lot | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | ||
Président
: Philippe Pedegai
Staff
: Frédéric Rocco (coach), Charly Rey (coach adjoint), Pierrick
Rambaud (analyse vidéo)
Gymnase
: Complexe Fernand Mourgues, Gardonne, 500 places
Couleurs
: bleu et blanc
Saison
précédente : 9e de N2
Budget
: 255000
euros
Les
arrivées
Yuliy
Arabadzhiyski (Brest, N3), Camil Czajkowski (Pologne), Eddy Djedje
(Caen, Pro B), Sérigné Gueye (Juvisy, N2), Raphaël Lissalt (Dax,
PréNat), Hugo Muzungu (Mérignac, cadets région), Charly Rey (coach
assistant, Val d'Albret, N2), Frédéric Rocco (coach, Marmande, N2)
Les
départs
Jonathan
Akylangongo (?), Nicolas Arnolin (Montivilliers, N2), Aymeric Benon
(Laval, N2), Maxence Claveau (Tarbes/Lourdes, N1), Christian Ortega
(coach, ?), Mansour Tall (Besançon, N1)
Le
groupe
Antoine
Adgnot : poste 2, 24 ans, 1m95, 75 kg
Lucas
Adgnot : poste 2, 20 ans, 1m87, 65 kg
Yuliy
Arabadzhiyski : poste 4/5, 25 ans, 2m05, 95 kg
Alexis
Coué : poste 3, 17 ans, 1m95, 80 kg
Camil
Czajkowski : poste 3/4, 25 ans, 1m98, 92 kg
Eddy
Djedje : poste 5, 23 ans, 1m97, 112 kg
Sérigné
Gueye : poste 4, 23 ans, 2m04, 94 kg
Darko
Kastratovic : poste 2, 30 ans, 1m88, 85 kg
Raphaël
Lissalt : poste 1, 22 ans, 1m78, 71 kg
Loïc
Masson : poste 1/2, 19 ans, 1m79, 78 kg
Hugo
Muzungu : poste 1/2, 16 ans, 1m67, 60 kg
Ridwan
Rabah : poste 1, 29 ans, 1m90, 87 kg
Philippe
Senghor : poste 3/4, 34 ans, 1m95, 87 kg
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