Le BPPH chez « l'ogre de la poule »

Après deux défaites, le BPPH se rend à Mérignac. Chez un club évoluant dans un autre monde, l'objectif est de travailler sur son propre jeu...

Les bergeracoises, ici Fayemendy, doivent
se régler si elles veulent figurer à ce niveau.
© Archives Claude Chastenet.

En difficulté depuis le début de la saison, avec deux défaites en deux journées, le Bergerac Périgord Pourpre Handball se déplace à Mérignac en se faisant peu d'illusion quant au résultat du match. Face au grand favori de la poule, s'accrocher sera déjà une belle performance, tant les deux équipes jouent dans des univers bien distincts. Pour autant, il faut se servir de ce match comme d'une rencontre de travail pour la suite de la saison.

Car à l'heure actuelle, du travail, il y en a. Des inquiétudes aussi. Battues au Pouzin, les bergeracoises ont chuté encore face à Bouillargues la semaine dernière. « On a beaucoup de regrets sur ce deuxième match. On a bien démarré, puis on s'est liquéfié, en sortant du plan de jeu. On a regardé la vidéo pour mettre les choses au point. On n'a pas un problème de compétences mais de concentration », glisse Pascal Carfantan.

S'il estime que son groupe travaille bien la semaine, c'est dans les détails que le coach du BPPH n'est pas satisfait, en raison souvent de prises d'initiatives intempestives... « On met en place des plans de jeu précis, il y a des choses qui ne sont pas autorisées, on prend l'initiative de le faire quand même, et cela engendre une perte de balle et un but », regrette-t-il.

« Il faut plus de rigueur. Il y a un plan de jeu, si on l'applique et que cela ne fonctionne pas, alors oui, ce sera de notre faute », continue Pascal Carfantan. Un raisonnement simple : le technicien aimerait d'abord que ses joueuses aillent au bout des idées et du plan de jeu, afin de vraiment tirer des analyses cohérentes de ce qui fonctionne et de ce qui ne fonctionne pas.

Malgré tout, il existe quelques enseignements positifs, notamment sur ce deuxième match, où le BPPH menait 9-6 peu après le quart d'heure de jeu. « On a été dans l'application du plan de jeu, avec du sérieux, du repli et de la densité défensive. On perd aussi moins de ballons », reconnaît le coach. Mais il faut faire beaucoup plus, dans la constance du niveau de jeu, la concentration.

C'est aussi la question des rotations et de la profondeur de banc qui se pose, avec des adversaires alignant treize voire quatorze joueuses capables de rentrer sur le terrain en gardant la même intensité, quand le BPPH n'en compte que douze. C'est à chaque rencontre autour de la vingtième minute de jeu, avec les trois ou quatre premières rotations, que le BPPH voit ses adversaires s'envoler.

Mérignac, ultra-favori

Ce samedi, la mission sera encore bien plus difficile. Il faut se rendre à Mérignac, champion de D2 l'an passé, mais qui n'avait pas pu monter pour des questions réglementaires, résolues depuis avec l'obtention du statut VAP, Voie d'Accession au Professionnalisme. « Il faut un budget et des structures minimums pour le demander et être autorisé à monter en D1. Ils ont pris le temps de le faire avec des joueuses professionnelles, un staff médical, etc », précise Pascal Carfantan.

Cette saison, l'objectif du club girondin est donc annoncé. Le recrutement a été en adéquation. Le groupe de l'an passé, qui a dominé ce niveau D2, est resté, et a vu le renfort de deux joueuses de poids : l'internationale espagnole Nely Alberto (35 ans, arrière, 100 sélections), et l'internationale française Audrey Deroin (29 ans, ailière, 112 sélections). Celles-ci rejoignent plusieurs autres joueuses internationales déjà au club, dont la française Audrey Bruneau (26 ans, 40 sélections).

« On sait que l'on affronte l'ogre de la poule. C'est une équipe qui défend très bien, avec de la taille et de la densité physique, des joueuses de métier, qui mettent de l'impact. Mais ils sont capables aussi de mettre de la vitesse, de beaucoup courir et de vite replier », liste le coach bergeracois. À son équipe de se déplacer sans pression face à un tel adversaire, et de se servir d'une telle qualité en face pour bien travailler.

C'est là tout l'enjeu de cette rencontre, bien au-delà du résultat brut. « Il faut continuer à prendre le rythme, à travailler, à valider certaines choses, et à en effacer d'autres », explique Pascal Carfantan. De toute façon, compte tenu des règlements, ce n'est pas là que le BPPH va perdre des points, puisque les deux équipes ne devraient pas se retrouver dans la même poule en deuxième phase, et que les résultats acquis seront donc ''effacés''.

« Il faut affiner les relations, mettre plus de continuité. Cela signifie notamment le fait de plus s'appuyer sur les ailières, qui ne doivent pas être là juste pour servir les arrières et replier. Les arrières doivent les voir différemment, et les ailières elles-mêmes doivent voir leur rôle autrement », détaille le technicien, exigeant sur ce domaine depuis l'an dernier déjà. Face à Bouillargues, les carences étaient évidentes dans l'utilisation en attaque placée des ailières périgordines.

Autre secteur que Pascal Carfantan veut cibler, comme il le répète depuis le début de la préparation, la défense : « L'impact physique en défense et l'engagement dans les duels sont obligatoires si l'on veut se maintenir en D2 ». L'objectif est de progresser le plus vite possible, alors que dans les têtes se trouve déjà la réception de Cannes, après un weekend de repos, le 06 octobre prochain.

Mérignac (2^e, 6 pts) – Bergerac (8^e, 2 pts)

Salle Pierre de Coubertin, coup d'envoi à 20h45.

Arbitres : Sébastien Allongue et Damien Moity.

Le groupe : Dabo, Deschildre, Dupont, Fayemendy, Hegesippe, Ididder, Kangah, Kuridza, Laudu, Michel, Titou, Zanelli.

Réserve : Castagna, Ialomiteanu, Hodosi

Le classement avant la troisième journée

		Equipes	Pts	Joués	V	N	P	BP	BC	Diff
	1	Le Pouzin	6	2	2	0	0	66	50	16
	2	Mérignac	6	2	2	0	0	54	43	11
	3	Celles sur Belle	4	2	1	0	1	47	41	6
	4	Bouillargues	4	2	1	0	1	45	50	-5
	5	Plan de Cuques	4	2	1	0	1	58	59	-1
	6	La Rochelle	4	2	1	0	1	64	67	-3
	7	Cannes	2	2	0	0	2	60	69	-9
	8	Bergerac	2	2	0	0	2	43	58	-15