jeudi 10 mai 2018

Une page se tourne

Après deux ans au club, l'aventure de Christian Ortega se termine à Gardonne. L'occasion de revenir sur le bilan sportif de ces deux derniers exercices.

Après deux saisons à Gardonne,
Christian Ortega quitte le club sur un bilan positif.
© Archives Yannick Monsec.
Le sport de haut niveau est fait ainsi. Chaque fin de saison, une page se tourne. En ce mois de mai, c'est l'aventure périgordine de Christian Ortega qui se termine avec l'ES Gardonne. Après deux ans sur le banc de touche, le coach et le club ont mis un terme à leur collaboration. Malgré une triste fin depuis quelques mois, le bilan global reste satisfaisant.
Christian Ortega était arrivé à l'été 2016 des JSA Bordeaux, où il avait été appelé à onze journées de la fin de la saison précédente pour sauver le club en N1. Les trois coaches l'ayant précédé dans la saison avaient connu neuf victoires pour quatorze défaites, et malgré ses six victoires et cinq revers, il n'aura pas empêché la descente. En Dordogne, son objectif était simple depuis deux ans : le maintien. Mission accomplie, avec une balance positive (vingt-six victoires, vingt-quatre défaites).
Pour le reste, les deux exercices auront été bien différents. L'an passé, pour sa deuxième année d'existence en N2, l'ESG aura vécu une saison faste, bouclée à la sixième place après avoir tutoyé le très haut de tableau. À trois journées de la fin, au moment de se rendre à Garonne, concurrent direct, Gardonne était à un point des deux premiers, grâce à un bilan de seize victoires et sept défaites. Les périgordins finiront finalement à deux points des play-off et avec la meilleure attaque de la poule.
« Cette première saison a été très positive, au-delà des espérances, même des miennes, dans les résultats. La ligne de conduite fixée en août avait été respectée toute l'année, les résultats ont parlé, et tous les voyants étaient au vert », se rappelle le coach. Si sportivement, les résultats étaient là, c'est aussi humainement que le technicien loue les qualités de ses hommes.
« Il y avait un vrai groupe, avec une cohésion, une solidarité, un partage du ballon. Tout le monde tirait dans le même sens, l'équipe se comportait comme il se doit, avec un bon mélange entre expérience et jeunesse, et de vrais cadres », développe Christian Ortega. Un sentiment très fort, mais qui a perdu de sa valeur cet été...

Une année difficile
Car au moment de se lancer dans l'exercice 2017-2018, Gardonne voit son équipe largement changer, avec cinq départs, quatre arrivées, et la promotion du jeune Loïc Masson dans le groupe restreint des dix joueurs de la N2. « Le groupe était beaucoup moins expérimenté, dans une poule plus forte où tout le monde s'était renforcé à l'été. Le départ de nombreux cadres a donné un groupe moins solidaire dans les moments difficiles », note le coach.
Pourtant, le début de la saison avait été très encourageant, avec cinq victoires en six journées. Dans la dynamique et dans l'euphorie de la saison précédente, Gardonne enchaîne les bons résultats et semble conserver un état d'esprit similaire. L'ESG est alors seul deuxième, derrière Toulouse invaincu. Mais derrière, tout s'effondre...
« La blessure de Maxence Claveau a fait très très mal au groupe. En son absence, toute la machine s'est déréglée, tout le monde voulant un peu prendre le leadership. Et quand il est revenu, il y a eu un gros problème de redistribution des cartes », explique Christian Ortega. Gardonne perd les trois matches joués sans lui, puis les deux premiers du mois de décembre lorsqu'il revient juste de sa blessure au pouce.
Vont suivre une alternance de belles victoires (notamment contre Toulouse avant la trêve et contre La Rochelle en février), et de défaites plus ternes. La victoire contre La Rochelle, alors leader et meilleure défense, est dailleurs le dernier coup d'éclat des gardonnais. Ces derniers ne gagneront qu'un seul des huit derniers matches de championnat ensuite...
« Quelque chose s'est cassé, les résultats n'étaient plus là, et on n'a jamais pu redresser le navire, se réinvestir dans le collectif. Je suis frustré, déçu, et amer de ces quatre derniers mois. Quand on a été joueur et avec l'esprit compétiteur comme je l'ai connu, on a cette volonté d'être solidaire, de jouer la gagne, d'être dévoué au collectif », avoue Christian Ortega, touché par cette fin de saison bien longue à vivre sportivement et humainement pour lui.
Pour autant, le coach va garder de bons souvenirs de son expérience de deux ans à Gardonne. Car au-delà du sportif, avec le temps, ce sont beaucoup d'autres choses qui entrent en compte et qui restent. « Je garde plein de souvenirs positifs de Gardonne. J’ai fait ici des rencontres très sympas, c'est un club familial. Je pars avec plein de bonnes choses en tête, aussi avec les jeunes que j'ai eu, et je reste en bons termes avec les dirigeants », résume Christian Ortega.
Celui-ci ne connaît pas encore son avenir. Toujours motivé malgré la déception vécue ces derniers mois, il préférerait rester dans le secteur du sud-ouest de la France, même s'il a également quelques contacts plus lointains... Il ne ferme la porte à aucun niveau. « La N1, c'est une autre approche, c'est du professionnel. Continuer en N2 serait bien, c'est un niveau intéressant. Mais un club de N3 ambitieux peut être bien aussi. Je suis en pleine réflexion », conclut-il.

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