Meneur,
joueur expérimenté, capitaine, Ridwan Rabah a pris une nouvelle
dimension à l'ESG. Il évoque son rôle et la saison de son équipe.
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Ridwan Rabah est le dépositaire du jeu gardonnais. © Pascal Lacroix. |
Sylvain Desgroppes : Avec
votre expérience, comment voyez-vous le basket aujourd'hui ?
Ridwan Rabah : Personnellement,
je pense qu'à vingt-neuf ans, on a une autre connaissance du jeu, on
maîtrise mieux son propre style de basket, on exploite mieux ses
qualités. Je joue avec plus d'intelligence dans ma lecture des
actions, j'essaie de jouer avec les failles de l'adversaire par
exemple. On appréhende aussi beaucoup mieux les matchs. En tant que
compétiteur, ce que l'on reste forcément, on se met toujours la
pression, mais on aborde quand même les matchs différemment, avec
plus de sérénité. Je suis un peu le fer de lance, je dois amener
de la positivité, du bonheur dans le jeu.
Pour votre quatrième saison à Gardonne, vous avez aussi hérité du capitanat...
Je
dois assumer ce rôle, ce qui n'est pas simple à faire quand on
connaît le passif du club et l'importance d'un joueur comme Fouhed
Stiti, parti l'an dernier, dans le vestiaire. Je suis quelqu'un qui
va naturellement encourager, motiver. Mais là, j'ai un rôle de
mentor, notamment auprès d'un groupe assez jeune. Je dois discuter
plus, aller voir un joueur qui est moins bien, qui connaît une
baisse de rythme, voir si tout se passe bien dans sa vie, savoir
comment le mettre dans les meilleures conditions. Je sais qu'il faut
encore que j'apporte plus mentalement et psychologiquement aux gars.
Personnellement,
comment décririez-vous votre jeu et ses évolutions ?
Le
meneur doit impulser le rythme de l'équipe. Avec le temps, on a
trouvé un équilibre dans le jeu avec Darko Kastratovic qui partage
la mène, mais qui a plus un rôle d'électron libre, capable de
coups de chauds. Mon rôle est de donner le tempo, de gérer les
possessions. Je joue beaucoup, je m'y étais préparé, et je
remercie beaucoup le coach et les coéquipiers pour cette confiance
qu'ils me font. J'ai un meilleur équilibre dans mes arbitrages entre
les moments où je dois prendre des shoots et ceux où je dois faire
jouer l'équipe.
Quel
jugement portez-vous sur la saison de l'ESG ?
Notre
groupe est talentueux mais inconstant, notre gros problème est que
l'on se met au niveau de l'adversaire. On est capable de jouer les
yeux dans les yeux avec les gros, et parfois de les battre, mais
contre des équipes moins bien classées de la poule, on perd nos
moyens, parfois comme si on était surpris de ce qu'il se passait. On
est une équipe qui fonctionne à l'instinct, si on est bien, que
l'on met du rythme, un peu de folie, nos adversaires savent que cela
devient dur de nous jouer. Mais pour cela, il faut trouver de la
constance dans nos matchs, une régularité dans le basket que l'on
pratique.
Comment
abordez-vous la Super Coupe Sud Ouest ?
L'objectif
que l'on s'est donné est de jouer le Final Four à Pomarez, tous
ceux qui connaissent et qui y ont participé nous disent que c'est
une ambiance de fou, et que c'est quelque chose à faire. On n'a plus
rien à perdre sur le championnat, donc on veut se faire plaisir sur
la fin de saison, et là, c'est une belle occasion. C'est aussi la
possibilité de vivre une belle expérience humaine. Pour cela, il
faut commencer par ce premier tour contre une Pré-Nationale, Cauna
Souprosse Aurice, et on sait qu'avec nous, tout est possible... Il va
falloir donner une impulsion d'entrée de match, mettre du rythme, ne
pas les laisser y croire. On doit prendre confiance de suite, et
s'appuyer notamment sur nos intérieurs pour faire la différence.
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