Après
une irrésistible ascension, Boulazac se retrouve aujourd'hui au plus
haut niveau régional, et a dû évoluer à tous les échelons.
La R1 de Boulazac, avec le coach Keserovic (debout à droite), et les présidents Franck Autière et Laurent Jourdas (debout, premier et deuxième en partant de la gauche). © Boulazac. |
Sept
saisons, six montées. L'équipe fanion de Boulazac a vécu à un
rythme effréné depuis l'arrivée à la présidence du club de
Franck Autière. Mais cela ne suffit pas. Les seniors dans leur
ensemble, les jeunes, les finances, les structures, l'humain, toutes
les strates de l'ESB doivent aujourd'hui se mettre au niveau exigé
lorsqu'un club présente son équipe fanion au plus haut niveau
régional. Un travail du quotidien...
Franck
Autière, ex-président de Trélissac, est à la base de ce projet.
Au départ, il s'agit d'une rencontre. « On m'a contacté. J'ai
rencontré le maire de Boulazac et son adjoint au sport Serge
Raynaud, et j'étais motivé pour faire quelque chose dans ce club
qui disposait de toutes les installations. L'objectif initial était
de se hisser en régional », explique le président, qui après six
mois sabbatiques, se relance dans une nouvelle aventure lors de cet
été 2010.
Tout
se passe très vite. Pascal Gomes, ancien gardien de Trélissac,
rejoint Franck Autière. En trois ans, deux montées permettent
d'atteindre déjà la PL. Depuis, tous les ans, Boulazac est monté.
Après cinq saisons, Pascal Gomes a laissé sa place sur le banc à
Frédéric Muller (2015-2017). Avant que Dragan Keserovic, déjà
coach lors de la montée de Trélissac de DH à CFA2, sous la
présidence de Franck Autière, ne prenne le relais.
Continuer
à s'organiser
Pris
dans l'engrenage des montées successives, le club se structure
certes, mais majoritairement autour de son équipe fanion. Le
président le dit lui-même, « tout est allé tellement vite que
l'on a un peu oublié les jeunes ». Seul à piloter le navire,
celui-ci se fatigue. « C'était beaucoup de travail, j'ai hésité à
arrêter, ce qui se serait passé si personne n'avait répondu
présent. Mais cela a créé un électrochoc et Laurent Jourdas m'a
rejoint », glisse-t-il.
Originaire
de Bergerac, club dans lequel il a évolué en jeunes puis dans ses
débuts seniors, ce dernier est installé à Boulazac depuis de
nombreuses années. Éducateur au club où jouent ses enfants, il a
souhaité répondre à l'appel de son président. « Franck Autière voulait
quelqu'un pour travailler avec lui, l'épauler, et apporter une
nouvelle vision », explique le désormais co-président.
L'équipe U13 de l'ESB, première équipe du club à évoluer en ligue chez les jeunes. © Boulazac. |
L'une
de ses grandes missions : développer l'école de football. Ce qui
suppose un encadrement. Le club compte par exemple un Responsable
Technique Jeune, Hervé Blanc. Celui-ci anime l'école de football
dans l'esprit voulu par Laurent Jourdas. « On veut proposer une
pratique de qualité aux jeunes de la commune. L'école de football a
un rôle social et éducatif qu'il ne faut pas négliger », abonde
le co-président.
Sur
le plan technique également, l'objectif est de proposer de la
qualité. « Le premier objectif a été de former une équipe
technique et pédagogique. Chaque catégorie est gérée par un
référent, diplômé. À lui de s'entourer du nombre d'éducateurs
qu'il souhaite, ces derniers pouvant se former aussi », détaille
Laurent Jourdas.
Avec
une école de football animation dynamique en U6/U7 par exemple, mais
aussi pour la première fois de l'histoire du club des U15 en
interdistrict Dordogne-Lot-et-Garonne et des U13 en ligue, la mission
est en bonne voie. Le tout en collaboration avec le club voisin de
Trélissac dans le cadre du PCT 24.
L'autre
volet du travail de Laurent Jourdas est d'ordre financier. Si ce
dernier apporte lui-même un réseau de partenaires, il compte aussi
sur l'ensemble des composantes du club pour accompagner le mouvement.
« Il s'agit de travailler sur l'humain. Chacun peut amener sa pierre
à l'édifice », ajoute-t-il.
L'évolution
du budget est forcément surveillée de près par Franck Autière,
habitué de gérer les équilibres économiques d'un club de
football. Grimper les échelons ne peut en effet pas se faire sans
accompagnement financier. « On a la chance d'avoir
de très bons partenaires, comme Fabrice Faure (par ailleurs
président de Trélissac, NDLR), et surtout une mairie qui nous
soutient », reconnaît Franck Autière.
De
nombreux travaux ont en effet été réalisés au fil des années.
Dès le début de l'ascension, réfection du terrain honneur,
construction d'un club-house, mise en place d'un éclairage homologué
comptent parmi les investissements de la mairie. Qui suit de près
les évolutions du club et répond rapidement aux demandes du
président, conséquences des exigences toujours plus fortes des
instances régionales.
L'an
dernier par exemple, la saison se déroulant favorablement en R2, les
deux partis se rencontrent logiquement et évoquent ce
qu'entraînerait une montée en R1. « On savait que l'on aurait une
dérogation d'un an. Mais dès cet été, la mairie a réagi, avec la
pose d'un grillage tout autour du terrain, la réfection des bancs de
touche », avance Franck Autière. Le terrain d'entraînement a été
refait dans les mêmes conditions, pour un investissement de 80000 €.
Le
haut niveau
Reste
une dernière partie à accompagner : le domaine sportif. « On a une
chance depuis de nombreuses années, c'est que les joueurs viennent
d'eux-mêmes pour la plupart. Les coachs choisissent », se félicite le
président. Celui-ci poursuit un double objectif, avec l'équipe
fanion, et la réserve : « L'objectif principal est de faire monter
la réserve en R3. Pour la A, il y a un peu moins de pression, on
veut se maintenir. Et pourquoi pas finir dans le top 5 ».
Pour
mener à bien cet objectif donc, Dragan Keserovic, arrivé à
Boulazac après trois saisons sur le banc de Thiviers en R4. « Il
apporte ses qualités humaines, et ses compétences techniques, il a
de l'expérience, il donne une rigueur », détaille Franck
Autière. Le coach connaît ce haut niveau régional, lui qui est
passé par les bancs de touche de Nontron, Trélissac, Sarlat, ou
Libourne.
Boulazac (ici avec le maillot extérieur), doit confirmer après une très bonne première partie de saison en R1. © Boulazac. |
«
Je suis surpris positivement. Il y a de plus en plus d'équipes qui
aiment le beau jeu, jouent au ballon, avec beaucoup de technicité
dans les matchs. Avant, la DH (ou R1, NDLR), c'était surtout très
physique, avec beaucoup d'impact, une grande importance sur la
première et la deuxième tombée », explique le coach boulazacois
après plusieurs mois d'observation.
Son
équipe s'en sort très bien, puisque, après une défaite lors de la
première journée contre Orthez, l'ESB est resté dix journées
invaincu. Le début d'année 2018 est moins bon, avec deux revers,
mais les périgordins figurent toujours dans le haut de la poule. De
quoi travailler avec une certaine sérénité.
Le
jeune groupe que Dragan Keserovic a à sa disposition a encore besoin
d'apprendre. « De façon générale, le travail est toujours le même. Après, on
s'adapte aux joueurs que l'on a. Je dois beaucoup travailler sur la
rigueur tactique et l'exigence », précise le coach. Celui-ci
souhaite en premier lieu former un groupe qui peut s'appuyer sur des
bases solides : rigueur, formation rapide d'un bloc, replacement à
la perte du ballon...
«
Il faut d'abord avoir des résultats, une sécurité, et de la
confiance. Dans un deuxième temps, aux joueurs de se lâcher, on va
travailler de plus en plus sur l'animation offensive, la maîtrise de
la possession et les déplacements », ajoute le technicien
boulazacois. La marge de progression du groupe est encore importante
alors que se poursuit la découverte du niveau R1.
Mais
Boulazac a le temps pour ça, alors que le coach se réjouit de son
choix d'avoir rejoint le club. « Quand je vois l'état d'esprit des
dirigeants et des bénévoles qui nous entourent, toutes ces petites
attentions, ces petites choses qui permettent aux joueurs de bien se
sentir et de progresser avec plus de sérénité, je suis
reconnaissant », affirme-t-il.
À
plus long terme, alors que le maintien est en très bonne voie à
mi-saison, le président reste ambitieux. Pour la période 2015-2018,
il avait annoncé l'objectif de la R1, objectif atteint dès l'été
dernier. Aujourd'hui, il ne souhaite pas encore terminer l'aventure.
« J'aimerais encore rester, pour deux ans (soit jusqu'en juillet
2020, NDLR). L'objectif serait de finir de se structurer avec la
réserve et les jeunes, et d'essayer de monter en N3 », conclut-il.
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