Cet
été a vu la naissance de Limens JSA, qui possède tous les
ingrédients pour devenir un club important du football périgordin.
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L'équipe fanion de Limens JSA avec Grégory Cario (débout à g.), et Josselin Chubilleau (debout, deuxième en partant de la droite). © Limens JSA |
Que
la période est faste pour le football à Limens. Sur une série de
très bons résultats sportifs ayant emmené le club jusqu'en ligue,
niveau historique, le FC Limens a encore changé de dimension cet
été. Il n'est pas seul, puisque c'est la fusion avec la Jeunesse
Saint-Astérienne qui a donné naissance à cette nouvelle entité,
Limens JSA. La saison à venir peut être un tournant qui, s'il est
bien négocié, garantirait un bel avenir à ce club.
Au
départ, il y a les montées sur le plan sportif. En quatre ans,
Limens monte trois fois, pour atteindre à l'été 2016 la R4. C'est
une première en ligue. Sur le banc, Sébastien Bontemps est épaulé
lors de cette quatrième saison par Josselin Chubilleau. Une façon
de faire la transition. Lors de la saison 2016-2017, le premier prend
la présidence du club, le deuxième prend seul les rênes de
l'équipe fanion.
«
On a fait beaucoup de travail pour structurer le club en senior. Tout
ne se résume pas aux montées successives de la première, les
réserves ont suivi. La preuve avec la C qui a été en finale de
championnat l'an dernier », note Sébastien Bontemps. La saison
dernière justement, déjà, Limens se rapproche de Saint-Astier,
avec une entente chez les jeunes.
Politique
de formation
Puis,
tout s'est accéléré, sous l'impulsion de deux entités montrant
leur envie d'avancer. À Saint-Astier, le président est Jacky
Beluche, qui a pris ses fonctions en mai 2016. « Plusieurs facteurs
ont permis de vite se réunir et de faire sentir une proximité entre
nous. On a commencé à parler du devenir de l'entente, et de l'envie
de fusionner chez les jeunes. Puis on a pensé dès l'automne aux
seniors », explique ce dernier.
Pour
une fusion entre clubs, il faut déposer un dossier pour le mois de
mars, date à laquelle les autorités compétentes statuent. Ce qui
laisse donc du temps à la réflexion, à Limens comme à
Saint-Astier. Les jeunes fonctionnant déjà ensemble, c'est surtout
vers les seniors qu'il faut se tourner et écouter les opinions.
«
Des deux côtés, on a sondé les licenciés, qui sont les premiers
concernés. Puis on a rencontré les élus de chacune des trois
communes séparément, avant de les réunir pour finir la
construction du projet », détaille Sébastien Bontemps. Dans la
nouvelle structure Limens JSA, Jacky Beluche devient président,
Sébastien Bontemps président délégué.
Quant
à la motivation principale, elle est simple : les jeunes et la
politique de formation. Si tout est allé si vite, c'est parce que
chacun a pu emmener quelque chose à la fusion. À Limens une
meilleure dynamique en senior (trois équipes, dont une en R4), à
Saint-Astier une tradition de formation et d'une école de football
dynamique.
«
Saint-Astier a toujours bien formé, la preuve avec ses résultats
dans le PCT24, mais voyait justement tous les jeunes partir ailleurs
en senior. Avec la fusion, la volonté est de conserver les joueurs
sur notre territoire », commence Sébastien Bontemps. Le Pacte de
Coopération Territoriale de la Dordogne, mis en place sous la
volonté de Trélissac de travailler à la formation avec les clubs
périgordins voisins, voilà l'une des clés du futur.
«
En quatre ans, dix-sept jeunes du club sont partis à Trélissac,
dont Jean-Baptiste Chollier, Luigi Léger, et Théo Duché, qui sont
dans le groupe senior N2/R1. La philosophie de Trélissac nous
convient, le système est construit dans un souci de l'enfant et de
la continuité de la formation », développe Jacky Beluche.
Une
structure complète
Surtout,
le PCT24 permet un échange dans les deux sens. Le TFC ne conservant
ensuite que deux équipes seniors, les jeunes qui ne restent pas dans
la structure sont conseillés et redirigés dans la mesure du
possible vers les clubs adhérents selon leurs niveaux. Si
Saint-Astier n'avait qu'une équipe en D1, Limens JSA est plus
attrayant désormais avec son équipe fanion en ligue.
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Le groupe U18 de Limens JSA. © Limens JSA. |
Toutes
les attentes ne sont pas non plus dirigées vers ce Pacte. Le tout
jeune club travaille à la formation en interne évidemment, avec
l'objectif rapide d'avoir une équipe par catégorie. En football
animation, il y en a deux par catégories d'âge cette saison. Se
rajoutent deux équipes en U13, une en U18, et une équipe en U17
ligue. Seul manque, les U15, où Limens JSA est en entente avec
Marsac et Chancelade.
La
dynamique aidant, à terme, ce petit trou générationnel sera vite
bouché, et Limens JSA proposera une offre complète. « L'objectif
est de permettre à des enfants commençant le football chez nous à
six ans de rester au club jusqu'en senior, où il trouve ensuite une
offre complète, avec quatre équipes, sur quatre niveaux différents
», précise Jacky Beluche.
D'ores
et déjà, la nouvelle entité possède en son sein tous les
ingrédients pour réussir : une école de football à la tradition
de formation, renforcée par l'adhésion au PCT 24, trois cents
licenciés, avec quatre équipes seniors dont l'équipe fanion en
régional, des éducateurs diplômés et qui assurent un lien avec le
district (Josselin Chubilleau et Grégory Cario), des arbitres...
Les
installations ne manquent pas non plus. De nombreux terrains de
qualité (un terrain à Lisle, deux à Mensignac, deux à
Saint-Astier), deux city-stades, deux gymnases (arrivée proche de
celui de Mensignac), le matériel est là. « On a aussi une équipe
vétéran. Notre projet futur est de monter une équipe futsal. On
veut aussi mettre en place une équipe féminine l'année prochaine,
et à terme réfléchir à une section globale avec des équipes
féminines de jeunes », liste Sébastien Bontemps.
Chercher
la cohésion
Toute
la structure du Limens JSA semble donc équilibrée aujourd'hui. En
haut de l'affiche figurent les seniors. Dans une fusion, c'est aussi
l'une des clés que de pouvoir gérer le facteur humain et
relationnel entre les joueurs des deux anciens clubs. La mission qui
a été confiée à Josselin Chubilleau et Grégory Cario,
respectivement entraîneurs des équipes fanions de Limens et
Saint-Astier l'an dernier, a ainsi été celle de la cohésion.
Les
deux coachs, aujourd'hui co-entraîneurs de l'équipe en R4, ont
beaucoup anticipé. « On a commencé à mettre en place des séances
collectives dès le mois de février, et à partir de mi-mai, on
s'est entraîné tous les mercredis ensemble. Cela a permis de gagner
du temps, que les joueurs apprennent à se connaître, et que l'on
identifie aussi les manques futurs pour le recrutement », explique
Grégory Cario.
Des
séances qui ont permis déjà de faire la passerelle et la
différence entre la D1, niveau de Saint-Astier, et la R4 de Limens.
« Ce qui change surtout c'est l'intensité que l'on met à l'entraînement. Il
faut en faire un peu plus dans les duels, le sérieux », complète
Josselin Chubilleau, qui note vite « la cohérence entre le travail
de Grégory Cario à Saint-Astier et le nôtre à Limens ».
Pour
le reste, avec des entraînements en commun l'an dernier, un stage de
reprise, un long parcours en coupe de France, toujours intéressant
dans la vie d'une équipe en début de saison, et une volonté de
tous les dirigeants et techniciens d'avoir une forte rotation en
match comme en semaine pour que tous apprennent à travailler
ensemble, la cohésion a été accélérée.
La
filière senior, forte de quatre équipes (R4, D1, D3, D4 brassage)
permet une diversité dans la pratique du football, tout en restant
très compétitive. Pourtant, les résultats tardent à arriver. La A
compte un point en deux journées, la C et la D aucun. « En R4, la
coupe nous a pris de l'énergie. Quant aux équipes D3 et D4, elles
ne jouent pas souvent, il est difficile de garder les joueurs
totalement investis », avance Grégory Cario.
Le
maintien de la R4
Seule
la B, en D1, a bien commencé avec une victoire et un nul. « C'est
logique, il y a une dynamique de groupe avec la R4, et des joueurs en
réserve qui sont motivés pour aller au-dessus », continue le
co-entraîneur. Ne reste plus qu'à confirmer, pour que la dynamique
collective de cohésion se traduise par des victoires dans toutes les
équipes.
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L'équipe fanion de Limens JSA est co-dirigée par Grégory Cario et Josselin Chubilleau. © Limens JSA. |
Surtout
pour l'équipe fanion, engagée dans un championnat bien particulier
cette saison avec la réforme en ligue, qui réduira à trois le
nombre de divisions régionales l'an prochain. En R4, les quatre
derniers descendront, ainsi que les quatre plus mauvais huitièmes
parmi les six poules de l'ex-Aquitaine (poules F à K).
«
Il faut faire mieux que l'an dernier (huitième place, NDLR). Le
groupe est relativement stable, ce qui amène de la confiance.
S'ajoutent des recrues et les joueurs de Saint-Astier l'an dernier.
On a un groupe étoffé et le potentiel pour faire mieux que septième
», estime Josselin Chubilleau. Pour atteindre cet objectif, les deux
coachs doivent faire les bons choix, entre jeunes et anciens
notamment.
La
formule est simple pour celui qui était déjà à Limens en R4 l'an
dernier, et qui a vu la typologie des matchs et des équipes à ce
niveau. « Le maintien passera peut-être plus avec des joueurs
anciens, d'expérience. Les jeunes ont encore besoin d'apprendre, ils
ont un potentiel, et pourront l'exprimer progressivement. C'est
l'avenir de ce club mais peut-être d'ici un an, un an et demi, la
transition se fera naturellement », conclut-il.
Se
maintenir avec les ''anciens'' pour garantir la continuité du
projet, et laisser la place ensuite aux plus jeunes, symboles de
l'avenir en régional de Limens JSA. Le plan est bien en place. Il ne
dépend presque que du maintien en régional, pierre angulaire de la
progression à tous les niveaux du club.
La
saison actuelle est déterminante. Elle pourrait permettre de
conserver une équipe en ligue, et une au plus haut niveau
départemental, alors que les jeunes U17 en régional actuellement
vont arriver en senior et que les échanges avec le PCT24 seront
appelés à se renforcer.
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