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Prigonrieux, c'est dans la continuité d'un projet de club et d'un
projet de jeu que Cyril Holod s'est installé depuis son arrivée à
l'été 2014.
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Cyril Holod est arrivé au PFC à l'été 2014. Depuis, le projet de club a bien évolué autour de l'ensemble du pôle senior. © Prigonrieux FC. |
Lorsqu'il
arrive à l'été 2014, Cyril Holod intègre un club dans un mauvais
cycle du point de vue sportif avec son équipe fanion. Et cela
continue avec la relégation de DHR à PH à la fin de cette première
saison... Depuis seul à la tête de la A, le coach s'est attaché à
construire patiemment un projet stable, dans la gestion des
effectifs, dans la conservation de l'esprit prigontin, dans la mise
en place d'une identité sportive claire.
C'est
donc une belle aventure qui se met en place. Mais aussi une longue
aventure, qui demande du travail, de la patience, un investissement
de long terme. Elle commence donc en 2014, avec l'arrivée de Cyril
Holod au club, qui va passer un an aux côtés de Jean-François
Maury, entraîneur en place depuis de nombreuses années.
S'installer
«
Je venais de passer vingt-ans de ma carrière à Bergerac, j'avais
besoin de changer d'air, de trouver un club où avancer, avec une
vraie identité, des joueurs issus du secteur bergeracois et fidèles
à leurs couleurs », se rappelle le coach. Pendant un an, il va
découvrir dans l'ombre ce club, ses infrastructures, ses dirigeants,
les joueurs, le mode de fonctionnement.
Seul
imprévu, et de taille tout de même, la descente en PH à la fin de
l'exercice 2014-2015. Mais pas de quoi changer les plans : « J'étais
décidé à m'investir dans ce club. Et je suis encore là, c'est
dans ma mentalité. J'aime travailler sur du long terme, en
profondeur, en allant jusqu'au bout des idées », explique Cyril
Holod.
Parmi
les premiers chantiers du coach figure la gestion de la fin de cycle.
A la fois sportivement, pour un club qui était monté jusqu'en DH
avant de descendre trois fois en quatre ans, et humainement, avec la
fin d'une génération et l'arrêt de Jean-François Maury. Avec un
nouveau coach, c'est dans un nouveau projet que le club se lance.
Au
niveau des effectifs, le travail repose alors sur deux axes. Pour ce
qui est du recrutement pur et simple, il est difficile à l'été
2015, avec la descente. C'est donc avec un groupe moins étoffé que
prévu qu'il faut entamer ce nouveau défi. L'autre mission concerne
les jeunes du club, qui sortent d'un école de foot évoluant en
ligue.
«
Il fallait à l'époque, et toujours aujourd'hui, s'occuper des
jeunes de l'école de foot, et les insérer petit à petit dans le
monde senior. C'est la priorité du club », affirme le coach. Une
mission qui n'est pas sans risques, et demande l'union des dirigeants
autour d'une politique clairement établie.
Construire
«
Le staff senior s'est mis autour de la table. On s'est dit que ce
serait difficile, qu'il faudrait travailler dans le calme et la
sérénité quels que soient les résultats. Il fallait montrer aux
jeunes que l'on avait confiance en eux pour qu'il n'aient pas de
pression », continue le technicien. Malgré un démarrage compliqué,
les victoires vont commencer à venir.
Prigonrieux
sort de deux saisons honorables au regard de son classement final,
une cinquième place en 2015-2016, et une quatrième l'an dernier.
Autour, doucement, les mercatos se sont enchaînés et ont permis
d'affiner le groupe senior, de continuer à intégrer les jeunes tout
en apportant quelques retouches avec des joueurs plus expérimentés
de l'extérieur. Le tout pour augmenter autant quantitativement que
qualitativement les effectifs.
Sportivement,
le projet va de son côté mettre quelques mois à s'installer. Au
départ, dans la continuité, Prigonrieux évolue en 4-5-1, avec la
primauté donnée aux actes défensifs. Mais la vision du coach est
toute autre, et après des résultats qui ne sont pas à la hauteur,
ce dernier prend une décision en concertation avec son groupe.
«
On a eu un réunion. On avait l'impression de ne pas être récompensé
de toute notre abnégation, de ne pas prendre de plaisir. Donc j'ai
proposé un nouveau système, qui a déboussolé un peu tout le monde
car il provoque des déséquilibres, mais qui se veut plus offensif
», résume le technicien prigontin.
En
observant le réservoir de jeunes et de la formation, il se rend
compte aussi d'une propension naturelle à former des profils de
joueurs excentrés. Pour allier son effectif à sa philosophie, il se
lance alors dans le 3-5-2. « On le sait encore plus quand on joue
derrière comme moi, un match que l'on maîtrise peut nous échapper
sur un détail... Là, on va de l'avant, et l'idée est simple. On
risque de marquer un but de plus que les autres », précise-t-il.
Progresser
Le
3-5-2, un système que le gardien n'a jamais connu personnellement au
cours de sa carrière, mais qu'il a toujours apprécié et observé.
Autre variable ne pouvant qu'étayer cette solution tactique, un
homme : Alexandre Gay. Alors joueur de Trélissac, celui qui a été
formé à Auxerre, puis a joué toute sa carrière en CFA/CFA2
(Moulins, Bergerac, et donc le TFC) habite Prigonrieux.
Il
apporte de temps en temps ses conseils, son point de vue au groupe
seniors. Son apport s'est considérablement accru cette saison,
puisqu'il est depuis cet été joueur de Prigonrieux, évoluant au
poste de meneur de jeu. Autre base du projet : le pôle senior. « On
a régulièrement de longues discussions avec les coachs, pour que
l'on soit tous dans le même système, qu'il y ait un moule commun
permettant aux jeunes qui arrivent d'évoluer plus vite », explique
Cyril Holod.
Maintenant
sur des bases solides, avec un effectif construit patiemment, un
socle commun des équipes seniors, un appui sur la formation, un
relais d'expérience sur le terrain, Prigonrieux peut voir de
l'avant. Les ambitions étaient déjà là l'an passé, elles le sont
dautant plus cette saison où les six premiers de chaque poule
monteront en R2.
«
L'équipe est plus mature sur le système de jeu. On a installé un
esprit beaucoup plus compétiteur aussi dans le groupe. Enfin, avec
l'appui d'une charte notamment, on a renforcé la concurrence, la
capacité des joueurs à être présent, à s'investir et à être
irréprochable », note Cyril Holod. Un ensemble d'éléments
positifs qui ne demandent qu'à se confirmer sur le terrain.
Prigonrieux
a gagné lors de la première journée, à l'extérieur (2-1 à Saint
André de Cubzac), et est encore en course en coupe de France,
notamment après avoir réussi la performance de s'imposer à Saint
Emilion, solide équipe de R2. « Sans dénigrer aucune équipe de la
poule, ne pas être dans les six premiers serait un échec. On veut
progresser encore, passer un cap, et on vise donc au moins la
troisième place », conclut le coach.
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