Patient,
travailleur, passionné, Karl Ateba a construit son parcours au gré
de rencontres, du hasard parfois, avec toujours la même envie
d'apprendre.
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Karl Ateba a repris la réserve bergeracoise début novembre, après six journées de championnat. © Sylvain Desgroppes. |
La
force des opportunités, le courage et l'abnégation pour rebondir et
faire d'un échec un nouveau départ. L'envie de toujours voir plus
loin, d'apprendre, pour transmettre et faire progresser le collectif.
Voilà quelques uns des éléments qui animent Karl Ateba dans la
construction de son parcours.
Des
échecs qui ne découragent pas Karl Ateba. Au contraire, ce sont
finalement ces deux premières voies sans issue qui en ouvrent une
troisième, celle qui l'aura conduit aujourd'hui jusqu'à Bergerac. «
Je jouais en Corrèze à côté de Brive, et j'ai finalement très
vite trouvé un emploi jeune. C'est mon vrai départ. J'ai passé
progressivement tous les diplômes, puis j'ai intégré le district
de la Corrèze pour lequel j'ai travaillé quatre ans »,
résume-t-il.
Formation
progressive
Karl
Ateba a trouvé une voie dans laquelle s'épanouir, celle du
football. Une passion qui s'est révélée au fil du temps, de ses
expériences. « Quand j'ai passé mes diplômes d'éducateur, je me
suis rendu compte que ce qu'il y avait autour, le contact,
l'encadrement, l'animation, la transmission, tout cela me plaisait »,
explique-t-il.
Tout
s'accélère, le BPJEPS (à l'époque Brevet Professionnel d'Activité
Physique Pour Tous), le BEF, Karl Ateba obtient le niveau d'éducateur
sportif deuxième degré. « La fibre de l'entraînement est venu au
fur et à mesure, et j'ai accepté alors une proposition à Feytiat
pour prendre en main l'équipe senior en DH », se rappelle-t-il. Une
saison 2009-2010 riche en expérience, une fois de plus, pour celui
qui découvre un nouveau monde.
Mais
après un an, le projet du club, jusqu'alors tourné vers la
formation, change, et le coach ne se trouve plus en adéquation avec
les nouvelles ambitions. Il cherche un nouveau départ. « Ma femme
est enseignante, et elle allait être muté soit à Poitiers, où je
pouvais prendre les U17 Nationaux, soit à Périgueux. Elle est venu
en Dordogne et j'ai pris les U19 DH de Bergerac », explique-t-il.
Karl
Ateba arrive en Périgord Pourpre et repart donc sur un projet avec
les équipes de jeunes, alors qu'après quelques temps à la
Communauté d'Agglomération de Bergerac, il intègre la mairie de
Bergerac et travaille sur le centre social de la Brunetière, auprès
des jeunes encore. Deux ans après son arrivée au BPFC, il postule
alors pour les seniors.
«
J'avais envie de me prouver aussi que j'avais les compétences pour
entraîner en régional avec les seniors, faire progresser une équipe
à ce niveau-là , gérer un groupe... A ce moment-là, il y avait
quelqu'un en place, donc ce n'était pas possible », détaille Karl
Ateba. Qui ne se décourage pas et reste au club, fidèle à sa
promesse de rester avec les jeunes tant qu'un poste ne s'offrait pas
à lui en senior.
«
J'étais bien avec les jeunes aussi, et je me sentais bien dans la
région » admet le coach. Qui se sera montré patient, aura
construit, beaucoup échangé, progressé, évolué personnellement
avec les différentes catégories encadrées, les U19 donc, mais
aussi les U16, et à la fin les U15. Puis, au tout début de la
saison, après six journées seulement, l'équipe réserve, promue
cet été en R1, le plus haut niveau régional, est en grande
difficulté avec un nul et cinq défaites.
La
direction du club change de coach, le tour de Karl Ateba est venu. «
Richard Maquin est un ami, il était en place, et j'étais parti pour
une année de plus en jeune. Mais lorsque le club me l'a demandé,
j'ai saisi l'opportunité et je me suis lancé, sans plan de carrière
mais avec beaucoup de motivation », précise le bergeracois.
Une
aventure
Le
défi proposé est de taille. Dernier avec 0 point, Bergerac vise le
maintien, mais celui-ci est bien loin au mois de novembre lorsque
pour son premier match, après quelques jours à peine, Karl Ateba
s'incline chez un concurrent direct, Tartas (2-3). Ses priorités
sont alors de « travailler sur la cohésion de groupe, créer une
ambiance, un plaisir de jouer ensemble. Il s'agissait surtout d'un
travail sur les aspects psychologiques ».
Au
plus haut niveau régional dans une Ligue d'Aquitaine très
compétitive, gérer une équipe tout juste promue, qui plus est une
réserve, la chose n'est pas simple. Si les joueurs ont tous des
connaissances techniques, tactiques, c'est sur le mental et la
motivation que Karl Ateba s'échine à travailler. Un état d'esprit
de maintien n'est pas une chose innée.
Entre
les joueurs frustrés de ne pas être pris avec le groupe CFA, les
cadres de son propre groupe, et les plus jeunes voire les U19, le
coach doit gérer un ensemble de profils bien différents, des
joueurs qui ne sont pas toujours ensemble la semaine, mais qui
doivent évoluer comme un seul homme le weekend.
«
Un joueur du groupe CFA est forcément frustré d'être avec moi. Mon
seul levier est de dire que notre défi est aussi passionnant que le
leur. La relation est courte, je dois l'intégrer dans l'esprit avec
le groupe, et c'est ensuite le groupe qui fait avancer », précise
Karl Ateba. Travailleur, curieux des méthodes de ses collègues, le
coach bénéficie aussi de ce qu'il a eu l'occasion de faire en
amont.
Depuis
cet été déjà, sans savoir alors de quoi serait fait son avenir,
il avait instauré une relation de proximité avec Fabien Pujo,
l'entraîneur principal du club, et avec son staff : « J'avais eu
des échanges avec Fabien Pujo, il m'avait ouvert les portes, j'avais
pu voir son fonctionnement avec les joueurs. Je cherchais à voir sa
façon de travailler la vidéo pour faire pareil en jeunes ».
Un
premier contact qui s'est avéré bien utile au moment de sa prise de
fonction en novembre. Cela a permis de gagner du temps, et de
simplifier la relation avec des joueurs qui le connaissait déjà.
Depuis, ces relations n'ont fait que se renforcer, les staffs étant
en contact tous les jours.
Une
relation enrichissante dont se nourrit Karl Ateba. Qui, comme à son
habitude depuis ses premiers pas et son emploi jeune en Corrèze,
écoute, prend les informations, travaille. Sans ambition
particulière, mais avec la volonté de progresser, découvrir de
nouvelles choses pour améliorer sa propre performance.
Encore
jeune entraîneur, à trente-cinq ans, le coach est heureux de
travailler en R1 avec Bergerac. Les projets de long terme, il les
garde dans un coin de sa tête. Comme un guide, un point qui sera
atteint par l'investissement du quotidien avant tout. « Bien sûr,
j'aspire dans plusieurs années à me tester plus haut encore. Mais
travailler dans ce laboratoire de la R1 me convient très bien, j'ai
la chance que Bergerac me permette de le faire. J'espère continuer
dans ce club et en Régional 1 encore l'an prochain », conclut-il.
Super Karl franc et rigoureux +++++
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