Le portrait de la semaine

Malgré un passé parfois difficile, Montpon/Ménesplet essaie de se reconstruire, un projet mené par le président Jean Bessey et le coach Pascal Guillaume.

Montpon Ménesplet veut reconstruire autour de son
équipe fanion, en insistant sur les jeunes.
© Laetitia Brun.

Il y a des images dont il est parfois difficile de se défaire. Des histoires parfois troubles, d'un passé que l'on voudrait révolu, mais qui restent collées à l'identité d'un club. Alors, pour relever la tête et repartir de l'avant, il faut avant tout de la patience. Et l'ambition, le courage, de mettre en place un nouveau projet.

Arrivé à la présidence du club en 2011, Jean Bessey s'attache aujourd'hui à accélérer ce projet de reconstruction. « Des étiquettes restent, on peut encore le sentir. Mais on fait tout pour que les gens oublient et que l'on passe à autre chose », annonce d'emblée le président. Son club du Montpon Ménesplet Football Club, qui était grimpé jusqu'en DH lors de la saison 2010-2011, est descendu de quelques échelons depuis.

Avec la venue de Yannick Quesnel, coach de l'équipe fanion en senior de 2014 à 2016, une première étape du projet a été lancée. Certes, encore pour des raisons administratives, le club a été rétrogradé de justesse de R3 à R4 la première année. Mais le MMFC est remonté immédiatement l'an passé en R3, enchaînant également deux finales de coupe de la Dordogne (une gagnée contre Mareuil en 2015 et une perdue contre Trélissac B en 2016).

« Pour passer à autre chose, on cherche déjà à avoir une bonne école de football. Pour ce qui est des seniors, on veut se stabiliser en R3. Et par la suite repartir avec les ressources qu'il y a autour de Montpon et Ménesplet, avec une pérennité à trouver », développe le président. Les jeunes, les seniors, deux axes forts du projet de Jean Bessey.

Celui qui commence maintenant à avoir ses marques en tant que président de club en dit un peu plus sur sa méthode de travail. « Le principal est le fonctionnement humain que l'on met en place. Il faut comprendre les gens, leur parler, connaître leurs besoins, expliquer, communiquer avec les mairies », explique-t-il.

Se construire en jeunes

Au centre du projet qui se met en route aujourd'hui au MMFC, Jean Bessey veut mettre en avant les jeunes. « C'est mon principal travail. Les enfants sont l'avenir du club. On a beaucoup de nouvelles licences cette saison, mais il faut avancer encore », estime le président. La venue de Pascal Guillaume pour entraîner l'équipe première va dans ce sens.

Pascal Guillaume.
© D.R.

Formateur dans l'âme, celui qui est originaire de Montpon et a commencé à jouer dans ce club s'est vite tourné vers le banc de touche. « J'ai passé mon BE à vingt ans, j'ai été à Saint Seurin. Puis j'ai recommencé un peu à jouer à Ménesplet, où je m'occupais surtout de l'école de football, et j'ai participé à la fusion avec Montpon », se rappelle-t-il.

Parti à Périgueux pour raisons professionnelles et familiales, Pascal Guillaume vient de passer six ans à Trélissac au sein de la formation. Alors que le MMFC avait déjà fait appel à lui par le passé, il s'est décidé en 2016 à revenir dans le club de ses débuts. Le projet est de taille, et la mission s'annonce longue pour celui qui sait d'où il part.

« On porte un passé où il y a eu des moments négatifs, mais il faut avancer. C'est toute une dynamique d'ensemble, en jeunes, en seniors, intégrer du monde, montrer une bonne attitude sur le terrain comme en-dehors », avance Pascal Guillaume. Un discours qui se veut fort, autour de valeurs à diffuser.

« Quand je suis revenu, j'ai appelé quelques amis pour les convaincre de rejoindre le projet. Il fallait notamment trouver un responsable de l'école de football », explique-t-il. Mission confiée à Gilles Vignol, qui comme l'a souhaité le club, n'a pas en charge d'équipes, mais gère le fonctionnement global chez les jeunes : organiser les réunions, faciliter et améliorer le travail des éducateurs, entretenir les relations avec les familles...

Pour Pascal Guillaume, « il faut s'occuper des jeunes et leur proposer l'encadrement nécessaire pour assurer l'avenir du club ». Jean Bessey le rejoint, précisant la volonté du MMFC de « pérenniser mais aussi de monter en niveau. On voudrait avoir une équipe inscrite en ligue l'an prochain ».

De multiples axes de travail

Avoir une équipe en ligue, dans cette zone géographique de la Dordogne, voilà l'une des envies de Montpon Ménesplet. Mais plus globalement, au-delà du niveau, c'est une construction et un rassemblement que les dirigeants souhaitent. « On est en discussion pour fusionner avec Saint Martial d'Artenset », confie le président.

Une fusion qui pourrait se nouer dès cet été, alors que le club voisin n'a plus d'équipes engagées en championnat. Cela permettrait de donner plus d'ampleur au projet, avec une volonté de rassemblement des forces au niveau local, et plus d'infrastructures avec un troisième terrain à disposition.

Mais Pascal Guillaume voit plus loin encore en terme de construction. « J'ai l'envie de mettre en place une section sportive avec le collège de Montpon. On a le bassin de population pour le faire dans cette zone du département ». Le coach, qui pensait déjà à cette solution lorsqu'il était à Ménesplet, espère voir cette idée aboutir.

L'objectif est de se stabiliser en R3 à court terme,
pour développer les autres structures du club.
© Laetitia Brun.

En seniors, au-delà de la construction, l'axe actuel est tourné vers l'intégration : réintégrer des joueurs formés au club et partis ailleurs, intéresser les jeunes au projet senior, former les seniors actuels pour que certains soient éducateurs au club... Mais aussi donner forme à un véritable groupe senior : « Il faut une dynamique globale, mettre en place des passerelles entre la A et la B, avec les mêmes discours, le même esprit », précise Pascal Guillaume.

Enfin, parmi l'ensemble des axes de développement du club que le président comme le coach veulent mettre en place, la création d'un pôle féminin. Une équipe qui selon ces derniers ne verrait peut-être pas le jour cet été mais pour la saison 2018-2019. Un défi de plus pour structurer le MMFC, et lui apporter plus de forces vives.

Passé par un moment difficile cet hiver, où il avait mis son poste dans la balance face aux mauvais résultats de son équipe en R3 avant un redressement en 2017, Pascal Guillaume explique ses motivations sur l'avenir du club : « Il y a beaucoup de choses à faire. Ce sera peut-être encore difficile l'an prochain, mais il faut continuer à construire, petit à petit, les gens auront envie de nous rejoindre. L'objectif est de mettre en place des choses pour que d'autres prennent le relais et continuent le travail », conclut-il.