Sous
le coaching de Mickaël Tronche, le club de Thenon avance en régional
avec de l'ambition mais aussi la volonté de se construire.
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Mickaël Tronche. © D.R. |
L'an
dernier, lors de l'intersaison estivale, une page importante se
tourne à Thenon. Celle du coach Frédéric Muller, entraîneur de
l'équipe fanion pendant dix ans. Une page de plus dans un club qui,
au gré des ententes et des fusions, a un passé chargé.
Pour
la gloire, il faut remonter au milieu des années 1970. Le club de
Fossemagne évolue quatre saisons de rang en Division 3 (1973-1977).
Aujourd'hui nouveau président du FC Thenon/Limeyrat/Fossemagne avec
Patrick Gaillard, Raymond Montupet a fait partie de cette épopée.
«
On était dans une période où le football a vite évolué. Il a
fallu ensuite que l'on déménage, et on est parti à Périgueux pour
que le club continue de grandir et de jouer à ce niveau », se
souvient-il. Une fusion avec un club de quartier permet de former le
Périgueux FC et de disposer de plus grandes installations, pour
enchaîner onze saisons de plus en Division 3 et 4.
Des
structures
Depuis,
le temps a passé. Le football a beaucoup évolué, les fusions et autres
ententes se sont multipliées, devenant une pratique courante pour
les clubs. Le FCTLF l'a fait, dès la fin des années entre Thenon et
Fossemagne, ensuite avec Limeyrat. « S'associer, réunir ces trois
villages, c'est une force. Il faut tout ces acteurs, cette entente
entre nous pour continuer à avancer », précise Raymond Montupet.
S'il
a joué par le passé à Fossemagne, le président est encore nouveau
dans ce club puisqu'il a pris ses fonctions à l'été 2016
seulement. Dominique Bousquet, maire de Thenon, conseiller
départemental, n'est pas innocent dans cette évolution. « C'est un
ami d'enfance, j'ai même joué avec lui. Aujourd'hui, mon but est
aussi de l'aider avec ce club, je me suis engagé sur deux ans, avec
l'objectif de monter », explique Raymond Montupet.
Accompagné
dans sa tâche par le co-président Patrick Gaillard, plus attaché à
l'école de foot et à l'organisation générale, l'ancien joueur de
Fossemagne a gardé son esprit compétiteur et ses ambitions fortes
pour son club. « Cela fait un moment que l'on joue dans ces
divisions régionales déjà intéressantes. On peut encore monter
les échelons, on a ici des possibilités pour le faire »,
annonce-t-il.
Parmi
les « outils » à disposition, le coach actuel Mickaël Tronche.
Arrivé comme joueur à l'été 2014, il a pris la suite de Frédéric
Muller la saison suivante. « J'étais encore joueur, tout juste
diplômé comme coach, je m'étais fais la main avec les U18 du club
pendant un an, j'ai saisi la perche qui m'était tendue », précise
l'ex-trélissacois.
Au-delà
de toutes considérations sportives, le coach s'attache à mettre en
place un nouveau projet, une dynamique pour que le FCTLF passe un cap
global, en termes de niveau sportif, d'organisation, de projet. Il y
a du travail pour tous et pas de quoi s'ennuyer. A commencer par la
structuration, nerf de la guerre, clé de voûte et témoin de la
bonne santé de tout club de football.
«
On a une présidence, un trésorier compétent, Dominique Bousquet
qui nous accompagne beaucoup. Mais sur le relationnel, la
communication, les partenariats... c'est difficile. Il faut des
structures claires, proposer des choses autour du projet du club pour
mieux travailler. C'est aussi cela qui permet de passer un cap
supplémentaire », note Mickaël Tronche.
Qui,
par ses caractéristiques et son rôle d'ancien entraîneur des U18,
a un rôle important à jouer en ce moment dans le bon fonctionnement
des seniors, sur les effectifs comme sur le niveau de jeu. « L'école
de football est très importante, c'est elle qui nous donnera sa
force dans l'avenir, apportera de l'eau à notre moulin », juge
quant à lui Raymond Montupet.
Place
aux jeunes
Les
jeunes, le coach les intègre justement en seniors cette saison. Sa
légitimité est importante, lu qui les connaît pour les avoir
entraîné. « Les jeunes que j'ai eu en U18 sont en train de pointer
le bout de leur nez, ils s'entraînent avec nous, certains ont joué
un peu. Surtout, on sent qu'il y a de vrais progrès chez eux, avec
une intégration progressive aux côtés de joueurs plus aguerris »,
continue le coach.
La
transmission, c'est aussi sur le terrain qu'elle s'opère. « Les
anciens sont des relais pour moi. A eux de montrer l'exemple, ils
travaillent beaucoup, répondent présents, je peux m'appuyer sur eux
pour faire passer des messages », précise Mickaël Tronche. Parmi
ces cadres de l'équipes, Sopheap Om et Mohamed Keita.
Formé
aux girondins, le premier est bien connu du Périgord puisqu'il a
fait toute sa carrière autour de Périgueux. Après trois ans à
Trélissac (U18 et réserve), il joue trois ans à Chamiers, et
encore trois ans en réserve à Trélissac où il croise... Mickaël
Tronche. « Cela fait quatre ans que j'ai rejoint ce club. Il y avait
des joueurs que je connaissais déjà, et je voulais vivre une
nouvelle aventure à un niveau intéressant. L'arrivée de Mickaël
Tronche nous apporte également dans tous les domaines », précise
le joueur.
Pour
lui, la tâche sur le terrain ne se limite à un simple travail de
joueur. Un des hommes de base du coach, il doit montrer la voie : «
Il y a pas mal de jeunes, j'essais de transmettre mon expérience,
comme d'autres avec moi. Ce qu'il faut, c'est apporter une maturité,
une simplicité, une humilité », continue Sopheap Om.
Ce
n'est pas Mohamed Keita qui va le contredire. A 32 ans, celui qui
évolue sous les couleurs de Thenon depuis 2008 fait figure d'ancien
dans le vestiaire, de cadre de l'équipe. Sa façon de penser résume à elle-seule l'état
d'esprit et les valeurs du joueur : « Thenon est un club qui
représente beaucoup pour moi, qui m'a beaucoup donné, et à qui je
veux rendre aujourd'hui. Seul, je ne peux pas, mais avec ce groupe,
on peut aller loin et vraiment faire quelque chose pour ce club de
Thenon qui me tient à cœur ».
Celui
qui hésitait à arrêter à un certain moment à retrouver du baume
au cœur et s'identifie pleinement dans son nouveau rôle de
capitaine de route, de relais du coach : « Sur le terrain comme
en-dehors, je suis là pour conseiller. En ce moment, il y a des
jeunes qui arrivent, il faut qu'il y ait une bonne alchimie entre les
générations. Ce que je veux, c'est pousser les jeunes à aller
encore plus haut avec Thenon », conclut Mohamed Keita.
Le
club jouait pour la montée en Régional 2 cette saison. Après un
départ manqué, un déclic semble s'être produit peu avant la
trêve. Assez tôt pour rattraper le retard accumulé en début de
saison ? Pas sûr, mais chez le président, le coach, comme les
cadres de l'équipe, le même discours. « On a tout le potentiel
pour le faire », dixit Mickaël Tronche.
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