A
Nontron/Saint Pardoux, difficile de ne pas croiser la route de
Vincent Thomas. Ce dernier est co-président et co-entraîneur du
club de Régional 4.
Au centre (polo blanc), Vincent Thomas, en tant que président lors de l'AG du club en juin 2016. © D.R. |
Le
football amateur, au même titre que les autres sports, a cela de
beau qu'il révèle de belles histoires. Des aventures humaines, des
personnages hors du commun parfois, passionnés de leur sport,
passionnés de leur club, auquel ils vouent un attachement sans
limite. Parmi ces histoires atypiques, celle de Vincent Thomas,
depuis cet été co-président et co-entraîneur du club de
Nontron/Sain Pardoux.
Il
y effectue toutes ses classes, et fait partie de cette génération
qui monte jusqu'en CFA2 (saison 1999-2000). Il passe ensuite quatre
saisons à Trélissac, montant jusqu'en National, puis revient à
Nontron à partir de 2005. Il n'a plus quitté le club depuis,
en-dehors d'une saison à Angoulême.
De
quoi tisser forcément des liens, même inconsciemment comme il
l'explique : « C'est l'endroit où j'ai eu ma première licence, où
j'ai presque toujours joué. Quand on y est au quotidien, on ne se
rend pas forcément compte des choses, mais avec un peu de recul,
oui, je peux me dire aussi que si je fais tout cela c'est parce que
j'ai un fort attachement pour ce club », confie-t-il.
La
présidence
La
deuxième grande étape se déroule à l'été 2014. A Nontron comme
au club voisin de Saint Pardoux la Rivière, la situation est
difficile. Une évidence apparaît : la fusion. « Il y avait
peut-être eu de grandes années à Nontron, mais il fallait passer à
autre chose. Aucun de deux clubs n'allait bien, on avait besoin de
cette fusion pour ne pas disparaître », reconnaît Vincent Thomas,
qui n'a pas encore de fonction officielle.
Toujours
licencié à Nontron, et en tant qu'ancien, il est impliqué dans la
vie du club. « Mais pour raisons professionnelles, j'étais amené à
partir six mois par an sur la Côté d'Azur, je ne pouvais donc pas
prendre de fonction », précise-t-il. S'il n'est pas toujours
présent physiquement, il reste donc attentif à l'évolution des
choses, et se montre favorable à cette fusion en 2014.
«
J'étais convaincu du besoin de cette fusion pour chacun des deux
clubs. On a essayé de rassembler tous ceux qui avaient cette idée,
la suite s'est faite assez naturellement », explique-t-il. Pour
respecter une certaine équité, les postes sont partagés entre les
deux clubs. Pour la présidence, François Lozach, président sortant
de Saint Pardoux, s'associe donc à un nontronnais. Faut-il en
trouver un.
Le
nom de Vincent Thomas ressort vite, même si l'évidence n'est pas
aussi claire pour le principal intéressé : « J'aime bien m'occuper
des choses dans lesquelles je suis, m'y investir à 200 %, et prendre
des responsabilités. Mais ce n'était pas prévu si tôt », se
souvient-il encore. Le duo se lance dans l'inconnu. Avec deux
objectifs : le maintien d'une équipe senior en régional, et surtout
la reconstruction et la consolidation d'une école de football.
Une
tâche considérable qui se présente. Il faut non seulement donner
vie à cette fusion, convaincre l'ensemble des licenciés de son
intérêt et de ce qu'elle peut amener, et se lancer très vite dans
les objectifs fixés, « pour continuer à ce qu'il y ait du football
dans ce secteur de la Dordogne », ajoute Vincent Thomas.
Le
point de base n'est donc pas le projet d'une équipe mais bien d'un
club. Si la volonté est là de maintenir en permanence une équipe
fanion en régional, le principal est ailleurs, sur l'école de
football. « L'école de football est le plus important pour nous, et
on l'avait délaissé avant. Il faut donc aller dans les écoles
intéresser les gamins, faire en sorte d'avoir des éducateurs formés
et compétents dans toutes les catégories », continue le
co-président.
Ils
ne sont pas trop de deux pour gérer le club de Nontron/Saint
Pardoux, qui est en ce moment dans sa troisième année d'existence.
Le travail ne manque pas, au niveau administratif, financier,
sportif… « Etre à deux nous va bien. Quand l'un des deux a moins
de temps ou a plus de mal, l'autre est là pour le rebooster et
l'aider à avancer. On est très complémentaire », continue-t-il.
Cumul
de fonction
![]() |
Vincent Thomas en mode coach. © D.R. |
Mais
depuis cet été, la co-présidence n'est plus la seule fonction de
Vincent Thomas. En senior, l'équipe fanion, descendue en Régional
4, a changé de coach. L'an passé, Christophe Lozach avait déjà
arrêté avant la fin de saison. Vincent Thomas avait alors fini sur
les six derniers mois avec Yohan Sacriste, déjà en place.
Celui-ci
ne souhaitant pas continuer derrière, le club s'est lancé à la
recherche d'un coach. En vain. « On a eu quelques idées, quelques
contacts, mais il y avait toujours quelque chose qui coinçait, soit
un problème de diplôme, car on doit être couvert, soit un problème
financier... », regrette Vincent Thomas.
Il
faut pourtant trouver une solution. Là-encore, son nom est évoqué
assez vite. S'il ne dit pas non, celui qui est déjà co-président
espère bien trouver une autre solution... « Benjamin Faure est vite
apparu comme la solution aussi, mais il y avait toujours ce problème
de diplôme, sachant qu'il avait également un problème de
disponibilité et ne souhaitait pas être seul », résume le
nontronnais.
Lui-même
ayant les diplômes nécessaires en Régional 4 et ne pouvant pas
assurer la fonction de coach tout seul, le duo est formé pour cette
saison au moins. Co-président, Vincent Thomas devient également
co-entraîneur avec Benjamin Faure. Avec toujours la même idée : le
travail à plusieurs, le partage des idées.
Entre
sa vie professionnelle, sa vie familiale, son rôle de co-président,
son implication dans le PCT 24 (le club de Nontron/Saint Pardoux fait
partie du projet mis en place par Trélissac), Vincent Thomas
n'aurait de toute façon pas le temps de tout faire tout seul. « Benjamin Faure m'aide beaucoup. Il gère
souvent seul le mercredi. Le vendredi, on essaie d'être là tous les
deux. Il assure tout le travail de l'ombre, je suis plus là pour le
moment fort de la compétition, le discours d'avant-match et la
gestion du match », reconnaît-il.
Le
travail partagé, mode de fonctionnement privilégié par Vincent
Thomas, qui y trouve beaucoup d'avantages. « Cela me correspond
bien, on est dans l'échange. On a toujours à apprendre de l'autre,
on peut voir des choses que l'on ne verrait pas si l'on était seul
», reconnaît-il humblement. Ce cumul des deux fonctions, arrivé un
peu par hasard, n'est cependant pas ce que souhaite Vincent Thomas à
long terme.
«
Par rapport à ma vie, à mon ressenti aussi cette saison, je serais
plus tourné sur le rôle de co-président que vers le banc de
touche. Je prends évidemment du plaisir cette saison à coacher des
bons gars, mais si on trouve une solution cet été, je laisserais ma
place sans problème », avoue-t-il. En attendant, il faut encore
assurer cette double fonction. Au moins pour six mois...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire