vendredi 20 janvier 2017

Le portrait de la semaine

Arrivé au club de Sarlat en janvier 2005, Olivier Liblanc découvre depuis cet été un nouveau rôle, celui d'entraîneur, au sein de l'équipe fanion.

Olivier Liblanc.
© D.R.
Vingt-neuf ans. Ce n'est pas l'âge d'Olivier Liblanc, mais le nombre d'années qu'il cumule dans le milieu du football. Il faut dire que celui qui est ardennais d'origine a commencé très tôt à taper dans le ballon. Dès quatre ans en club. Il reste jusqu'à dix-huit ans et une première année en senior dans son club de Vrigne-aux-Bois.
Mais à l'été 2002, le destin l'emmène en Dordogne, où il avait déjà l'habitude de venir en vacances avec ses parents. Son père trouve un travail dans le département, et à 18 ans, il suit le mouvement. Après deux saisons à Limeuil, toujours en district, il vit une première mais courte aventure de six mois à Trélissac, avec la réserve, en Régional 1.
Face à son échec sportif, celui qui ne joue que très peu pense alors revenir à Limeuil dans l'hiver. Mais change d'avis. « Samuel Borie me contacte pour venir à Sarlat, qui était au même niveau que Trélissac B. J'ai mis du temps à m'adapter à ce niveau mais on m'a fait confiance là-bas », se rappelle-t-il aujourd'hui. Depuis janvier 2005, et jusqu'à cet été 2016, il aura juste fait une petite entorse de deux saisons au FCSM.
« Je faisais les 3-8 à mon travail, j'étais loin de Sarlat, je ne pouvais plus jouer avec la fatigue qu'il y avait. Je suis alors revenu à Limeuil de 2008 à 2010 », avoue-t-il. Puis nouveau départ vers Sarlat, avec des conditions quelque peu meilleures puisqu'il emménage dans la capitale du Périgord Noir. L'un des hommes forts de l'équipe fanion, qui évolue au plus haut niveau régional, prend du recul à partir de l'été 2015.

Un défi de taille
« Je savais qu'il faudrait que je parte six mois en Allemagne avec mon travail, donc en début de saison, j'ai pris l'équipe C du club, une façon de commencer à me reconvertir », glisse-t-il. De retour pour une semaine de vacances au mois de mai, les choses bougent encore. Une proposition lui est en effet faîte par le club.
« Les dirigeants savaient à ce moment-là que l'on descendrait en R2, et Bachir Koucha ne souhaitait pas continuer. Les présidents m'ont proposé de devenir entraîneur de l'équipe première avec un nouveau projet, une nouvelle équipe, une nouvelle aventure », explique Olivier Liblanc. Ce dernier sachant qu'il rentre en France dans l'été et qu'il aura désormais des horaires de travail plus régulières la journée accepte vite le poste.
Même si aujourd'hui, il avoue ne pas avoir pensé enfiler le costume de coach de l'équipe fanion aussi tôt, à trente-trois ans seulement. « Vu mon âge, je pensais effectivement me reconvertir, mais peut-être plus pour reprendre la réserve en Départemental 1. Mais il faut se lancer aussi », s'exclame-t-il.
Son expérience est alors très faible pour prendre en main et avec une certaine pression une équipe de Régional 2, qui vient de descendre et se reconstitue avec de nombreux nouveaux joueurs, la plupart arrivant de divisions inférieures. Olivier Liblanc n'a que les six mois passés avec la C comme référence.
« Une équipe C, ce n'est pas facile, car les effectifs changent tout le temps, les joueurs sont moins sérieux aux entraînements qu'en ligue. Mais on s'entraînait avec la B, et aux côtés de Samuel Borie, j'ai pu avoir une première découverte du poste, sur la façon de préparer et d'animer une séance », explique-t-il avec humilité.
Cet été cependant, le néo-coach a eu beaucoup moins de temps. Il a fallu se mettre de suite dans le bain, avec un objectif clairement identifié de maintien pour Sarlat. A côté, tout à reconstruire ou presque, tant l'effectif a changé durant le mercato, pour se recréer autour de jeunes joueurs issus des clubs environnants.

Des valeurs à transmettre
La première étape, primordiale dans tout sport collectif, encore plus quand on se lance dans une telle aventure avec le maintien en ligne de mire, a été de créer une atmosphère, une âme. « Le but est d'installer une bonne ambiance, de trouver une bonne cohésion dans le groupe. En restant après l'entraînement, en organisant une ou deux fois des repas avant les matchs le dimanche », glisse Olivier Liblanc.
Coach, c'est être tacticien, technicien, mais aussi manager, proche des joueurs, efficace dans le relationnel. Des aspects vite compris par ce dernier : « Un joueur ne peut pas être bien d'août à mai. J'essais d'être à l'écoute, au milieu d'eux, présent quand quelqu'un est moins bien. Il faut prendre le temps de parler, être attentif aux besoin de chacun ».
Une proximité et une humanité dans le discours qui caractérisent bien la façon de travailler d'Olivier Liblanc, toujours dans l'encouragement et le positif. Des valeurs primordiales au sein d'un jeune groupe en manque d'expérience et de repères à ce niveau. Le passé de joueur sert bien au coach dans ces moments-là, à travers les relations étroites qu'il peut avoir avec les quelques cadres de son équipe.
« J'essais d'inciter les anciens à être comme moi dans l'encouragement, le fait de toujours positiver envers les plus jeunes ou ceux qui sont en difficulté pour les emmener avec eux », continue-t-il. Si six mois ne suffisent pas à trouver toute la maturité et l'expérience nécessaire pour faire figure d'épouvantail en Régional 2, Sarlat est en tous cas lancé dans son objectif de maintien, avec une actuelle huitième place.
Le discours du coach, qui dépasse largement le cadre purement technique du jeu, a une vraie importance pour avancer encore dans cette lutte qui se gagnera journée de championnat après journée de championnat. « J'insiste sur les valeurs de concentration, de rigueur, d'application et d'intensité, sur la capacité à ne jamais lâcher un match », précise-t-il.
Après six mois de travail, Olivier Liblanc voit son équipe doucement évoluer. Et peut avoir de nouvelles ambitions pour continuer de faire avancer son groupe vers le maintien en Régional 2, primordial pour le club. Quand à son avenir personnel, celui qui suit déjà une formation pour valider son CFF3 le voit à ce nouveau poste auquel il se plaît.
« Ce niveau est intéressant pour un entraîneur. J'ai la volonté de rester au sein de ce club de Sarlat et de ce groupe. J'ai envie d'apprendre encore pour apporter à mon équipe », conclut-il.

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