Arrivé
au club de Sarlat en janvier 2005, Olivier Liblanc découvre depuis
cet été un nouveau rôle, celui d'entraîneur, au sein de l'équipe
fanion.
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Olivier Liblanc. © D.R. |
Vingt-neuf
ans. Ce n'est pas l'âge d'Olivier Liblanc, mais le nombre d'années
qu'il cumule dans le milieu du football. Il faut dire que celui qui
est ardennais d'origine a commencé très tôt à taper dans le
ballon. Dès quatre ans en club. Il reste jusqu'à dix-huit ans et
une première année en senior dans son club de Vrigne-aux-Bois.
Mais
à l'été 2002, le destin l'emmène en Dordogne, où il avait déjà
l'habitude de venir en vacances avec ses parents. Son père trouve un
travail dans le département, et à 18 ans, il suit le mouvement.
Après deux saisons à Limeuil, toujours en district, il vit une
première mais courte aventure de six mois à Trélissac, avec la
réserve, en Régional 1.
Face
à son échec sportif, celui qui ne joue que très peu pense alors
revenir à Limeuil dans l'hiver. Mais change d'avis. « Samuel Borie
me contacte pour venir à Sarlat, qui était au même niveau que
Trélissac B. J'ai mis du temps à m'adapter à ce niveau mais on m'a
fait confiance là-bas », se rappelle-t-il aujourd'hui. Depuis
janvier 2005, et jusqu'à cet été 2016, il aura juste fait une
petite entorse de deux saisons au FCSM.
«
Je faisais les 3-8 à mon travail, j'étais loin de Sarlat, je ne
pouvais plus jouer avec la fatigue qu'il y avait. Je suis alors
revenu à Limeuil de 2008 à 2010 », avoue-t-il. Puis nouveau départ
vers Sarlat, avec des conditions quelque peu meilleures puisqu'il
emménage dans la capitale du Périgord Noir. L'un des hommes forts
de l'équipe fanion, qui évolue au plus haut niveau régional, prend
du recul à partir de l'été 2015.
Un
défi de taille
«
Je savais qu'il faudrait que je parte six mois en Allemagne avec mon
travail, donc en début de saison, j'ai pris l'équipe C du club, une
façon de commencer à me reconvertir », glisse-t-il. De retour pour
une semaine de vacances au mois de mai, les choses bougent encore.
Une proposition lui est en effet faîte par le club.
«
Les dirigeants savaient à ce moment-là que l'on descendrait en R2,
et Bachir Koucha ne souhaitait pas continuer. Les présidents m'ont
proposé de devenir entraîneur de l'équipe première avec un
nouveau projet, une nouvelle équipe, une nouvelle aventure »,
explique Olivier Liblanc. Ce dernier sachant qu'il rentre en France
dans l'été et qu'il aura désormais des horaires de travail plus
régulières la journée accepte vite le poste.
Même
si aujourd'hui, il avoue ne pas avoir pensé enfiler le costume de
coach de l'équipe fanion aussi tôt, à trente-trois ans seulement.
« Vu mon âge, je pensais effectivement me reconvertir, mais
peut-être plus pour reprendre la réserve en Départemental 1. Mais
il faut se lancer aussi », s'exclame-t-il.
Son
expérience est alors très faible pour prendre en main et avec une
certaine pression une équipe de Régional 2, qui vient de descendre
et se reconstitue avec de nombreux nouveaux joueurs, la plupart
arrivant de divisions inférieures. Olivier Liblanc n'a que les six
mois passés avec la C comme référence.
«
Une équipe C, ce n'est pas facile, car les effectifs changent tout
le temps, les joueurs sont moins sérieux aux entraînements qu'en
ligue. Mais on s'entraînait avec la B, et aux côtés de Samuel
Borie, j'ai pu avoir une première découverte du poste, sur la façon
de préparer et d'animer une séance », explique-t-il avec humilité.
Cet
été cependant, le néo-coach a eu beaucoup moins de temps. Il a
fallu se mettre de suite dans le bain, avec un objectif clairement
identifié de maintien pour Sarlat. A côté, tout à reconstruire ou
presque, tant l'effectif a changé durant le mercato, pour se recréer
autour de jeunes joueurs issus des clubs environnants.
Des
valeurs à transmettre
La
première étape, primordiale dans tout sport collectif, encore plus
quand on se lance dans une telle aventure avec le maintien en ligne
de mire, a été de créer une atmosphère, une âme. « Le but est
d'installer une bonne ambiance, de trouver une bonne cohésion dans
le groupe. En restant après l'entraînement, en organisant une ou
deux fois des repas avant les matchs le dimanche », glisse Olivier
Liblanc.
Coach,
c'est être tacticien, technicien, mais aussi manager, proche des
joueurs, efficace dans le relationnel. Des aspects vite compris par
ce dernier : « Un joueur ne peut pas être bien d'août à mai.
J'essais d'être à l'écoute, au milieu d'eux, présent quand
quelqu'un est moins bien. Il faut prendre le temps de parler, être
attentif aux besoin de chacun ».
Une
proximité et une humanité dans le discours qui caractérisent bien
la façon de travailler d'Olivier Liblanc, toujours dans
l'encouragement et le positif. Des valeurs primordiales au sein d'un
jeune groupe en manque d'expérience et de repères à ce niveau. Le
passé de joueur sert bien au coach dans ces moments-là, à travers
les relations étroites qu'il peut avoir avec les quelques cadres de
son équipe.
«
J'essais d'inciter les anciens à être comme moi dans
l'encouragement, le fait de toujours positiver envers les plus jeunes
ou ceux qui sont en difficulté pour les emmener avec eux »,
continue-t-il. Si six mois ne suffisent pas à trouver toute la
maturité et l'expérience nécessaire pour faire figure
d'épouvantail en Régional 2, Sarlat est en tous cas lancé dans son
objectif de maintien, avec une actuelle huitième place.
Le
discours du coach, qui dépasse largement le cadre purement technique
du jeu, a une vraie importance pour avancer encore dans cette lutte
qui se gagnera journée de championnat après journée de
championnat. « J'insiste sur les valeurs de concentration, de
rigueur, d'application et d'intensité, sur la capacité à ne jamais
lâcher un match », précise-t-il.
Après
six mois de travail, Olivier Liblanc voit son équipe doucement
évoluer. Et peut avoir de nouvelles ambitions pour continuer de
faire avancer son groupe vers le maintien en Régional 2, primordial
pour le club. Quand à son avenir personnel, celui qui suit déjà
une formation pour valider son CFF3 le voit à ce nouveau poste
auquel il se plaît.
«
Ce niveau est intéressant pour un entraîneur. J'ai la volonté de
rester au sein de ce club de Sarlat et de ce groupe. J'ai envie d'apprendre
encore pour apporter à mon équipe », conclut-il.
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