Arrivé
à Prigonrieux à l'été 2014, Cyril Holod installe doucement ses
méthodes au sein d'un club de régional qu'il a appris à découvrir.
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Cyril Holod est arrivé à Prigonrieux à l'été 2014. © Prigonrieux Football Club. |
Être
coach est décidément bien une vocation. Quelque chose d'inné, une
passion qui anime quelques uns de ses footballeurs que l'on a vu
évoluer dans les différents niveaux nationaux et régionaux. Une
passion mais aussi une volonté et un courage à toute épreuve
devant une tâche souvent compliquée, prenante, envahissante, mais
pleine de moments de vie.
A
vingt-et-un an, et après trois ans de service militaire, il débarque
à Bergerac. On est en 1992, il gardera les buts du club jusqu'en
2011. A quarante ans, de retour en CFA, il raccroche les gants mais
pas les crampons. Son brevet d'état très vite en poche, il prend en
main l'équipe C du club pendant trois saisons, au plus bas niveau
régional.
Un
projet en construction
C'est
en 2014 que sa carrière prend un nouveau tournant. « Je suis parti
de la C de Bergerac car je ne me retrouvais pas dans mon travail.
J'ai préféré rejoindre un projet à Prigonrieux où j'apprends, où
je peux passer les étapes doucement, où je vois ce que je peux
faire et ne pas faire dans la gestion d'un groupe », explique-t-il.
Lors
de sa première saison à Prigonrieux, en 2014-2015, il travaille
alors aux côtés de Jean-François Maury, coach emblématique du
club. Une façon de faire la transition en donnant l'occasion au
jeune coach arrivant de prendre ses marques, dans un nouvel effectif,
un nouveau club, et un nouveau niveau.
«
Cette construction était prévue dans le projet. Il était important
pour moi de ne pas être lâché dans un club que je ne connaissais
pas, ni dans ses aspects sportifs, ni dans sa structure, ses
dirigeants, le lien entre les équipes de jeunes et les seniors »,
confie Cyril Holod. Pendant un an, le coach étudie, analyse,
peaufine sa méthode et son discours. Et se tient proche de son
acolyte Jean-François Maury.
Très
humble, l'ex-bergeracois observe le coach prigontin, qui a tout connu
au club, de la PL à la DH : « J'ai beaucoup appris, notamment sur
la gestion de l'esprit de compétition dans un groupe, avec les choix
à faire dans un effectif nombreux, la gestion des frustrations... ».
En 2015, la transition se termine, et Cyril Holod prend seul en main
l'équipe première du club, une nouveauté pour lui.
Entre
sa passion du coaching et son année d'observation, c'est dans la
douceur que se fait ce lien. « Cela prend du temps pour installer
mon discours, mes méthodes. C'est en construisant des fondations
solides pour l'édifice que l'on avance », explique-t-il. Un temps
dont il dispose à Prigonrieux, et qui est primordial pour gérer en
plus une fin de cycle en senior, avec l'arrivée d'une nouvelle jeune
génération.
Mais
dans ce métier prenant et exigeant par définition, Cyril Holod
prend justement le temps d'expliquer, de communiquer, d'échanger
avec ses joueurs et les dirigeants. « Je suis un passionné, j'ai
toujours eu envie de partager, de vivre des émotions autour du
football, donc je savais que je resterais dans ce milieu après ma
carrière », avoue-t-il.
Un
projet de jeu
Pour
sa deuxième saison comme entraîneur principal de l'équipe A du
club, le coach commence à voir une uniformité se dessiner. Comme
tous les entraîneurs d'un football moderne où les diplômes sont
obligatoires et ont tendance à uniformiser les méthodes de
coaching, pas de grande révolution sur les principes de jeu de base
: défense, attaque, transition, jeu sur la largeur, maîtrise
technique, compréhension des aspects tactiques.
C'est
dans cette base de travail que chaque entraîneur, chaque club, met
sa propre sensibilité, sa méthode, pour mettre en place le fameux «
projet de jeu », l'identité club. « Sur les aspects tactiques et
techniques, la structuration se fait avec le RTJ, car il est
fondamental que le projet soit présent en senior mais aussi chez les
jeunes, pour qu'ils ne soient pas perdus lorsqu'ils arrivent en
senior », détaille Cyril Holod.
A
Prigonrieux, le principe est clair : de la solidité et de la
solidarité défensive, avec une maîtrise collective des systèmes
et des déplacements, et une volonté de vite éclater vers l'avant.
Quant à la transition, le démarrage des possessions se fait par une
relance quasi-systématique par le gardien, courte, et un démarrage
des actions par les côtés.
Complet,
le travail d'un entraîneur ne s'arrête cependant pas à ces aspects
techniques et tactiques. Cyril Holod ne peut que le confirmer : « Le
plus dur reste la gestion humaine. En-dessous de R1, les joueurs ont
une vie à côté qui est plus importante que le football en
lui-même, et la prise en compte de ces aspects pédagogiques et
psychologiques autour du sport est primordiale ».
Une
casquette de plus à enfiler, quand un éducateur doit déjà faire
beaucoup de choses avec son équipe et ses joueurs : « On se noie
parfois dans toutes ces étiquettes, on se perd dans la complexité
du rôle que l'on a, et on peut faire des erreurs, comme un joueur en
fait aussi », reconnaît le coach.
Enfin,
dernière fonction, les aspects concernant le mental et le
motivationnel. Par sa carrière, Cyril Holod a de quoi apporter à
son jeune groupe, dans le vécu, l'expérience, l'esprit de
compétition toujours plus exacerbé au fur et à mesure que l'on
grimpe les échelons du football français. Une fonction qu'il assure
tout en nuance. « Par mon vécu au haut niveau amateur, je dois
transmettre cet esprit de compétiteur, cette envie, je dois affûter
les esprits à la compétition, mais en l'intégrant là-encore au
projet de jeu du club », précise-t-il.
Avec
l'expérience qu'il commence à se forger, Cyril Holod a adapté ses
méthodes au fur et à mesure des matchs et des saisons. Toujours
avec beaucoup d'humilité. « Un éducateur, un entraîneur, n'est
rien tant que son groupe n'adhère pas à son projet, son discours »,
conclut-il.
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